Cheval de guerre
(titre original : War Horse) est un film américain de Steven
Spielberg sorti en 2011. Il s'agit de l'adaptation du roman du même nom de Michael
Morpurgo, lui-même fondé sur son propre livre pour enfants Cheval de
guerre publié en 1982 en Grande-Bretagne. Ce film rend notamment hommage
aux huit millions de chevaux qui furent sacrifiés durant la Première Guerre
mondiale.
Présentation
Le film commence peu avant le
début de la déclaration de guerre en 1914 dans le Devon, au sud de
l’Angleterre. Albert Narracott (Jeremy Irvine) est un adolescent qui vit
avec ses parents dans une ferme. Il assiste avec émerveillement à la naissance
d’un poulain qui sera vendu. Quelques années plus tard, son père revient du
marché avec un magnifique cheval, un demi-sang, plus fait pour la monte que
pour servir d’animal de ferme. Albert reconnaît le poulain qu’il a vu naître et
le nomme Joey. Par la douceur, il parvient à éduquer le cheval et réussit à
l’atteler à la charrue et, ensemble, ils labourent un champ qui leur servira à
planter des navets destinés à régler les dettes de la famille. Mais, après une
mauvaise récolte, Ted, le père d’Albert (Peter Mullan) vend Joey à
l’armée, prête à partir pour le front. Albert essaie de s’opposer à la vente
mais son cheval a déjà été acheté et il ne peut que se résoudre à le voir
devenir la monture d’un jeune gradé, le capitaine Nicholls (Tom Hiddleston)
qui, devant le désarroi de l’adolescent, lui assure qu’il prendra soin de Joey
et lui donnera des nouvelles. Ce qu’il fait, jusqu’à être tué, avec son ami
Charley (Patrick Kennedy) lors des premiers affrontements avec l’armée
allemande.
Avec Topthorn, un magnifique
cheval noir qui a appartenu au Major Stewart (Benedict Cumberbatch), lui
aussi tué lors des combats, Joey est tombé entre les mains des allemands. Les
deux chevaux sont pris en charge par deux jeunes soldats allemands, Gunther (David
Kross) et Michael (Leonard Carow) Schröeder. Mais, lorsque Michael
est envoyé au front, Gunther ne le supporte pas et ils désertent avec Joey et
Topthorn. Les fugitifs passent la nuit dans un moulin à vent abandonné mais, à
l’aube, l’armée les retrouve et les fusille. Les chevaux s’enfuient et sont recueillis
par une jeune française, Emilie (Céline Buckens), élevée par son
grand-père (Niels Arestrup) dans une ferme isolée près de la ligne de
front. Peu après, les Allemands arrivent et réquisitionnent la nourriture puis
ils interceptent Emilie qui avait eu l’imprudence d’aller faire une balade à
cheval. Les chevaux sont alors incorporés dans l’armée allemande qui les
utilise pour tracter les lourds canons destinés à bombarder les Français. Topthorn
meurt d’épuisement mais Joey s’échappe devant l’avancée des monstrueux chars anglais
Mark IV. Complètement affolé, il se prend dans les barbelés du no man’s land
qui sépare les belligérants.
Entre temps, Albert a été
incorporé dans l’armée anglaise et va combattre sur le front de la Somme avec
son ami Andrew (Matt Milne) mais, lors d’un affrontement, Albert est blessé aux yeux par les
gaz de combats et Andrew est tué.
Pendant qu’Albert est conduit à l’infirmerie
pour y être soigné, un terrible drame se déroule dans le no man’s land. Joey,
empêtré dans les barbelés et grièvement blessé se laisse mourir mais un soldat
anglais, Colin (Tobby Kebbel) et Peter (Hinnerk Schönemann), un
soldat allemand, font une trêve pour aller lui porter secours. Une fois libéré,
ils tirent au sort le pauvre Joey, horriblement blessé, pour savoir qui des
deux va le garder. Joey échoit à l’anglais qui le ramène à l’infirmerie pour y être
soigné. Mais le médecin, voyant l’état de l’animal et débordé par les blessés
humains, refuse de s’en occuper. Joey aurait été abattu si Albert, malgré sa
cécité, ne l’avait reconnu et Joey devient la mascotte des soldats qui le
surnomment « le cheval miracle ». Malheureusement, Albert et Joey ne
sont pas au bout de leurs peines car la guerre se termine et les chevaux sont
vendus aux enchères sur la place de Cambrai. Bien que tous les soldats se
soient cotisés pour rassembler de quoi permettre à Albert de racheter Joey,
celui-ci est à deux doigts d’être acheté par un maquignon quand le grand-père
d’Emilie réapparaît et, à la surprise générale, en offre un prix très au-dessus
de sa valeur « en mémoire de sa petite-fille » dont on comprend
qu’elle est morte. Il compte le ramener avec lui mais, devant le désarroi
d’Albert, il lui en fait cadeau. Dans la dernière image, on voit Albert, qui a
retrouvé la vue, monté sur Joey, de retour à la ferme de ses parents qui
l’accueillent avec effusion.
Mon opinion sur ce film
Moi qui aime tant les animaux et
suis malade devant leur souffrance, j’avais jusqu’à présent refusé de voir ce
film, par crainte de ne pouvoir supporter certaines scènes. Je l’ai tout de
même regardé lors de sa rediffusion à la télévision le 7 novembre 2019. Certes,
il y a des scènes pénibles (la mort de Topthorn, la fuite de Joey devant les
chars et surtout la scène où il se prend dans les barbelés) mais le réalisateur
nous a épargné les gros plans et, même s’il vaut mieux le déconseiller aux âmes
sensibles (il est interdit en-dessous de 10 ans), il n’y a pas d’images
vraiment insoutenables. Le problème est que l’histoire, si elle part de faits
réels, hélas dramatiques, se conclut un peu trop comme un conte de fées. J’ai aussi
noté, au cours du film, un tel nombre d’invraisemblances que cela le rend
difficilement crédible : par ex. Emilie, qui n’a jamais monté un cheval de sa
vie, n’hésite pas à lancer Joey au galop dès sa première monte ! Joey,
après s’être tant débattu dans les barbelés aurait dû avoir des blessures
tellement graves qu’il n’aurait jamais pu récupérer. J’aimerais aussi qu’on m’explique
comment le grand-père d’Emilie a pu arriver juste au moment où la vente aux
enchères avait lieu… Enfin, comme on dit, « c’est un film » mais on
aurait pu s’attendre, de la part d’un réalisateur comme Spielberg, un peu plus
de sérieux. Le film a toutefois le mérite de jeter un coup de projecteur sur un
fait ignoré en France jusque dans les années 80 : le sacrifice d’un grand
nombre de chevaux pendant la 1ère Guerre mondiale. En réalité, si les chevaux ont été les plus nombreux, il y eut aussi les ânes et les mulets et les mules, sans oublier les autres animaux utilisés lors du conflit : chiens (100 000) et pigeons (200 000)...
Je dois malgré tout reconnaître aussi la qualité de la photographie (de Janusz Kaminski qui avait aussi été le chef opérateur de La liste de Schindler, des Aventures de Huckleberry Finn, de Jerry Maguire ou de Il faut sauver le soldat Ryan...)
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