Maria by Callas, film documentaire
de Tom Volf (2017).
Présentation
"Il y a deux personnes en
moi, Maria et La Callas…" disait d'elle La Callas. C'est ce que veut montrer ce film documentaire.
Maria by Callas est le récit d’une
vie exceptionnelle.
D’abord mariée à un industriel italien féru d’opéra,
Giovanni Battista Meneghini, qui la poussera dans sa carrière jusqu’à l'épuisement, elle s'en séparera, ne supportant plus la pression qu’il lui
imposait. Avant que le divorce (alors interdit en Italie), ne soit prononcé, elle eut une aventure, qui devint une véritable passion, avec Aristote Onassis, grec
comme elle.
Les années 1960 sont
marquées par un certain déclin de sa carrière, Maria Callas ne donnant plus que
quelques représentations par an, privilégiant sa relation avec Onassis qu’elle
espère pouvoir épouser. Du moins jusqu’en 1968, date à laquelle il la "trahit" en se mariant avec Jackie Kennedy. Blessée dans sa confiance mais toujours profondément amoureuse d'Aristo, comme elle le surnomme, Maria Callas lui restera fidèle jusqu'au bout : durant le
séjour d'Onassis à l'hôpital américain de Neuilly pour la pneumonie qui lui sera
fatale (1975), elle lui rendra régulièrement visite, lui apportant soutien et
réconfort. Après le décès d’Onassis, Maria Callas, inconsolable, se cloîtrera dans
son appartement parisien, n’en sortant que pour promener ses chiens et,
dépressive, fera plusieurs tentatives de suicide. Épuisée moralement et
physiquement, alternant barbituriques et excitants, se soignant à la coramine pour ses brusques chutes
de tension, elle meurt brutalement d'une embolie pulmonaire le 16 septembre
1977, à l'âge de 53 ans.
Mon opinion sur ce film
Composé de documents d’archives (dont
beaucoup étaient restés inédits), d’enregistrements de concerts, d’interviews et de
lectures de lettres (lues en voix off avec délicatesse par Fanny Ardant), nous découvrons, derrière la diva inaccessible à
l’impressionnante carrière, une femme simple, fragile, manquant terriblement de confiance en soi et en son talent.
Ce portrait intimiste de Maria Callas nous
donne l’occasion de réentendre cette voix unique, à la fois par son timbre si particulier, par son registre exceptionnellement étendu
de près de trois octaves, par une virtuosité inégalée alliée à un phrasé unique
et, enfin, par son talent de tragédienne qui lui valut d’être choisie par Pasolini pour interpréter Médée
dans le film du même nom.
Tom Volf, 31
ans, le réalisateur de ce film, s’est passionné pour la Callas qu'il a découverte il y a moins de dix ans. C'est en
réalisant des captations de spectacles et des clips promotionnels pour le Théâtre du Châtelet qu'il a découvert
l'opéra. Une aventure qui l'a porté très loin : il a d’abord publié un beau
livre sur la Callas, réalisé une exposition et, maintenant un film[1].
On peut être critique vis-à-vis
de ce film et certains seront déçus car, lorsque le générique de fin s’affiche
sur l’écran, on a une impression d’inachevé. Mais peut-être était-ce la volonté
du réalisateur qui rend ainsi un hommage supplémentaire à cette grande dame,
aussi secrète qu’incomprise, dont la vie et la carrière se sont brutalement
interrompues au grand dam de ses admirateurs. Il a au moins le mérite de nous faire découvrir la femme authentique et chaleureuse qui se cachait derrière la
diva.
[1] Tom Volf
: «Il y avait une magie dans l'art de la Callas», article d’Ariane Bavelier, Le
Figaro premium culture (11/05/2017)
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