Ce blog est consacré au cinéma et aux séries TV. J'y traite principalement des films et des séries que j'aime mais je me réserve aussi le droit d'en critiquer certains.
Bunker Palace Hôtel
est un film français de science-fiction sorti en 1989. C'est le premier
long-métrage du dessinateur de bande dessinée Enki Bilal.
Résumé
Le film est censé se passer dans un
état dictatorial. Une rébellion éclate. Le gouvernement, se réfugie alors dans
un lieu secret et souterrain, d'un luxe décadent, le Bunker Palace Hôtel, aménagé sous terre par l’architecte et
ingénieur Holm (Jean-Louis Trintignant). Les dignitaires sont accueillis dès
leur arrivée par Holm qui, tel un hôte attentionné, leur fait découvrir les
lieux. Ils attendent tous le président (Hans Meyer) qui ne vient pas et, sans
leur chef, les occupants du Bunker Palace Hôtel sont dans le désarroi et la
confusion. L’arrivée de Clara (Carole Bouquet), une espionne rebelle, va tout
bouleverser et précipiter leur chute.
Fiche technique
Titre original : Bunker Palace
Hôtel
Réalisation : Enki Bilal
Scénario : Enki Bilal et Pierre
Christin
Production : Maurice Bernart
Société de production : AFC,
Charles Gassot, FR3 Cinéma et La Sept Cinéma
J’ai vu ce film à sa sortie. Alors que nous étions en juin,
je me rappelle en être sorti transi de froid tant son atmosphère est glaciale.
J’adore le dessin d’Enki Bilal, son univers dystopique et postapocalyptique qui
irrigue toute son œuvre, qu’elle soit graphique ou cinématographique. Rappelons
que Bilal est d’origine yougoslave et qu’il est venu en France enfant. S’il n’a
pas vécu les terribles guerres fratricides qui ont ensanglanté son pays entre
1992 et 1995, il a néanmoins intégré dans son œuvre cette ambiance morbide qui
a marqué la dictature et la chute des régimes communistes. De ce film atypique, comme tout ce que fait Bilal, je me souviens
surtout de la prestation de Trintignant en effrayant « deus ex machina »
qui manipule les réfugiés comme on le ferait de marionnettes.
Ce film inclassable a été, comme la plupart
des autres films d’Enki Bilal, un échec commercial. Il fait aussi partie de ma liste des « Films introuvables ».
Et voici, pour votre grand plaisir, une critique en images nettement plus speed que la mienne (Le fossoyeur de films - @deadwattsofficiel)
Le secret des Flamands
était un feuilleton télévisé franco-italo-belgo-suisse en couleur en 4 épisodes
de 52 minutes (3.28 H), diffusé du 3 au 24 janvier 1974 à la télévision
française (alors ORTF). Il avait été créé par Jean-Louis Roncoroni et réalisé par Robert Valey.
Synopsis
Inspiré de l'œuvre de Giorgio
Vasari, la Vie des plus éminents
peintres, sculpteurs et architectes publiée en 1568, ce feuilleton où
s'entremêlaient trahisons, enlèvements, meurtres et enquêtes policières
relatait la découverte, par les peintres italiens de la Renaissance, des
secrets de la peinture flamande.
A la fin du XVème siècle,
les rivalités entre peintres italiens et flamands font rage, d'autant que ces
derniers ont mis au point une technique secrète donnant un brillant et une
solidité exceptionnelle à leurs œuvres. Le peintre italien Giacomo Battestini
et son apprenti Antonello di Terracina (inspiré d’Antonello da Messina,
interprété par Jean-Claude Dauphin) se
rendent en Flandres pour essayer de découvrir la fameuse technique. En cours de
route, Antonello croise le regard de Maria Cavalieri (Isabelle Adjani), fille
du peu recommandable Palestrino Cavalieri (Raymond Gérôme, grand acteur de la
Comédie française, interprétant souvent des rôles antipathiques).
Les héros de ce feuilleton,
tourné en décors naturels (à Ypres, Bruges, Venise, Gand, Naples et Florence),
étaient Jean-Claude Dauphin, alors
âgé de 24 ans, qui interprétait le rôle d'Antonello, et la belle Isabelle
Adjani, alors dans toute la fraîcheur de ses débuts (19 ans à l’époque), qui jouait
celui de Maria Cavalieri.
