American Sniper est un
film de guerre américain, coproduit et réalisé par Clint Eastwood, sorti en
salles en 2014 aux États-Unis et en 2015 en France. Il s'agit de l'adaptation
de l'autobiographie homonyme du tireur d'élite américain et ancien membre des
SEALs (forces spéciales interarmes des Etats-Unis) Chris Kyle.
Résumé
Chris Kyle (Bradley Cooper) vit au
Texas et pratique le rodéo. Après les attentats des ambassades américaines en
Afrique du 7 août 1998, il décide de s'engager dans les Forces armées des
États-Unis. Il suit alors l'entrainement des SEALs où il devient un sniper de l'unité.
Il rencontre Taya Renae, qui deviendra sa femme. Mais Chris est envoyé en Irak.
Sa précision et son adresse au tir sauvent de nombreux soldats américains, qui
le surnomment très vite « La Légende ». Lui-même revenu sans la moindre blessure,
il rentre aux Etats-Unis pour sauver son couple mais, psychologiquement traumatisé
par ce qu’il a vécu, sur les conseils du psychologue qu’il consulte, il s’investit
dans le soutien aux vétérans revenus amputés du terrain et leur redonne le goût
de vivre. Il sera assassiné par l’un d’eux. Le film se termine sur l’émouvant hommage
qu’il reçut lors de ses obsèques de la part de milliers d’Américains qui le
considéraient comme un héros national.
Mon opinion sur ce film
Clint Eastwood a souvent été
critiqué pour ses opinions républicaines et militaristes ; il est aussi
partisan de la peine de mort. Il n’est cependant pas, comme on l’a dit, un
soutien inconditionnel de la puissante NRA (National Riffle Association) qui,
malgré les massacres récurrents qui se produisent aux Etats-Unis, défend la
liberté du port d’arme pour chaque américain. C’est aussi un humaniste qui, au
travers de la David Lynch Foundation s’est investi, un peu comme le fait Chris Kyle dans
l’aide aux vétérans et les militaires atteints du syndrome de stress
post-traumatique et aux sans-abris.
Chris Kyle ne nous est pas
présenté dans le film comme un militaire « bas de plafond ». S’il s’engage
dans les SEALs, l’unité d’élite de l’armée américaine, et devient un sniper, ce n'est pas par goût des armes ou pour dégommer des barbares, c’est
pour protéger les soldats qui combattent en Irak. En cela, le film n’est pas un
film de propagande belliciste comme certains le lui ont reproché. American
Sniper, s’il prend évidemment le parti des militaires, ne prend pas celui de la guerre. Il
nous présente au contraire son héros comme quelqu’un qui doute et réfléchit. L’une
des premières images du film est, alors que Kyle est posté sur un toit pour
couvrir ses compagnons au sol, il attend jusqu’à la dernière seconde avant de
viser un enfant qui allait jeter une grenade sur le convoi qu’il doit protéger.
La scène se reproduira plus loin dans le film avec un autre enfant qui se
saisit d’un lance-roquette tombé des mains d'un moudjahidin que Kyle vient d'abattre. Ce dernier prie intérieurement pour que l’enfant repose l’arme afin qu’il n’ait pas à
l'abattre lui aussi et il est soulagé quand il le fait. C’est d’ailleurs certainement l’une
des scènes les plus émouvantes du film.
Le film a aussi une grande
qualité : il nous montre les combats au plus près des combattants, presque
comme si nous y étions, en particulier lorsqu’en pleine tempête de sable, les
militaires sont encerclés par des moudjahidin. Autant que les acteurs, le
spectateur est perdu dans ce maelstrom étourdissant où les ombres se discernent
à peine, où le son des armes se mêle aux cris des hommes, dans un chaos assourdissant. C’est vraiment du
grand cinéma.
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