Le dernier jour de Rodolphe Marconi (FR-2004)
Drame réalisé par Rodolphe
Marconi, sorti en 2004. Le film met notamment en scène Nicole Garcia, Gaspard Ulliel, Mélanie Laurent, Thibault Vinçon, Christophe Malavoy et Bruno Todeschini..
Synopsis
Le film commence au moment où
Simon (Gaspard Ulliel), étudiant aux
Beaux-arts, son carton à dessin sous le bras et un sac en bandoulière, prend le
train à la gare d'Austerlitz pour rejoindre ses parents qui passent l'été dans
une maison de vacances sur la côte atlantique. Dans le train, il fait la
connaissance de Louise (Mélanie Laurent),
qui lui demande une cigarette. Plus tard, alors que Simon est endormi sur la
banquette du train de nuit, Louise entre dans son compartiment et se love sur
la banquette en face de lui. Au matin, ils arrivent chez les parents de Simon et
son accueillis par sa mère (Nicole
Garcia), qui les croit en couple et leur propose de partager le même lit.
Ni Simon ni Louise ne démentent et ils dorment ensemble, comme frères et sœurs.
Jusque-là, le film est empreint d'une grâce et d'une fraîcheur qui laissent
augurer du meilleur.
Le lendemain, Simon emmène Louise
voir son meilleur ami, Mathieu (Thibault Vinçon), qui vit dans un phare. Louise
tombe instantanément amoureuse de ce garçon plus mature, plus viril et aussi
plus sombre que Simon (du moins en apparence).
La situation commence cependant à
devenir trouble quand Louise, revenue chez les parents de Simon, continue comme
si de rien n'était avec lui et qu’il accepte de faire « comme si ». Le
trouble s’installe alors. Sans doute était-ce le but du réalisateur : mettre le
spectateur dans la position du voyeur, ce qui nous fait (du moins moi) nous
sentir mal à l'aise. On sent bien que quelque chose couve et qu'un drame se
noue dans l'ombre. Le drame se complique d'un mensonge. La mère de Simon, mal
dans sa peau, va retrouver en cachette dans un hôtel presque "de
passe" son amour de jeunesse, Marc (Bruno
Todeschini). Les choses s'éclairent
un peu car nous apprenons que Simon n'est pas le fils de Jean-Louis (Christophe Malavoy), qui comble par contre
de marques d'affection sa cadette, Alice (Alysson
Paradis, soeur de Vanessa), une insupportable ado
"tête-à-claques". Mais - et là, je trouve personnellement que la
barque commence à être un peu trop chargée pour mon goût - on nous révèle que
Marc est aussi le père de Louise. Sacré imbroglio dont seul le cinéma français
a le secret. Ce "coup de théâtre" digne d'une pièce de boulevard,
n'apporte strictement rien à l'histoire car on ne sait pas si cela a joué dans
la rencontre de Simon et de Louise ou si celle-ci est due au pur hasard.
Quoiqu'il en soit, le dernier
jour, alors que tout le monde a quitté la maison, (l'imbuvable sœur cadette est
allée chez des amis, les parents, apparemment rabibochés - du moins en
surface, sont repartis pour Paris,
Louise et Mathieu sont eux aussi partis filer le parfait amour...), Simon se
retrouve seul dans la maison vide. Il monte dans sa chambre et, d'un coup de
tête, il en brise la vitre, se tranchant en même temps la carotide. Geste
stupide d'un adolescent qui tourne mal ? Suicide suite à la trahison de son ami
qui lui a "soufflé" sa conquête ? On nous laisse dans le brouillard.
Le film pourrait se terminer là, mais non, le réalisateur nous réserve encore
un « lapin sorti de son chapeau » car il a dû penser que cette fin sanglante et granguignolesque n'était pas
assez pour le spectateur. En effet, après l'image traumatisante du sang qui
s'écoule le long de la vitre brisée intervient un noir pendant lequel on entend
la voix de Simon se demander s'il est mort ou s'il est encore en vie et on le
voit errer sur la jetée face à l'océan... Cette dernière scène a fini de m'achever .
Par ailleurs le film, fait de
longs plans séquences où il ne se passe rien (si ce n'est la fin, brutale,
inutile et choquante, du moins à mon point de vue), sans action, sans
dialogues, sans de véritable scénario m'a paru extrêmement ennuyeux. Dommage,
car les jeunes acteurs sont beaux dans leur innocence et leur fragilité : la
grâce de Gaspard Ulliel et de Mélanie Laurent méritaient mieux que ce
film sans queue ni tête. Par contre, les acteurs adultes sont insupportables : Nicole Garcia surjoue l'hystérique
(comme, hélas, souvent), Christophe
Malavoy est absent, Bruno Todeschini
est totalement ridicule en vieux beau...
Mon opinion sur ce film
Je dis souvent être déçu par le
cinéma français. Ce film n’est pas fait pour me rabibocher. C'est la présence,
dans ce film, de Gaspard Ulliel et
surtout de Mélanie Laurent, dont
j'avais apprécié la beauté et la fragilité dans d'autres films (elle est
magnifique, dans Je vais bien, ne t'en fais pas de Philippe Lioret mais encore mieux dans un film que j'ai vu
depuis cette critique, Le concert ). A la différence de la
critique du Téléobs qui lui est consacrée, disant que justement ce film
"évite l'ornière auteuriste snob et marginale qui caractérise un certain
jeune cinéma français", je dirais au contraire que ce film est tout ce que
je déteste dans le « jeune cinéma français ».
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