A ma connaissance et malgré sa
qualité et celle de ses interprètes, ce téléfilm n'a jamais été rediffusé à la
télévision, ni édité en VHS ou DVD.
J'ai découvert ce film, "El silencio antes de Bach" (Le silence avant Bach), par le plus parfait hasard, en cherchant, sur Youtube des vidéos de flashmobs musicaux. Cette (hélas trop courte) vidéo de jeunes musiciens interprétant le prélude de la suite pour violoncelle N°1 de Bach (qui est une de mes musiques préférées), dans une rame de métro lancée à toute vitesse, m'a séduit.
Après avoir fouiné un bon moment sur Internet, j'ai fini par trouver : cette scène est extraite d'un film sorti en 2008, El silencio antes de Bach, d'un réalisateur catalan de 78 ans, du nom de Pere Portabella. "Le silence avant Bach" explore avec fantaisie les
liens que la musique de Bach peut entretenir avec les images en mouvement et la
place de cette musique dans l'Europe actuelle. Tourné en trois langues
(catalan, allemand et espagnol - et pas en français, hélas), entre Barcelone,
Leipzig et Dresde, le film parcourt l'espace et le temps, de l'arrivée de Bach
à Leipzig en 1723, jusqu'à notre époque. Entre documentaire et biopic, ce film
inclassable fait une large place à la musique et aux images. A part quelques
acteurs professionnels, les rôles ont été confiés à des musiciens. Ainsi, le
rôle de Bach est interprété par l'organiste allemand Christian Brembeck et
celui de Mendelssohn est joué par le pianiste espagnol Daniel Ligorio.
Loin des salles de concert, la musique a sa place partout, y compris dans le métro !
Scénariste Luis
Puenzod'après l'oeuvre de Albert Camus
Directeur de la photographie Felix Monti
Musique : Vangelis (non crédité)
Distribution Gaumont,
France
Synopsis
Le film est une
adaptation très libre du chef d'oeuvre d'Albert Camus, La peste. Le scénario a été écrit par Luis Puenzo, qui est aussi le réalisateur du film.
Le roman, publié en 1947, se déroule à Oran. Il
raconte la vie quotidienne des habitants pendant une épidémie de peste qui
frappe la ville et la coupe du monde extérieur. En réalité, ce livre est une allégorie de l'idéologie nazie qui, comme le font les rats dans le roman, envahit l'Europe. La portée du livre va bien au-delà : à travers lui, Camus dénonçait tous
les régimes politiques totalitaires qui, sous prétexte d'instaurer la sécurité pour le plus grand nombre, font régner
la terreur sur les populations civiles et persécutent les partisans de la
liberté. Grâce à ce roman, qui eut un retentissement mondial, et reste le livre le plus lu d'Albert Camus,
l'auteur, qui avait 44 ans seulement à l'époque, s'est vu décerner, en 1957, la plus haute distinction littéraire, le Prix Nobel
de littérature. [10/07/2016 : J'ai modifié ce chapitre après qu'un correspondant, malheureusement anonyme, m'ait fait remarquer que le roman, publié en 1947, n'avait pu être inspiré, comme je l'avais précédemment écrit, en me basant sur des critiques de ce film, par la guerre d'Algérie, qui ne commença, du moins officiellement, que le 1er novembre 1954 avec les premiers attentats commis par le FLN mais les mouvements nationalistes et la répression de l'armée française avaient précédé les attentats de plusieurs années : parmi ces terribles événements citons, entre autres, les massacres de Sétif et de Guelma (mai 1945) qui firent plus de 1000 morts parmi les Algériens. Ils ne purent pas laisser l'auteur indifférent, lui qui était déjà engagé politiquement (au moins depuis 1935), et qui luttait pour la réconciliation entre Algériens et Français. Bien entendu, Cependant, si La peste reste une oeuvre de fiction, ce qui lui donne une portée universelle, l'inspiration de ce roman ne peut pas être déconnectée des événements dramatiques que connut sans discontinuer l'Algérie depuis les débuts de la colonisation française et la prise d'Alger en 1830].
