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mardi 12 novembre 2024

LOUISE VIOLET drame historique d'Eric BESNARD (FR-BE 2024)

 


Louise Violet est un drame historique français réalisé par Éric Besnard et sorti en 2024. Le film a été présenté en avant-première mondiale au Festival du film français d'Helvétie, en septembre 2024. Il a obtenu le prix du public au Waterloo Historical Film Festival 2024.

Résumé

L’école laïque, obligatoire et gratuite est instaurée en France en 1881.

Près de dix ans après, celle-ci est loin d’avoir conquis les campagnes. Le film se déroule en 1889n soit presque 10 ans après.  Une institutrice, Louise Violet (Alexandra Lamy), est envoyée par le gouvernement dans un village retiré du centre de la France. A son arrivée, loin de l’accueillir avec égards, c’est l’hostilité des habitants qui l’attend. Il n’existe aucune école et tout ce que Joseph, le maire et aussi le plus gros propriétaire terrien du village (Grégory Gadebois) met à sa disposition est une étable abandonnée encore occupée par une vieille vache.

Louise, qui vient de la ville, est confrontée à un monde rural archaïque et brutal où seuls le facteur (Jérôme Kircher) et le curé (Patrick Pineau) savent lire mais, jaloux de leurs prérogatives, ne lui apportent aucune aide. Celle-ci viendra de la seule personne dont on n’aurait jamais imaginé qu’elle puisse devenir son alliée, Marthe, la mère de Joseph (Annie Mercier), une paysanne dure à la tâche, illettrée et bougonne. 

Mais Louise, qui vient de faire 10 ans de bagne pour avoir participé à la Commune de Paris, en a vu d’autres et ne se décourage pas. Elle finira, à force de patience et de ténacité, à gagner peu à peu les paysans à sa cause.

La catastrophe arrivera cependant de la part de Jules (Ernest Mourier), un enfant rejeté par les autres.

Autour du film

 Voici comment le réalisateur Éric Besnard présente son projet qui, à l’origine, devait s’intituler L’école.

« Mes trois premiers films rendaient hommage à mes gouts de cinéphile, et les trois suivants à mes proches (ma mère, ma femme et mon père). Je me suis dit que j’allais laisser mes enfants tranquilles et j’ai décidé de travailler sur mon pays, sur l’identité française et ses spécificités. J’ai commencé à plancher sur le siècle des Lumières, j’ai découvert la création du premier restaurant et ça a donné Délicieux[1]. J’ai alors dit à mon producteur, Christophe Rossignon, que j’avais envie de poursuivre dans cette voie en abordant le concept de République. Qui dit République dit troisième République et qui dit troisième république dit éducation, un thème qui m’est cher depuis longtemps. L’idée de faire un film sur l’école de Jules Ferry, puis sur les premières institutrices envoyées dans les campagnes et projetées dans un monde d’hommes à la fin du 19e siècle est née ainsi. Cette opposition, la rencontre entre deux mouvements, l’un progressiste, et l’autre conservateur, était intéressante. »  

Le film a été tourné en Auvergne. Fin octobre 2022, le lieu du tournage, désormais intitulé Louise Violet, est annoncé à Saint-André-de-Chalencon (Haute-loire) et devrait y débuter fin février 2023, puis mai-juin.

Début novembre 2022, Alexandra Lamy et Grégory Gadebois, ce dernier retrouvant le réalisateur pour la troisième fois après Délicieux (2021) et Les Choses simples (2023), pour interpréter les rôles principaux, l'institutrice et le maire du village.

« Pour Louise, je voulais quelqu’un qui symbolise l’institutrice : sympathique, empathique et issue de la société civile. Alexandra Lamy cochait toutes les cases. (…) Je ne savais pas au départ que le rôle de Louise serait tenu par Alexandra Lamy mais j’ai écrit pour Grégory Gadebois et pour Jérémy Lopez. Deux acteurs avec qui j’avais déjà travaillé deux fois. »Éric Besnard

Le tournage débute fin février 2023 au Puy de Sancy, dans le Puy-de-Dôme, puis à Saint-André-de-Chalencon (Haute-Loire). Il a également lieu à Tiranges pour une ancienne ferme de « Cerces », dans les monts de Cézallier et à Saint-Pierre-du-Champ. Le tournage s'arrête en mars pour revenir en mai aux mêmes endroits. Les prises de vues prennent fin le 24 juin 2023 à Saint-André-de-Chalencon.

