mardi 2 juillet 2024

LE COMTE DE MONTE CRISTO Film d'A. de LA PATELLIERE et Mathieu DELAPORTE (FR-2024)

 

Le Comte de Monte-Cristo est un film français écrit et réalisé par Alexandre de La Patellière et Matthieu Delaporte, sorti en 2024. Le film est produit par Dimitri Rassam, déjà à l'œuvre d'une autre adaptation de Dumas avec le dyptique Les Trois Mousquetaires : D'Artagnan et Les Trois Mousquetaires : Milady (2023). Le film a été présenté « hors compétition » au Festival de Cannes 2024.Durée : 178 min.

Résumé

L’action se passe en 1815, au début du règne de Louis XVIII, alors que Napoléon se prépare à revenir de l'île d'Elbe et rameute ses partisans pour reprendre le pouvoir (ce seront les Cent jours). 

Edmond Dantès (Pierre Niney), un jeune marin de dix-neuf ans, second du navire Le Pharaon, saute à l’eau en bravant les ordres de son capitaine, Danglars (Patrick Mille) pour sauver une jeune naufragée du nom d’Angèle (Adèle Simphal). Celle-ci tient dans sa main un billet que lui arrache Danglars : il s’agit d’une lettre signée de la main de Napoléon appelant ses partisans à la révolte.

Une fois débarqué à Marseille, Dantès est convoqué avec le capitaine Danglars par l’armateur du Pharaon, Morrell (Bruno Raffaeli) qui, loin de réprimander Dantès pour avoir désobéi aux ordres de son supérieur, le félicite et licencie Danglars pour ne pas avoir respecté les devoirs du marin de venir en aide à tout naufragé.

Fou de joie, Dantès va annoncer la bonne nouvelle à son père, intendant chez les Morcerf, puis à la famille de Morcerf qui honore cette promotion comme s’il était un de leurs enfants. La fortune lui ayant ainsi souri, il ose révéler aux de Morcerf son intention de demander la main de leur fille Mercédès (Anaïs Demoustier) car les deux jeunes gens sont amoureux depuis l’enfance. Mais c’est sans compter sur la réaction du cousin de Mercédès, Fernand de Morcerf (Bastien Bouillon) qui en était lui aussi secrètement amoureux et comptait l’épouser.

Entre temps, Danglars, pour se venger de Dantès, va trouver Gérard de Villefort (Laurent Laffitte), le procureur du roi à Marseille et le fait accuser d’être un conspirateur. Fernand de Morcerf, sous prétexte de plaider sa grâce, se met au contraire d’accord avec Villefort et Danglars pour le charger et, au moment de son mariage avec Mercédès, Dantès est arbitrairement arrêté et jeté dans une oubliette du Château d’If, au large de Marseille.

Se sachant innocent et ne comprenant pas la raison de sa condamnation, épuisé par les privations et les mauvais traitements, il y serait mort s’il n’avait fait la connaissance de l’abbé Faria (Pierfrancesco Favino). Celui-ci a réussi à creuser une ouverture entre leurs deux cellules et lui révèle qu’il est en train de creuser un souterrain pour parvenir jusqu’à la mer. Au bout de dix années de labeur, ils sont presque au bout de leur peine quand le tunnel s’effondre sur Faria. peu avant de mourir, ce dernier révèle à Dantès son secret, l’existence d’un trésor qui se trouve sur une île isolée au large de l’Ile d’Elbe, sur laquelle il a caché un fabuleux trésor : celui des templiers. Prenant la place du mort, Dantès se fait enfermer dans le sac mortuaire et être jeté à la mer. De là, il regagne la terre ferme et se rend au château déserté des Morcerf où il apprend que son père est mort et que celle qu’il devait épouser appartient désormais à Fernand de Morcerf, son ami d’enfance, qui l’a trahi.

Rentré en possession du trésor de Montecristo, il adopte le nom de Comte de Monte-Cristo, un richissime noble italien qui a fait fortune dans les affaires. Il va chercher André, le fils bâtard de Villefort et de son amante Victoria (Julien de Saint-Jean) qui a grandi dans un orphelinat et en fait le prince Andréa Cavalcanti. Il adopte Haydée (Anamaria Vartolomei), une jeune femme dont les parents ont été trahis et assassinés par Fernand de Morcerf et elle-même vendue comme esclave afin qu’elle séduise Albert de Morcerf (Vassili Schneider) le jeune fils de Mercédès et de Fernand. Il élève les deux jeunes gens dans la haine afin de les sacrifier à sa vengeance.

Mais, lorsqu’il revoit Mercédès, et qu’elle lui demande d’épargner son fils, il fait preuve d’humanité et se sacrifie lui-même.

Lors d’un dernier duel avec Fernand de Morcerf, son ami d’enfance devenu son pire ennemi, il survit à ses blessures et reprend la mer.     

