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mardi 5 novembre 2019

AMEN drame historique de COSTA-GAVRAS (FR-2002)



Amen. est une co-production franco-germano-roumaine. Le film est un drame historique inspiré de faits réels et réalisé par Costa-Gavras. Il est sorti sur les écrans en 2002. Il s'agit d'une adaptation cinématographique de la pièce de théâtre Le Vicaire (Der Stellvertreter) de Rolf Hochhuth, critiquant l'inertie coupable du Vatican et particulièrement celle du pape Pie XII durant la 2de Guerre mondiale, à l'égard de l’extermination des Juifs. Les scénaristes ont aussi utilisé la biographie de Kurt Gerstein, L'espion de dieu, écrite en 1969 par Pierre JoffroyAmen. a été présenté en compétition officielle à la Berlinale 2002. Il a été nommé sept fois à la 28e cérémonie des César et a obtenu le César du meilleur scénario original ou adaptation.

Présentation

Le film se déroule pendant la 2ème Guerre mondiale. Kurt Gerstein (Ulrich Tukur), un ingénieur des mines allemand, travaille pour l'Institut d'hygiène. Bien que membre du parti nazi, il est horrifié lorsqu’il découvre que le gaz Zyclon B qu’il fournit aux nazis ne sert pas, comme il l’a cru, à la désinfection, mais alimente les chambres à gaz où l’on extermine les Juifs de toute l’Europe. Il prend tous les risques pour alerter les Américains et le Vatican sur ce qui est en cours en Allemagne. Comme allié, il trouve Ricardo Fontana (Mathieu Kassovitz), un jeune jésuite conseiller auprès du nonce apostolique en poste à Berlin. Lui ayant apporté les preuves de l’horrible réalité, il lui demande de l’introduire auprès du pape, certain qu’au vu des preuves rassemblées, ce dernier condamnera officiellement le régime nazi. Naïvement, Ricardo, dont la famille est très haut placée dans la hiérarchie vaticane, pense que le pape aura à cœur de révéler la triste vérité au monde. Mais ils doivent l’un et l’autre déchanter devant les tergiversations du Vatican et l’attitude attentiste du pape. Désespéré, Ricardo Fontana s’embarquera dans un convoi de déportés romains pour Auschwitz. Kurt Gerstein, dans sa tentative de libérer Ricardo du camp, se fera lui aussi arrêter mais survivra jusqu’à la fin de la guerre. Il sera cependant inculpé de crimes contre l’humanité par les Alliés qui ne voudront pas croire en sa bonne foi et se suicidera en prison. A contrario, l'infâme médecin nazi commandant du camp d'extermination (Ulrich Mühe) ne sera pas inquiété et, grâce à ses relations au Vatican, il obtiendra un visa pour l'Argentine. Le témoignage écrit de Kurt Gerstein servira malgré tout à faire condamner des criminels de guerre nazis lors du procès de Nuremberg. 

Mon opinion sur ce film

Je n’avais pas vu ce film lors de sa sortie au cinéma et je l’ai vu, il y a quelques jours, lors de sa rediffusion par la télévision. Je comprends qu’il n’ait pas plu au Vatican mais ses pires détracteurs ont été des organisations catholiques qui ont voulu en faire interdire l’affiche, dessinée par Oliviero Toscani, qui mêlait croix chrétienne et croix gammée. Elles ont été heureusement déboutées. Le film, bien que prenant de bout en bout, n’a cependant pas la force d’autres réalisations sur cette triste période (et en tout cas ni la force des formidables Z ou L'Aveu), comme La liste de Schindler ou le terrible Le garçon au pyjama rayé, qui vous prennent littéralement à la gorge, ou encore l'admirable Jardin des Finzi-Contini du grand Vittorio de Sica. Mais c’est un film salutaire qui a le mérite de révéler la lâcheté coupable dont ont fait preuve les autorités vaticanes dans cette pénible période, bien loin de la responsabilité morale dont elles se revendiquent.  

