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lundi 25 novembre 2019

L'AFFAIRE PASOLINI/LA MACCHINAZIONE biopic de David GRIECO (IT/FR 2016)


L'Affaire Pasolini (titre original italien : La macchinazione, littéralement « la machination ») est un film dramatique franco-italien réalisé par David Grieco sorti en 2016 en Italie mais projgrammé en France seulement en 2019. J’ai vu ce film dans le cadre des 21èmes Rencontres des cinémas d’Europe (Aubenas du 16 au 24 novembre 2019).

Présentation

Le film se déroule à Rome, de l’été à l’automne 1975. Il se termine par l’assassinat, sur une plage d’Ostie, du réalisateur italien Pier Paolo Pasolini (Massimo Ranieri). Au cours du film, on suit Pasolini se partageant entre l’écriture de son dernier livre, à la fois roman et essai politique, Pétrole (titre original italien : Petrolio) et la production de son film Salò ou les 120 Journées de Sodome.  Petrolio est à la fois un roman et un essai politique au vitriol contre la bourgeoisie italienne, ses relations avec la mafia, ainsi que sur la collusion entre intérêts privés et publics qui gangrènent l’Italie. Il y dévoile les coulisses de la mort de l'industriel Enrico Mattei, qui aurait pu être assassiné sur l'ordre de son successeur Eugenio Cefis, Petrolio ne sortira qu’avec de grandes difficultés qu’après sa mort. Et encore, sans le chapitre le plus accablant « Lumières sur l’ENI[1] », que l’on n’a pas retrouvé.

Parallèlement, Pasolini est engagé dans une relation homosexuelle avec Giuseppe ‘Pino’ Pelosi (Alessandro Sardelli), un petit malfrat romain. Un soir, les amis de Pelosi volent le négatif du film Salò et demandent au poète une très grosse somme d'argent pour le lui rendre. C'était un piège et dans la nuit du 1er au 2 novembre 1975, Pier Paolo Pasolini est littéralement massacré.

Mon opinion sur ce film

Quarante ans après la mort de Pasolini, le mystère reste entier sur les circonstances de celle-ci et ses raisons véritables. En effet, la thèse « officielle » de l’affaire de mœurs n’a jamais fait l’unanimité (le procès a d’ailleurs été ré-ouvert après la rétractation du supposé assassin en 1985. Le film adopte la thèse des journalistes Carla Benedetti et Giovanni Giovannetti pour qui Pasolini a été victime d’une vendetta organisée par la classe politique et exécutée par la mafia sous prétexte d’une affaire de mœurs. 

Les acteurs, en particulier Massimo Ranieri, qui incarne Pasolini, sont excellents. La bande son, empruntée aux Pink Floyd (Atom Heart Mother), est inattendue mais évoque un oratorio funèbre qui, sans atteindre au grandiose de celle écrite par Mikis Theodorakis pour Z, donne un caractère intemporel au film.

Malgré tout, je n’ai pas été convaincu par ce film qui hésite entre documentaire, thriller, et fiction, en raison d’un scénario confus et d'un montage chaotique, surtout vers la fin du film. On doit cependant rendre grâce au réalisateur qui est resté très chaste et a évité toute scène de sexe, nous épargnant aussi des extraits de l’insoutenable Salò ou les 120 Journées de Sodome à côté desquelles le massacre de Pasolini sur la plage d'Ostie passerait presque pour un film pour enfants.   

    


[1] ENI (Ente Nazionali Idrocarburi) est la toute puissante société italienne de l’énergie (l’équivalent d’EDF/GDF).

A voir dans le même esprit :

mardi 5 novembre 2019

AMEN drame historique de COSTA-GAVRAS (FR-2002)



Amen. est une co-production franco-germano-roumaine. Le film est un drame historique inspiré de faits réels et réalisé par Costa-Gavras. Il est sorti sur les écrans en 2002. Il s'agit d'une adaptation cinématographique de la pièce de théâtre Le Vicaire (Der Stellvertreter) de Rolf Hochhuth, critiquant l'inertie coupable du Vatican et particulièrement celle du pape Pie XII durant la 2de Guerre mondiale, à l'égard de l’extermination des Juifs. Les scénaristes ont aussi utilisé la biographie de Kurt Gerstein, L'espion de dieu, écrite en 1969 par Pierre JoffroyAmen. a été présenté en compétition officielle à la Berlinale 2002. Il a été nommé sept fois à la 28e cérémonie des César et a obtenu le César du meilleur scénario original ou adaptation.

