Vu dans le cadre des Rencontres des Cinémas d'Europe (Aubenas 17-25 novembre 2018)
Heureux comme Lazzaro (Lazzaro felice) est un film dramatique
italien écrit et réalisé par Alice
Rohrwacher, sorti en 2018. Le film est en sélection officielle au festival
de Cannes 20181 et reçoit le prix du scénario.
Présentation
On a peine à croire que ce film est inspiré d’un fait
divers réel qui a défrayé la chronique en Italie dans les années 80 : une
riche propriétaire terrienne sans scrupule exploitait les paysans de son
domaine, illettrés et coupés du monde, comme elle l’aurait fait au Moyen-âge.
Le film est censé se dérouler de
nos jours dans un hameau isolé, du nom d’Inviolata, où les paysans sont restés à
l’écart du monde et travaillent comme des serfs pour la marquise Alfonsina de
Luna. Lazzaro (Adriano Tardiolo), un jeune paysan naïf et bon est, en quelque sorte, le
souffre-douleur des paysans. Un jour, alors que la marquise et son fils Tancredi
ont décidé de passer quelques jours dans le château qui domine le domaine,
Lazzaro rencontre Tancredi. Par désœuvrement, celui-ci invente son enlèvement
et demande son aide à Lazzaro : ils deviennent ainsi amis. Cette relation
sincère et joyeuse est une révélation pour Lazzaro ; elle lui fera traverser le
temps et le mènera à la ville, à la recherche de Tancredi.
Mon opinion sur ce film
J’avais détesté Les merveilles, l’un des précédents films de la réalisatrice et, reconnaissant
son nom, j’avais hésité à aller le voir. J’aurais raté quelque chose.
Il est difficile de classer un
tel film qui est à mi-chemin de la fable antique et du néoréalisme italien de l’après-guerre
(certaines images m’ont rappelé La strada de Fellini ou Le voleur de bicyclette
de Vittorio de Sica).
Lazzaro est incarné par un extraordinaire acteur : Adriano Tardiolo que l’on croirait tout droit sorti d’une fresque de la Renaissance. On apprend que ce jeune acteur italien de 18 ans n'avait jamais tourné avant ce film et qu'il ne se destinait pas au cinéma. Dans ce rôle difficile, où son amateurisme est un atout, il rayonne
littéralement comme aurait pu le faire un saint tel François d’Assise, auquel,
d’ailleurs, le film fait plusieurs fois référence, en particulier dans sa
relation aux loups, fil rouge du film.
Ce film est une merveille, même si
sa fin dramatique et un peu ambiguë, rompt le charme en nous ramenant brutalement
à la grisaille d’une réalité que nous aurions voulu oublier.
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire
Vos commentaires, chers lecteurs, seront les bienvenus. Ils ne seront toutefois publiés qu'après modération et seront systématiquement supprimés s'ils comportent des termes injurieux, dans le cas de racisme, de caractère violent ou pornographique. Si vous souhaitez une réponse, n'envoyez pas un message anonyme mais laissez un nom ou un pseudo auquel je puisse vous contacter.