Mémoires de nos pères[1]
est un film américain réalisé par ClintEastwood et sorti en 2006. Il forme, avec le film Lettres d'Iwo Jima, du même réalisateur, qui aborde les mêmes
événements du point de vue des Japonais, un diptyque. Le film est adapté du
livre de James Bradley, écrit en collaboration avec Ron Powers, d’après les souvenirs de son père John « Doc »
Bradley.
Présentation
Le film se déroule pendant la
prise, par les Américains, de l’île d’Iwo Jima, au large du japon
(février-mars 1945).
L’île avait été fortifiée par les
Japonais qui attendaient de pied ferme le débarquement des Américains et se
solda par un épouvantable carnage des deux côtés (env. 40 000 morts et plus de 20 000 blessés).
Le film s’attache à suivre trois marines américains, un infirmier, John « Doc »
Bradley (Ryan Philippe), René Gagnon
(Jesse Bradford), et Ira Hayes (Adam Beach) qui deviendront, à leur
corps défendant, des héros pour avoir planté sur le sommet de l’île, le Mont
Suribachi, le drapeau américain.
En réalité, il y eut deux
drapeaux, le premier, récupéré pour des raisons politiques sur ordre du
secrétaire d’Etat à la Marine, le second planté au même endroit par six soldats.
C’est durant l’érection de ce deuxième drapeau que fut prise la photo « Raising
the Flag on Iwo Jima ». Cette photo, prise par Joe Rosenthal, fit la une
des journaux et fut ensuite exploitée à outrance par les politiciens pour
soutenir l’effort de guerre américain.
Le film montre la tournée à
travers les États-Unis des trois soldats survivants, devenus des marionnettes entre
les pattes des politiciens qui se moquent de la vérité, ne voyant en eux que le moyen pour récolter le maximum de fonds et poursuivre la guerre. Une fois celle-ci terminée, les « héros »
tant adulés seront oubliés et jetés comme des kleenex. Ira, d’origine indienne, victime de racisme et totalement désespéré, finira mort de froid dans la réserve indienne où il est revenu.
Tout autant qu'un hommage aux
jeunes soldats ayant combattu lors de cette terrible bataille, ce film est
aussi une violente charge contre les politiciens qui ont tiré les ficelles sans prendre de risque. On pouvait donc s’attendre à
ce que ce film déclenche une importante polémique aux Etats-Unis. On a aussi reproché au
réalisateur d’avoir délibérément ignoré l'importance des soldats
afro-américains dans la bataille d'Iwo Jima pour se focaliser uniquement sur
des combattants blancs ou indiens. En effet le film ne montre aucun GI de
couleur alors qu’ils furent bien entendu nombreux à y participer et que
beaucoup y trouvèrent la mort. Eastwood s’en est défendu en disant qu’il avait
scrupuleusement suivi le livre de James Bradley et qu’aucun soldat noir ne
figurant sur la fameuse photo de Joe Rosenthal, il ne pouvait en mettre un au risque de trahir l'histoire.
Autres acteurs apparaissant dans le film
- Ralph "Iggy" Ignatowski (Jamie Bell)
- Hank Hansen (Paul Walker)
J’ai voulu voir ce film que j’avais
partiellement vu lorsqu’il est passé sur Arte, suivi, d’ailleurs par la 2ème
partie du diptyque, Lettres d’Iwo Jima.
Il m’a laissé une impression désagréable, tant en raison des scènes de massacre
où rien n’est épargné au spectateur (corps mutilés et éventrés, parties de membres répartis sur le sol, têtes
tranchées, etc.) que pour le traitement ignoble réservé aux trois « héros ».
Je ne reproche rien à Eastwood qui n’a fait que retranscrire les horreurs d’une
guerre qui fut terriblement meurtrière et rendre compte de la manipulation dont ont été victimes ses trois personnages. Il n’est pas le seul à avoir
traité du sort lamentable que les Etats-Unis font à leurs « veterans »,
quelle que soit la guerre à laquelle ils ont participé (2ème Guerre
mondiale, Vietnam, Irak…) comme cela
apparaît dans nombre d’autres films : Né un 4 juillet, Platoon, Brothers, American
Sniper, etc. En disant cela, je ne stigmatise pas seulement les Américains car
je ne crois pas, hélas, que les autres pays se soient comportés de façon plus honorable avec leurs anciens
combattants, même si la France s’est longtemps dotée d’un ministère ad hoc ou a
créé le statut de pupilles de la Nation. Il n’y a qu’à voir celui qu’elle a
réservé aux anciens harkis, aux combattants sénégalais ou autres troupes coloniales, pour ne citer qu’eux.
Autres films dans le même esprit :
Autres films dans le même esprit :
- American sniper (aussi réalisé par Clint Eastwood)
- Good morning Vietnam
- Fury
- Inglorious basterds
- Lions et agneaux
- La guerre selon Charlie Wilson
- Empire du soleil
- Invincible
- Pearl Harbor
- Il faut sauver le soldat Ryan
[1] Le titre
original Flags of Our Fathers (Les
drapeaux de nos pères) rend bien mieux compte du sujet du film que le titre
français.
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire
Vos commentaires, chers lecteurs, seront les bienvenus. Ils ne seront toutefois publiés qu'après modération et seront systématiquement supprimés s'ils comportent des termes injurieux, dans le cas de racisme, de caractère violent ou pornographique. Si vous souhaitez une réponse, n'envoyez pas un message anonyme mais laissez un nom ou un pseudo auquel je puisse vous contacter.