Présentation

Le film se déroule pendant la 2ème Guerre mondiale. Kurt Gerstein (Ulrich Tukur), un ingénieur des mines allemand, travaille pour l'Institut d'hygiène. Bien que membre du parti nazi, il est horrifié lorsqu’il découvre que le gaz Zyclon B qu’il fournit aux nazis ne sert pas, comme il l’a cru, à la désinfection, mais alimente les chambres à gaz où l’on extermine les Juifs de toute l’Europe. Il prend tous les risques pour alerter les Américains et le Vatican sur ce qui est en cours en Allemagne. Comme allié, il trouve Ricardo Fontana (Mathieu Kassovitz), un jeune jésuite conseiller auprès du nonce apostolique en poste à Berlin. Lui ayant apporté les preuves de l’horrible réalité, il lui demande de l’introduire auprès du pape, certain qu’au vu des preuves rassemblées, ce dernier condamnera officiellement le régime nazi. Naïvement, Ricardo, dont la famille est très haut placée dans la hiérarchie vaticane, pense que le pape aura à cœur de révéler la triste vérité au monde. Mais ils doivent l’un et l’autre déchanter devant les tergiversations du Vatican et l’attitude attentiste du pape. Désespéré, Ricardo Fontana s’embarquera dans un convoi de déportés romains pour Auschwitz. Kurt Gerstein, dans sa tentative de libérer Ricardo du camp, se fera lui aussi arrêter mais survivra jusqu’à la fin de la guerre. Il sera cependant inculpé de crimes contre l’humanité par les Alliés qui ne voudront pas croire en sa bonne foi et se suicidera en prison. A contrario, l'infâme médecin nazi commandant du camp d'extermination (Ulrich Mühe) ne sera pas inquiété et, grâce à ses relations au Vatican, il obtiendra un visa pour l'Argentine. Le témoignage écrit de Kurt Gerstein servira malgré tout à faire condamner des criminels de guerre nazis lors du procès de Nuremberg. 

Mon opinion sur ce film

Je n’avais pas vu ce film lors de sa sortie au cinéma et je l’ai vu, il y a quelques jours, lors de sa rediffusion par la télévision. Je comprends qu’il n’ait pas plu au Vatican mais ses pires détracteurs ont été des organisations catholiques qui ont voulu en faire interdire l’affiche, dessinée par Oliviero Toscani, qui mêlait croix chrétienne et croix gammée. Elles ont été heureusement déboutées. Le film, bien que prenant de bout en bout, n’a cependant pas la force d’autres réalisations sur cette triste période (et en tout cas ni la force des formidables Z ou L'Aveu), comme La liste de Schindler ou le terrible Le garçon au pyjama rayé, qui vous prennent littéralement à la gorge, ou encore l'admirable Jardin des Finzi-Contini du grand Vittorio de Sica. Mais c’est un film salutaire qui a le mérite de révéler la lâcheté coupable dont ont fait preuve les autorités vaticanes dans cette pénible période, bien loin de la responsabilité morale dont elles se revendiquent.  

vendredi 2 février 2018

COEURS PURS film de Roberto De Paolis (IT-2018)


Cœurs purs (titre original : Cuori puri) est un film italien de Roberto de Paolis, sorti le 3 janvier 2018. Durée 1 :55 H

Présentation

Stefano (Simone Liberati), 25 ans, est un petit délinquant qui essaie de s’en sortir. Ayant trouvé un emploi précaire de vigile dans un supermarché dans un quartier populaire de Rome, il surprend une jeune fille, Agnese (Selene Caramazza), en train de voler un portable et il la poursuit.  Lorsqu’il parvient à l’arrêter, totalement paniquée, elle le supplie de la relâcher et, vaincu par sa sincérité, il se laisse convaincre de la laisser partir. Pour cet acte de faiblesse, il est rétrogradé comme gardien du parking des employés, un espace plus ou moins abandonné où il doit empêcher les gitans qui occupent une partie du parking, de dégrader les voitures en stationnement.