vendredi 3 novembre 2017

JE NE ME TAIRAI PAS (D-2017)




Je ne me tairai pas (Ich werde nicht schweigen) est un film allemand réalisé par Esther Gronenborn, sorti en 2017, basé sur des faits historiques. Vu sur Arte (08/09/2017) 

Résumé

Les faits se déroulent en 1948 dans le nord de l'Allemagne. Une jeune veuve de guerre, Margarete Oelkers (Nadja Uhl) vit difficilement de son travail de couturière avec ses deux fils à Oldenburg. Elle attend de toucher la pension de veuve de guerre à laquelle elle a droit. En butte aux tracasseries de l'administration, elle est prise d'une colère bien légitime lorsqu'elle est rembarrée une nouvelle fois alors qu'elle a rendez-vous. Le docteur Ahrens, l’ancien responsable de son époux mort au front, qu'elle considérait comme pouvant l'aider, la fait abusivement interner pendant un an dans un hôpital psychiatrique pour schizophrénie. A sa sortie, un an plus tard, après avoir subi des traitements inhumains (bains glacés, électrochocs...), Margarete décide de prouver qu’elle n’était pas malade. Elle découvre bientôt un effroyable secret concernant l'hôpital où elle a été internée et, par la même occasion, les raisons de son internement abusif : l’hôpital a servi de « camp d’extermination civil » pour plus de 1500 « malades » qui y ont subi les pires traitements et qui y ont été affamés jusqu’à ce que mort s’ensuive. Le mari de Margharete, qui connaissait ces faits, avait consigné les noms, dates et motifs de ces décès dans un carnet qu’elle possède. La faire passer pour folle était une manière pour le Dr. Ahrens, un notable respecté de la ville, de lui imposer silence.

Récompensée en 2001 par l’équivalent allemand du César du meilleur réalisateur pour "alaska.de", son premier long métrage, la cinéaste Esther Gronenborn s’est inspirée de faits réels pour raconter dans ce film l’histoire de sa grand-mère et aborder une lourde page du passé de l'Allemagne hitlérienne : la politique eugéniste mise en œuvre par les nazis et l’extermination massive des malades et des handicapés mentaux qu'ils décidèrent. Primée à de multiples reprises au cours de sa carrière, l'actrice Nadja Uhl ("La bande à Baader") interprète avec une conviction sans faille le rôle de cette veuve que rien ne pourra faire taire.

Ce film est basé sur des faits réels. Il dénonce un crime majeur mais méconnu des nazis, celui de l’extermination de 300.000 victimes prétendument malades mentales dans des conditions abjectes puisque les plus chanceuses étaient purement et simplement exécutées par injection létale alors que d’autres étaient affamées jusqu’à ce que mort s’ensuive, ce qui était le cas de « l’hôpital psychiatrique » de Wehnen à Oldenburg. Après la guerre, la justice allemande a condamné une minorité de responsables mais n’a aucunement inquiété la majorité de ceux-ci.  Certains, comme  que le professeur Werner Catel, un des principaux responsables de l’« euthanasie des enfants », s’est même vu confier en 1954 une chaire de professeur de pédiatrie à Kiel. En 1964, il continuait même à affirmer « qu'il naît chaque année presque 2000 enfants « idiots », qui en raison de leur maladie congénitale ou handicap devraient être tués ». En 1981, l'université de Kiel écrivait dans son annonce mortuaire que Catel « a[vait] contribué de nombreuses façons à la santé des enfants malades » !
Pour en savoir plus on peut se référer à l’article publié par Gerrit Hohendorf, L’extermination de malades et handicapés mentaux sous le régime national-socialiste , Violence de masse et Résistance - Réseau de recherche, [en ligne], publié le : 17 Novembre, 2016 - http://www.sciencespo.fr/mass-violence-war-massacre-resistance/fr/document/l-extermination-de-malades-et-handicapes-mentaux-sous-le-regime-national-socialiste, ISSN 1961-9898. 

