vendredi 19 avril 2024

PERFECT DAYS de Wim WENDERS (D-JP 2023)

 

Perfect Days est un film germano-japonais réalisé par Wim Wenders présenté en compétition au festival de Cannes 2023, où il a remporté le prix d'interprétation masculine pour l'acteur principal Kōji Yakusho, ainsi que le prix du jury œcuménique. Il est sorti en France en mars 2024.

Présentation

Le film suit le quotidien de Hirayama (Köji Yakusho), un homme célibataire d’une 40e d’années, qui vit dans un modeste duplex à Tokyo. Chaque matin, il se réveille, se brosse les dents, s’habille et, après avoir avalé une boisson prise au distributeur dans la rue, monte dans son mini-van et part à son travail. Celui-ci consiste à nettoyer les toilettes publiques de Tokyo. Il y retrouve son adjoint, un jeune homme du nom de Takashi (Tokio Emoto), un tire-au-flanc semi-décérébré, qui ne pense qu’à en faire le moins possible et à retrouver sa copine.

Quand Hirayama a terminé son travail qu’il fait consciencieusement (on rêverait d’avoir, en France, des toilettes publiques aussi bien tenues !), il va manger un morceau dans une galerie marchande où il est connu comme le loup blanc, faire sa toilette dans des bains publics, ou prendre un verre dans un bar tenu par Mama, qui interprète quelques chansons pour le bonheur de ses habitués, il rentre chez lui, se couche et lit quelques pages des nombreux livres qui forment, avec ses bonsaïs, son seul luxe.

Sa routine tranquille et bienheureuse est bouleversée une première fois le jour où son adjoint lui emprunte son van et surtout lorsque sa nièce, qui a fugué, débarque chez lui. On s’attend à ce qu’elle soit impossible et qu’il la rejette mais au c’est tout le contraire qui se passe. La gamine est tout aussi taiseuse que lui et ils partagent ensemble quelques moments de contemplation que l’on n’aurait pas imaginé chez quelqu’un de cet âge.

Lorsque la sœur d’Hirayama, une grande bourgeoise richissime qui vient, à bord de sa limousine avec chauffeur, rechercher la fugueuse, on s’attend à un esclandre, mais l’échange reste feutré même si on comprend qu’un drame sépare le frère de la soeur.       

Mon opinion

Film singulier, entre pseudo-documentaire et oeuvre de pure poésie. Ce film très lent, très zen, pourra paraître ennuyeux à certains. On ne pourra s’empêcher de penser au chef d’œuvre absolu de Wenders : Les ailes du désir où les anges contemplent la vie des humains sans pouvoir intervenir dans leur destinée et, s’ils interviennent, perdent leur immortalité. Hirayama est une sorte d’ange éthéré qui apprécie la vie simple qu’il a, sa routine quotidienne, photographie les ombres portées des arbres, la musique des années 70 qu’il écoute sur des cassettes, les livres qu’il lit, les gens qu’il rencontre. On est partagé entre la poésie d’un film où peu de choses se passent et l’ennui. Mais on devra reconnaître à Wenders une qualité d’écriture cinématographique qui n’appartient qu’à lui.      

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