Ce blog est consacré au cinéma et aux séries TV. J'y traite principalement des films et des séries que j'aime mais je me réserve aussi le droit d'en critiquer certains.
En hommage au décès du compositeur Michel Legrand, mort le 26 janvier 2019
Les Parapluies de Cherbourg
est un film musical franco-allemand de Jacques
Demy, sorti en 1964. C'est le premier des deux films entièrement chantés de
Jacques Demy, le second étant Une chambre en ville (1982).
Présentation
Geneviève (Catherine Deneuve) travaille avec sa mère, Mme Emery (Anne Vernon), veuve, dans le magasin de
parapluies qu’elle tient à Cherbourg. Geneviève est amoureuse de Guy Foucher (Nino Castelnuovo), un jeune homme mécanicien
dans un garage. Guy a été élevé par sa marraine Elise (Mireille Perrey), une dame âgée et malade dont s’occupe une jeune
fille Madeleine (Ellen Farner). Mme
Emery ne voit pas d’un bon œil cette idylle entre sa fille et un ouvrier. Elle
préfèrerait qu’elle épouse Roland Cassard (Marc
Michel), un diamantaire qui voyage entre Anvers, Paris et New York. Nous sommes en 1957, au moment de l’intensification
de la guerre d’Algérie. Guy est appelé sous les drapeaux. Après son départ,
Geneviève se rend compte qu’elle est enceinte. Au début, elle reste fidèle à son
amourmais son absence se prolongeant, elle cède aux instances de sa mère et
épouse Cassard.
Lorsque Guy revient, blessé, de
la guerre, c’est pour apprendre que sa marraine est morte et que Geneviève en a
épousé un autre. Déprimé, il se met à boire et n’est sauvé que par Madeleine,
qui l’épouse et lui donne un fils, prénommé François. Grâce à l’héritage de la
marraine de Guy, celui-ci réalise son rêve : ouvrir son propre garage.
Deux ans passent et, à la veille
de Noël, alors que Madeleine et son fils sont allés voir les vitrines, une
voiture s’arrête devant la station service de Guy. Geneviève est au volant
avec, assise à côté d’elle, sa petite Françoise. Les anciens amants échangent
quelques mots dans lesquels on ressent toute leur tristesse d’avoir été séparés
par les circonstances de la vie. Geneviève remonte dans sa voiture et s’en va.
Peu après, Madeleine revient avec son fils et tous les trois se lancent dans
une bataille de boules de neige.
Mon opinion
J’ai vu pour le jour de l’an Lesdemoiselles de Rochefort dont j’ai parlé dans ce blog. Je n’avais jamais
encore vu Les parapluies de Cherbourg qui l’avait précédé de 3 ans. Ce
film a été programmé par Arte le lendemain du décès du compositeur Michel Legrand, intervenu le 26 janvier 2019. J’ignorais totalement
que le sujet du film, sous ses aspects légers, voire franchement « cucul la
praline » (les textes sont d’une indigence rare !), était aussi
sombre. Je dois dire que j’ai de beaucoup préféré Les demoiselles de Rochefort,
ne serait-ce que pour les moments dansés, qui sont totalement absents des Parapluies.
Je trouve que ce film a beaucoup plus mal vieilli que Les demoiselles dont j’ai
du mal à comprendre qu’il ait pu obtenir la Palme d’or au festival de Cannes
1964. Bien sûr, il reste le magnifique et entêtant refrain "Ô mon amour ne me quitte pas" et quelques beaux moments, comme celui des bouleversantes retrouvailles de Geneviève et Guy et de la bataille de boules de neiges finale.
Depuis quelques jours je vis dans
le silence des quatre murs de mon amour
Depuis ton départ l’ombre de ton
absence me poursuit chaque nuit et me fuit chaque jour
Je ne vois plus personne, j’ai
fait le vide autour de moi
Je ne comprends plus rien parce
que je ne suis rien sans toi
J’ai renoncé à tout parce que je
n’ai plus d’illusions
De notre amour écoute la chanson
Non, je ne pourrai jamais vivre
sans toi, je ne pourrai pas
Ne pars pas, j’en mourrai, un instant sans toi et je
n’existe pas
Mon amour ne me quitte pas, mon
amour je t’attendrai toute ma vie
La La Land est un film
américain écrit et réalisé par Damien
Chazelle, sorti le 9 décembre 2016 aux États-Unis et au Canada et le 25
janvier 2017 en Belgique et en France. Ce film marque la troisième
collaboration entre Ryan Gosling et Emma Stone après Crazy, Stupid, Love
(2011) et Gangster Squad (2013). En anglais américain, l'expression « La
La Land » désigne le quartier de Hollywood à Los Angeles, ainsi qu'une
situation déconnectée de la réalité.
La La Land est aussi le titre d’une chanson du groupe Green Velvet
(2001) ; La-La Land Records est le
nom d’une société discographique spécialisée dans les bandes originales de
films fondée en 2002 ; The La la
land store est enfin un immense magasin de disques fourre-tout, qui vend des T-shirts, des posters de stars de Hollywood et de groupes de rock et une multitude d'objets
souvenirs rappelant la musique et le cinéma, situé au 7001, Hollywood Blvd. à
Los Angeles.
Damien Chazelle est un réalisateur américain, de père français. Il
a écrit le scénario de cette comédie musicale en 2010, alors qu’il n’avait que
vingt-cinq ans. Ne parvenant pas à trouver un studio susceptible de financer le
film, il décide d'abord de réaliser Whiplash, un projet moins ambitieux. Devant le
succès de ce premier film, Summit Entertainment accepte de produire La La
Land en 2015.