Mon opinion

Le roman d'Alexandre Dumas est sorti en 1844. Depuis, entre films, téléfilms et séries, il a connu pas moins de 22 adaptations, dont 9 pour la France. Celle-ci est la dernière, sortie en même temps qu’une série franco-italienne.

A l’heure où la production cinématographique est rien moins que pléthorique et où les directeurs de salles s’arrachent les cheveux pour savoir quand déprogrammer un film pour faire la place aux suivants, quitte à sacrifier de bons films que le public n’a pas le temps de voir, une nouvelle adaptation d’une œuvre archi-connue était-elle bien nécessaire ? Certes, pour celle-ci, la dernière adaptation d’envergure, réalisée par Josée Dayan, datait de 30 ans et était sérieusement dépassée malgré une distribution éblouissante : Guillaume et Gérard Depardieu (Dantès/Monte Cristo), Ornella Mutti (Mercédès), Jean Rochefort (Morcerf), Michel Aumont (Danglars), Pierre Arditi (Villefort), StanislasMerhar (Albert de Morcerf), Florence Darel, Hélène Vincent, Julie Depardieu, Patrick Bouchitey, Micheline Presle, Jean-Claude Brialy, etc.

On comprend dès le début du film qu’on n’a pas lésiné sur les moyens pour épater le spectateur (le film a coûté 43 millions d’euros). La première scène, celle du naufrage, est époustouflante. Par la suite, on continue à être séduit par la richesse des costumes (de Thierry Delettre), la beauté des paysages de Provence, la superbe photographie (de Nicolas Bolduc) mais la musique (de Jérôme Rebotier) est par moments trop envahissante, quant aux décors (de Stéphane Taillasson), ils sont souvent « too much ».  

C’est toutefois un film dans la plus pure tradition des films de cape et d'épée. On doit aussi saluer les performances des acteurs, en particulier la performance physique de Pierre Niney sur les (larges) épaules de qui repose en grande partie le film. On admire aussi la beauté de trois jeunes acteurs prometteurs : le touchant Vassili Schneider, clone de la fratrie Schneider, le non moins touchant Julien de Saint Jean, et la très belle et mystérieuse Anamaria Vartolomei. En la voyant, on ne peut s'empêcher de penser à Monica Bellucci à tel point qu'on se demande si elle ne lui serait pas apparentée.  On regrette cependant la grandiloquence de certains décors (le château du comte est totalement kitchissime) et des scènes à la limite du ridicule qui, pour être dans Dumas, auraient pu nous être épargnées et ainsi raccourcir un film trop long d'une bonne demi-heure. Malgré ses outrances, le film est toutefois plus réussi que le 2nd opus des Trois Mousquetaires : Milady (nous n'avons pas vu le 1er), terriblement brouillon.            

 

lundi 1 juillet 2024

Pierre BOUTRON Acteur, réalisateur, metteur en scène français

 


Cela fait longtemps que je voulais traiter la biographie de Pierre Boutron, réalisateur français prolifique et pourtant injustement méconnu,  de plusieurs films sensibles dont certains ont eu un  succès  public important et de plus d’une 20e de films pour la télévision. Je l’ai découvert au travers d’un film « Voices in the garden » (Desvoix dans le jardin), adapté d’un magnifique livre de Dirk Bogarde, le célèbre acteur et écrivain britannique, qu’il avait réalisé pour le BBC en 1993 avec Anouk Aimée. Je n’ai jamais pu revoir ce film qui n’est pas sorti en DVD et qui, inexplicablement, n’apparait pas dans la filmographie de cette grande actrice.

Pierre Boutron, né en 1947 au Portugal, est un acteur et réalisateur français. Il fut marié pendant 32 ans à Monique Juglard, décédée à la suite d'un accident de voiture survenu le 30 juillet 2018 près de Marseille.

Réalisations

Pierre Boutron a en tant qu’acteur, réalisateur et metteur en scène pour le théâtre, le cinéma Le portrait de Dorian Gray (1977), Les années sandwiches (1988), Fiesta (1995), Messieurs les enfants (1996). A la télévision, certains de ses téléfilms ont marqué l’histoire du petit écran :  Léon Morin, prêtre (1991), Des enfants dans les arbres (1994), L’affaire Dominici (2003), Le silence de la mer (2004), Désiré Landru  (2005), Monsieur Léon (2006) . Il a tourné avec les plus grands : Raymond Gérôme, Michel Aumont, Jean-Louis Trintignant, Jean-Claude Brialy Pierre Arditi, André Dussolier, Michel Bouquet, Pierre Clémenti, Delphine Seyrig, Jean Carmet, Jacques Dufilho, Robin Renucci, Patrick Timsit, Roger Hanin, Christophe Malavoy, Isabelle Carré, Sagamore Stévenin, Catherine Jacob, Michel Serrault, Michel Blanc, Micheline Presle, Francis Huster, Jacques Gamblin, Michel Galabru, Niels Arelstrup… et bien entendu Anouk Aimée.