Mon opinion sur ce film


Difficile de formuler une opinion sur ce film que l’on devrait presque classer comme un documentaire, même s’il s’agit d’une fiction. J’avais beau savoir que l’âme humaine pouvait atteindre des abîmes de noirceur, j'étais très en-dessous de la réalité. C’est pourquoi j’ai du mal à prendre du recul pour formuler une critique. Nous savons ce que les Nazis ont fait mais, dans le cas qui est décrit dans ce film, les responsables de ces horreurs n’étaient même pas des nazis, mais des médecins convaincus de bien faire ! Et la société allemande, sauf exception, ne les a même pas condamnés comme si, au fond, elle leur donnait raison ! Je suis sidéré. C'est pourquoi, il est indispensable de voir ce film.   

Dans le même esprit, vous pouvez voir : 



samedi 15 février 2014

LA VOLEUSE DE LIVRES


La Voleuse de livres (The Book Thief) est un film dramatique américano-allemand réalisé par Brian Percival, sorti en 2013. Il s'agit de l'adaptation du roman du même nom écrit par l'Australien Markus Zusak en 2005.

Synopsis

L’histoire se déroule dans un village imaginaire d’Allemagne nommé Molching, censé se situer dans la région de Munich, tout près du camp d’extermination de Dachau. Elle commence en janvier 1939 et dure jusqu’à la fin de la guerre.
Le narrateur du livre (et du film, qui est très fidèle au roman) est la Mort. On ne « la » (« le », puisque, dans le film, la Mort a adopté une voix d’homme) voit jamais mais elle est omniprésente tout au long du film. La Mort s’attache à nous conter, avec un humour noir et un cynisme bien particulier, le destin d’une fillette du nom de Liesel Meminger. 
Au tout début du film, un train traverse une campagne enneigée. A l’intérieur, une femme est assise sur une banquette en compagnie de deux enfants, Liesel et son frère, un jeune garçon du nom de Werner. Werner meurt d’épuisement pendant le trajet et il est enterré au bord de la voie. Au moment où le cortège s’éloigne de la tombe, un livre s’échappe de la poche du jeune garçon qui fait office d’aide du fossoyeur et Liesel le ramasse et le cache sur elle. Comme elle ne sait pas lire, on ne connaîtra que plus tard le contenu du livre : il s’agit du « Manuel du fossoyeur ».
À son arrivée à Molchning, au 33 rue Himmel, Liesel rencontre ses parents adoptifs, Hans et Rosa Hubermann. Hans est peintre en bâtiment sans travail et Rosa apparaît d’abord comme une mégère qui travaille comme lavandière pour les habitants plus riches de Molching, qu'elle déteste. Liesel rencontre aussi ses nouveaux camarades d'école, en particulier Rudy Steiner, un voisin de la Rue Himmel, qui deviendra son meilleur ami. Rudy admire l'athlète afro-américain Jesse Owens, l'un des meilleurs sprinteurs de l'entre-deux-guerres, quadruple médaillé d'or aux Jeux olympiques d'été de 1936 à Berlin, auquel Hitler a refusé de serrer la main parce qu'il était noir. Rudy s'enduit de charbon et tente d'imiter son idole en courant un cent mètres sur Hubert Oval.
Chaque nuit, Liesel est réveillée vers les 2 heures du matin par un terrifiant cauchemar où elle voit son petit frère mort à côté d'elle dans le wagon de chemin de fer qui les amenait à Molching. Et chaque nuit, Hans Hubermann, son "nouveau" père, vient à son chevet pour la rassurer et la câliner et reste auprès d'elle le reste de la nuit. Il lui joue parfois de l'accordéon, et plus tard, ils profiteront tous deux de ces longues heures nocturnes pour apprendre à Liesel à lire, en commençant par le seul bien que Liesel possède, le Manuel du Fossoyeur, premier "vol" d'une série de nombreux autres (d'où le titre « The book thief »).
Liesel grandit et s’habitue à sa nouvelle famille. Après Le Manuel du Fossoyeur, la seconde acquisition de Liesel est le livre qu'elle sauve des flammes de l'autodafé organisé par les nazis pour l'anniversaire du Führer. Son 3ème livre lui fut offert par le fils des Hubermann, fidèle supporter du parti nazi, venu rendre visite à ses parents. Il s'agissait de rien d'autre que de "Mein Kampf". 
Un jour, Max Vandenburg, un jeune homme juif, fils d'un ancien camarade de tranchées de Hans Hubermann, se réfugie chez eux et ils le cachent dans leur cave. Une grande amitié se noue entre Liesel et Max. Max lui offre un livre "blanc" confectionné en recouvrant de peinture blanche les pages de « Mein Kampf ».
Au fur et à mesure que le roman se développe, la ville de Molching est menacée par les bombardements et les autorités allemandes recherchent des caves pour protéger les habitants. Lors des bombardements, Liesel lit à haute voix ses livres à ses voisins pour les réconforter. Lors d'une visite des caves par les nazis, Max est à deux doigts d'être découvert et, pour préserver ses bienfaiteurs, il décide de s'enfuir. 
Liesel devait elle-même écrire son dernier livre, qu’elle intitula « La Voleuse de Livres » en utilisant le cadeau que lui avait fait Max.
Mais un jour, les sirènes sonnent trop tard et la plupart des habitants de la Rue Himmel sont tués pendant leur sommeil. Liesel, qui s'était enfermée dans la cave des Hubermann pour écrire sa propre histoire, est épargnée. Lorsqu'elle est extraite des décombres, hébétée mais sans aucune blessure, elle découvre que ses parents adoptifs font partie des victimes, ainsi que tous ceux qu'elle connaissait dont Rudy, auquel elle donnera enfin le baiser qu’elle s’était toujours jusque là refusé à lui donner.
Miraculeusement et ironiquement, Max survit à son internement dans les camps de concentration et il retrouve Liesel quelques années plus tard, alors qu'elle travaille à la boutique d'Alex Steiner, le père de Rudy qui a, lui aussi survécu.
L'histoire prend fin à Sydney dans l'appartement de Liesel où l'on retrouve les souvenirs de son existence à Molching, dont son livre et l'accordéon de son père adoptif qu'elle avait sauvé des décombres. La Mort nous apprend qu'après la guerre, Liesel a émigré en Australie, qu'elle s'y est mariée, a eu des enfants et a vécu sereinement jusqu'à un âge avancé.