Présenté en ouverture de la Mostra de Venise en août 2016, le film remporte
un succès critique. Emma Stone
obtient, quant à elle, la Coupe Volpi de
la meilleure interprétation féminine. En janvier 2017, lors de la 74e
cérémonie des Golden Globes, La La
Land reçoit un record historique de sept récompenses, avant d'être distingué par quatorze nominations pour les Oscars 2017,
égalant ainsi le record historique de Ève (1950) et de Titanic(1997). Il remporte six trophées, dont ceux du Meilleur réalisateur pour Damien
Chazelle et de la Meilleure actrice pour
Emma Stone, ainsi qu'une double
consécration pour le compositeur Justin
Hurwitz (Meilleure musique et Meilleure chanson originale pour City of Stars).
Résumé
Le film se déroule de nos jours, presque entièrement
à Los Angeles. Il commence au milieu d’un embouteillage monstre sur une
autoroute dont tous ceux qui ont un peu pratiqué la capitale de la Californie ont fait les frais. La scène est tournée lorsqu'on arrive de San Francisco au nord et que l'on découvre l'immensité de Los Angeles, qui occupe toute la cuvette, au sud, dont on reconnaît Downtown hérissée de tours, dans un lointain brumeux.
Mia (Emma Stone), est serveuse au café
Warner situé au sein des studios d’Hollywood. Rêvant depuis son plus jeune âge d’être
actrice, elle enchaîne sans succès des castings plus désastreux les uns que les autres. Sebastian (Ryan Gosling) est un pianiste de jazz
éclectique dont le rêve est d’ouvrir son propre club.
Lorsque le bouchon commence
à se dissiper, Mia, qui répète son texte, ne démarre pas assez vite au gré de Sebastian
qui la double en klaxonnant. Furieuse,
elle lui fait un doigt d’honneur en l’injuriant.
Peu après, elle passe une énième audition qui se révèle infructueuse.
Le soir, Mia se rend avec ses amies à une fête organisée dans une villa sur les hauteurs de Hollywood Hills (Someone in the Crowd). Lorsqu'elle veut reprendre sa voiture pour rentrer chez elle, elle constate, dépitée, que, mal stationnée, elle a été emmenée à la fourrière.
En parallèle, on voit Sebastian renvoyé le soir de Noël du café-concert où il joue car il n'a pas respecté les ordres du patron et s'est lancé une fois de plus dans une improvisations de jazz de son cru au lieu du répertoire de Noël imposé.
Alors qu'elle entre dans le restaurant, Mia l'entend interpréter le magnifique morceau, fil rouge du film, qui lui a valu son
renvoi (Mia and Sebastian's Theme); alors qu'elle s’avance pour le féliciter, Sebastian, furieux d'avoir été viré, la bouscule, après avoir empoché les maigres pourboires qu’il a récoltés au cours de la soiré.
Plusieurs mois plus tard, Mia
croise à nouveau Sebastian dans une soirée où celui-ci joue dans un groupe des reprises de chansons des années 1980. Elle se moque de lui et de sa carrière
stagnante ; il réplique en se moquant de sa piètre carrière d'actrice. Après le
concert, ils repartent ensemble pour reprendre leurs voitures et, tout en se
plaignant d’avoir passé la soirée ensemble, ils improvisent des pas de danse en contemplant le coucher de soleil sur Mount Hollywood drive, qui conduit à Griffith Park et à l'Observatoire Griffith (A Lovely Night) - l'un des plus beaux moments du film qui en compte beaucoup.
Etant tombés amoureux malgré des débits plutôt ratés, ils s’entraînent mutuellement à
découvrir leurs passions respectives : Mia emmène Sebastian visiter les studios
d’Hollywood où elle côtoie tous les jours stars et tournages et lui confie son rêve de devenir actrice et le plaisir qu’elle a à jouer la comédie. De son côté Sebastian invite Mia, qui dit ne pas aimer le jazz, dans un club où l'on joue un jazz authentique, le Lighthouse Cafe à Hermosa Beach, et il lui
confie son rêve : ouvrir un jour son propre établissement. Au cours d’une
conversation, Mia dit à Sebastian qu’elle n’a jamais vu La Fureur de vivre, l’un
des films emblématiques de James Dean; enthousiaste, elle accepte de le voir avec lui au cinéma Rialto (Pasadena). Elle a cependant oublié la soirée au restaurant organisée par son petit ami, Greg, en l'honneur du passage de son frère à Los Angeles. La soirée
avec Greg et son frère se révélant d’un ennui mortel, Mia la quitte brusquement pour rejoindre Sebastian au cinéma où le film vient à peine de
commencer. Au moment où leurs mains se retrouvaient et où ils allaient échanger
leur premier baiser, la pellicule brûle et le film s’interrompt. Comme la scène
qu’ils s’apprêtaient à voir se déroulait au planétarium de l'Observatoire
Griffith, qui domine Hollywood, Sebastian entraîne Mia vers ce lieu mythique du récit de La Fureur de vivre
(Planetarium). Une fois sur place,
ils peuvent terminer leur baiser interrompu lors de la séance de cinéma.
Après de nouvelles auditions
ratées, Mia commence à désespérer. Mais, encouragée par Sebastian, elle se
décide à se mettre à rédiger un one-woman-show qui raconte son départ de sa ville natale, Boulder, au Nevada, pour réaliser ses rêves à LA. De son côté, Sebastian décroche un emploi
dans un club de jazz et emménage avec Mia (Summer
Montage). Il y retrouve Keith (John
Legend), un de ses vieux camarades de lycée, qui lui propose de venir jouer avec le groupe
de jazz-rock qu’il a monté. Dans un premier temps, Sebastian refuse car,
d’une part, il semble avoir un contentieux avec Keith, et d’autre part, il est
trop puriste pour aimer le style musical du groupe. Cette fois, c'est Mia qui l’encourage à faire un essai avec Keith. Ni l'un ni l'autre n'imagine alors que la conséquence de ce choix entraînera leur séparation. En effet, le
succès venant, Sebastian se prend au jeu et il accepte de partir en tournée avec son nouveau groupe,
abandonnant Mia à l'écriture de son "one-woman show".
