Reprogrammé dans le cadre du Festival Télérama 2023
Sans filtre (Titre
original : Triangle of Sadness) est une comédie satirique
suédo-franco-germano-britannico-américaine écrite et réalisée par Ruben
Östlund, sortie en 2022. Il s'agit du premier long métrage du réalisateur
tourné en anglais. Le film, présenté en « compétition officielle » au Festival
de Cannes 2022 a reçu la Palme d'or. Le titre français, assez peu original, n’a
pas grand-chose à voir avec le titre original « Triangle of sadness »
(le triangle de la tristesse) qui qualifie, en chirurgie esthétique, les rides
qui se forment entre les deux yeux.
Résumé
Un couple de jeunes mannequins
amoureux, Carl (Harris Dickinson, vu dans Là où chantent les écrevisses) et Yaya (Charlbi Dean) se
retrouve embarqué sur un yacht de luxe où ils partagent, pendant quelques
jours, la vie de vieux milliardaires aux exigences irraisonnables. Ils sont servis
par une armée d’employés zélés régentés d’une main de fer par Paula, la très masculine gouvernante (Vicki Berlin). Une autre armée invisible de petites mains
asiatiques veille au ménage, à la cuisine et au fonctionnement du navire.
Jusqu’au moment où une tempête se
lève en plein repas et, là, c’est la débandade la plus absolue et, pour le
spectateur, une « bidonnade » des plus jouissives quand on voit les passagers
gorgés de champagne, d’huîtres et de caviar, vomir à jets continus.
Mais ce n’est pas tout puisque le
bateau va finir par couler, non pas à cause de la tempête, mais parce qu’il est
pris à l’abordage par des pirates.
La poignée de rescapés se retrouveront
sur une île déserte sans eau ni nourriture jusqu’à l’arrivée d’un canot de
survie qui recèle quelques vivres sous la garde de la terrible Abigail (Dolly
de Leon), ex-responsable des toilettes à bord, qui va prendre sa revanche
et régner en dictateur sur ses maîtres tombés au rang d’esclaves, dans un total
renversement des hiérarchies.
Mon opinion
Le film est très inégal. Après
une première partie somnolente, on passe à la comédie, ou plutôt à la farce,
avec des scènes trash devant lesquelles le spectateur, à mi-chemin de l’écœurement
et de la franche rigolade, ne peut que s’esbaudir (on n'oubliera pas de sitôt la scène d'anthologie où les milliardaires, malades du mal de mer, perdent tout leur vernis. Quelques moments d’anthologie
où le capitaine (Woody Harrelson), saoul comme un coing récite du Karl
Marx face à Dimitry, un milliardaire russe (Zlatko Buric), lui aussi
complètement bourré, qui fait l’éloge du capitalisme. Mais la fin sur la plage s’étire
en longueur et la chute est décevante. Ceux qui me suivent sur ce blog savent
que je suis rarement d’accord avec les prix décernés à Cannes. Une nouvelle fois,
je pense que le jury s’est fourvoyé en décernant une palme d’or totalement
imméritée ce film.
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