Agnese est une jeune fille qui n’a pas encore 18 ans, couvée par une mère croyante très impliquée dans les œuvres sociales de l’église locale. Sa mère, qui lui demande de rester vierge jusqu’au mariage, lui a confisqué son portable sur lequel elle avait intercepté échanges entre Agnese et un garçon de son lycée. C’est ce qui a déterminé Agnese à voler un portable.

En accompagnant sa mère distribuer des vêtements aux gitans, elle revoit Stefano et on comprend qu’ils ressentent, l’un pour l’autre, une attirance mutuelle.  Elle finira par coucher de son plein gré avec lui et, paniquée par ce qu'elle a fait, elle déclarera à la police avoir été violée par un gitan.

Critique

Un film qui renoue avec la tradition du réalisme social cher aux cinéastes italiens. On est dans le monde des petites gens qui vivent chichement tout en venant en aide à ceux qui sont plus mal lotis qu’eux. Personne n’est tout à fait mauvais ou tout à fait bon. Stefano, le petit délinquant qui, au cours du film, entraîné par ses ex-copains, commettra un vol à main armé et vendra de la drogue, n’est pas un mauvais bougre :  vaincu par sa fragilité, il redonne sa liberté à Agnese qu’il a pourtant pris en flagrant délit et qui lui a fait perdre un emploi qui l'aurait sauvé de la délinquance. Il essaie de s'en sortir et d'aider ses parents, jetés à la rue pour loyers impayés malgré la mauvaise opinion qu'il a de son père... La mère d'Agnese est une croyante convaincue mais elle aime sa fille. La jeune fille n’est pas si fragile qu'elle y paraît et, malgré la pression de la religion, elle cèdera à ses impulsions, après tout parfaitement normales pour une fille de 18 ans...  

On comprend le propos du réalisateur mais que tout cela est long, très long, trop long (1.55 H), pour une fin, hélas, sans surprise. Le pire nous est cependant épargné puisque les gitans, accusés à tort, ne seront pas lynchés, et que les deux jeunes gens se retrouveront, dans la pureté de leur amour.    

mardi 1 décembre 2015

L'AIGLE DE LA NEUVIEME LEGION film de K. Macdonald (GB-USA 2011)



L'Aigle de la Neuvième Légion (The Eagle) est un péplum britannico-américain réalisé par Kevin Macdonald. Il s'agit d'une adaptation du roman The Eagle of the Ninth de Rosemary Sutcliff, lui-même inspiré d'une énigme historique, la supposée disparition de la neuvième légion romaine dans le nord de l'Écosse au début du IIe siècle de notre ère. Le film est sorti le 11 février 2011 aux États-Unis.

Synopsis

En 140 de notre ère, à l'époque de l'empire romain, un jeune centurion, Marcus Flavius Aquila (Channing Tatum), tente de lever le mystère qui plane sur la disparition de la neuvième légion romaine, survenue vingt ans plus tôt, et qui était commandée par son père. À cette fin, Aquila se rend au nord de la Grande-Bretagne en compagnie d'un esclave, Esca (Jamie Bell). Tous deux s'aventurent au-delà du mur d'Hadrien, jusqu'en Calédonie (Ecosse), où ils sont confrontés aux tribus pictes. Aquila est déterminé à retrouver l'emblème de la légion, l'aigle romain, disparue en territoire picte en même temps que son père. Au cours de son voyage, Aquila rencontre une tribu locale, le «peuple des phoques » et ne doit sa survie qu’à son esclave, Esca.

Distribution

  • Channing Tatum : Marcus Flavius Aquila
  • Jamie Bell  : Esca
  • Donald Sutherland : Aquila (oncle de Marcus)
  • Mark Strong : Guern ou Lucius Caius Metellus.


Autour du film

Kevin Macdonald voulait mettre en scène la confrontation entre la culture romaine de Marcus Aquila et les cultures des tribus habitant la région à l'époque, les Pictes mais aussi d'autres tribus celtes ; ces tribus, et notamment les Pictes, étant très mal connues, il disposait d'une certaine liberté pour en offrir une reconstitution. Afin de mettre en place un symbolisme contemporain, les Romains sont tous joués par des Américains, tandis que les tribus locales sont jouées par des Écossais. Les tribus locales apparaissant dans le film parlent en gaélique. Ce détail est historiquement inexact, car le gaélique n'a été introduit en Écosse qu'au quatrième siècle : il est plus probable qu'à l'époque à laquelle se situe le film, les tribus celtes parlaient le picte, autre langue de la famille des langues celtiques, mais très différente du gaélique et qu’on connaît très mal. Kevin Macdonald a néanmoins choisi le gaélique pour donner à voir un équivalent proche des langues de la région. Outre la langue gaélique, Macdonald s'est aussi intéressé à la danse et à la musique celtique ancienne, en employant des instruments comme le carnyx.