Un soir, Mia, après avoir essayé
en vain d’avoir Sebastian au téléphone, rentre chez elle pour découvrir qu'il lui a fait la surprise de lui préparer un repas d’amoureux. D'abord heureuse,
elle déchante lorsqu'il lui apprend que le succès du groupe l’amène à prolonger
sa tournée de plusieurs mois et qu’ils vont être séparés si le succès se confirme. Sebastian reconnaît
qu’après des années de galère il a enfin, non seulement trouvé un revenu stable mais qu’en plus il
est heureux de pouvoir jouer devant des salles pleines et un public enthousiaste. Ils ont leur première
querelle d’amoureux, Mia accusant Seb d’avoir abandonné son rêve d'un jazz pur et ne pouvant
accepter d’être plus longtemps séparée de lui, elle lui demande de démissionner. Seb
lui fait remarquer que c'est elle, à l'origine, qui lui a conseillé de signer le contrat avec le groupe de Keith. La discussion s'envenime : Seb affirme qu'elle l'aimait
davantage quand il était un artiste fauché. Vexée et furieuse, Mia quitte l'appartement.
Plus tard, après avoir terminé l’écriture
de son spectacle, Mia s’apprête à le présenter dans un théâtre qu’elle a loué
pour l’occasion. Sebastian, qui avait promis d’assister à la première, lui fait
faux-bond car il est retenu par une séance photo avec son groupe. Le spectacle
est un échec : seule une dizaine de personnes y assiste et les critiques qu'entend Mia de la part de certains spectateurs sont meurtrières. Mia craque et décide d'abandonner la carrière d'actrice. Elle quitte Los Angeles et retourne vivre chez ses parents
à Boulder City au Nevada.
Quelques jours après, on retrouve Sebastian,
seul dans l’appartement qu’ils ont habité ensemble. Il reçoit un appel d'une
directrice de casting qui a assisté au spectacle de Mia et veut lui faire une
proposition pour un premier rôle dans un film qui doit se tourner à Paris. Malgré leur brouille, Sebastian
roule jusqu'à Boulder City pour annoncer la bonne nouvelle à Mia mais celle-ci,
traumatisée par ses échecs, refuse de le suivre pour éviter une nouvelle humiliation. Il lui fixe un ultimatum : il viendra l'attendre à 8.00 H précise le lendemain matin devant chez ses parents pour la conduire au casting.
Durant
l'audition, les recruteurs demandent à Mia de leur raconter une histoire : elle
commence en parlant de sa tante, qui a vécu à Paris et lui a donné l’envie de devenir comédienne
alors qu’elle n’était qu’une petite fille. Puis, elle se lance dans une improvisation en chantant (Audition/The Fools Who Dream). Certain
que Mia a réussi son audition, Sebastian lui conseille de tenter sa
chance dans le cinéma. Ils se promettent alors de s'aimer toujours, sans savoir
de quoi le lendemain sera fait.
On les retrouve cinq ans plus tard, Mia, devenue une actrice célèbre, est désormais mariée à un autre homme avec qui
elle a une fille. Un soir, après avoir dîné au restaurant, Mia et son mari vont
boire un verre dans un club de jazz. En entrant, Mia remarque le logo du bar :
Seb's (c'était elle qui l'avait suggéré à Sebastian lorsqu'ils étaient ensemble.) Mia s'installe dans le public et regarde Sebastian jouer du piano.
Celui-ci interprète la chanson qu'il jouait lorsqu'ils s'étaient rencontrés pour la
première fois (Epilogue). Durant
cette chanson, chacun imagine ce qu'aurait pu être leur histoire si la vie ne les avait pas séparés. À la fin de la chanson, Mia se lève et part
avec son mari ; sur le seuil de la porte d'entrée, elle et Sebastian
s'adressent un dernier sourire dans lequel on ressent toute la frustration de s'être laissés dicter un avenir différent de celui dont ils avaient rêvé.
Difficultés à réaliser le film
Damien Chazelle a commencé à travailler sur son scénario alors
qu'il était étudiant à l'université d’Harvard, avec son meilleur ami et
colocataire, Justin Hurwit, le
compositeur de la bande originale du film. En 2010, peu après avoir achevé leurs études, ils
déménagent tous les deux à Los Angeles et continuent à travailler sur le
scénario, modifiant l’action initiale, qui se déroulait à Boston, pour la déplacer à Los Angeles.
D. Chazelle peine à trouver des financements : les studios sont
réticents à l'idée de produire un film musical contemporain ne comprenant que
des chansons originales, inconnues du public. En outre, il s'agit d'un film
musical de jazz - un genre que The
Hollywood Reporter a qualifié de « genre définitivement éteint » (idée plusieurs fois évoquée dans le film) - et Justin Hurwitz et lui étaient alors
jeunes et inconnus. Des amis finissent par lui présenter deux producteurs, Fred
Berger et Jordan Horowitz, qui transmettent le scénario au studio Focus
Features avec un budget estimé à environ un million de dollars. Toutefois,
celui-ci demande à D.Chazelle de
modifier plusieurs éléments : faire du personnage principal un artiste de rock
plutôt qu'un pianiste de jazz ; changer la scène d'ouverture, jugée beaucoup
trop complexe à réaliser et… trouver une autre fin au film. D. Chazelle, peu disposé à faire de si
gros sacrifices, décide d'abandonner provisoirement La La Land et s'attelle à
un nouveau projet, Whiplash,
un film au budget plus modeste.
