La Dernière Légion (The Last
Legion) est un film britannique, italien, français et tunisien réalisé par Doug
Lefler, sorti en 2007.
L'histoire est tirée du roman
historique du même nom de Valerio Massimo Manfredi qui s'inspire de la
vie du dernier empereur romain d'Occident Romulus Augustule et des légendes
arthuriennes.
Synopsis
Le film se déroule en 476 après
Jésus-Christ, au moment de la chute de l'Empire romain d'Occident, menacé par
l'arrivée des Goths venus de l'Est. Dans un empire en pleine guerre, Oreste
(Iain Glen), dernier maître de Rome, fait couronner son fils, Romulus Augustus,
seulement âgé de 10 ans (Thomas Sangster) et le place sous la protection du
commandant Aurelius (Colin Firth). Mais quelques jours après, Rome tombe sous les coups d'Odoacre (Peter Mulan), chef des Goths, qui tue les parents de Romulus et capture le jeune prince.
Laissé en vie par Odoacre,
Romulus est enfermé dans l'île-forteresse de Capri, sous la surveillance du second d'Odoacre, Wulfila (Kevin McKidd). Il y est accompagné par son précepteur, le mystérieux
Ambrosinus (Ben Kingsley) à la fois philosophe et magicien. Dans le temple de
l'île, Romulus retrouve l'épée légendaire de César : elle est accompagnée du
message « Un côté pour défendre, l'autre pour vaincre, en Bretagne je fus
forgée pour servir celui qui est destiné à gouverner ». S'emparant de
l'épée, il est délivré par la petite troupe de guerriers d’élite formée d’Aurelius,
de Demetrius (Rupert Friend), Batiarus et Vatrenus, à laquelle s’est jointe Mira
(Aishwarya Rai Bachchan), une femme-guerrière indienne venue avec l'ambassadeur de
Constantinople Theodorus Andronikos.
Trahi par le Sénat romain qui
s'est rangé du côté d'Odoacre, et par l'Empire romain d'Orient qui lui refuse l’asile
qu’il lui avait promis, le jeune Romulus n’a d’autre choix que de suivre
Aurelius et ses hommes, venus le délivrer, et d’aller trouver refuge dans le
Nord, au Royaume de l'île de Bretagne (l'actuelle Grande-Bretagne) où est censée se trouver la IXe Légion.
Mais comme le reste de l'Empire,
la Bretagne est une région dévastée par la guerre : un tyran du nom de Vortgyn,
lui aussi à la recherche de l'épée légendaire, menace de faire céder la
dernière défense de l'Empire romain.
Les divergences avec l’histoire
Le film s’inspire du livre du
même nom de Valerio Massimo Manfredi ; dans ce livre, qui n’est pas un
travail d’érudition, mais une fiction, l’auteur profite des zones d’ombre de l’histoire
pour affabuler sur le devenir de la Neuvème légion, comme le fait aussi fait un
autre film, L’aigle de la Neuvième légion, inspiré, lui aussi, d’un autre roman,
celui de Rosemary Sutcliff, paru en 1954.
De son nom latin Legio IX
Hispania, cette légion a bel et bien existé : créée par César en 58 avant
J.C. pour envahir la Gaule (52-53 avant J.-C.), elle survécut à l’assassinat du
dictateur et servit, en 43 après J.-C. l’empereur Claude pour envahir la
Bretagne. Sa présence en Bretagne est attestée pour la dernière fois par une
inscription en 107-108. Si pendant longtemps, elle fut réputée pour avoir
disparu en 117, il y a de nombreuses traces de sa présence jusqu’en 121 en Espagne.
Elle ne disparut vraiment que dans l’est de l’empire, soit en Palestine, soit
dans une guerre contre les Parthes en 161. Mais en 476 elle n’existait plus
depuis au moins depuis trois siècles !
Pour ce qui est de l’empereur
Romulus Augustulus, incarné dans le film par Thomas Sangster, il a, lui aussi,
bien eu une existence réelle. Né vers 461, il est officiellement considéré
comme le « dernier » empereur romain d’Occident, l’empire d’Orient,
avec sa capitale à Constantinople (actuelle Istanbul), lui ayant survécu encore
plusieurs siècles.
Romulus Augustule était un enfant lorsqu’il a été placé sur
le trône romain par son père, le patrice Oreste, qui était lui-même un
usurpateur. Il y resta un an (de 475 à 476) et fut détrôné par Odoacre, un « barbare »
d’origine germanique. Ce dernier déposa Romulus en 476 et, ayant fait
allégeance à l’empereur d’Orient, il resta quelques années sur le trône romain.
Puis attaqué par les Ostrogoths de Theodoric, il se réfugia à Ravenne où il fut à son tour assassiné en 493. La vie de Romulus Augustule après son règne reste un mystère.
S'il a survécu, il aurait été exilé chez des parents en Campanie et n'a jamais mis les pieds en Grande-Bretagne. En tout
cas, nous savons qu'il est mort en 476, à l’âge de 15 ans.
Tout le reste n’est qu’invention :
l’épée de César qui serait à l’origine du mythe d’Excalibur est une pure création
littéraire. Quant à Ambrosius Aurelianus, dont le film nous laisse entendre qu’il
s’agirait de Merlin, c’est d’une confusion encore plus grande puisque, si le
personnage historique a bien existé, il aurait été le grand père du roi Arthur
et en aucun cas n’aurait pu être le précepteur du jeune Romulus.
Il faut donc prendre ce film pour
ce qu’il est : un film d’aventure mais pas un film historique qui a
cependant l’intérêt de nous faire nous replonger dans une partie obscure de l’histoire,
celle de la longue déchéance de l’Empire romain.
Malgré ses énormes invraisemblances, le film a tout de
même des côtés attachants, comme l’avait aussi d’ailleurs l’Aigle de laNeuvième Légion. Il faut tout de même savoir que le personnage de Romulus, ici
joué par le sympathique Thomas Sangster, n’avait, dans la réalité, rien à voir
avec celui qu’on nous décrit. Il était le pur produit de générations de
dégénérés et était surnommé Momyllus, ce qui signifie « la petite
souillure »
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