Louise Violet est sélectionné dans la section « Grande première » du Festival du film français d'Helvétie, où il est projeté en avant-première mondiale au début de l'après-midi du 15 septembre 2024. Il est présenté, quatre jours après celui-ci, en compétition officielle au Waterloo Historical Film Festival, où il obtient le prix du public.

Mon opinion

On a du mal à croire que les premiers instituteurs, à la fin du XIXe siècle, aient pu affronter des conditions de travail aussi difficiles… Louise Violet est un personnage de fiction, sans doute inspiré de celui de Louise Michel, elle aussi institutrice, communarde engagée, et déportée au bagne et, à son retour en France, toujours aussi combative, plusieurs fois emprisonnée. Louise Violet est une sœur apaisée de ce personnage historique. Elle est admirablement interprétée par Alexandra Lamy, loin de son duo comique avec Jean Dujardin dans Un gars, une fille (1999-2003), qui passe toujours à la télévision et n’a pas pris une ride. Bien qu’elle ait joué depuis dans des rôles plus sérieux (La chambre des merveilles 2023), elle n’avait jamais encore assumé un tel personnage de femme forte et déterminée et elle y réussit parfaitement. Un film à voir ne serait-ce que pour montrer aux jeunes générations pour lesquelles tout est dû la chance qu’ils ont de vivre dans un monde où l’éducation et la culture sont à la portée de tous et où, si on en a la volonté, tout est possible pour se sortir d’une condition défavorisée. La scène qui m’a le plus ému est quand Louise distribue à chacun de ses petits élèves un dictionnaire, le plus beau livre qui soit.    

Dans le même esprit, je vous recommande aussi : 


[1] Personnellement, j’avais beaucoup aimé son film Le goût des merveilles (2015).

mardi 8 août 2023

LE JUGE ET L'ASSASSIN de Bertrand TAVERNIER (FR-1976)

 


 Vu à la télévision

Le Juge et l'Assassin est un film dramatique français réalisé par Bertrand Tavernier, sorti au cinéma en 1976. L'histoire est inspirée de la vie du tueur en série Joseph Vacher à la fin du XIXe siècle.

Présentation

En 1893, Joseph Bouvier (Michel Galabru), ancien militaire, tente d’assassiner une jeune fille, Louise Lesueur (Cécile Vassort), avant de retourner son arme contre lui. Elle survit et lui aussi, malgré les deux balles qui sont restées logées dans son crâne. Considéré comme fou, il est interné dans un asile. Après avoir été remis en liberté, il mène une vie d’errance au cours de laquelle il viole et tue plusieurs jeunes victimes, garçons ou filles.

Après l’avoir longuement suivi, le juge Emile Rousseau (Philippe Noiret) parvient à l’arrêter et, ayant gagné sa confiance en lui faisant croire qu’on va le soigner, il obtient de lui des aveux complets qui vont lui permettre de le faire condamner à mort.

Le film se déroule sur fond d'une France déchirée par l'affaire Dreyfus (1894-1906) et la Commune.

Mon opinion

Je n’avais encore jamais vu ce film, considéré comme le chef d’œuvre de Bertrand Tavernier. Mais je suis très loin d’avoir été conquis. Certes, les paysages naturels de l’Ardèche, où le film a principalement été tourné, sont magnifiques même si, trop souvent, on a l’impression de voir un décor de théâtre. Mais c’est loin d’être tout : J’ai trouvé que le film manquait de rythme et ai été très déçu par les prestations de Michel Galabru, qui surjoue son personnage et même de Philippe Noiret que j’aime pourtant beaucoup. Quant à Isabelle Huppert, le rôle de Rose lui va très mal. Les personnages sont caricaturaux, aucun d’eux n’est attachant. Rien ne sonne juste. C’est lourd, lent et passablement glauque.  

mardi 7 décembre 2021

LA VIE ET RIEN D'AUTRE de Bertrand TAVERNIER (FR-1989)

 


La Vie et rien d'autre est un film dramatique et historique français de Bertrand Tavernier, sorti en 1989.