Ce film sort en 2014 et est
bien accueilli lors de sa première projection au festival du film de Sundance. Avec ce succès d'estime, Damien Chazelle se remet alors à
espérer pouvoir réaliser le projet dont il rêve depuis des années. Un an plus tard, Whiplash
obtient la consécration avec cinq nominations à la 87e cérémonie des Oscars, dont celle
dans la catégorie du meilleur film, et près de cinquante millions de dollars de
recettes dans le monde (pour un budget initial de 3,3 millions).
Il est désormais temps de repartir à l'assaut des producteurs. En 2015, Summit Entertainment et Black Label
Media acceptent de participer au financement de La La Land et d'en assurer la distribution.
Patrick Wachsberger, du studio indépendant Lionsgate, convainc même Damien Chazelle d'augmenter le budget
de son film car les comédies musicales de qualité, selon lui, ne peuvent être
réalisées avec un budget réduit. Le tournage débute officiellement le 10 août
2015 et s'achève au bout d'un peu plus d'un mois, à la mi-septembre 2015, ce qui est un record pour un film de ce genre (certains films ont mis plusieurs mois à se faire, jusqu'à 8 pour Twilightet 10 pour Le Seigneur des Anneaux!)
Influences
Le film se nourrit de diverses
influences, bien que la principale soit la comédie musicale hollywoodienne de
l'âge d'or, à commencer, bien évidemment, par la plus célèbre d'entre elles West side story (1961).La La Land comprend ainsi de nombreuses références à des classiques tels que Broadway qui danse, Chantons
sous la pluie ou Tous en scène ou Beau
fixe sur New York, avec Gene Kelly. La photographie colorée et l'ambiance pop du
film sont quant à elles inspirées par Les Parapluies de Cherbourg (1964)
et Les Demoiselles de Rochefort (1967)* de Jacques
Demy - et notamment par ce dernier, qui comprend plus de danse et dont la
bande originale est plus proche du jazz. La sublime scène au Planétarium Griffith, poétique et
fantastique, m’a aussi rappelé Mary Poppins, lorsque les deux amoureux, en apesanteur, dansent dans les étoiles.Damien Chazelle déclare également avoir été inspiré par des films musicaux moins connus des
années 20 comme ceux dédiés à une ville (Manhatta*; L'Homme
à la caméra (1929)), qui filment respectivement New York et plusieurs
villes soviétiques [*Il ne s’agit pas d’une coquille. Plusieurs films sont
intitulés Manhattan, mais le film auquel il est fait référence s’intitule bien Manhatta (sans le "n").
Il s’agit d’un court-métrage documentaire sur Manhattan, réalisé par le
peintre Charles Sheeler et le photographe Paul Strand en 1921].
* On vient d'apprendre (26/01/2019) la mort à 86 ans du musicien français Michel Legrand, compositeur de très nombreuses musiques de film, en particulier des chefs-d'oeuvre de Jacques Demy, Les parapluies de Cherbourget Les demoiselles de Rochefort qui ont beaucoup inspiré La La Land.
Outre la référence au film La
Fureur de vivre, avec la scène à l'observatoire Griffith, le film fait
allusion à Magic in the Moonlight de Woody Allen (2014), où jouait déjà Emma Stone. Dans ce film, Stanley (Colin Firth) et Sophie (Emma Stone) trouvent refuge pendant
l’orage dans l’observatoire de Nice, situé au sommet du mont Gros (France).
Tout au long du film, on peut voir plusieurs fausses affiches de films hollywoodiens créés par le chef décorateur David Wasco ; l'une d'entre elles,
censée être celle d'une comédie musicale des années 1930, porte le titre du premier film réalisé par Damien Chazelle, Guy and Madeline on a Park Bench.
Pour retrouver l'esprit de ces
films, le réalisateur souhaitait que les numéros musicaux soient filmés en une
seule prise, comme l'étaient les films des années 30 avec Ginger Rogers et Fred
Astaire. Il voulait également imiter l'apparence des films en format
CinemaScope des années 1950, comme Beau fixe sur New York, et a ainsi
utilisé un équipement Panavision en format large ; le format CinemaScope
d'époque n'étant plus aujourd'hui disponible.
Les lieux de tournage
L'action du film étant située à
Los Angeles, le réalisateur a sélectionné plus de soixante lieux de tournage
différents dans la ville. Il souhaitait tourner dans des endroits du Los
Angeles « historique », à l'abandon, voire démolis. Des scènes ont ainsi été
filmées dans des lieux mythiques de Hollywood (le Château Marmont, qui apparaît souvent dans le cinéma, en particulier dans le filmde Sofia Coppola,Somewhere, des villas
de Hollywood Hills, des studios de la Warner Bros, etc.). Le film est émaillé d'autres lieux
touristiques comme les Watts Towers, Hermosa Beach ou South Pasadena. Un bon
nombre de scènes n'ont nécessité qu'une seule prise. L'une des plus belles scènes, selon moi, se déroule sur Mount Hollywood Drive, qui évoque un autre lieu mythique, Mulholland Drive, mais on est très loin de l'ambiance glauque qui a inspiré David Lynch pour son film homonyme, Mulholland Drive.
Une scène se déroule également
dans le funiculaire d'Angels Flight, construit en 1901 et fermé au public
depuis 2013 à la suite d'un déraillement. L'équipe du film a obtenu
l'autorisation exceptionnelle de l'utiliser durant une journée de tournage.
