Affichage des articles dont le libellé est Ben Wishaw. Afficher tous les articles
Affichage des articles dont le libellé est Ben Wishaw. Afficher tous les articles

mardi 30 juin 2020

LES SUFFRAGETTES drame historique de Sarah GAVRON (GB-2015)



Les Suffragettes (Titre original : Suffragette) est un film historique britannique réalisé par Sarah Gavron, sorti en 2015. Le film est axé sur l'histoire du mouvement britannique pour le droit de vote des femmes qui s’est déroulé entre 1912 et 1913.

Résumé

Maud Watts (Carey Mulligan), 24 ans, est une employée sans problème et travaille dans une blanchisserie industrielle. Mariée à Sonny Watts (Ben Wishaw), elle est maman de George, un jeune  garçon de 6-7 ans (Adam Michael Dodd).

Au contact de femmes luttant pour obtenir le droit de vote, elle est entraînée par sa collègue de travail Violet Miller (Anne-Marie Duff), à entrer dans le mouvement. Quelques jours plus tard, Maud et Violet assistent au discours d’Alice Haughton (Romola Garai), l'épouse d’un député qui incite les femmes à venir témoigner de leurs conditions de vie devant le Parlement. Violet se porte volontaire mais son mari s’y oppose et la roue de coups. Maud accepte de la remplacer mais se fait jeter dehors par son mari.

Mais le Parlement reste sourd à leurs revendications. Entraînées par Emmeline Pankhurst (Meryl Streep), chef de file de la Women’s Social and Political Union, le mouvement se radicalise. Après plusieurs attentats (bris de vitrines, bombes posées dans des boîtes-aux-lettres, destruction de la maison d’un député…), la police, conduite par Arthur Steed (Brendan Gleeson) réprime par la violence les manifestations et jette les manifestantes en prison.

Afin de faire connaître leur combat au monde entier, les Suffragettes décident d’intervenir lors du  Derby d'Epsom, auquel participera le roi George V. Elles ont l’intention de déployer une banderole devant le cheval du roi pendant la course hippique. Mais Emily Davison (Natalie Press) sera piétinée par le cheval et mourra sur le coup. Cet incident tragique, commenté par la presse du monde entier, fera avancer la cause des femmes et jouera en leur faveur dans l’obtention de droit de vote en 1918.
Le générique de fin égrène la liste chronologique des pays qui ont donné le droit de votes aux femmes. En France, les femmes n’obtiendront le droit de vote qu’en 1944 mais ne pourront réellement voter aux élections législatives qu’en 1945. Mais certains pays occidentaux, comme la Suisse, ont fait pire puisque les femmes n’y sont autorisées à voter au niveau fédéral que depuis… 1971 !!!   

Mon opinion

J’avais raté la sortie de ce film, sorti en 2015) lors de sa rediffusion à la télévision (sur Chérie 25) le 29 juin 2020.


Je connaissais bien entendu le mouvement des Suffragettes mais je ne pensais pas que, dans un pays aussi policé que la Grande-Bretagne, leur combat avait été aussi violent. Malgré la confusion de certaines scènes, ce film salutaire présente un moment historique majeur de l’évolution des démocraties et nous fait toucher du doigt la situation terrible des femmes en ce début du XXe siècle. La scène où le mari de Maud donne son enfant à adopter à des inconnus est proprement déchirante et nous fait mesurer le chemin parcouru.  

vendredi 28 décembre 2018

LE RETOUR DE MARY POPPINS Film de Rob Marshall (USA-2018)


Le Retour de Mary Poppins (Mary Poppins Returns) est un film musical américain réalisé par Rob Marshall, et sorti en 2018. Il fait suite au film Mary Poppins sorti en 1964, lui-même adapté du roman du même nom de Pamela L. Travers. Ce film marque également le retour des longs-métrages mêlant animation et prises de vue réelles (les exemples des films de ce genre les plus connus sont : Qui veut la peau de Roger Rabbit, sorti en 1988, MaryPoppins, l'un des preliers films de ce genre, sorti en 1964, et l'un des derniers films de ce sujet étant Les Looney Tunes passent à l'action, des studios Warner, sorti en 2003).

