Ce blog est consacré au cinéma et aux séries TV. J'y traite principalement des films et des séries que j'aime mais je me réserve aussi le droit d'en critiquer certains.
Vu à la télévision pendant le confinement. Fanfan est une comédie romantique française d’Alexandre
Jardin, sorti en 1993.
Présentation
Alexandre (Vincent Perez) est
en couple depuis cinq ans avec Laure (Marie Delterme) qu’il doit bientôt
épouser. Mais, loin d’être comblé, il redoute le mariage, synonyme pour lui d’ennui.
Lorsqu’il rencontre Fanfan (Sophie Marceau), charmante, gaie et fantasque,
il en tombe immédiatement amoureux mais il décide de rester dans le tendre marivaudage
pour éviter de sombrer dans la routine.
Mon opinion
C’est aussi léger qu’une flûte de
champagne. Le film, tiré du roman d’Alexandre Jardin, est agréable à
regarder d’autant que les deux protagonistes, Sophie Marceau et Vincent
Perez étaient encore dans toute la fraîcheur de leur jeunesse. De jolis
moments, en particulier la scène de la valse, composée par Nicolas Jorelle, superbement filmés ainsi que quelques trouvailles sympathiques.
Drame réalisé par Rodolphe
Marconi, sorti en 2004. Le film met notamment en scène Nicole Garcia, Gaspard Ulliel,Mélanie Laurent, Thibault Vinçon, Christophe Malavoy et Bruno Todeschini..
Synopsis
Le film commence au moment où
Simon (Gaspard Ulliel), étudiant aux
Beaux-arts, son carton à dessin sous le bras et un sac en bandoulière, prend le
train à la gare d'Austerlitz pour rejoindre ses parents qui passent l'été dans
une maison de vacances sur la côte atlantique. Dans le train, il fait la
connaissance de Louise (Mélanie Laurent),
qui lui demande une cigarette. Plus tard, alors que Simon est endormi sur la
banquette du train de nuit, Louise entre dans son compartiment et se love sur
la banquette en face de lui. Au matin, ils arrivent chez les parents de Simon et
son accueillis par sa mère (Nicole
Garcia), qui les croit en couple et leur propose de partager le même lit.
Ni Simon ni Louise ne démentent et ils dorment ensemble, comme frères et sœurs.
Jusque-là, le film est empreint d'une grâce et d'une fraîcheur qui laissent
augurer du meilleur.
Le lendemain, Simon emmène Louise
voir son meilleur ami, Mathieu (Thibault Vinçon), qui vit dans un phare. Louise
tombe instantanément amoureuse de ce garçon plus mature, plus viril et aussi
plus sombre que Simon (du moins en apparence).
La situation commence cependant à
devenir trouble quand Louise, revenue chez les parents de Simon, continue comme
si de rien n'était avec lui et qu’il accepte de faire « comme si ». Le
trouble s’installe alors. Sans doute était-ce le but du réalisateur : mettre le
spectateur dans la position du voyeur, ce qui nous fait (du moins moi) nous
sentir mal à l'aise. On sent bien que quelque chose couve et qu'un drame se
noue dans l'ombre. Le drame se complique d'un mensonge. La mère de Simon, mal
dans sa peau, va retrouver en cachette dans un hôtel presque "de
passe" son amour de jeunesse, Marc (Bruno
Todeschini). Les choses s'éclairent
un peu car nous apprenons que Simon n'est pas le fils de Jean-Louis (Christophe Malavoy), qui comble par contre
de marques d'affection sa cadette, Alice (Alysson
Paradis, soeur de Vanessa), une insupportable ado
"tête-à-claques". Mais - et là, je trouve personnellement que la
barque commence à être un peu trop chargée pour mon goût - on nous révèle que
Marc est aussi le père de Louise. Sacré imbroglio dont seul le cinéma français
a le secret. Ce "coup de théâtre" digne d'une pièce de boulevard,
n'apporte strictement rien à l'histoire car on ne sait pas si cela a joué dans
la rencontre de Simon et de Louise ou si celle-ci est due au pur hasard.