Théâtre

Metteur en scène

  • ·         1975 : Le Portrait de Dorian Gray d'Oscar Wilde, Théâtre des Célestins
  • ·         1977 : Le Portrait de Dorian Gray d'Oscar Wilde, Théâtre Daunou
  • ·         1978 : Le Jour et la nuit d'Élie Pressmann, Théâtre de l'Odéon
  • ·         1978 : Nous ne connaissons pas la même personne de François-Marie Banier, Théâtre Édouard VII
  • ·         1982 : L'Avantage d'être Constant d'Oscar Wilde, Théâtre des Mathurins
  • ·         1984 : Léocadia de Jean Anouilh, Comédie des Champs-Élysées
  • ·         1986 : Le Nègre de Didier van Cauwelaert, Théâtre des Bouffes-Parisiens
  • ·         1986 : La Villa bleue de Jean-Claude Brisville, Espace Cardin
  • ·         1987 : Le Malade imaginaire de Molière, Théâtre de l'Atelier
  • ·         1994 : La Ville dont le prince est un enfant d'Henry de Montherlant, Théâtre Hébertot
  • ·         Comédien
  • ·         1972 : Clérambard de Marcel Aymé, mise en scène Jean-Paul Cisife
  • ·         1974 : Ainsi parlait Zarathoustra de Friedrich Nietzsche, mise en scène Jean-Louis Barrault, théâtre d'Orsay
  • ·         1975 : Christophe Colomb de Paul Claudel, mise en scène Jean-Louis Barrault, théâtre d'Orsay
Filmographie

       Cinéma

  • ·         1975 :  Le Portrait de Dorian Gray, avec Raymond Gérôme, Patrice Alexsandre
  • ·         1988 : Les Années sandwiches, avec Wojciech Pszoniak, Michel Aumont
  • ·         1995 : Fiesta, avec Jean-Louis Trintignant
  • ·         1996 : Messieurs les enfants, avec Pierre Arditi, François Morel

Télévision

Téléfilms

  • ·         1982 : L'Accompagnateur, avec Jean-Claude Brialy
  • ·         1984 : L'Aide-mémoire, avec André Dussollier
  • ·         1984 : Christmas Carol, avec Michel Bouquet, Pierre Clémenti
  • ·         1986 : Les Étonnements d'un couple moderne, avec Delphine Seyrig, Jean Carmet
  • ·         1986 : Une femme innocente, avec Jacques Dufilho, Pierre Clémenti
  • ·         1991 : Léon Morin, prêtre, avec Robin Renucci
  • ·         1991 : La Dame de Berlin, avec Robin Renucci
  • ·         1993 : Des voix dans le jardin, avec Anouk Aimée, Joss Ackland et Samuel West
  • ·         1994 : Rapt à crédit, avec Christophe Malavoy
  • ·         1994 : Des enfants dans les arbres, avec Robin Renucci
  • ·         1999 : Le Cocu magnifique, avec Isabelle Carré, Sagamore Stévenin
  • ·         2000 : Les faux-fuyants, avec Arielle Dombasle, Catherine Jacob
  • ·         2000 : Anibal, avec Roger Hanin
  • ·         2002 : Mademoiselle Else, avec Julie Delarme
  • ·         2003 : L'Affaire Dominici, avec Michel Serrault, Michel Blanc
  • ·         2004 : La Cliente, avec Micheline Presle, Francis Huster
  • ·         2004 : Le Voyageur sans bagage, avec Jacques Gamblin
  • ·         2004 : Le Silence de la mer, avec Michel Galabru, Thomas Jouannet, Julie Delarme
  • ·         2005 : Désiré Landru, avec Patrick Timsit, Catherine Jacob
  • ·         2006 : Le Rainbow Warrior, avec Niels Arestrup, Julie Gayet, Pascal Elbé
  • ·         2006 : Monsieur Léon, avec Michel Serrault
  • ·         2008 : Braquage en famille, avec Michel Aumont, Christophe Dechavanne
  • ·         2009 : La Reine morte, avec Michel Aumont, Thomas Jouannet
  • ·         2010 : Double Enquête, avec Thomas Jouannet
  • ·         2010 : Vivace, avec Pierre Arditi
  • ·         2012 : L'Innocent, avec Patrick Timsit

Séries télévisées

  • ·         1979 : Mon ami Gaylord de Pierre Goutas : Henri, 6 épisodes
  • ·         1990 : S.O.S. disparus : 3 épisodes
  • ·         1995-2002 : Florence Larrieu, le juge est une femme : 13 épisodes

Distinctions

  • ·         7 d'or du meilleur téléfilm en 1987 pour Les Étonnements d'un couple moderne.
  • ·         Prix SACD de la télévision en 2002.
  • ·         Trophée duo TV lors des Trophées du Film français 2004 pour Le Silence de la mer.