Gondola est une
coproduction géorgienne et allemande du réalisateur allemand Veit Helmer. Le
film est sorti en 2023. Il était présenté cette semaine dans le cadre des 26èmesrencontres des cinémas d’Europe à Aubenas.
Résumé
"Gondola" désigne un téléphérique, en l'occurence celui qui relie deux parties montagneuses isolées d'un village de Géorgie séparées par une profonde vallée. Le
téléphérique, formé de deux cabines dont l’une monte pendant que l’autre
descend, est desservi par le « chef » (Suka Papuaschvili)
sorte de « deus ex machina » grognon qui siège dans une cabine suspendue dans
le vide et deux contrôleurs qui encaissent le prix de la course.
Lorsque le film commence, l’un
des deux contrôleurs vient de mourir et on assiste au transport de son
cercueil, décoré d’un crêpe noir, par le téléphérique qui fait office de
corbillard.
Il est remplacé par sa fille, Iva (Mathilde Irrmann) qui
est reçue d’abord froidement par sa collègue, Nino (Nino Soselia) qui, malgré tout l’initie
aux étranges routines de ce petit monde autarcique où l’on croise tous les
jours le « chef », la « veuve », et d’autres usagers réguliers
du funiculaire, un handicapé en fauteuil roulant, et deux enfants, une fillette espiègme (Niara Chichinadze) et son petit amoureux transi (Zviad Papuaschvili).
Le film est sans parole mais ce n'est pas gênant, bien au contraire car tout se joue sur les visages et est rythmé par la musique. Alors qu'aucun mot n'est prononcé
par les protagonistes, une étrange complicité nait entre les deux jeunes filles
qui se croisent et se recroisent dans les airs. Elles inventent des jeux,
transforment les cabines au gré de leurs rêves, jouent de la musique, pour le
grand plaisir des paysans qui, plus bas, travaillent leurs champs… jusqu’à ce
que le « chef » éconduit par l’une et par l’autre, et pris d’une
colère subite devant ces jeunes filles libres qui lui jettent au visage leur
joie et leur plaisir de vivre, ne commette l’irréparable… pour son plus grand
malheur et pour la grande joie des spectateurs.
Mon opinion
Entre Tati, Chaplin, Wenders (on
pense aussi curieusement pour les plans longs à Theo Angelopoulos et à Kusturika pour le côté joyeux et la musique), ce film inclassable est
un petit bijou d’humour absurde et de poésie comme je n’en ai pas vu depuis Bagdad Cafe. Une merveille que je ne suis pas près d’oublier et que je vous recommande
car il fait du bien.
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire
Vos commentaires, chers lecteurs, seront les bienvenus. Ils ne seront toutefois publiés qu'après modération et seront systématiquement supprimés s'ils comportent des termes injurieux, dans le cas de racisme, de caractère violent ou pornographique. Si vous souhaitez une réponse, n'envoyez pas un message anonyme mais laissez un nom ou un pseudo auquel je puisse vous contacter.