Interstellar est un film
de science-fiction britannico-américain produit, coécrit et réalisé par
Christopher Nolan, sorti en 2014.
Synopsis
Dans un futur proche, la Terre
est à bout de souffle et ne peut plus nourrir l’humanité ; les cultures
sont détruites les unes après les autres par les maladies. Seul le maïs
continue à pouvoir être cultivé. Cooper (Matthew
McConaughey), ancien pilote et ingénieur de la Nasa, s’est reconverti dans
l’agriculture après l’arrêt du programme spatial américain et il vit dans sa
ferme avec sa famille, sa fille Murphy,
âgée de dix ans, son fils de 15 ans, Tom et son père, Donald. Sa femme est
morte d’un cancer du cerveau qui n’a pas pu être soigné suite à l’abandon des
techniques médicales de pointe, devenues trop coûteuses. Périodiquement, le
pays est balayé, comme dans les années 30, par des « dust bowls », de
gigantesques tempêtes de poussière, conséquences d’une succession de
sécheresses ajoutées à une surexploitation
des sols.
La jeune Murphy croit que leur
maison est hantée par un fantôme car elle retrouve régulièrement des livres et
des objets tombés des rayons de la bibliothèque. Son père ne croit pas à un
fantôme et, en esprit rationaliste, il la met au défi d’en prouver l'existence.
La fillette, très intelligente, commence alors à noter dans un cahier tous les
phénomènes étranges qu’elle constate. Mis devant les preuves, son père envisage
que le « fantôme » soit une forme inconnue d'intelligence et qu’il tente
de communiquer avec eux dans un langage codé basés sur le morse ou le binaire.
Ayant découvert que le message correspondait à des coordonnées géographiques, Cooper
et sa fille se rendent sur les lieux indiqué par les coordonnées et tombent sur
une base de l’armée qu’ils croient abandonnée et tentent de s’y introduire.
Faits prisonniers, ils découvrent que, non seulement la base n’est pas abandonnée
mais qu’elle est occupée par une équipe de scientifiques travaillant pour la
Nasa sur un programme ultrasecret visant à mettre au point une évacuation de la
terre. Le programme est dirigé par le professeur John Brand (Michael Caine) qu’a bien connu Cooper.
L’équipe lui révèle que la Nasa a découvert un « trou de ver » dans
les environs de Saturne. Ce tunnel interstellaire mettant en relation
plusieurs galaxies distantes de millions d’années-lumière permet à l’humanité d’envisager
de trouver des planètes habitables hors de sa galaxie sans avoir à affronter
les distances colossales qui les séparent. Mieux, il y a 48 ans, la Nasa a
envoyé la Mission Lazare au-delà de ce « trou de ver » qui semblent
avoir réussi puisque les sondes de trois des équipes (du nom des astronautes qui
les dirigeaient : Miller, Edmund et Mann) émettent toujours.
En tant qu’ancien pilote de haut
niveau, Cooper est recruté pour piloter l’Endurance, un vaisseau spatial
expérimental dont la mission sera de retrouver les explorateurs de la mission
Lazare. Deux scénarios de colonisation seraient alors mis en œuvre : le plan A
permettrait une évacuation générale de la Terre et la survie d’une grande
partie de l’humanité ou, en cas d’échec, le plan B, qui permettrait, en s'appuyant
sur le transport d'embryons humains congelés, de donner une seconde chance aux
humains, condamnés sur Terre.
Lorsqu’il annonce à ses enfants
qu’il a accepté de prendre la tête de cette mission de la dernière chance, Cooper
se heurte à la colère de sa fille qui ne peut admettre qu’il les abandonne. Son
père lui promet de revenir mais l'un et l'autre savent que le voyage sera long
et risqué. Avant de s’embarquer, Cooper remet cependant à sa fille une montre
qui jouera un rôle crucial vers la fin du film. Il décolle ensuite avec un
équipage formé d’Amelia Brand (Anne
Hataway), la fille du professeur Brand, de Romilly et de Doyle, trois
scientifiques de haut niveau, pour un vol spatial de deux ans afin de rejoindre
le trou de ver, dans le but de le traverser et de retrouver les trois bases
desquelles proviennent les signaux.