L’Aigle de la Neuvième Légion traite globalement du même sujet que le film Centurion de Neil Marshall, sorti en 2010. Cependant, The Eagle est une adaptation à l'écran de L'Aigle de la 9e légion de Rosemary Sutcliff, un classique de la littérature pour la jeunesse en Grande-Bretagne, publié en 1954. Les deux films ont en commun de traiter du thème de la confrontation entre une armée impérialiste et les populations locales et de développer indirectement une réflexion politique sur des conflits comme la guerre d'Afghanistan des années 2000. À l'instar des westerns crépusculaires, qui dénonçaient l'attitude des Etats-Unis  au Vietnam, ce film dénonce l'impérialisme américain en le comparant à l'empire romain...

Lieux de tournage

Le tournage a commencé le 24 août 2009 et a été réalisé entièrement sur site, en Écosse et en Hongrie. Pour les scènes tournées en Écosse, la production s'est installée à Film City (Glasgow), et a tourné notamment au nord d'Ullapool dans le Wester Ross, et autour de Loch Lomond. La production s'est aussi déplacée dans le village d'Achiltibuie, sur la côte ouest écossaise, en face des îles Summer.
Réception dans les pays anglo-saxons

Le film sort aux États-Unis le 11 février 2011, puis au Royaume-Uni le 25 mars. Dans ces deux pays, il a reçu un accueil critique assez tiède : à la date du 3 mai, le site de synthèse de critiques Rotten Tomatoes lui donnait une moyenne de 5,4 sur une échelle de 10, fondée sur 133 critiques de presse, tandis que Metacritic lui donnait une note de 55 sur 100 fondée sur 35 critiques de presse.

Mon opinion sur ce film

Bien que non-exempt de grossiers anachronismes, ce film se place un cran au-dessus de La dernière légion, un autre film qui aborde la même question, celle de la disparition supposée de la Neuvième Légion romaine en Bretagne (Grande-Bretagne), dans la période troublée qui marqua la fin de l'Empire Romain. 

De plus, par ses magnifiques paysages tournés en décors naturels, ce film a un caractère esthétique que n'a pas La dernière Légion.

lundi 30 novembre 2015

LA DERNIERE LEGION film de Doug Lester (GB-2007)



La Dernière Légion (The Last Legion) est un film britannique, italien, français et tunisien réalisé par Doug Lefler, sorti en 2007.

L'histoire est tirée du roman historique du même nom de Valerio Massimo Manfredi qui s'inspire de la vie du dernier empereur romain d'Occident Romulus Augustule et des légendes arthuriennes.

Synopsis

Le film se déroule en 476 après Jésus-Christ, au moment de la chute de l'Empire romain d'Occident, menacé par l'arrivée des Goths venus de l'Est. Dans un empire en pleine guerre, Oreste (Iain Glen), dernier maître de Rome, fait couronner son fils, Romulus Augustus, seulement âgé de 10 ans (Thomas Sangster) et le place sous la protection du commandant Aurelius (Colin Firth). Mais quelques jours après, Rome tombe sous les coups d'Odoacre (Peter Mulan), chef des Goths, qui tue les parents de Romulus et  capture le jeune prince.

Laissé en vie par Odoacre, Romulus est enfermé dans l'île-forteresse de Capri, sous la surveillance du second d'Odoacre, Wulfila (Kevin McKidd). Il y est accompagné par son précepteur, le mystérieux Ambrosinus (Ben Kingsley) à la fois philosophe et magicien. Dans le temple de l'île, Romulus retrouve l'épée légendaire de César : elle est accompagnée du message « Un côté pour défendre, l'autre pour vaincre, en Bretagne je fus forgée pour servir celui qui est destiné à gouverner ». S'emparant de l'épée, il est délivré par la petite troupe de guerriers d’élite formée d’Aurelius, de Demetrius (Rupert Friend), Batiarus et Vatrenus, à laquelle s’est jointe Mira (Aishwarya Rai Bachchan), une femme-guerrière indienne venue avec l'ambassadeur de Constantinople Theodorus Andronikos.

