Film français de Jalil Lespert
(2014) avec Pierre Niney (Saint Laurent), Guillaume Galienne (Pierre Bergé),
Charlotte Le Bon (Victoire), Laura Smet (Loulou de la Falaise), Marianne Basler
(Mme. Saint-Laurent), etc. Un autre film, intitulé Saint Laurent, réalisé par Bertrand Bonello, est sorti quelques mois plus tard (voir notre critique ICI).
Synopsis
Nous sommes en 1957 , à la
veille de la guerre d’Algérie. Yves Mathieu
Saint Laurent est en visite dans sa famille à Oran. Il a été récemment engagé et travaille chez Christian Dior qui va décéder peu après. A tout juste 21 ans, Yves
Saint Laurent va être appelé à prendre en main les destinées de la prestigieuse
maison de haute couture. Lors de son premier défilé triomphal, il fait la
connaissance de Pierre Bergé, rencontre qui va bouleverser sa vie.
Peu après, Yves Saint Laurent,
appelé pour combattre en Algérie, entre dans une profonde dépression nerveuse
et est hospitalisé au Val de Grâce. A sa sortie de l’hôpital, en 1960, la
maison Dior le licencie et le remplace par Pierre Bohan. Son compagnon, le
financier Pierre Bergé, qui l’a constamment soutenu pendant sa maladie, attaque
la maison Dior aux Prud’hommes pour
licenciement abusif et, contre toute attente, gagne le procès. Avec les
indemnités obtenues et l’aide d’un financier américain qui croyait en
Saint Laurent, les deux hommes s’associent pour créer une société au nom d’Yves
Saint Laurent. Malgré ses obsessions et ses névroses,
Yves va devenir l’un des plus grands créateurs français de mode. Sa première collection haute
couture sera présentée en 1962 ; elle sera suivie de la robe Mondrian ou la
collection « Pop Art » qui l'imposeront d'abord aux Etats-Unis puis dans
le monde entier, le nom Yves Saint Laurent devenant dès lors synonyme de bon goût à la française…
Le film ne nous cache rien de la
personnalité complexe et torturée de ce surdoué du dessin, d'une timidité maladive et toujours insatisfait de lui-même et de ce qu'il réalisait. Malgré la présence
constante, aimante (mais aussi souvent tyrannique) de Pierre Bergé, Yves Saint Laurent était incapable de résister à ceux qu'il croyait être ses amis et se laissa entraîner dans la drogue, l’alcool et le sexe. Malgré tous ces errements, le créateur de mode ne cessa de créer jusqu’en 2002, date où
il arrêta définitivement de dessiner des collections. La maison qu’il avait
créée ne lui appartenait plus depuis 1993, date à laquelle elle était devenue
une marque commerciale entre les mains de financiers. Il mourut 6 ans plus tard, en 2008, d’un cancer du
cerveau.
Le film fait l’impasse sur les
dernières années de Saint Laurent et s’arrête en 1976, lors de la présentation
de la collection « Ballets Russes », l’un des grands succès de
Saint Laurent.
Mon opinion su ce film
Tout en sachant que la vie de Saint Laurent n'avait pas été "un long fleuve tranquille", je n'imaginais pas qu'elle avait été aussi chahutée et aussi tumultueuse. Je savais, comme tout le monde, qu'il était homosexuel et vivait avec Pierre Bergé mais je ne savais rien de leurs relations ni de l'enfer que semble avoir vécu son mentor pour défendre Saint Laurent de ses démons, et ce, bien qu'ils aient cessé la vie commune, jusqu'à ses derniers jours. On ne connaît généralement, de Saint Laurent, que ses réussites et on ne voit que le côté glamour de son existence. Ce film nous montre que, comme tous les génies, Yves passa sa vie à hésiter entre la lumière et les ténèbres et que seul son art (et le garde-fou que représenta toujours pour lui Pierre Bergé) permit de ne pas entièrement basculer dans la folie.
J'ai bien entendu trouvé la prestation de Pierre Niney époustouflante. Il est tellement Saint Laurent qu'on finit par oublier qu'il s'agit d'un film. Quant à Guillaume Galienne, il fait un très honnête Pierre Bergé, dont il n'hésite d'ailleurs pas - et c'est tout à son honneur - de se démarquer juste ce qu'il faut pour ne pas tomber dans l'imitation grossière.
Excellent biopic qui nous apprend beaucoup sur l'un des plus grands créateurs de mode de tous les temps, sur une personnalité hors du commun, que l'on ne savait pas aussi torturée et complexe. Les personnages secondaires (Charlotte Le Bon, en particulier, dans le rôle de Victoire et Marianne Basler, dans celui de la mère) sont aussi excellents.
Je ne vous engage cependant pas à voir l'autre biopic réalisé la même année par Bertrand Bonello, intitulé Saint Laurent.
Je ne vous engage cependant pas à voir l'autre biopic réalisé la même année par Bertrand Bonello, intitulé Saint Laurent.
Bonjour Roland, j'ai été moins enthousiaste que toi sur ce film mais il vaut la peine pour Pierre Niney. Bonne journée.
RépondreSupprimer