Quoiqu'il en soit, le dernier
jour, alors que tout le monde a quitté la maison, (l'imbuvable sœur cadette est
allée chez des amis, les parents, apparemment rabibochés - du moins en
surface, sont repartis pour Paris,
Louise et Mathieu sont eux aussi partis filer le parfait amour...), Simon se
retrouve seul dans la maison vide. Il monte dans sa chambre et, d'un coup de
tête, il en brise la vitre, se tranchant en même temps la carotide. Geste
stupide d'un adolescent qui tourne mal ? Suicide suite à la trahison de son ami
qui lui a "soufflé" sa conquête ? On nous laisse dans le brouillard.
Le film pourrait se terminer là, mais non, le réalisateur nous réserve encore
un « lapin sorti de son chapeau » car il a dû penser que cette fin sanglante et granguignolesque n'était pas
assez pour le spectateur. En effet, après l'image traumatisante du sang qui
s'écoule le long de la vitre brisée intervient un noir pendant lequel on entend
la voix de Simon se demander s'il est mort ou s'il est encore en vie et on le
voit errer sur la jetée face à l'océan... Cette dernière scène a fini de m'achever .
Par ailleurs le film, fait de
longs plans séquences où il ne se passe rien (si ce n'est la fin, brutale,
inutile et choquante, du moins à mon point de vue), sans action, sans
dialogues, sans de véritable scénario m'a paru extrêmement ennuyeux. Dommage,
car les jeunes acteurs sont beaux dans leur innocence et leur fragilité : la
grâce de Gaspard Ullielet de Mélanie Laurentméritaient mieux que ce
film sans queue ni tête. Par contre, les acteurs adultes sont insupportables : Nicole Garcia surjoue l'hystérique
(comme, hélas, souvent), Christophe
Malavoy est absent, Bruno Todeschini
est totalement ridicule en vieux beau...
Mon opinion sur ce film
Je dis souvent être déçu par le
cinéma français. Ce film n’est pas fait pour me rabibocher. C'est la présence,
dans ce film, de Gaspard Ulliel et
surtout de Mélanie Laurent, dont
j'avais apprécié la beauté et la fragilité dans d'autres films (elle est
magnifique, dans Je vais bien, ne t'en fais pas de Philippe Lioret mais encore mieux dans un film que j'ai vu
depuis cette critique, Le concert ). A la différence de la
critique du Téléobs qui lui est consacrée, disant que justement ce film
"évite l'ornière auteuriste snob et marginale qui caractérise un certain
jeune cinéma français", je dirais au contraire que ce film est tout ce que
je déteste dans le « jeune cinéma français ».
Odysseus est une série télévisée franco-italo-portugaise réalisée pour Arte par Stéphane Giusti, sur un scénario de Frédéric Azémar.
Synopsis
La série reprend l'histoire au chant XIII : Télémaque est revenu de chez Ménélas et Nestor chez qui il s'était rendu sur les conseils de la déesse Athéna pour tenter d'avoir des nouvelles sur la disparition de son père après la fin de la guerre de Troie, terminée depuis dix ans.
A Ithaque, son trône est vacant : le royaume est malmené par les princes d'Ithaque qui, sous prétexte de protéger la reine Pénélope voudraient l'épouser afin de s'accaparer les richesses du royaume. Si Télémaque a fui c'est que, trop jeune pour défendre seul le trône de son père, il se sentait menacé dans sa vie par les princes qui passent leur temps à le malmener, à festoyer dans son palais en en pillant les réserves et en en violant les servantes.
Mais, bien que Ménélas et Nestor l'aient bien accueilli et couvert de présents, il retrouve Ithaque dans le même état que lorsqu'il est parti, les prétendants se faisant chaque jour plus menaçants vis à vis du jeune prince, plus arrogants dans le palais et plus pressants vis-à-vis de la reine qui, comme subterfuge pour retarder sa promesse d'en épouser l'un ou l'autre, défait chaque nuit le travail qu'elle a fait le jour sur le linceul de Laërte, son beau-père : en effet, lorsque le travail de tissage sera terminé, elle s'est engagée à épouser l'un des prétendants.