La première planète visitée est
très proche de « Gargantua », un trou noir qui, outre le fait qu’elle
peut attirer et broyer le vaisseau Endurance, provoque un écoulement du temps
plus lent que sur la Terre, une heure y représentant 7 années terrestres. Lorsque
les astronautes se posent à proximité de la sonde, ils découvrent que la mission
a échoué, la surface de la planète n’étant qu’un vaste océan, balayé par des
raz de marée géants. Sitôt posé, le vaisseau des explorateurs doit repartir
sans avoir pu récupérer Doyle qui meurt noyé alors que l'équipe essaie de
récupérer la sonde laissée par la mission Miller. En revenant sur Endurance,
l'équipe découvre que l'astronaute qui les y attendait, Romilly, a vieilli de
23 ans. Sur Terre, 23 ans se sont aussi écoulés et les deux enfants de Cooper
sont devenus adultes: Tom est marié et a eu un fils, il s’occupe toujours de la
ferme mais la situation sur terre devient chaque jour de plus en plus
invivable. Quant à Murphy, elle est devenue assistante du professeur John Brand,
a désormais l'âge qu'avait son père lors de son départ. Mais, toujours fâchée
contre lui, elle refuse de lui parler. En découvrant les messages vidéo
laissés par ses enfants pendant sa visite de la planète, Cooper craque.
La visite de la seconde planète
semble plus fructueuse bien qu'il s'agisse d'un monde glacé. Les astronautes
découvrent le professeur Mann, toujours en vie dans son caisson d'hibernation,
et le réveillent. Mais, pas plus que la première, la planète recouverte de
glace n’est pas propice à la vie. En
réalité, Mann, pour attirer une mission d'exploration et dans l’espoir d’être
secouru, a faussé les données. Lors d’une reconnaissance avec Cooper, il tente
de le tuer, provoque la mort de Romilly et, après avoir volé une navette, il
tente de s'enfuir à bord de l’Endurance afin de regagner la Terre. Mais sa manœuvre échoue et, en tentant de s’arrimer,
il endommage l’Endurance. Cependant, Cooper et Amelia, seuls survivants,
réussissent à sauver le vaisseau et tenter de rallier la 3ème
planète identifiée par la mission Edmund. Comme, durant l’accident, une partie
du carburant a été perdue, Cooper va tenter une manœuvre risquée, utiliser
l'énergie du trou noir. Afin d'échapper
à la formidable attraction du trou noir, Cooper sacrifie une partie du
vaisseau, deux navettes dont l'une est pilotée par le robot TARS et l'autre par
lui-même. À l'intérieur du trou noir, il se retrouve pris dans une structure
virtuelle à cinq dimensions, qui se révèle être la bibliothèque de la maison dans
laquelle Murphy avait assisté à des jets de livres. Il comprend alors que c’était
lui, le « fantôme » bloqué dans l’espace-temps, qui essayait de
communiquer avec sa fille de neuf ans.
Pendant ce temps, sur Terre,
Murphy est devenue une grande scientifique. Ses connaissances lui permettent de
comprendre ce que son père attend
d’elle.
C’était ce que souhaitait
l’entité qui avait utilisé le moyen des ondes gravitationnelles pour
communiquer. Dès lors, la structure virtuelle dans laquelle était prisonnier
Cooper se dissout et il se retrouve dans une chambre d’hôpital, âgé de 134 ans
(mais n’en faisant physiquement pas plus qu’à son départ), sur une station en
orbite autour de Saturne. Murphy est plus âgée que son père. Il la reverra
avant qu’elle ne rende son dernier soupir, entourée de ses enfants et de petits
enfants qui sont autant d’étrangers pour Cooper. Faussant compagnie à cette
famille qui n’est pas la sienne, il vole un vaisseau pour retrouver Amelia qui
survit sur la planète Edmund.
Développement
Le projet d’Interstellar a débuté en mai 2006 chez DreamWorks sur un sujet de
l'astrophysicien du Caltech (California Institute of Technology) Kip Thorne.
Steven Spielberg, qui doit réaliser le projet, engage le scénariste Jonathan
Nolan (frère cadet de Christopher) l'année suivante. Finalement, le projet fut
abandonné par Spielberg mais repris, six ans plus tard, par Christopher Nolan
qui annonce le film pour fin 2012. Jonathan Nolan, son frère, reste le
scénariste mais doit fusionner son scénario avec son idée. Bien que Warner Bros
(en collaboration avec la société de Nolan, Syncopy Films) et Paramount soient
traditionnellement rivaux, Nolan demande à cette dernière de participer ; les
deux sociétés acceptent de collaborer. En 2013, des sources ont indiqué que
Legendary Pictures est en train de finaliser un accord avec Warner Bros. Bien
qu'il n'ait pas réussi à renouveler son partenariat de production de huit ans
avec Warner Bros, Legendary Pictures aurait accepté de renoncer à un
financement pour Man of Steel en échange de la participation dans Interstellar.