Le film
Pour bien marquer l'universalité du roman, le réalisateur argentin a transposé son action dans un port non identifié d'Amérique latine touché par une épidémie de peste. Pour lutter contre cette
catastrophe, les autorités instaurent la loi martiale. En visite dans le pays, deux
journalistes français, Jean Tarrou (Jean-Marc Barr) et Martine Rambert (Sandrine Bonnaire), sont pris au piège du blocus et réagissent selon leur propre sensibilité (doivent-ils s'enfuir pendant qu'il en
est encore temps, ou rester sur place et faire leur travail de journalistes ? - question toujours d'actualité). Leurs comportements évolueront au terme d'une éprouvante course contre la montre (et contre la mort !)
Mon opinion
Comme je l'ai dit plus haut, le film est une adaptation très libre du
roman. Il se déroule sous une dictature de type militaire non identifiée dans
laquelle on pourra reconnaître au choix l'Argentine de Videla, le Chili de
Pinochet mais aussi toutes les dictatures, quelles qu'elles soient, situées en
Occident ou en Orient, de droite comme de gauche, avec le même arbitraire,
la même cruauté, les mêmes camps, les règlements absurdes, "ubuesques" (au sens littéral du terme, le père Ubu étant la
caricature de tous les autocrates du monde, qu'ils aient pour nom Staline, Mussolini, Hitler, Pol Pot ou Poutine), en un mot leur inhumanité... Bizarrement, cette volonté délibérée du réalisateur de
transposer le thème, pourtant universel, du roman, que n'aurait certainement
pas reniée Camus, n'a pas été comprise par la critique qui y a vu une "trahison" de son oeuvre. Au contraire, j'ai personnellement d'autant plus apprécié cette transposition
géographique, accentuée par les anachronismes volontairement glissés ici ou là dans le film par le réalisateur (téléphones portables, véhicules, etc.) car j'ai trouvé qu'en faisant ce choix, Puenzo avaitau contraire amplifié la dimension intemporelle du livre. Il pose aussi la bonne question, celle qui
est non seulement au centre du roman mais aussi sous-tend toute l'œuvre de Camus et qu'il s'est posée lui-même tout au long de sa vie : "Comment, moi, citoyen
ordinaire, réagirais-je devant une situation extrême ? Quelle position
prendrais-je ? Serais-je un héros ? Serais-je un lâche ?", question que
nous devrions nous-mêmes nous poser à chaque moment de notre existence ou, en tout cas, à chaque fois que nous devons prendre une décision importante qui engagera l'avenir, non seulement le nôtre, mais celui de nos proches et parfois même de l'humanité. Je
trouve donc, à la différence de ce que j'ai lu ici ou là, que Luis Puenzo n'a
pas démérité en adaptant La peste comme il l'a fait, bien au
contraire puisqu'il en a respecté le texte (les répliques du film sont
intégralement celles des personnages du livre) mais aussi, ce qui était, à mon avis, le plus difficile, l'esprit. J'ai aussi beaucoup aimé
l'interprétation sensible et humaine de Jean-Marc Barr, un acteur que
j'aime beaucoup et que je trouve sous-employé car, depuis Le grand bleu, il n'a pas eu de rôle à la hauteur de son talent. Il donne à son personnage, hésitant
entre le bien et le mal, entre ce que ses convictions lui dictent et ce besoin
animal (et parfaitement naturel) de sauver sa peau, une grande justesse. Quant à Sandrine
Bonnaire, d'autant plus exposée à l'arbitraire et à la cruauté qu'elle est une
femme, son jeu, où elle sait allier la peur à la détermination,
m'ont épaté.
J'ai aussi beaucoup aimé la bande son de ce film, en
particulier un morceau, que j'ai mis des années à identifier et à retrouver
car, curieusement, il n'avait jamais été enregistré et n'a été disponible que de nombreuses années
après la sortie du film. Il s'agit de la musique qui illustre la procession
religieuse accompagnant les victimes de la peste. J'ai longtemps pensé qu'il
pouvait s'agir d'un extrait d'une œuvre religieuse classique. En réalité, c'est
une oeuvre originale, composée pour le film par le grand musicien grec Vangelis
(qui n'est même pas crédité au générique !) A ma connaissance, le seul
enregistrement se trouve sur un album collector sorti à l'occasion de l'an 2000
qui s'intitule lapidairement "Reprise 1990-1999" (CD EastWest 3984298282). Ce disque, comme son titre l'indique, rassemble les principales musiques de films écrites
par cet immense musicien pendant la décennie ayant précédé le changement de millénaire. Le morceau que l'on entend dans
le film s'intitule Psalmus ode et il est interprété par un jeune
soliste anglais du nom de Jeremy Budd.