On voit aussi plusieurs fois l’Observatoire Griffith, construit en 1935, dans le style
art-déco. Cet endroit emblématique, qui domine Los Angeles et la baie de Santa
Monica, a servi de décors à de très nombreux films ou séries, La
fureur de vivre (1955), dont on voit un extrait dans La La
Land, Mannix (1967), Terminator (1984), MacGyver,
Bienvenue à Gattaca(1997), Terminator Genisys(2015), etc...
La scène d'ouverture est la
première à avoir été tournée. Elle a nécessité de bloquer l'accès à une portion
d'un échangeur autoroutier permettant la connexion entre l'Interstate 105 et
l'Interstate 110, qui conduit au centre-ville de Los Angeles (le Judge Harry
Pregerson Interchange). Il a fallu obtenir l'autorisation de mobiliser la rampe
d'accès à l'échangeur pendant deux jours, un samedi et un dimanche d'août 2015
ainsi que, une semaine avant, une partie du dimanche " afin de faire des essais
de costumes" se souvient le réalisateur. Les répétitions des chorégraphies,
supervisées par la chorégraphe Mandy Moore, ont quant à elles été effectuées
sur plusieurs parkings de Los Angeles. Plus de
cent danseurs mobilisés. Alors que la scène devait être tournée au niveau du
sol, Chazelle a finalement décidé de la filmer sur l'échangeur, à environ
trente mètres de hauteur, afin de montrer l'étendue de la ville. Le chef
décorateur David Wasco déclara qu'il craignait fortement qu'un danseur ne passe
accidentellement par-dessus la rambarde de sécurité et ne s'écrase en-dessous. Par
ailleurs, les contraintes techniques furent presque insurmontables : des coups
de vent violent menaçaient de faire tomber les grues sur les danseurs, les
chorégraphies mettaient en danger les danseurs, etc., ce
qui imposa de nombreuses modifications et une multiplication des prises. En outre, toutes les
scènes devaient être tournées au même moment de la journée dans le but
d'obtenir la même luminosité : « C'était un casse-tête technique. Bien que la scène puisse
sembler être un seul plan-séquence, elle a été tournée en trois plans : le
premier constituant les trois premières minutes, le deuxième jusqu'à quatre
minutes et quarante-cinq secondes, et enfin le troisième jusqu'à la fin de la
scène. Tandis que la scène finale a été tournée en steadicam, les deux
premières prises ont été tournée avec des grues afin de filmer entre les
voitures avec aisance.
Initialement, le réalisateur
souhaitait que la caméra passe de voiture en voiture, dans lesquelles le
spectateur entendrait différents genres musicaux sur la radio de bord. Il s'est pour cela
inspiré des ouvertures de films tels que Taxi Driver ou Fenêtre sur cour, où la
mise en scène est relativement similaire (des inconnus vaquant à leurs
occupations sans s'occuper de celles du voisin). Par ailleurs, l'ouverture musicale s'inspire également du film Aimez-moi
ce soir (Love me Tonight), comme l'a confié le réalisateur lui-même : "Aimez-moi ce soir, le
film de Rouben Mamoulian sorti en 1932, qui s'ouvre avec les sons du matin à
Paris - il y a un cordonnier et un balayeur de rue - ; ces sons créent rythmes
et cascades en nombre". La scène en elle-même est aussi inspirée du quotidien
du réalisateur, qui vit à Los Angeles : "La scène vient du fait que je vis à
Los Angeles et que je suis tout le temps dans les bouchons, à me demander si je
veux me tirer une balle ou bien danser." Je dois dire,pour y être allé, que les gigantesques bouchons des autoroutes de Los Angeles, particulièrement le matin au moment où les gens commencent leur journée, sont particulièrement impressionnants et un élément incontournable à prendre en compte pour les temps de trajet.
Les scènes de danse
La scène de danse de six minutes
(dite "de la Prius" (la voiture de Mia) sur Mount Hollywood Dr., devait être tournée durant
la brève durée de « l'heure dorée », au coucher du soleil (sunset), particulièrement spectaculaire vu depuis la colline d'Hollywood. Elle fut tournée en
huit prises, étalées sur deux jours. Lorsque Ryan Gosling et Emma Stoneparvinrent enfin à réussir la scène, "tout le monde sauta de joie", selon les
termes de cette dernière. Les deux acteurs principaux, qui ne sont pas danseurs
de comédie musicale, faisaient de nombreuses erreurs de chorégraphie, notamment
durant les numéros filmés en une seule prise. Néanmoins, Damien Chazelle s'est
montré compréhensif envers leur manque d'expérience et a validé la prise malgré
la subsistance de quelques erreurs. Par exemple, lors du tournage de la scène
de la première danse entre Mia et Sebastian, Emma Stone a trébuché contre le
dos d'un banc mais s'est rattrapée et a continué à jouer.
A la différence d'Emma Stone, qui n'est pas musicienne, Ryan Gosling, en plus d’être un acteur reconnu, est aussi bon musicien que chanteur. En 2009, il avait fait
partie du groupe les Dead Man's Bones,
accompagné de Zach Shields également à la voix et à la guitare et de Morgan
Slade, bassiste et compositeur. Le groupe sort son premier album la même année.
Bande originale
Les chansons et la bande
originale du film ont été composées et orchestrées par Justin Hurwitz, qui avait déjà travaillé avec D.Chazelle sur ses deux premiers films. Les paroles des chansons ont
été écrites par le duo de paroliers Pasek
et Paul, à l'exception de Start a
Fire, composée par John Legend (qui joue et chante dans le film),Hurwitz, Marius De Vries et Angélique
Cinelu. Afin d'interpréter les six chansons où leurs personnages
interviennent, Emma Stone et Ryan Goslingont suivi des cours de
danse et de chant. Depuis sa sortie, le 20 janvier dans l'hexagone, la bande
originale du film La la land est une des meilleurs ventes sur ITunes France
selon Le Figaro.