Présentation

L'action se déroule en 1920, deux ans après la fin de la Première Guerre mondiale. Les personnages principaux de l’histoire sont le commandant Dellaplane (Philippe Noiret) qui incarne un militaire bourru chargé d’identifier les 35000 morts restés anonymes après l’un des conflits les plus sanglants du XXe siècle, Irène de Courtil (Sabine Azéma), une bourgeoise distinguée à la recherche du corps de son mari, et Alice (Pascale Vignal), une jeune institutrice à la recherche de son fiancé.

Tous les trois se retrouvent devant un tunnel qui a pris au piège en s’effondrant sous les bombardements un train entier de militaires de toutes nationalités. Le convoi transportait aussi des produits chimiques explosifs ainsi que le terrifiant gaz sarin qui se répand et continue à faire des victimes parmi les trouffions chargés de déblayer les cadavres.

En une journée et une nuit, ceux que tout opposait, se rencontrent pour le meilleur et pour le pire dans une face tragi-comique où l’on découvre que les héros ne sont pas forcément ceux qu’on a crus.

Autour du film

Le film serait inspiré d’un roman peu connu de l’auteur albanais Ismaïl Kadaré paru en 1963, « Le général de l’armée morte » qui a donné lieu à une adaptation d’un film italien de Luciano Tovoli, « Il générale dell’armata morta » (1983) et d’un film albanais « Le retour de l’armée morte » (1989)

Mon opinion

Je n’ai lu que des critiques dithyrambiques de ce film. Or, même si j’ai apprécié la minutieuse reconstitution historique d’une période presqu’aussi tragique que le conflit lui-même, je ne joindrai pas ma voix à ce concert de louanges. J’ai trouvé le film long et pesant et j’ai surtout détesté l’intrigue amoureuse et tortueuse entre Noiret et Azéma qu’ont cru devoir y plaquer les scénaristes. Le mérite particulier de ce film est cependant de révéler au public une période dont on a peu parlé, l’immédiat après-guerre de 14, en en faisant ressortir, à travers une critique sans concession du racisme (envers les annamites employés aux tâches les plus ingrates comme celle d’excaver les morts pris dans la glaise ou les noirs au déminage),du cynisme des militaires envers les familles qui viennent reconnaître les pauvres restes de leurs disparus, de la collusion des grandes fortunes qui ont négocié la sauvegarde de leurs usines, des profiteurs de tout poil, de la mesquinerie, etc. un tableau peu glorieux de la société que la glorification artificielle qui a régné après-guerre a trop souvent fait oublier. Quant à la musique d’Oswald Andrea, qui a pourtant obtenu le César 1990 de la meilleure musique, je l’ai trouvée insupportablement dissonante. Philippe Noiret est royal mais Sabine Azéma, toujours en retrait, assez décevante, mais il faut dire à sa décharge que le rôle qu’on lui a fait jouer n’a pas dû lui faciliter la tâche.

Autres films dans le même esprit :

mardi 30 juin 2020

LES SUFFRAGETTES drame historique de Sarah GAVRON (GB-2015)



Les Suffragettes (Titre original : Suffragette) est un film historique britannique réalisé par Sarah Gavron, sorti en 2015. Le film est axé sur l'histoire du mouvement britannique pour le droit de vote des femmes qui s’est déroulé entre 1912 et 1913.

Résumé

Maud Watts (Carey Mulligan), 24 ans, est une employée sans problème et travaille dans une blanchisserie industrielle. Mariée à Sonny Watts (Ben Wishaw), elle est maman de George, un jeune  garçon de 6-7 ans (Adam Michael Dodd).

Au contact de femmes luttant pour obtenir le droit de vote, elle est entraînée par sa collègue de travail Violet Miller (Anne-Marie Duff), à entrer dans le mouvement. Quelques jours plus tard, Maud et Violet assistent au discours d’Alice Haughton (Romola Garai), l'épouse d’un député qui incite les femmes à venir témoigner de leurs conditions de vie devant le Parlement. Violet se porte volontaire mais son mari s’y oppose et la roue de coups. Maud accepte de la remplacer mais se fait jeter dehors par son mari.

Mais le Parlement reste sourd à leurs revendications. Entraînées par Emmeline Pankhurst (Meryl Streep), chef de file de la Women’s Social and Political Union, le mouvement se radicalise. Après plusieurs attentats (bris de vitrines, bombes posées dans des boîtes-aux-lettres, destruction de la maison d’un député…), la police, conduite par Arthur Steed (Brendan Gleeson) réprime par la violence les manifestations et jette les manifestantes en prison.