Clins d’œil
Le professeur John Brand, interprété par Michael Caine, cite à plusieurs
reprises un célèbre poème du Galois Dylan Thomas : « Do not go gentle into that good night/Old age should burn and
rave at close of day/Rage, rage against the dying of the light». Ce
poème fut écrit en hommage à la mort De son père. Le lyrisme du poème est censé
redonner du courage aux astronautes en leur rappelant l'importance de leur
mission pour l'avenir de l'humanité. Il est toujours difficile de traduire un
poème, en particulier lorsqu’il s’agit de grands poètes anglais. Malgré tout,
voici une proposition : «Ne t'en vas pas sans protester dans cette douce
nuit/Le grand âge devrait brûler et se révolter devant la fin du jour/Rage,
enrage face à la mort de la lumière. » C’est une exhortation à refuser l’inexorable, un encouragement à se battre pour la survie.
Tournage
Le film a principalement été
tourné dans la province de l’Alberta au Canada.
Pour les scènes dans les champs de maïs, il fallut en planter 500 acres qui
furent ensuite brûlés. On aurait pu penser que la reconstitution des nuages
géants de poussière furent reconstitués en images de synthèse. En réalité, ils
ont été réalisés avec de la poussière artificielle faite de cellulose. Les
scènes se déroulant sur la planète de l’expédition Mann ont été tournées en
Islande.
Critique
Ayant découvert Christopher Nolan
avec Memento,
et fan de films de science-fiction en général, je me devais d’aller voir ce
film. Habitué à voir des salles à demi vides, j’ai été surpris de constater
que, pour une fois, la grande salle de mon cinéma habituel était à peu près
pleine. Mais je me demande comment les spectateurs auront réagi à ce film.
D’abord, il est très long (2.50 H) et les scènes d’action sont assez limitées,
le réalisateur faisant la part belle aux digressions scientifiques voire
philosophiques, certes intéressantes, mais difficiles à suivre pour un
spectateur lambda. Je dois dire que, même quelqu’un comme moi, qui lis de la
science-fiction depuis mon adolescence et qui ai une formation universitaire, j’ai eu du mal à suivre et j’ai dû m’accrocher
pour rester jusqu’au bout. Je suis pourtant passionné depuis longtemps par ces
réflexions sur le temps et l’espace. Je n’ignore pas non plus, même si je ne
comprends pas tout, les « trous noirs » et les « trous de ver ».
Je dois reconnaître que Chistopher Nolan, à la différence d’autres réalisateurs
de science-fiction qui se contentent de saupoudrer leurs films de quelques
notions scientifiques vaguement digérées pour épater la galerie, a tenté de
transmettre à son public de vraies notions d’astrophysique appuyées sur des
concepts authentiques. Mais réaliser un film grand public n’est pas une œuvre
de vulgarisation, quelle que soit la sincérité que l’on y met et le pari n’est
qu’en partie réussi.
Memento (dans le domaine
du polar) et surtout Inception (dans celui de la
science-fiction) étaient déjà des films « prise de tête ». Interstellar,
par les concepts sur lesquels il s’appuie, de par sa longueur aussi bat tous
les records. Certes, il s’y passe davantage de choses que dans Gravity,
qui ne m’a procuré que de l’ennui, mais
je n’ai pas autant apprécié ce film que ce que j’attendais.
Pour les scènes qui se déroulent
dans l’espace, j’ai constaté beaucoup d’incohérences ou de détails « tirés
par les cheveux » dont je ne vous infligerai pas la liste pour ne pas
faire de cette critique un pensum par trop indigeste.
Finalement, ce que j’ai le plus
apprécié dans ce film, ce sont les scènes les moins spectaculaires, celles du
début, qui se déroulent dans la ferme, le spectacle des relations qu’entretient
Cooper avec son père et ses enfants. Matthew
McConaughey campe un personnage de père de famille beaucoup plus crédible
et émouvant que dans son rôle de super héros et les scènes avec son fils et sa
fille sont les plus émouvantes du film.
Distribution
A part Matthew McConaughey, dont j’ai apprécié le jeu, j’ai trouvé que,
comme toujours les enfants (Timothée
Chalamet dans le rôle de Tom jeune, et surtout Mackenzie Foy, dans celui de Murphy) sont remarquables. Quant aux autres
acteurs (y compris Matt Damon qui,
il est vrai, a un petit second – voire 3ème - rôle) ils sont
interchangeables : Anne Hathaway
est mille fois meilleure dans Le diable s’habille en Prada, Michael Caine (le professeur Brandt)
pourrait être remplacé par n’importe quel autre acteur de son âge, etc.
Bref, vous l’aurez compris, je ne
suis pas aussi enthousiaste après avoir vu Interstellar que les spectateurs
recensés sur Rotten Tomatoes (73 % d’opinions positives) ou Metacritic (note :
8,5/10).
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