Lors de la 89e
cérémonie des Oscars, le compositeur Justin
Hurwitz obtint deux récompenses : celles de la meilleure musique et de la
meilleure chanson originale pour City of
Stars.
Sortie
La première mondiale de La La
Land a eu lieu lors de la soirée d'ouverture du Festival international du film de Venise, le 31 août 2016. Le film
est également projeté lors du Festival de
Telluride, du Festival de Toronto en
septembre 2016, et de l'AFI Fest en
novembre 2016. Initialement, la sortie du film était prévue le 15 juillet 2016,
mais en mars, le distributeur a annoncé que le film connaîtrait une sortie
limitée le 2 décembre 2016 aux États-Unis, avant de sortir dans tout le pays le
16 décembre. La sortie fut à nouveau décalée au 9 décembre, où
Lionsgate diffuse le film dans cinq salles. Le distributeur étend la sortie à
deux cents salles le 16 décembre, puis à toutes les salles américaines le 25
décembre. Le 13 janvier, le film sort dans certains cinémas IMAX. La La
Land sort le 22 décembre aux Pays-Bas, le 26 décembre en Australie et
le 12 janvier 2017 au Royaume-Uni. Les sorties dans le reste du monde doivent
s'étaler tout au long du mois de janvier 2017. Le film est finalement sorti le
mercredi 25 janvier en France et en Belgique. Lors d'une conférence donnée par Justin Hurwitz à Austin (Texas) le 12
mars 2017, Lionsgate confirme la sortie du film le 11 avril en Digital et le 25 avril en Blu-Ray, DVD et avec une édition spéciale Blu-Ray 4K.
Réception critique
Après sept nominations et sept
récompenses à la cérémonie des Golden
Globes le 8 janvier 2017, La La Land connaît un succès
critique. Ce succès se poursuit à Los Angeles aux Producers Guils of AmericaAwards
2017 dans la catégorie Meilleur film. Ryan Gosling et Emma Stone remportent
tous deux les récompenses dans les catégories respectives Meilleur acteur et Meilleure
actrice aux Screen ActorsGuild Awards 2017. La Mostra de Venise et le Festival
International du Film de Toronto avaient également réservé un bon accueil
au film en août et septembre 2016. Ces derniers ont choisi de récompenser Damien Chazelle pour son travail de
réalisateur. Le film est nominé quatorze fois à la cérémonie des Oscars le 26
février 2017.
En France, l'accueil critique a
été très positif : le site Allociné recense une moyenne des critiques presse de
4,3/5.49.
[Ce texte est en grande partie emprunté à plusieurs articles de l'encyclopédie en ligne Wikipedia]
Mon opinion sur ce film
J'ai hésité à aller voir ce film sur lequel les mauvaises critiques étaient aussi nombreuses que les bonnes. J'ai fini par y aller avant qu'il ne soit plus à l'affiche et je ne le regrette pas. Certes, si ce film n'est pas exempt de certaines critiques, comme sa longueur et la confusion de la scène finale dont on ne comprend pas forcément tout lors d'un premier visionnage, je l'ai beaucoup aimé. Je ne suis pourtant pas un grand fan des comédies musicales et je dois dire que la 1e scène (qui, semble-t-il, a représenté, pour le réalisateur, un exploit technique sans précédent) ne m'a pas emballé. Heureusement, le reste du film, en particulier certaines scènes, comme celle du duo de claquettes sur Hollywood MountainDrive, celle du Planétarium, celle de l'audition de Mia ou la dernière scène, qui dégage une énorme émotion (à condition de la comprendre !!!), m'ont enchanté comme ne l'avait fait aucun film depuis de longs mois...
Mais je conçois que ce film atypique ait pu dérouter beaucoup de spectateurs. En ce qui me concerne, j'ai apprécié son originalité et, bien qu'il fasse de nombreuses allusions (on peut même parler d'hommages) à ses grands prédécesseurs dans le domaine du film musical ou de la comédie musicale, son apport d'un souffle de fraîcheur sont un de ses grands atouts par les temps qui courent.
Bref, j'ai adoré et je recommande fortement La La Land à tous les amoureux de cinéma, de jazz (dont je suis pourtant un très mauvais défenseur), et de la ville de Los Angeles qui est superbement mise en lumière par Damien Chazelle.
Paroles et musique est un
film franco-canadien écrit, réalisé et produit par Élie Chouraqui, sorti en
France en 1984. La musique, présente tout le long du film, a été composée par
Michel Legrand et Gene McDaniels.
Synopsis
Jeremy (Christophe Lambert) et Michel (Richard
Anconina) sont deux amis intimes et
forment un duo de musiciens. Ils partagent ensemble un grand loft à Paris et
leur passion pour la musique. Ils composent eux-mêmes les paroles et la musique
de leurs chansons et les interprètent, travaillant aussi comme serveurs dans un
restaurant pour compléter leurs salaires aléatoires de musiciens.
Margaux (Catherine Deneuve) est mariée à Peter Marker (Nick Mancuso), un écrivain américain célèbre.
Le film commence au moment où
Peter quitte le domicile conjugal qu'il partage avec Margaux et leurs deux
enfants, Charlotte, 10 ans (Charlotte
Gainsbourg, dont c' était le premier rôle au cinéma) et Elliott, 6 ans (Franck Ayas). On comprend que Peter est
écrivain quand on le voit refermer sa machine à écrire et placer son manuscrit
dans un dossier qu'il emporte avec lui. Le mariage entre Margaux et Peter battant
de l'aile, ce dernier a décidé de prendre de la distance et de repartir vivre
momentanément à New York. Margaux reste seule à Paris avec ses deux enfants.
