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jeudi 7 novembre 2019

SORRY WE MISSED YOU film de Ken LOACH (FR-BE-GB 2019)




Vu dans le cadre des Rencontres des cinémas d'Europe d'Aubenas. 

Sorry We Missed You est un film franco-belgo-britannique réalisé par le cinéaste britannique Ken Loach, sorti en 2019. Il dénonce les dérives de « l'uberisation » de la société et les ravages qu'elles peuvent exercer sur la vie d'une famille. Le titre du film « Sorry we missed you », c’est-à-dire « Désolés de vous avoir manqué » fait référence à la formule laissée par les livreurs quand ils ont trouvé porte close. Dans le film, c'est aussi la formule que pourraient employer les malheureux parents, contraints de délaisser leurs enfants.

Présentation

Le film se déroule de nos jours à Newcastle, dans le nord-est de l’Angleterre, ancienne ville industrielle durement touchée par la pauvreté.

Sans travail depuis quelque temps, Ricky rêve de devenir son propre employeur. Il postule donc au poste de chauffeur-livreur « indépendant ». Pour ces nouveaux exploiteurs motivés uniquement par la rentabilité, le chauffeur, à qui l’on impose des cadences infernales, doit acheter (ou louer) son propre véhicule, avec tous les frais annexes à sa charge (assurances, accidents, couverture sociale, etc.)

Son épouse Abby, auxiliaire de vie auprès de personnes dépendantes, se débat elle aussi avec des situations sociales terribles et des horaires à rallonge, d’autant plus qu’elle a consenti à vendre la voiture du couple pour pouvoir acheter la camionnette de livraison qu’utilise son mari et doit désormais utiliser les transports en commun. 

Malgré tout leur désir d’être présents pour leurs deux enfants, Liza Jane, une fillette de 11 ans une élève studieuse, et Seb, un adolescent de 16 ans, qui préfère aller taguer les murs de la ville que d’aller au lycée, Ricky et Abby commencent à être dépassés par la situation et leur couple bat de l'aile, loin des rêves d’indépendance qu’avait formés Ricky.

Mon opinion sur ce film

Après Moi, Daniel Blake (2016), ce film est le dernier de Ken Loach. On y retrouve la situation dramatique des travailleurs pauvres qui se détériore de plus en plus en Angleterre malgré un taux de chômage parmi les plus bas d’Europe. Le grand mérite de ce film est de nous faire toucher du doigt le mécanisme criminel de « l’uberisation », dernier avatar d’un capitalisme de plus en plus sauvage et incontrôlé, qui grignote chaque jour un peu plus les acquis sociaux obtenus au cours de décennies de luttes acharnées et met en péril l’équilibre de nos sociétés. Est-on devant un film ou un documentaire ? Certes, il s’agit bien d’un film, joué par des comédiens, mais il s’agit aussi d’un documentaire sans concession qui dénonce la dégradation d'une société dont le modèle économique devient fou.  

Dans le même esprit, vous pouvez voir aussi :

dimanche 20 janvier 2019

NOS BATAILLES Film de Guillaume SENEZ (FR-BE - 2018)

Film vu dans le cadre du Festival Télérama (16-22 janvier 2019)


Nos batailles est une comédie dramatique franco-belge coécrite et réalisée par Guillaume Senez, sortie en 2018.

Présentation

Olivier (Romain Duris) est marié à Laura (Lucy Debay) et père de deux enfants, Elliot, 9 ans (Basile Grunberger) et Rose (Lena Girard Voss), 5 ans. Les parents travaillent et semblent bien s’entendre. Laura est employée comme vendeuse dans un magasin de vêtements et Olivier est contre-maître dans un entrepôt de vente en ligne. Il est par ailleurs très impliqué dans le syndicat de l’entreprise où il lutte pour tenter d’améliorer les conditions de travail de ses collègues. Malgré tout, il n’a pu empêcher le suicide d’un de ses collègues.

