Dalva est un film
franco-belge réalisé par Emmanuelle Nicot, sorti en 2022. Il s'agit du
premier long métrage de la réalisatrice française. Le film a été présenté en
compétition pour la Caméra d'or à la Semaine de la critique au Festival de
Cannes 2022 et a remporté le prix FIPRESCI de la Semaine de la critique et le
prix du Rail d'or.
Résumé
Le film commence sur fond des
cris d’une jeune fille, Dalva (Zelda Samson) qui s’oppose à l’arrestation
d’un homme, dont elle hurle le nom, Jacques. Les policiers la ceinturent et la
confient à des éducateurs auxquels, dès son arrivée au foyer où elle va être
hébergée en attendant la décision du juge, leur fait faux bond. Après l’avoir
rattrapée, ils l’emmènent au foyer et, en raison de l’heure tardive, lui
préparent un lit d’appoint. Le lendemain, lorsqu’elle apparaît devant les
autres pensionnaires du foyer, on mesure l’incongruité de sa tenue et de son
allure car elle est habillée comme une chanteuse de beuglant des années 50, d’une
robe en dentelle noire, de bas noirs et outrageusement maquillée. On comprend
ensuite qu’elle a été retirée à la garde de son père qui abusait d’elle depuis
qu’après son divorce, il l’ait enlevée et séquestrée depuis l’âge de 9 ans.
Dalva est ensuite amenée à
partager la chambre de Samia (Fanta Guirassy), une jeune fille noire.
Après un premier contact difficile, Samia ayant une forte personnalité, elles
vont devenir amies.
Mais Dalva n’a qu’un but :
revoir son père dont elle dit qu’il l’aime et qu’elle l’aime et qu’il ne l’a
jamais forcée.
Lorsqu’elle se rend pour la
première fois à l’école, elle voudrait s’habiller comme elle en a l’habitude
mais les éducateurs l’en empêchent. On comprend alors que, depuis son
enlèvement, elle n’est jamais allée à l’école et que c’est son père qui lui
achetait ses vêtements.
La rencontre avec sa mère (Sandrine
Blancke) se passe mal car son père lui a fait croire que c’était elle qui
les avait abandonnés et qu’elle les avait rejetés.
Petit à petit, Dalva comprend que
son père lui a menti pendant toutes ces années, d’autant plus que, lors d’une
entrevue en prison, il reconnaît devant elle qu’il est le seul fautif.
Mais la reconstruction sera lente
et il faudra toute la patiente et la compréhension et le tact de Jayden (Alexis
Manenti) et sa collègue Zora (Marie Denardaud), ses éducateurs, et
la complicité de Samia, pour que Dalva redevienne la petite fille de 12 ans qu’elle
n’aurait jamais dû cesser d’être.
Mon opinion
Le sujet, terrible, de l’inceste,
est traité avec une grande pudeur. Le personnage du père (Jean-Louis Coulloc'h) n’apparaît pas comme
un monstre mais comme un homme brisé, honteux de ce qu’il a fait. On n’apprend
les faits que par de petites touches, sans que ne nous soit jamais imposée (à
part la toute première : l’arrestation du père), de scènes pénibles. Mais
le choix de Zelda Samson, qui, dans la vie a réellement 12 ans, pour
incarner Dalva, fait toute la différence de ce premier film dont il faut saluer
la maîtrise.
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