Film de Hugo Gélin (2012)
avec François-Xavier Demaison (Boris),
Pierre Niney (Maxime), Nicolas
Duvauchelle (Elie) et Mélanie Thierry (Charlie).
Synopsis
Boris, Elie et Maxime sont
d’inséparables copains que rien, ni l’âge, ni les occupations, ni le mode de
vie n'aurait dû rapprocher si ce n’était Charlie, une fille qu’ils ont connue à
un titre ou à un autre et qui est le ciment de leur amitié. A vrai dire,
Charlie est un peu plus que cela pour Boris avec qui elle a eu une aventure
dont il ne se remet pas. On ne sait pas ce qu’elle a été pour Elie, maintenant
en couple avec Jeanne (Cécile Cassel)
dont il attend un enfant, mais on se doute que leurs relations n'ont pas été
totalement platoniques. Quant à Maxime, 20 ans, le plus jeune de la bande, il
est fiancé à Cassandre, une fille de son âge et on ne sait pas trop comment il
a connu Charlie.
Le film commence lors des
funérailles de Charlie qui vient de mourir d’un cancer. Boris, Elie et Maxime
se retrouvent à son enterrement où on leur remet une photo d’une maison en
Corse où ils avaient prévu d’aller ensemble.
Derrière la photo, une inscription de la main de Charlie leur demande de
s’y rendre sans elle. Les trois potes, emmenant les cendres de Charlie dans un
ridicule sac à dos-peluche qu’ils lui avaient offert, partent dans la voiture de Boris pour la
Corse.
A partir de là, le film est fait
de flashes-back et on remonte le temps de quelques heures, de quelques jours,
de quelques mois ou de quelques années,
chaque moment nous apprenant pourquoi ces trois hommes que tout sépare avaient
pour Charlie un amour si singulier.
On assiste alors à un road-movie
où les scènes comiques le disputent aux scènes d’émotion : le spectateur passe
les 1.44 H que dure le film entre rire et larmes, attendri par la difficulté de
communiquer que montre Boris, le cynisme surjoué d’Elie, l'émotion qu'il
ressent devant la naïveté et la fragilité de Maxime…
On a du mal à croire qu’il
s’agisse d’un premier film tant la mise en scène est maîtrisée, le rythme
soutenu, les dialogues percutants et drôles…
Ce film est une belle réussite du cinéma français, une alchimie
étonnante qui donne une histoire attachante, au résultat magique.
Musique
La bande originale, écrite par
Revolver, forme un contrepoint intimiste particulièrement bien choisi à
l'ambiance douce-amère du film.
Casting
J’avais repéré Pierre Niney dans J’aime regarder
les filles et Les neiges du Kilimandjaro où on son talent apparaissait
déjà clairement alors qu'il n'avait qu'un petit rôle (celui d'un serveur de bar). Dans ce film, il est Maxime, fragile, immature,
maladroit… Nicolas Duvauchelle abandonne
avec bonheur ses allures de mauvais garçons. Quant à François-Xavier Demaison,
en ours mal-léché, il est parfait. Reste Mélanie Thierry dans celui de Charlie
: les flashes-back nous permettent de la découvrir lorsqu’on lui annonce la
gravité de sa maladie, qu’elle décide d’affronter seule, avec courage, sauf
quelques rares moments de faiblesse. Le cinéaste nous la montre toujours pleine
de vie et de joie de vivre. C’est une des grandes qualités de ce film dont le
sujet est la mort d’un être aimé, qui a été
enlevé à ses amis en pleine beauté, en pleine jeunesse, mais dont on se
souviendra éternellement jeune et lumineuse. Un grand salut enfin à Micheline
Presle, qui apparaît en guest-star dans le rôle de la grand-mère d'Elie,
toujours élégante et distinguée.
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