Présentation

L’action se passe à Londres, pendant la Grande dépression des années 1930, Michael et Jane Banks, que nous avions connus enfants dans Mary Poppins, sont désormais adultes. Michael (Ben Wishaw) vit dans la maison familiale de Cherry Tree Lane (L'allée des Cerisiers) avec ses trois enfants, Annabel (Pixie Davies), John (Nathanael Saleh) et Georgie (Joel Dawson) et leur gouvernante, Ellen (Julie Walters). Michael est veuf depuis peu et la banque, dont son père a été l’un des actionnaires, est sur le point de saisir sa maison. Jane, sa sœur (Emily Mortimer), qui ne vit pas avec eux, fait tout pour l’aider.

Mary Poppins (Emily Blunt), l’énigmatique nounou, équipée de son parapluie à tête de perroquet parlant et de son fourre-tout en tapisserie, réapparaît alors dans leur vie. Grâce à sa magie et avec l’aide de son nouvel ami Jack, l’allumeur de réverbères (Lin-Manuel Miranda), Mary va apporter la solution à tous leurs problèmes… On retrouve certains des personnages emblématiques de Mary Poppins, comme l’amiral Boom qui continue à tirer au canon toutes les heures mais le film introduit aussi de nouveaux personnages pleins de fantaisie, comme la « cousine » de Mary Poppins, l’excentrique Topsy (méconnaissable Meryl Streep)… Dyck Van Dyke, qui jouait le rôle de Bert, l’allumeur de réverbères, compagnon de Mary, dans le premier Mary Poppins, fait une apparition dans le rôle du directeur de la banque. Angela Lansbury, l'inoubliable Miss Fletcher de la série  policière télévisée Arabesque, joue le rôle de la vendeuse de ballons.

Mon opinion sur ce film

Je n’étais pas très emballé par un remake du mythique Mary Poppins. J’y suis tout de même allé suite à la lecture de quelques critiques positives et je ne le regrette pas même si certaines scènes m’ont parues superflues et l’ensemble un peu long. Plus qu’un remake, le film présente une vision modernisée assez efficace et sympathique, pas forcément pour les enfants. La scène finale des ballons est la plus réussie. Un regret, ne pas entendre, au moins une fois, le fameux "Superfragilisticexpidélilicieux" devenu une expression-culte du cinéma. A la sortie, on n’a qu’une envie, revoir l’original.

A voir aussi :
  • Dans l'ombre de Mary qui retrace avec humour le combat acharné de Walt Disney pour convaincre l’intraitable Pamela L. Travers, l'auteur de l'histoire originale, de lui céder les droits d'adaptation de son oeuvre.  


vendredi 4 décembre 2015

Ben WISHAW (acteur britannique)


Ben (Benjamin) Wishaw est un acteur britannique né le 14 octobre 1980. Il a un frère jumeau qui s'appelle James.

Biographie

Ben Whishaw est le fils de Linda (née Hope) et Jose Whishaw qui divorcent lorsqu'il a sept ans. Il grandit dans le Bedfordshire (Grande Bretagne) avec son frère jumeau, James. Il apprécie la musique, la danse, les voyages, les chats — il confesse d'ailleurs, en plaisantant dans une émission, que son rêve le plus profond serait de devenir un gros chat mink — et voue un culte à James Stewart. Formé à la Royal Academy of Dramatic Art, Ben Whishaw en est sorti diplômé au printemps 2003. En 1999, avant d'y entrer, il a tenu des rôles secondaires dans deux films, La Tranchée de William Boyd et Mauvaise Passe du français Michel Blanc. Il a tenu par ailleurs le rôle-titre de My Brother Tom, de Dom Rotheroe.

Son diplôme obtenu, il a joué dans Enduring love, un film adapté du roman de Ian McEwan par le réalisateur Roger Michell (2004) au côté de Daniel Craig. Au théâtre, il a joué dans l'adaptation théâtrale du livre de Philip Pullman His dark materials (adapté depuis, avec plus ou moins de bonheur sous le titre La boussole d'or) mais aussi dans une nouvelle adaptation de Hamlet par Trevor Nunn où sa prestation fut très applaudie.

C'est paradoxalement son rôle dans l'adaptation du roman de Patrick Süskind, Le Parfum, adaptation que j'ai trouvé ratée, qui lui a cependant valu une reconnaissance internationale. En effet, plusieurs grands réalisateurs avaient déjà tenté d'adapter ce roman, réputé "inadaptable" et y avaient renoncé. Pour le rôle de Grenouille, plusieurs acteurs de renom, comme Leonardo DiCaprio ou Orlando Bloom avaient été pressentis mais c’est finalement lui qui a incarné ce rôle difficile.