Complètement occupée par son travail qui consiste à dénicher des talents, elle
est le bras droit d'Yves (Jacques Perrin),
directeur d’une agence. Parallèlement, elle a de plus en plus de mal à gérer sa
vie familiale et sa vie professionnelle et le départ de Peter la met dans une
position encore plus difficile. Margaux propose à Yves d'étendre leurs
activités à la musique, idée qu'il ne partage pas. Pour lui forcer la main,
elle met sa démission dans la balance et parvient à ses fins. Mais elle se
trouve confrontée à un problème quand le groupe qu'elle avait recruté pour un
grand concert à Londres lui fait faux bond au dernier moment. In extremis, son
assistante, Florence (Dominique Lavanant),
qui est aussi son amie, lui suggère d'embaucher au pied levé deux jeunes
musiciens qu'elle a entendus lors d'une soirée dans un café-concert. Bien que
non préparés à affronter la foule qui les attend Michel et Jeremy, acceptent et
le concert est un succès. En leur honneur, une soirée est organisée à l'agence.
C'est là que Michel rencontre Corinne (Dayle
Haddon), qui s'avère par la suite être la fille d'un producteur, et que
Jeremy rencontre Margaux. À sa demande, Jeremy raccompagne Margaux chez elle
mais, alors qu'il pense qu'elle va lui demander de passer la nuit avec elle,
elle l'éconduit. Devant son charme et son humour, elle finit par céder à ses
avances et ils passent la nuit ensemble. Mais, le lendemain matin, Margaux, ne
voulant pas que ses enfants, traumatisés par le départ récent de leur père,
soient au courant de ce qu'elle considère, au début, comme une toquade sans
lendemain, elle jette Jeremy dehors. Cependant, sans qu’elle veuille se
l'avouer, Margaux est sincèrement tombée amoureuse de ce beau jeune homme plein
d'humour et de vitalité qui la rend heureuse et lui fait voir la vie sous un
autre jour et, après ce premier soir, ils continuent à se voir, toujours en
cachette des enfants, de leurs amis et de leur famille.
Mais un matin, après avoir passé
la nuit avec Margaux, Jeremy se réveille fiévreux et tellement faible qu'il est
dans l'incapacité de se lever. Comme Margaux ne peut pas le cacher plus
longtemps à ses enfants, elle le leur présente. Charlotte, très attachée à son
père, considère immédiatement Jérémy comme un intrus et lui fait la gueule
comme seule Charlotte Gainsbourg
savait la faire à l'époque. Inquiète, elle téléphone en cachette de sa mère à
son père à New-York pour l'informer de ce qui se passe à Paris. Pendant ce
temps, Jeremy parvient à vaincre la réticence des enfants et il devient, pour
eux, comme un grand frère. Mais Margaux n'a pas l'habitude de devoir partager
sa vie à plein temps et aime trop son indépendance pour s'installer
définitivement avec un amant plus jeune qu'elle. Après une dispute où Jérémy
lui reproche son égoïsme, elle le gifle, comme elle avait fait précédemment
avec sa fille, et ce dernier s’en va en claquant la porte.
Pendant qu'il filait le parfait
amour avec Margaux, Jérémy n'a donné aucune nouvelle à son ami Michel qui a dû
se débrouiller avec les contrats et est en passe, grâce à Corinne,
d'enregistrer seul un disque, Jérémy ne s'étant pas présenté à l’audition
qu'ils devaient passer ensemble. Lorsque Jérémy revient pleurer sur son épaule,
il le prend mal mais, le voyant anéanti par sa rupture, il fait tout pour
réconcilier Margaux et son copain.
Entre temps, Peter, inquiet de la
situation que lui a décrit sa fille, prend l'avion pour Paris. Il téléphone à
Margaux, qui le croit à New York, du Centre américain où il a pris une chambre.
Margaux et les enfants vont lui rendre visite. Lors d'une entrevue avec sa
femme, Peter lui dit qu'il est prêt à tout faire pour qu'ils recommencent une
vie de famille ensemble à New York. Grâce aux billets d'avion qu'il lui a
remis, Margaux envoie ses enfants aux Etats-Unis pour les vacances d'été et,
pendant ce temps, elle tente de profiter de son temps libre avec Jeremy. Ils
partent à la mer mais, au retour, en retrouvant l'appartement vide, Margaux se
rend compte qu'elle ne peut vivre sans ses enfants et elle décide de rejoindre
sa famille à New York.
Jeremy est détruit. Il se remet à
composer mollement et le résultat est désastreux. Michel se rend compte que le
départ de Margaux, dont son ami est profondément épris, occupe toutes ses
pensées. Il lui achète un billet d'avion pour qu'il aille la retrouver à New
York.
Arrivé à New York, Jeremy a bien
revu Margaux, avec son mari et ses enfants et il s'est rendu compte qu'il n'y a
plus de place pour lui. Après l'entrevue, il téléphone d'une cabine
téléphonique située en bas de l'immeuble de Margaux à Michel pour lui dire
qu'il rentre en France. Pour le consoler, Michel lui fait écouter au téléphone
la dernière musique qu'il vient de composer.
Les efforts de Michel et de
Jeremy sont récompensés, leur talent est reconnu par des milliers de fans.
Corinne, qui est sincèrement amoureuse de Michel, est l'une de leurs plus
ferventes admiratrices et grâce au soutien de son producteur de père, le duo
devient célèbre, donnant des concerts couronnés de succès.
La BO du film a été composée par
Michel Legrand et Gene Mc Daniels. Elle a été enregistrée sous la direction de
Gene McDaniels, coordination musicale Gilbert Marouani, éditions musicales HM
America. Bien que la version originale soit en français, quelques dialogues
sont en anglais.