« Ce drame inaugural, comme une blessure ouverte d’emblée, donne le ton du film : un équilibre fragile, mais dignement tenu, entre les grandes douleurs et la grisaille quotidienne, entre la chaleur des liens affectifs et les froides ­rigueurs des vies ordinai­res, tout un maillage de contraires et de con­traintes, d’injustices, de colè­res, de tendresses et d’usure. » (Cécile Mury - Télérama)

Peu présent chez lui, il ne se rend pas compte que, malgré les apparences, un malaise s’est installé dans son couple. Tout semble aller bien cependant jusqu’à ce que Laura s’évanouisse au travail. Elle n’en parle pas à Olivier et, le lendemain, elle a disparu sans laisser ni mot ni adresse. Olivier, sous le coup de cette disparition inexpliquée fait bonne figure et dit à ses enfants que Maman est partie quelques jours. Mais, l’absence durant, il ne peut la leur cacher plus longtemps et il doit s’organiser, seul ou avec l'aide de sa famille (sa mère et sa sœur, Betty), pour mener de front sa vie familiale et sa vie professionnelle.

Accueil du film

Le film a été sélectionné et présenté en avant-première mondiale le 13 mai 2018 dans la section « Semaine de la critique » au Festival de Cannes. Il est ensuite sorti au cinéma le 3 octobre 2018 en Belgique et France et plus tard en Suisse romande et au Québec. Je l’ai vu dans le cadre du festival Télérama 2019. Bien que sélectionné au Festival de Cannes, Nos batailles n’y a rien obtenu. Il a cependant reçu quelques récompenses mineures :

- Festival du film de Hambourg 2018 : Prix de la Critique
- Festival International du Film Francophone de Namur 2018 : Mention du Jury Cinevox
Festival du film de Turin 2018 : Prix du public.

Mon opinion

Nos batailles nous plonge dans la vie d’une famille française ordinaire, qui lutte travaille pour payer son loyer et sa nourriture, en en oubliant de se parler et de se voir. Pourtant, aussi bien Olivier que Laura semblent aimer leurs enfants : tous les soirs, Laura lit une histoire à ses enfants et Olivier joue avec eux. Mais on a un doute : comment Elliot a-t-il eu ses brûlures ? Accident ou maltraitance ? Le soir, l’histoire que raconte Laura à ses enfants est-elle appropriée ? Olivier, le nez dans son travail et absorbé par la lutte syndicale ne voit rien là où, nous spectateurs, nous ressentons un malaise. La disparition de Laura du jour au lendemain ne nous surprend qu’à moitié. On comprend, a posteriori, qu’elle n’a eu d’autre choix que de disparaître, de s’effacer, peut-être pour ne pas faire plus de mal à ses enfants. Romain Duris est juste en père dépassé par la situation : il n’est qu’incompréhension devant ce qui lui arrive et tâche de faire face au mieux. Le petit Elliot est formidable. De même que Laetitia Dosch, l’actrice qui joue le rôle de Betty, la sœur d’Olivier, lumineuse. 

mardi 15 janvier 2019

LES INVISIBLES film de Louis-Julien PETIT (FR-2018)

Film vu dans le cadre du Festival Télérama


Les Invisibles est une comédie sociale française réalisée par Louis-Julien Petit, sortie en 2018.

Présentation

L’Envol est un centre d’accueil de jours pour femmes SDF. Dirigé par quatre femmes, assistantes sociales et psychologue, il ouvre ses portes à 8H pour permettre aux femmes qui vivent dans la rue de prendre un petit-déjeuner, une douche, se reposer, recharger leur portable... jusqu’au soir où elles sont censées retrouver un foyer de nuit… ou la rue.

Or, sous un prétexte absurde dont seule l’administration française a le secret, la mairie le menace de fermeture.

Mon opinion

Ce film met les spectateur en équilibre permanent entre rire et larmes tant les situations dépeintes sont pitoyables mais aussi tant la joie et l’humour sont constamment présents. 

