Vu dans le cadre des Rencontres des Cinémas d'Europe (Aubenas 17-25 novembre 2018)
Trois Jours à Quiberon (3 Tage in Quiberon) est un film
dramatique franco-austro-allemand réalisé par Emily Atef, sorti le 13 juin 2018.
Résumé
Nous sommes en avril 1981.
L’actrice Romy Schneider (Marie Bäumer)
est venue à Quiberon pour une cure de thalassothérapie. Sortant alors d’un
divorce difficile avec Harry Meyen (qui s’est suicidé en 1979), et en plein
divorce avec Daniel Biasini, le père de sa fille Sarah, l’actrice se reproche
de ne pas assez s’occuper de ses enfants. Elle qui, généralement, fuit la
presse, accepte une interview de deux journalistes
envoyés par le magazine Stern.
Refusant d’écouter les conseils
de son amie Hilde (Birgit Minichmayer), qui réprouve l’interview, elle accepte de
répondre aux questions du journaliste dans l’espoir de balayer une fois pour
toutes l’image négative qu’elle a auprès de son public. Mais loin de l’apaiser, les questions
intrusives et à la limite de l’indécence de Michael Jürgs rajoutent à son
mal-être. Romy retombe dans ses addictions, la cigarette (elle fumait trois
paquets par jour), l’alcool et les somnifères.
Pendant qu’elle fait des photos,
elle glisse sur un rocher et se brise le pied gauche. Rentrée à Paris, elle ne
peut reprendre, comme prévu, le tournage de La passante du Sans-Souci
de Jacques Rouffio, qui sera son
dernier film. La mort accidentelle et particulièrement cruelle de David, son
fils de 14 ans, en juillet 1981, précédera de peu son propre décès, moins d’un
an plus tard, à l’âge de 43 ans, dans des conditions toujours non élucidées mais sans doute liées au cocktail médicaments et alcool.
C’est cette courte période que
retrace le film.
Mon opinion
Le choix de l’actrice Marie Bäumer, dont la ressemblance physique (et la voix) avec Romy Schneider est frappante, est sans conteste le point fort
du film. Dès les premières images, où on la voit de dos contempler
la mer sur la terrasse de l’hôtel, on ne peut qu’en être troublé.
Sarah Biasini, la fille de Romy
Schneider s’est dite scandalisée par ce film car, selon elle, sa mère n’était
ni alcoolique ni accro aux médicaments et qu’elle entretenait avec ses enfants,
en particulier avec son fils David, les relations d’une mère aimante.
La réalisatrice Emily Atef, quant à elle, se
défend d’avoir voulu réaliser un biopic de l’actrice et insiste sur le fait qu’elle
a fait œuvre de fiction, ce dont le spectateur aura du mal à convenir.
Quoiqu’il en soit des faits, on
ressort du film bouleversés, non par les scènes de déchéance qui nous sont montrées, mais par
l’empathie que l’on ressent pour cette femme complexe et malheureuse, passant
sans cesse du rire aux larmes, incapable de renoncer à son métier d’actrice
tout en souffrant de n’être pas plus proche de ses enfants. On pensera à d'autres stars disparues au destin comparable, comme La Callas, James Dean, Heath Ledger, River Phoenix, et bien évidemment l'icône absolue que fut Marilyn Monroe, ou, plus récemment Philip Seymour-Hoffman.
J’ai personnellement trouvé ce
portrait très beau et traité avec plus de finesse que ne le laissent penser
certaines critiques et je recommande ce film à tous les amateurs de cinéma, et à tous ceux pour qui Romy Schneider restera à jamais une grande actrice.
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