Autour du film
Le film a été tourné à Montréal,
au Québec, (Canada) et à Paris, (France)
Dans la version originale
française, Christophe Lambert et de Richard Anconina, sont doublés, lorsqu'ils chantent, par des
chanteurs américains, Guy Thomas et Carl Thompson. L'enregistrement s'est déroulé aux M1 recording Studios à New York.
Les groupes crédités dans le générique sont :
Diamond Minds
Ted Brancato
Paul Anderson
Chris Myers
Ben Smith
Don Coporth
Carl Thompson
Titres
From the Heart
We Can Dance
One More Moment (instrumental)
Human Race
Theme (3)
One More Moment
Leave It to Me
Theme (12)
I'm With You Now
Psychic Flash
Distinctions
Le film a été nominé au César 1985
de la meilleure musique de film pour Michel Legrand.
Mon opinion sur ce film
J'ai beaucoup aimé ce film pour
son côté tendre et sympathique. Tous les acteurs sont parfaitement choisis : Richard Anconina et Christophe Lambert en jeunes chiens un
peu foufous, Catherine Deneuve en
grande bourgeoise à la fois arrogante et fragile, les enfants d'une fraîcheur
et d'un naturel magnifique. La scène où Christophe Lambert, après avoir compris qu'il n'y avait pas de place pour lui dans la famille Marker et qu'il téléphone à son pote est éminemment émouvante.
A la différence de ce qu'on
pourrait penser, à part la coiffure en choucroute de quelques assistantes, le
film n'a pas vieilli. Bien entendu, on reconnaît à la première note la musique
de Michel Legrand mais, à moins d'y être totalement allergique, elle se laisse
écouter et quelques morceaux sont franchement excellents.
Parking est un film musical
français réalisé par Jacques Demy, sorti en 1985.
Synopsis
Le film s’inspire du mythe
d’Orphée qu’il transpose à notre époque. Orphée est un chanteur de rock (Francis
Huster) adulé. Lorsque sa compagne Eurydice, sculptrice
(Keïko Ito) meurt subitement, il tente de la rejoindre dans l'au-delà. Un
mystérieux personnage va lui proposer de la retrouver. Pour cela, il devra se rendre aux enfers dont l'entrée se situe dans un parking souterrain. Après avoir franchi le mur de béton
(qui remplace le miroir de Cocteau), Orphée est mis en présence d’Hadès (Jean
Marais) et de Perséphone (Marie-France Pisier) qui gèrent le destin des humains sur informatique.
Parking est un projet qui faillit
ne jamais se faire. Jacques Demy y travailla longtemps avant de pouvoir le
réaliser, le problème de son financement ayant failli faire capoter le projet,
à tel point qu’il avait annoncé à l’époque, préférer renoncer au cinéma. Malgré le succès de ses films musicaux (Les parapluies de Cherbourg,
1964, Les demoiselles de Rochefort, 1967), obtenir un financement pour un
nouveau film musical en France était une gageure que Demy, malgré sa notoriété
et l’échec relatif de son dernier film Une chambre en ville (1982), se vit refuser l’avance sur recettes. Il ne dut de pouvoir réaliser son film qu’en se laissant imposer, pour jouer le rôle d’Eurydice, une actrice japonaise, ce qui lui permit de prévendre le film au Japon. Il rencontra aussi beaucoup de
difficultés avec ses acteurs : au départ, il avait envisagé de donner le
rôle d’Orphée à David Bowie, mais celui-ci déclina son offre ; il se
tourna ensuite vers… Johnny Hallyday, qui, au vu du scénario, refusa. Après
avoir pensé abandonner le projet, Demy le reprit, poussé par son producteur qui lui
suggéra de proposer le rôle titre à Francis Huster. Huster, bien qu’il ne soit pas chanteur, accepta d’interpréter lui-même les
chansons, ce qui n’était pas du goût de Jacques Demy car, pour lui, la musique jouait un rôle primordial dans ce film et il détestait la voix de Francis Huster.
La musique du film, comme celle des Parapluies et des Demoiselles de Rochefort était de Michel Legrand.
Le film est truffé de références et d'hommages à des musiciens disparus, comme John Lennon (Eurydice est
interprétée par une actrice japonaise, en hommage à Yoko Ono), Jim Morrison
(pour la musique), Jean Cocteau, bien sûr (pour le mythe d’Orphée et l’homosexualité
des personnages : Orphée est à la fois amoureux d’Eurydice mais aussi de
son ingénieur du son, Calaïs (Laurent Mallet).
Le film fut réalisé dans des conditions difficiles et le montage ne fut pas terminé à temps pour qu'il puisse être présenté au festival de Cannes 1985, comme l'aurait voulu son producteur. Parking fut un échec commercial, le public
ayant notamment du mal à accepter Francis Huster dans un rôle de chanteur pop
remplissant des salles enthousiastes. En 2010, Francis Huster déclarait en 2010,
à propos de son interprétation des chansons : « Ca, c'est une casserole. (...)
C'est un métier d'être chanteur et ce n'est pas le mien » et le film est sorti dans un coffret Intégrale Jacques Demy chez Tamaris (Epuisé). Voir ma page Films introuvables.
Distribution
Francis Huster : Orphée
Laurent Malet : Calaïs
Keïko Ito : Eurydice
Gérard Klein : Aristée
Marie-France Pisier : Claude
Perséphone
Jean Marais : Hadès
Hugues Quester : Caron
Eva Darlan : Dominique Daniel
Annick Alane : Lucienne
Marion Game : L'habilleuse
Jean Amos : Clément
Patrick Fierry : Le douanier à
l'entrée des Enfers