La bande de bracassés est menée tambour battant par l’impayable Corinne Masiero (Manu), suivie de près par les non-moins épatantes Audrey Lamy (Audrey) qui fait avaler des couleuvres à Dimitri, son gentil épagneul de frère (Pablo Pauly), mais aussi Noémie Lvovsky (Hélène) et l’inénarrable Angélique (Déborah Lukumuena). 

Toutes quatre se démènent à leur façon peu catholique pour trouver des solutions en faisant des pieds de nez aux institutions et, à force de roublardise, de mensonges et de débrouillardise, elles parviennent à révéler les talents de chacune de ces femmes cassées et salies par la vie, leur redonner l’envie de vivre et l’orgueil de se dresser face à la société qui en a fait des « invisibles ». On aimerait que toutes las assistantes sociales ressemblent à Manu, Audrey ou Hélène. Un film qui nous touche par sa générosité et sans voyeurisme. Jubilatoire !    

samedi 11 avril 2015

GARDEN STATE de Zach Braff (USA-2004)





Garden State, comédie américaine de Zach Braff, sortie en 2004.

Synopsis

Andrew 'Large' Largeman (Zach Braff) a une 20e d'années et vit à Los Angeles où, après avoir tourné un petit rôle pour la télévision, il tente de faire carrière dans le cinéma. En attendant, il gagne sa vie comme serveur dans un restaurant vietnamien. C'est par ailleurs un garçon renfermé, vivant sous tranquillisants depuis qu'il a neuf ans, après avoir accidentellement provoqué l'accident qui a rendu sa mère paraplégique.

Son père, qu'il n'a plus revu depuis des années, l'appelle pour lui annoncer le décès de celle-ci. Elle  s'est noyée en prenant son bain dans sa baignoire et, pour la première fois en dix ans, Andrew revient chez lui, dans le New Jersey, pour assister à l'enterrement.

A son arrivée il retrouve ses anciens copains qui végètent tous dans la ville de leur enfance : deux d'entre eux sont fossoyeurs et l'invitent à passer une soirée très arrosée chez l’un de leurs camarades qui, lui, a fait fortune en revendant le brevet d'une invention loufoque.

Comme Andrew souffre de migraines inexplicables, son père l'envoie consulter un de ses confrères neurologues. Dans la salle d'attente, il rencontre Samantha 'Sam' (Nathalie Portman) qui est elle aussi suivie par ce médecin pour des troubles neurologiques.

Après l'avoir examiné, le neurologue révèle à Zach qu’il ne lui a trouvé aucune maladie ; selon lui, ses migraines proviendraient des neuroleptiques qu'il prend en grande quantité depuis son enfance et il lui conseille de tout arrêter. Il s'avère que ce traitement lui avait été prescrit par son propre père après l'accident de sa mère et qu'Andrew n'a pas une seule fois remis son diagnostic en question.

Paradoxalement, la rencontre d'autres paumés, ses anciens copains de lycée qui boivent, se droguent et s'étourdissent dans des soirées aussi ineptes que stériles contribue à le convaincre qu'il est tout ce qu'il y a de plus normal et sa rencontre avec Sam, autre paumée, lui fait prendre conscience que, depuis l'âge de neuf ans, il ne vit pas vraiment et il se décide à reprendre sa vie en main.

Mon opinion sur ce film


J'avais lu plusieurs bonnes critiques sur ce film qui avait été nominé pour le grand prix du jury du Festival de Sundance 2004 mais, personnellement, si j'ai trouvé cette comédie douce-amère assez sympathique, je n'irais pas jusqu'à lui donner, comme l'a fait le site généralement pourtant assez sévère Rotten Tomatoes, une note de 7,4/10. Il faut bien entendu tenir compte que ce film à petit budget a été le premier opus du réalisateur qui est en même temps l'acteur principal et rester indulgent. Sans être désastreux, ce film, qui s'inscrit dans la lignée de nombreuses autres réalisations qui décrivent la désespérance de la jeunesse américaine confrontée à l'alcool, à la drogue et au chômage, ne mérite cependant pas, à mon avis, les bonnes critiques qu'il a reçues. A voir pour la fraîcheur de Nathalie Portman.  

Voyez plutôt :