mardi 26 novembre 2024

NIKI Film biographique de Céline SALLETTE (FR-2024)

 


Niki est un film français réalisé par Céline Sallette et sorti en 2024. Il s'agit du premier long métrage de la réalisatrice, retraçant la vie et l'œuvre de l'artiste militante Niki de Saint Phalle (1930-2002), connue pour ses statues féminines aux formes généreuses très colorées. Le film a été présenté en avant-première mondiale dans la section « Un certain regard » du Festival de Cannes 20243, en compétition pour la Caméra d’or. Il a fait partie de la sélection des 80 films présentés dans le cadre des 26èmes Rencontres des Cinémas d’Europe à Aubenas.

Résumé

Le film retrace la vie et l'œuvre de la sculptrice Niki de Saint Phalle, entre les années 1950 et 1960

Niki (Charlotte Le Bon), de son vrai nom Catherine de Saint Phalle est née à Neuilly-sur-Seine en 1930 et morte à La Jolla (comté de San Diego, Californie) le 21 mai 2002. Sa mère, Jeanne Jacqueline Harper, était américaine et son père André-Marie de Saint-Phalle (1906-1967), français. 

Niki a d’abord été élevée par ses grands-parents dans la campagne nivernaise, dont elle a toujours conservé la nostalgie. Elle grandit ensuite à New York et se marie à l'âge de 18 ans avec le poète Harry Mathews (John Robinson), qu'elle connaît depuis l'enfance et avec qui elle aura deux enfants. 

Dans les années 50, alors qu’elle a 20 ans, encouragée par le peintre Hugh Weiss (Romain Sandère), elle travaille d'abord comme mannequin pour plusieurs journaux de mode (Vogue, Life et Elle) et pose aussi pour des campagnes publicitaires, par exemple pour le constructeur automobile Simca, où elle est photographiée par Robert Doisneau en août 1952.

Niki a toujours caché un lourd secret, son viol par son père lorsqu’elle avait 11 ans, des faits qu’elle ne révèlera que peu de temps avant sa mort dans un livre justement intitulé Mon secret (1994). Ce viol la conduira à faire plusieurs séjours en hôpital psychiatrique où elle sera traitée aux électrochocs, qui la priveront d'une partie de sa mémoire.

Elle racontera elle-même, dans « L’art comme thérapie » (Cf. Marcel Briat. « Niki de Saint Phalle au Grand Palais : le récit de son viol ou l’art comme thérapie » in : Le Nouvel Obs – 23/9/2014) :

« J'ai commencé à peindre chez les fous… J'y ai découvert l'univers sombre de la folie et sa guérison, j'y ai appris à traduire en peinture mes sentiments, les peurs, la violence, l'espoir et la joie. »

Vers 1955, elle voyage en Espagne avec son mari et découvre l’œuvre de Gaudi

Un peu plus tard, elle fréquente le cercle parisien des Nouveaux réalistes, fondé en 1960 par Yves Klein et le critique d'art Pierre Restany (Quentin Dolmaire). 

A partir de poupées cassées, de céramiques brisées, elle crée des ex-voto, puis ses fameuses Nanas, des femmes plantureuses et colorées en grillage, papier mâché et polyester, des sculptures géantes, voluptueuses, chahuteuses, dansantes et s'impose par son originalité dans un monde de l'art assez blasé.

En 1971, après avoir divorcé de Harry, elle épouse l'un des membresdu groupe,  Jean Tinguely (Damien Bonnard), auteur de machines infernales faites de pièces métalliques de récupération.

Mon opinion

Si je connaissais l’œuvre de Niki de Saint Phalle, je ne connaissais rien de sa vie ni du secret douloureux qui explique en grande partie son œuvre. 

Dans le film, Niki est magnifiquement incarnée par Charlotte Le Bon. La prestation des autres acteurs est aussi à saluer. 

Un regret toutefois, l’absence totale dans le film des sculptures de Niki de Saint Phalle ou même de leur évocation, en raison du refus des ayant-droit de l’artiste de laisser reproduire ses œuvres[1], ce qui est tout de même frustrant pour le spectateur. Mais cette absence ne nuit pas au film qui est, comme le dit  Françoise Dargent du Figaro, une évocation « élégante et juste" du destin d'une artiste marquante du XXe siècle [2] 


[1] Florence Colombani, « « Niki » : ce biopic de Niki de Saint Phalle qui ne montre rien de ses œuvres [archive] », sur Le Point, 15 octobre 2024 (consulté le 23 octobre 2024).

[2] Françoise Dargent, « Festival de Cannes: une guerrière nommée « Niki » [archive] » Accès limité, sur Le Figaro, 23 mai 2024 (consulté le 30 septembre 2024).

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