Ben Wishaw a ensuite incarné l'une des diverses facettes de Bob Dylan, dans l'étrange biopic consacré au chanteur par Todd Haynes, I'm not there (2007) et, en 2009, il a joué le rôle du poète anglais John Keats dans le film  Bright star de la réalisatrice néo-zélandaise Jane Campion, que j’ai détesté, non en raison de la prestation des acteurs mais du film lui-même, soporifique à souhait.  En 2012, il interprète le rôle de « Q » dans Skyfall, film de la série James Bond, succédant dans ce rôle à Peter Burton, Desmond Llewelyn et John Cleese (qui lui interprétait R, le successeur du Q de Desmond Llewelyn).

La même année l’acteur apparaît aussi aux côtés de Tom Hanks dans le film fantastique des frères Wachowski Cloud atlas.

En 2014, il joue dans Lilting ou la délicatesse, où il interprète le rôle principal, Richard qui pleure la mort de son compagnon et se rapproche de la mère de ce dernier.

Il apparaît en 2015 dans The Lobster qui est primé au festival de Cannes.

Vie privée

C'est un acteur à l'apparence fragile, rêveuse, dont on sait peu de chose de la vie personnelle car il se garde d'apparaître au premier plan de l'actualité.

En août 2013, son porte-parole annonce officiellement qu'il a conclu à Sydney un partenariat civil en août 2012 avec son compagnon Mark Bradshaw, compositeur australien.

Théâtre

  • 2003 : His Dark Materials de Nicholas Wright, mis en scène par Nicholas Hytner au National Theatre : frère Jasper
  • 2004 : Hamlet de William Shakespeare à l'Old Vic Theatre : Hamlet
  • 2013 : Peter and Alice de John Logan au Noël Coward Theatre : Peter Llewelyn Davies
  • 2013 : Mojo de Jez Butterworth au Harold Pinter Theatre : Baby

Filmographie

Cinéma
  • 1999 : La Tranchée (The Trench) de William Boyd : Pte. James Dennis
  • 1999 : Mauvaise passe de Michel Blanc : Jay
  • 2001 : Baby : Little Joe
  • 2001 : My Brother Tom : Tom
  • 2003 : 77 Beds : Ishmael
  • 2004 : Le Marchand de Venise (The Merchant of Venice) de Michael Radford : serviteur de Portia
  • 2004 : Enduring Love : Spud
  • 2004 : Layer Cake de Matthew Vaughn : Sidney
  • 2005 : Stoned de Stephen Woolley : Keith Richards
  • 2006 : Le Parfum (Das Parfum : Die Geschichte eines Mörders) de Tom Tykwer : Jean-Baptiste Grenouille
  • 2007 : I'm Not There de Todd Haynes : Arthur Rimbaud
  • 2008 : Retour à Brideshead (Brideshead Revisited) de Julian Jarrold : Sebastian Flyte
  • 2009 : Bright Star de Jane Campion : John Keats
  • 2010 : The Tempest de Julie Taymor : Ariel
  • 2012 : Skyfall de Sam Mendes : Q
  • 2012 : Cloud Atlas de Tom Tykwer et Andy et Lana Wachowski : Robert Frobisher, un mousse, l'employé de la maison de disques, Georgette, un membre de la tribu
  • 2013 : Le Théorème Zéro (The Zero Theorem) de Terry Gilliam : Docteur 3
  • 2013 : Days and Nights de Christian Camargo : Eric
  • 2014 : Paddington de Paul King : l'Ours Paddington (voix)4
  • 2014 : Lilting ou la délicatesse (Lilting) de Hong Khaou : Richard
  • 2015 : Au cœur de l'Océan (In the Heart of the Sea) de Ron Howard : Herman Melville
  • 2015 : Spectre de Sam Mendes : Q
  • 2015 : Suffragette de Sarah Gavron : Sonny
  • 2015 : The Lobster de Yórgos Lánthimos : le boiteux
  • 2016 : The Danish Girl de Tom Hooper
  • 2018 : Le retour de Mary Poppins
Télévision
  • 2000 : Other People's Children : Sully
  • 2003 : Ready When You Are Mr. McGill (téléfilm) : Bruno
  • 2003 : The Booze Cruise (téléfilm) : Daniel
  • 2005 : Nathan Barley : Pingu
  • 2009 : Criminal Justice : Ben Coulter
  • 2011-2012 : The Hour : Freddie Lyon
  • 2012 : The Hollow Crown : Richard II
  • 2015 : London Spy : Danny