Mon opinion sur cette série
Comme avec tous les grands classiques, on a l'impression de toujours tout connaître de l'histoire de l'Odyssée. Or, d'après les annonces que j'en avais lues, cette série avait l'ambition de "dépoussiérer" le texte antique en s'attachant à combler les zones d'ombres du texte d'Homère. Le scénario étant signé Frédéric Azémar, scénariste de l'excellente série "Un village français", je m'attendais à mieux.
Hélas, entre longueurs, invraisemblables anachronismes et erreurs grossières, dialogues ineptes (alors que les dialogues originaux sont d'une incroyable modernité !) j'ai eu du mal à rester devant mon poste jusqu'au bout de la diffusion des premiers épisodes, jeudi 13 juin 2013.
Malgré le casting des principaux protagonistes (le sympathique Niels Schneider en Télémaque, la très belle Caterina Murino en Pénélope), les seconds rôles sont interchangeables et on a du mal à s'y reconnaître entre les "prétendants", les alliés et les adversaires, tous aussi mal dégrossis les uns que les autres, du jeune prince.
J'accepte volontiers qu'on prenne des libertés avec un texte vieux de plusieurs millénaires et qu'on veuille le moderniser lorsque cela s'impose et jouer avec les "zones d'ombre" lorsqu'il y en a. Il est un fait que la civilisation mycénienne nous est obscure sur bien des points. Pourquoi pas, alors, remplacer ces incertitudes par des idées modernes. Mais il y a certaines choses que l'on sait et qui sont parfaitement claires dans le texte d'Homère. Alors pourquoi improviser ou inventer de toutes pièces des détails qui se veulent pittoresques et ne sont que des erreurs historiques ou des hypothèses hasardeuses?
A part le casting des personnages principaux, les décors, inspirés de la civilisation mycénienne, sont le seul élément avec lequel on peut être d'accord. Quant au reste... Il est peu vraisemblable que la pudique Pénélope ait été, ainsi que ses servantes, habillée de manière aussi provocante alors qu'elle était confrontée à des prétendants avinés et avides de la mettre dans leur lit : Homère la décrit tirant un voile sur son visage avant de paraître en public. Quant à Télémaque, on a du mal à croire qu'à 20 ans passés, dans un monde ainsi dominé par la guerre et la violence, il ne soit pas un guerrier accompli et se laisse ainsi tyranniser par les prétendants. Il démontrera d'ailleurs qu'il a un caractère combatif et bien trempé lorsqu'il aidera son père, après son retour, à annihiler les prétendants. Pourquoi alors en avoir fait un être aussi veule ? C'est mal connaître l'époque : s'il laissait ainsi faire les prétendants, c'est que, tant qu'on n'était pas sûr de la mort d'Ulysse, il n'était pas le maître et n'avait aucun pouvoir, pas même celui d'affréter un bateau pour se rendre à Sparte. Bien entendu, on a aussi droit aux relations homosexuelles entre hommes. On sait qu'elles faisaient partie intégrante de la civilisation grecque mais rien n'autorise l'auteur, dans le texte d'Homère, à donner à Léocrite un amant.
Quant à la mise en scène, du moins dans cette première partie, on est vite lassé de la répétition des festins des prétendants, des scènes d'entrainement, des bagarres, etc.
Pari complètement raté pour Arte, donc. Et je le regrette car on aurait bien eu besoin d'une fiction bien faite, renouvelant le genre, pour nous racheter de l'absurde Troie de Wolfgang Petersen (2004) où Brad Pitt s'est ridiculisé avec son invraisemblable jupette, ou du à peine moins raté Alexandre d'Oliver Stone (lui aussi sorti en 2004).
Attendons cependant l'arrivée d'Ulysse, dans les prochains épisodes diffusés cette semaine, pour nous faire une opinion définitive sur cette série qui, pour l'instant, relève plutôt du mauvais péplum que de la série historique sérieuse.