Trahi par le Sénat romain qui s'est rangé du côté d'Odoacre, et par l'Empire romain d'Orient qui lui refuse l’asile qu’il lui avait promis, le jeune Romulus n’a d’autre choix que de suivre Aurelius et ses hommes, venus le délivrer, et d’aller trouver refuge dans le Nord, au Royaume de l'île de Bretagne (l'actuelle Grande-Bretagne) où est censée se trouver la IXe Légion.

Mais comme le reste de l'Empire, la Bretagne est une région dévastée par la guerre : un tyran du nom de Vortgyn, lui aussi à la recherche de l'épée légendaire, menace de faire céder la dernière défense de l'Empire romain.

Les divergences avec l’histoire

Le film s’inspire du livre du même nom de Valerio Massimo Manfredi ; dans ce livre, qui n’est pas un travail d’érudition, mais une fiction, l’auteur profite des zones d’ombre de l’histoire pour affabuler sur le devenir de la Neuvème légion, comme le fait aussi fait un autre film, L’aigle de la Neuvième légion, inspiré, lui aussi, d’un autre roman, celui de Rosemary Sutcliff, paru en 1954.

De son nom latin Legio IX Hispania, cette légion a bel et bien existé : créée par César en 58 avant J.C. pour envahir la Gaule (52-53 avant J.-C.), elle survécut à l’assassinat du dictateur et servit, en 43 après J.-C. l’empereur Claude pour envahir la Bretagne. Sa présence en Bretagne est attestée pour la dernière fois par une inscription en 107-108. Si pendant longtemps, elle fut réputée pour avoir disparu en 117, il y a de nombreuses traces de sa présence jusqu’en 121 en Espagne. Elle ne disparut vraiment que dans l’est de l’empire, soit en Palestine, soit dans une guerre contre les Parthes en 161. Mais en 476 elle n’existait plus depuis au moins depuis trois siècles !

Pour ce qui est de l’empereur Romulus Augustulus, incarné dans le film par Thomas Sangster, il a, lui aussi, bien eu une existence réelle. Né vers 461, il est officiellement considéré comme le « dernier » empereur romain d’Occident, l’empire d’Orient, avec sa capitale à Constantinople (actuelle Istanbul), lui ayant survécu encore plusieurs siècles. 

Romulus Augustule était un enfant lorsqu’il a été placé sur le trône romain par son père, le patrice Oreste, qui était lui-même un usurpateur. Il y resta un an (de 475 à 476) et fut détrôné par Odoacre, un « barbare » d’origine germanique. Ce dernier déposa Romulus en 476 et, ayant fait allégeance à l’empereur d’Orient, il resta quelques années sur le trône romain. Puis attaqué par les Ostrogoths de Theodoric, il se réfugia à Ravenne où il fut à son tour assassiné en 493. La vie de Romulus Augustule après son règne reste un mystère. S'il a survécu, il aurait été exilé chez des parents en Campanie et n'a jamais mis les pieds en Grande-Bretagne. En tout cas, nous savons qu'il est mort en 476, à l’âge de 15 ans.

Tout le reste n’est qu’invention : l’épée de César qui serait à l’origine du mythe d’Excalibur est une pure création littéraire. Quant à Ambrosius Aurelianus, dont le film nous laisse entendre qu’il s’agirait de Merlin, c’est d’une confusion encore plus grande puisque, si le personnage historique a bien existé, il aurait été le grand père du roi Arthur et en aucun cas n’aurait pu être le précepteur du jeune Romulus.  

Il faut donc prendre ce film pour ce qu’il est : un film d’aventure mais pas un film historique qui a cependant l’intérêt de nous faire nous replonger dans une partie obscure de l’histoire, celle de la longue déchéance de l’Empire romain.

Malgré ses énormes invraisemblances, le film a tout de même des côtés attachants, comme l’avait aussi d’ailleurs l’Aigle de laNeuvième Légion. Il faut tout de même savoir que le personnage de Romulus, ici joué par le sympathique Thomas Sangster, n’avait, dans la réalité, rien à voir avec celui qu’on nous décrit. Il était le pur produit de générations de dégénérés et était surnommé Momyllus, ce qui signifie « la petite souillure »