Amen. est une co-production
franco-germano-roumaine. Le film est un drame historique inspiré de faits réels et réalisé par Costa-Gavras. Il est
sorti sur les écrans en 2002. Il s'agit d'une adaptation
cinématographique de la pièce de théâtre Le Vicaire (Der
Stellvertreter) de Rolf Hochhuth, critiquant l'inertie coupable du Vatican
et particulièrement celle du pape Pie XII durant la 2de Guerre
mondiale, à l'égard de l’extermination des Juifs. Les scénaristes ont aussi utilisé la biographie de Kurt Gerstein, L'espion de dieu, écrite en 1969 par Pierre Joffroy. Amen. a été présenté en
compétition officielle à la Berlinale 2002. Il a été nommé sept fois à la 28e
cérémonie des César et a obtenu le César du meilleur scénario
original ou adaptation.
Présentation
Le film se déroule pendant la 2ème
Guerre mondiale. Kurt Gerstein (Ulrich Tukur), un ingénieur des mines
allemand, travaille pour l'Institut d'hygiène. Bien que membre du parti
nazi, il est horrifié lorsqu’il découvre que le gaz Zyclon B qu’il fournit aux
nazis ne sert pas, comme il l’a cru, à la désinfection, mais alimente les
chambres à gaz où l’on extermine les Juifs de toute l’Europe. Il prend tous les
risques pour alerter les Américains et le Vatican sur ce qui est en cours en Allemagne.
Comme allié, il trouve Ricardo Fontana (Mathieu Kassovitz), un jeune
jésuite conseiller auprès du nonce apostolique en poste à Berlin. Lui ayant apporté
les preuves de l’horrible réalité, il lui demande de l’introduire auprès du
pape, certain qu’au vu des preuves rassemblées, ce dernier condamnera
officiellement le régime nazi. Naïvement, Ricardo, dont la famille est très
haut placée dans la hiérarchie vaticane, pense que le pape aura à cœur de révéler la triste vérité au monde. Mais ils doivent l’un et l’autre
déchanter devant les tergiversations du Vatican et l’attitude attentiste du pape. Désespéré, Ricardo
Fontana s’embarquera dans un convoi de déportés romains pour Auschwitz. Kurt
Gerstein, dans sa tentative de libérer Ricardo du camp, se fera lui aussi
arrêter mais survivra jusqu’à la fin de la guerre. Il sera cependant inculpé de
crimes contre l’humanité par les Alliés qui ne voudront pas croire en sa bonne
foi et se suicidera en prison. A contrario, l'infâme médecin nazi commandant du camp
d'extermination (Ulrich Mühe) ne sera pas inquiété et, grâce à ses
relations au Vatican, il obtiendra un visa pour l'Argentine. Le témoignage écrit de Kurt Gerstein servira malgré tout à faire condamner des criminels de guerre nazis lors du procès de Nuremberg.
Mon opinion sur ce film
Je n’avais pas vu ce film lors de
sa sortie au cinéma et je l’ai vu, il y a quelques jours, lors de sa rediffusion
par la télévision. Je comprends qu’il n’ait pas plu au Vatican mais ses pires
détracteurs ont été des organisations catholiques qui ont voulu en faire interdire
l’affiche, dessinée par Oliviero Toscani, qui mêlait croix chrétienne et croix
gammée. Elles ont été heureusement déboutées. Le film, bien que prenant de bout
en bout, n’a cependant pas la force d’autres réalisations sur cette triste
période (et en tout cas ni la force des formidables Z ou L'Aveu), comme La liste de Schindler ou le terrible Le garçon au pyjama rayé, qui vous prennent littéralement à la gorge, ou encore l'admirable Jardin des Finzi-Contini du grand Vittorio
de Sica. Mais c’est un film salutaire qui a le mérite de révéler la lâcheté coupable
dont ont fait preuve les autorités vaticanes dans cette pénible période, bien
loin de la responsabilité morale dont elles se revendiquent.
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