Rendez-vous à Kirouna, film
français d'Anna Novion avec Jean-Pierre Darroussin, Anastasios Soulis (2012).
Synopsis
Ernest (Jean-Pierre Darroussin) est à la tête d'un grand cabinet
d'architecte parisien. Alors qu'il vient défendre devant une commission le
projet d'un musée, il apprend par un coup de fil que son fils Antoine, qui vit
en Suède et qu'il n'a jamais vu, est mort en faisant de la voile.
Sa première réaction est de ne
pas donner suite et de rester à Paris. Puis, sur un coup de tête, il prend sa
voiture et part pour la Suède.
Au cours du voyage, il prend en
stop un jeune étudiant, Marcus (Anastasios
Soulis), qui a vécu en France et part retrouver sa fiancée dans les îles
Lofoten au nord de la Suède. Peu communicatif, Ernest avertit d'entrée de jeu
Magnus qu'il ne compte pas sur lui pour lui faire la conversation. Le jeune
homme se plie de bonne grâce à l’irascibilité de l'architecte et le voyage se
poursuit sans véritable action ni rapprochement entre ces deux solitaires.
Mon opinion sur ce film
Je n'ai rien contre Jean-Pierre Darroussin. Il était
excellent dans Les neiges du Kilimandjaro de Robert Guédiguian en 2011, où il jouait le rôle d'un ouvrier
fatigué qui voit ses rêves de retraite s'évanouir à cause d'un petit malfrat
qui lui vole ses économies. Le problème avec lui c'est que même dans la peau
d'un architecte au sommet de sa réussite, il ressemble à un représentant de
commerce épuisé à la recherche d'un boulot.
L'histoire aurait pu être
émouvante : apprendre, à 50 ans passés, qu'on est le père d'un jeune homme de
25 ans qui vit au bout du monde et que cet enfant vient de décéder, aurait pu
donner lieu à un grand film et à de beaux moments La rencontre avec un jeune
homme du même âge que ce fils qu'on n'a pas connu aurait pu être, pour le
héros, la chance de sa vie. Mais ce rendez-vous à Kiruna est, en fin de compte,
raté. On s'attend désespérément à ce qu'il se passe quelque chose au cours de
cet interminable (et minable !) voyage. Rien, si ce n'est, ici ou là (la
rencontre avec le grand-père de Magnus, la reconnaissance du corps d'Antoine à
la morgue, ...), quelques trop rares moments émouvants. Amoureux de la Suède et
des paysages du nord, ne vous attendez même pas à de belles images : tout est
gris et morne dans ce film, y compris les hôtels et les chambres d'hôtel. C'est
à se demander si le film a été tourné en Suède ou en RDA ? Même la rencontre
avec l'élan dans la forêt quand on la compare à celle de la reine avec le cerf,
dans The
Queen est intégralement ratée. N'est pas Stephen Frears qui veut !
Un seul moment de grâce : le
générique de fin sur une belle musique de Pascal
Bideau et (enfin !) sur de beaux paysages de Suède.
Mon classement : Très, très moyen. A voir uniquement pour Anastasios Soulis.
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