Mon opinion sur le film

J’avais lu le roman et il m’avait, bien entendu, profondément marqué.  Je ne l’aurais certainement pas acheté et sans doute jamais lu si un parent d’élèves ne m’en avait fait cadeau en version originale. D’abord dérouté comme, je pense, l’ont été plus d’un lecteur, j’ai été scotché jusqu’à la dernière ligne. J’ai appris, après coup que ce livre avait obtenu un succès international puisqu'il devint numéro un des ventes aux États-Unis, ainsi qu'au Royaume-Uni dans les deux éditions (adulte et jeunes adultes) peu de temps après leurs sorties respectives. Les critiques ont salué l'aspect déconcertant du récit et les valeurs qu'il défend contre la barbarie comme l'importance des liens familiaux, l'amitié, la solidarité humaine et la puissance des livres.

Le film est très fidèle au roman, même s’il fait l’impasse sur quelques épisodes secondaires. Les images et la musique (de John Williams) sont sobres, à part, peut-être au moment du bombardement final. Mais j’ai trouvé que le film manquait de rythme et j’ai eu, je dois le reconnaître, des passages à vide durant lesquels j’ai regardé plusieurs fois ma montre, ce que je fais rarement lors d’une projection. Je ne pense pas qu’il ait eu beaucoup de succès auprès du public que ne connaissait pas le livre. Je n’ai lu sur lui aucune critique et n’aurais même pas su qu’il passait au cinéma si je n’étais tombé dessus par hasard.