Afin de faire connaître leur combat au monde entier, les Suffragettes décident d’intervenir lors du  Derby d'Epsom, auquel participera le roi George V. Elles ont l’intention de déployer une banderole devant le cheval du roi pendant la course hippique. Mais Emily Davison (Natalie Press) sera piétinée par le cheval et mourra sur le coup. Cet incident tragique, commenté par la presse du monde entier, fera avancer la cause des femmes et jouera en leur faveur dans l’obtention de droit de vote en 1918.
Le générique de fin égrène la liste chronologique des pays qui ont donné le droit de votes aux femmes. En France, les femmes n’obtiendront le droit de vote qu’en 1944 mais ne pourront réellement voter aux élections législatives qu’en 1945. Mais certains pays occidentaux, comme la Suisse, ont fait pire puisque les femmes n’y sont autorisées à voter au niveau fédéral que depuis… 1971 !!!   

Mon opinion

J’avais raté la sortie de ce film, sorti en 2015) lors de sa rediffusion à la télévision (sur Chérie 25) le 29 juin 2020.


Je connaissais bien entendu le mouvement des Suffragettes mais je ne pensais pas que, dans un pays aussi policé que la Grande-Bretagne, leur combat avait été aussi violent. Malgré la confusion de certaines scènes, ce film salutaire présente un moment historique majeur de l’évolution des démocraties et nous fait toucher du doigt la situation terrible des femmes en ce début du XXe siècle. La scène où le mari de Maud donne son enfant à adopter à des inconnus est proprement déchirante et nous fait mesurer le chemin parcouru.  

mercredi 6 mai 2020

LES MISERABLES drame historique de Robert HOSSEIN (FR-1982)



Vu à la télévision pendant le confinement.

Les Misérables est un film français réalisé par Robert Hossein, adapté de l’œuvre de Victor Hugo. Le film est sorti sur les écrans en 1982. Durée : 180 min ; il existe aussi une version plus longue (30 minutes supplémentaires) scindée en quatre parties, qui fut présentée sous forme de feuilleton-télé en 1985. 
Le roman-fleuve d'Hugo (2598 pages) a connu de très nombreuses adaptations que ce soit au cinéma et à la télévision (près d’une 20e) ou sous d'autres formes, la plus célèbre étant une comédie musicale montée en 1980 qui a fait le tour du monde et est toujours jouée avec succès à Londres. En 2019, un film du même nom, réalisé par Ladj Ly est sorti en France. Il n’a que peu à voir avec l’œuvre d’Hugo, si ce n’est qu’il traite de la misère dans les quartiers populaires à notre époque, ce qui était le thème principal du livre original. Il a reçu énormément de récompenses, non seulement en France (Cannes, Deauville, 4 César) mais dans le monde (nominations aux Oscars et aux Golden Globes).  
    
Présentation

Dans le film de Robert Hossein, Jean Valjean est incarné par Lino Ventura. En 1815, Valjean, est libéré du bagne de Toulon où il a purgé une peine de 19 ans. Il avait, à l’origine, été condamné pour le vol d’un pain mais sa peine avait été alourdie suite à quatre tentatives d’évasion. Il voue une haine tenace à la société et ce sentiment va s’exacerber quand toutes les portes se fermeront devant son passeport jaune de bagnard. Le seul à lui tendre la main est l'évêque de Digne, Monseigneur Myriel (Louis Seigner), un véritable apôtre du Christ, qui va même jusqu’à lui pardonner lorsque Valjean le vole.

Quelques années plus tard, en 1818, on fait la connaissance de Fantine (Evelyne Bouïx), une jeune femme qui a été lâchement abandonnée par son amant après qu’il l’ait mise enceinte de Cosette (Valentine Bordelet, Cosette enfant). Sur la route de Montreuil, sa ville natale, où elle espère trouver du travail, Fantine s’arrête à Montfermeil et confie imprudemment sa fille aux Thénardier, un couple d’aubergistes (Jean Carmet et Françoise Seigner), qui vont se comporter vis-à-vis de la fillette comme de véritables esclavagistes.