Récompenses

  • Festival international du film de Sotchi 2001 : meilleur acteur pour My Brother Tom
  • Festival du film Love Screens de Vérone 2001 : meilleure contribution artistique pour My Brother Tom
  • British Independent Film Awards 2002 : meilleur espoir masculin pour My Brother Tom
  • Ian Charleson Awards 2005 : meilleur comédien pour Hamlet
  • International Emmy Awards 2009 : meilleur acteur pour Criminal Justice
  • Royal Television Society Awards 2009 : meilleur acteur pour Criminal Justice
  • Broadcasting Press Guild Awards 2012 : meilleur acteur pour The Hour
  • British Academy Television Awards 2013 : meilleur acteur pour The Hollow Crown


dimanche 28 décembre 2014

BRIGHT STAR film de Jane Campion (2009)



Bright Star est un film franco-américano-britannico-australien, réalisé par Jane Campion, sorti en mai 2009 lors de sa présentation en sélection officielle au festival de Cannes 2009. Il est consacré au grand poète romantique anglais John Keats. Le titre du film est emprunté à un de ses poèmes dont la première phrase est « Bright star, would I were steadfast as thou art » (« Astre Brillant ! Puissé-je être immobile comme tu l'es… ») composé lors de son idylle avec Fanny Brawne.

Résumé

Le film retrace les dernières années de la vie de Keats, depuis sa rencontre en 1818 à Hampstead avec sa voisine Fanny Brawne dont il tombe amoureux, jusqu'à sa mort de la tuberculose à Rome le 24 février 1821.

Mon opinion sur ce film

Je me délectais de voir enfin (en DVD) ce film car je l’avais raté lors de sa sortie au cinéma. Non pas parce que j’avais aimé les précédents films de la réalisatrice néo-zélandaise (et non australienne, comme on le lit souvent par erreur), loin de là : La leçon de piano, film porté aux nues et couronné d’une palme d’or à Cannes en 1993, m’avait laissé le souvenir d'un film ennuyeux et inutilement cruel. 

Je pensais que Bright star me ferait changer d’avis sur cette Jane Campion. Hélas, trois fois hélas, Bright star m’a paru encore plus ennuyeux et insipide que La leçon de piano, la cruauté en moins. Certes le film est esthétiquement très beau, les images sont léchées, d’un esthétisme compassé, mais une succession de belles images n'a jamais suffi à faire un bon film. Les (très) beaux plans de nature ou la douceur des éclairages n'adoucissent pas ce sentiment d’ennui. Jane Campion confond la délicatesse et la niaiserie et fait d’une histoire qui aurait dû être toute inspirée de romantisme une narration décevante, un pensum dont ne se dégage qu’une désespérante tristesse.

Je veux bien aussi que nous soyons dans une époque où la morale la plus étriquée règne en maître sur une société engoncée dans ses convenances, mais nous avons vu bien d’autres films qui se déroulent à la même époque sans pour autant tomber dans les excès de ce film : les personnages sont ici tellement empruntés, si bizarrement attifés dans des costumes ridicules qu’ils en deviennent grotesques. On a l'impression qu'on a cousu les acteurs dans des costumes trop étroits où ils ont du mal à respirer. C'est peut-être l'effet recherché par la réalisatrice mais trop, c'est trop : On a plutôt envie de les secouer et de leur crier : « Mais, non d’un chien, remuez-vous ! Bougez-vous les fesses ! Et arrêtez de vous prendre la tête (et la nôtre avec!!!). Si vous vous aimez, dites-le, criez-le et… faites-le ! »

Le plus terrible est que dans un film où les sentiments romantiques devraient être exacerbés par le sort tragique dont on sait qu'il attend les héros,  je n'ai pas ressenti la moindre émotion, ce qui est un comble pour un film où l'écueil aurait justement été de tomber dans le pathos. Mais rassurez-vous, vous ne risquez pas d'user vos réserves de kleenex  (ni d'ailleurs celle de vos somnifères!) avec un film de Jane Campion…

Quant aux acteurs (mais ce n'est certainement pas leur faute), Abbie Cornish est tellement insipide qu’on aurait bien du mal, si on la croisait dans la rue sans ses vêtements hideux, à la reconnaître. Pour Ben Whishaw, c'est différent. Il colle assez bien au personnage de Keats. Il avait déjà montré qu'il pouvait assumer des rôles difficiles en jouant le personnage de Grenouille dans l’adaptation, à mon avis totalement ratée, du chef d’œuvre de Suskind, Le parfum. Il n’a vraiment pas de chance avec ses réalisateurs qu’il devrait, à l’avenir, mieux choisir s’il veut que sa carrière ait un sens.

