Perfect Days est un
film germano-japonais réalisé par Wim Wenders présenté en compétition au
festival de Cannes 2023, où il a remporté le prix d'interprétation masculine
pour l'acteur principal Kōji Yakusho, ainsi que le prix du jury
œcuménique. Il est sorti en France en mars 2024.
Présentation
Le film suit le quotidien de
Hirayama (Köji Yakusho), un homme célibataire d’une 40e d’années,
qui vit dans un modeste duplex à Tokyo. Chaque matin, il se réveille, se brosse
les dents, s’habille et, après avoir avalé une boisson prise au distributeur
dans la rue, monte dans son mini-van et part à son travail. Celui-ci consiste à
nettoyer les toilettes publiques de Tokyo. Il y retrouve son adjoint, un jeune
homme du nom de Takashi (Tokio Emoto), un tire-au-flanc semi-décérébré,
qui ne pense qu’à en faire le moins possible et à retrouver sa copine.
Quand Hirayama a terminé son
travail qu’il fait consciencieusement (on rêverait d’avoir, en France, des
toilettes publiques aussi bien tenues !), il va manger un morceau dans une
galerie marchande où il est connu comme le loup blanc, faire sa toilette dans
des bains publics, ou prendre un verre dans un bar tenu par Mama, qui
interprète quelques chansons pour le bonheur de ses habitués, il rentre chez
lui, se couche et lit quelques pages des nombreux livres qui forment, avec ses
bonsaïs, son seul luxe.
Sa routine tranquille et
bienheureuse est bouleversée une première fois le jour où son adjoint lui
emprunte son van et surtout lorsque sa nièce, qui a fugué, débarque chez lui.
On s’attend à ce qu’elle soit impossible et qu’il la rejette mais au c’est tout
le contraire qui se passe. La gamine est tout aussi taiseuse que lui et ils
partagent ensemble quelques moments de contemplation que l’on n’aurait pas
imaginé chez quelqu’un de cet âge.
Lorsque la sœur d’Hirayama, une
grande bourgeoise richissime qui vient, à bord de sa limousine avec chauffeur,
rechercher la fugueuse, on s’attend à un esclandre, mais l’échange reste feutré
même si on comprend qu’un drame sépare le frère de la soeur.
Mon opinion
Film singulier, entre pseudo-documentaire et oeuvre de pure poésie. Ce film très lent, très zen,
pourra paraître ennuyeux à certains. On ne pourra s’empêcher de penser au chef
d’œuvre absolu de Wenders : Les ailes du désir où les anges
contemplent la vie des humains sans pouvoir intervenir dans leur destinée et, s’ils
interviennent, perdent leur immortalité. Hirayama est une sorte d’ange éthéré
qui apprécie la vie simple qu’il a, sa routine quotidienne, photographie les
ombres portées des arbres, la musique des années 70 qu’il écoute sur des
cassettes, les livres qu’il lit, les gens qu’il rencontre. On est partagé entre
la poésie d’un film où peu de choses se passent et l’ennui. Mais on devra
reconnaître à Wenders une qualité d’écriture cinématographique qui n’appartient
qu’à lui.
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