En 1823, acculée à la misère et à la prostitution, Fantine est sauvée de la vindicte implacable de l'inspecteur de police Javert (Michel Bouquet) grâce à l'intervention de Monsieur Madeleine, qui n’est autre que Jean Valjean. Ce dernier, devenu riche, est aussi devenu maire de Montreuil.

Epuisée par les privations, Fantine demande sur son lit de mort à Jean Valjean de s'occuper de sa fille ce qu’il fera en rachetant Cosette aux Thénardier. Poursuivi par Javert, qui a retrouvé sa trace, Valjean et Cosette, qu’il fait passer pour sa fille, trouve asile dans un couvent.

En 1830, on suit l’histoire de Marius Pontmercy (Frank David), un étudiant en droit d’origine riche qui vit comme un miséreux depuis qu’il a été chassé de sa famille royaliste à cause de ses idées révolutionnaires.

En 1831, lors d’une de ses promenades au Jardin du Luxembourg, Marius croise Cosette et en tombe immédiatement amoureux.

Juin 1832 : suite à une tentative des Républicains de renverser la monarchie de Juillet et le roi Louis-Philippe, des émeutes enflamment Paris. Marius s’y trouve mêlé. On fait la connaissance de Gavroche, fils des Thénardier et enfant des rues, qui sera tué sur les barricades alors qu’il chantonne encore les fameuses paroles qui ont fait sa gloire :

« Je suis tombé par terre,
C'est la faute à Voltaire,
Le nez dans le ruisseau,
C'est la faute à (Rousseau) »

Javert, reconnu par les révolutionnaires qui veulent l’exécuter, est sauvé par Jean Valjean. Plus tard, Marius et Cosette se marient. Le vieux Jean Valjean s'éteint seul, et dans une dernière vision, il se revoit au bagne de Toulon, Javert lui déclarant : « Maintenant, vous êtes libre. »

Récompenses et distinctions

  • César du meilleur acteur dans un second rôle en 1983 pour Jean Carmet
  • Nominations :
  • César du meilleur acteur - Lino Ventura
  • César du meilleur scénario original ou adaptation - Robert Hossein
  • César de la meilleure photographie - Edmond Richard
  • César du meilleur décor - François de Lamothe
  • Prix spécial en 1983 au 13e Festival international du film de Moscou - Robert Hossein.

Mon opinion

Ce film serait, selon les commentateurs, l’une des adaptations les plus fidèles du roman éponyme de Victor Hugo. Mais, de nos jours, et malgré le talent des acteurs, à commencer par Lino Ventura (dont on doit saluer la remarquable prestation dans le rôle de Jean Valjean), on regrettera toutefois la lourdeur de la mise en scène de Robert Hossein qui en fait plus une pièce de théâtre filmée qu’un véritable film de cinéma.

jeudi 30 avril 2020

JACQUOU LE CROQUANT Film de Laurent BOUTONNAT (FR-2007)



Vu à la télévision pendant le confinement. 

Jacquou le Croquant est un film français réalisé par Laurent Boutonnat, sorti en France le 17 janvier 2007. Le film s’inspire librement du livre du même nom d’Eugène Le Roy publié en 1899.

Résumé

L’histoire se déroule en Périgord vers 1815, sous le règne de Charles X. Jacquou, un garçon de neuf ans (Léo Legrand) se retrouve orphelin après que son père (Albert Dupontel), métayer du comte de Nansac (Jocelyn Quivrin), accusé à tort de meurtre, soit tué lors d’une tentative d’évasion. La mère de Jacquou, épuisée par les privations, meurt aussi peu après. Après une terrible errance, Jacquou est recueilli à demi-mort par le père Bonal (Olivier Gourmet), curé du village de Fanlac et Fantille (Dora Doll), sa bonne le chevalier (Tchéky Karyo).

Devenu adulte Jacquou (Gaspard Ulliel), Jacquou, après une ultime brimade de la part du comte, prend la tête d’une révolte des paysans et brûle le château. Grâce au changement de régime politique (abdication de Charles X et Révolution de Juillet), Jacquou et les paysans seront acquittés.