En conclusion, rien de "brillant" dans cette « Bright star »-là. Le résultat est un film assommant à vous vacciner définitivement contre la poésie romantique anglaise en général et celle de Keats en particulier (qui mérite pourtant beaucoup mieux qu’une telle punition, à condition de la lire dans le texte et non de la découvrir à travers les traductions ampoulées qu’en donnent les éditions françaises). Pour une fois, je rejoins volontiers la critique acerbe des « Inrock » qui ouvrent enfin les yeux et s’interrogent sur la valeur réelle de la réalisatrice : « Et si on s’était trompé sur Jane Campion ? Et si on l’avait vue plus géniale qu’elle n’est ? (…)» Ouf, enfin un peu de lucidité chez les critiques intellos, cela donne de l’espoir.

Voyez plutôt :

samedi 9 novembre 2013

LE PARFUM de Tom Tykwer (D-2006)



Film allemand réalisé en 2006 par Tom Tykwer, avec Ben Whishaw dans le rôle de Jean-Baptiste Grenouille.

Synopsis

Le film est une adaptation du fameux roman de Patrick Suskind, Le parfum. Ce roman raconte l'histoire d'un enfant, Jean-Baptiste Grenouille, né en 1738 à Paris, sur le marché aux poissons du cimetière des Innocents. Abandonné à son sort à la naissance, il s'élève comme il peut et se nourrit de détritus. Il sort de sa condition misérable grâce à deux dons, qui sont autant des qualités que des défauts, celui d'avoir un odorat anormalement développé, l’autre de n’avoir aucune sensibilité. 

Il met le premier au service de son ascension sociale, se faisant embaucher par un parfumeur (remarquable Dustin Hoffman) qui lui apprend tous les secrets de son métier avant qu'il ne l'assassine sans scrupule, avant de parvenir à Grasse, capitale européenne du parfum, où il devient un parfumeur renommé.

Mais sa passion pour les odeurs (plus que pour les parfums) le poussera à devenir un monstrueux serial-killer avant la lettre et, de héros adulé, il deviendra une victime-expiatoire honnie de toute une population.   

Mon opinion sur ce film

J'attendais beaucoup, peut-être trop, de cette adaptation du chef d'œuvre de Patrick Süskind. J'avais bien pensé que l'exercice serait difficile, voire impossible et, hélas, j'avais raison. C'est toujours une gageure, rarement réussie, de tenter d'adapter au cinéma un chef-d’œuvre de la littérature, et "Le parfum" de Suskind, est un roman génial. Ce livre est un véritable ovni littéraire. Mêlant un style exceptionnel et un polar, il échappe à tous les genres. De grands metteurs en scène comme Stanley Kubrick, Ridley Scott, Tim Burton ou Martin Scorserse avaient caressé l'idée de l’adapter et  y avaient renoncé. Il aurait mieux valu que Tom Tykwer, dont aucun film n'avait jusque-là été particulièrement remarqué, fasse de même.

Le film n'a gardé du roman que son aspect le plus noir, le plus glauque, le plus nauséabond et du personnage, que le côté monstrueux ce qu’on ne peut que regretter. On baigne dans la crasse du début à la fin (coup de chapeau particulier à Ben Wishaw, qui incarne Grenouille dans le film car  il a dû en baver ! Rien ne lui a été épargné : du début à la fin du film, il est quasiment nu et couvert de crasse.) Heureusement que l'on n'a pas encore inventé les odeurs au cinéma, sinon tous les spectateurs auraient rendu leur déjeuner dès les premières minutes. Dans le film, l'extraordinaire talent descriptif de Süskind, qui sait, avec un talent stupéfiant, décrire l'odeur du moindre objet (y compris celui des pierres !), s'efface au profit des odeurs exclusivement nauséabondes et se noient dans une intrigue où le héros est transformé en un banal serial-killer. Le roman est tellement plus complexe et raffiné qu'il aurait méritait une réalisation plus sensible. Quant aux images complaisantes de l'orgie finale, elles confinent au grand Guignol, quelque chose que je déteste par-dessus tout au cinéma et qui met par terre, de mon point de vue, des films qui, par ailleurs, auraient été relativement réussis (je pense, en particulier, à l'Associé du diable de Taylor Hackford, avec Al Pacino et Keanu Reeves ou du grotesque Dracula de Francis Ford Coppola, dont il n’y a pas grand-chose à sauver).

Voyez plutôt :
  • Dans un grand vent de fleurs de Gérard Vergez (1996)