Mon opinion

J’avais déjà vu ce film car, en le revoyant, certaines scènes (comme celle où Jacquou, après avoir été battu et laissé pour mort par les hommes du comte, est jeté dans le puits du château), me sont revenues. J’avais aussi dû lire en son temps le roman d’Eugène Le Roy, encore plus sombre que le film. Pour en revenir au film, je n’ai pas trop aimé le parti pris esthétisant du réalisateur, certaines images évoquant un peu trop les clips les plus célèbres de Mylène Farmer (Libertine, Sans contrefaçon, Pourvu qu’elles soient douces, Avant que l’ombre, etc.) qu’il a mis en scène et tournés. La chanteuse interprète d’ailleurs le générique de fin.

mardi 5 novembre 2019

AMEN drame historique de COSTA-GAVRAS (FR-2002)



Amen. est une co-production franco-germano-roumaine. Le film est un drame historique inspiré de faits réels et réalisé par Costa-Gavras. Il est sorti sur les écrans en 2002. Il s'agit d'une adaptation cinématographique de la pièce de théâtre Le Vicaire (Der Stellvertreter) de Rolf Hochhuth, critiquant l'inertie coupable du Vatican et particulièrement celle du pape Pie XII durant la 2de Guerre mondiale, à l'égard de l’extermination des Juifs. Les scénaristes ont aussi utilisé la biographie de Kurt Gerstein, L'espion de dieu, écrite en 1969 par Pierre JoffroyAmen. a été présenté en compétition officielle à la Berlinale 2002. Il a été nommé sept fois à la 28e cérémonie des César et a obtenu le César du meilleur scénario original ou adaptation.

Présentation

Le film se déroule pendant la 2ème Guerre mondiale. Kurt Gerstein (Ulrich Tukur), un ingénieur des mines allemand, travaille pour l'Institut d'hygiène. Bien que membre du parti nazi, il est horrifié lorsqu’il découvre que le gaz Zyclon B qu’il fournit aux nazis ne sert pas, comme il l’a cru, à la désinfection, mais alimente les chambres à gaz où l’on extermine les Juifs de toute l’Europe. Il prend tous les risques pour alerter les Américains et le Vatican sur ce qui est en cours en Allemagne. Comme allié, il trouve Ricardo Fontana (Mathieu Kassovitz), un jeune jésuite conseiller auprès du nonce apostolique en poste à Berlin. Lui ayant apporté les preuves de l’horrible réalité, il lui demande de l’introduire auprès du pape, certain qu’au vu des preuves rassemblées, ce dernier condamnera officiellement le régime nazi. Naïvement, Ricardo, dont la famille est très haut placée dans la hiérarchie vaticane, pense que le pape aura à cœur de révéler la triste vérité au monde. Mais ils doivent l’un et l’autre déchanter devant les tergiversations du Vatican et l’attitude attentiste du pape. Désespéré, Ricardo Fontana s’embarquera dans un convoi de déportés romains pour Auschwitz. Kurt Gerstein, dans sa tentative de libérer Ricardo du camp, se fera lui aussi arrêter mais survivra jusqu’à la fin de la guerre. Il sera cependant inculpé de crimes contre l’humanité par les Alliés qui ne voudront pas croire en sa bonne foi et se suicidera en prison. A contrario, l'infâme médecin nazi commandant du camp d'extermination (Ulrich Mühe) ne sera pas inquiété et, grâce à ses relations au Vatican, il obtiendra un visa pour l'Argentine. Le témoignage écrit de Kurt Gerstein servira malgré tout à faire condamner des criminels de guerre nazis lors du procès de Nuremberg. 

Mon opinion sur ce film

Je n’avais pas vu ce film lors de sa sortie au cinéma et je l’ai vu, il y a quelques jours, lors de sa rediffusion par la télévision. Je comprends qu’il n’ait pas plu au Vatican mais ses pires détracteurs ont été des organisations catholiques qui ont voulu en faire interdire l’affiche, dessinée par Oliviero Toscani, qui mêlait croix chrétienne et croix gammée. Elles ont été heureusement déboutées. Le film, bien que prenant de bout en bout, n’a cependant pas la force d’autres réalisations sur cette triste période (et en tout cas ni la force des formidables Z ou L'Aveu), comme La liste de Schindler ou le terrible Le garçon au pyjama rayé, qui vous prennent littéralement à la gorge, ou encore l'admirable Jardin des Finzi-Contini du grand Vittorio de Sica. Mais c’est un film salutaire qui a le mérite de révéler la lâcheté coupable dont ont fait preuve les autorités vaticanes dans cette pénible période, bien loin de la responsabilité morale dont elles se revendiquent.