Selma est un film américain
réalisé par Ava DuVernay et scénarisé par Paul Webb, sorti en 2014.
Résumé
Le film évoque, autour de la
figure de Martin Luther King (David Oyewolo), le dramatique épisode des Marches
de Selma (Alabama) qui marquèrent, en 1964, sous la présidence de Lyndon
Johnson, l'apogée du mouvement pour les droits civiques des Noirs aux
États-Unis.
Au moment où Martin Luther King
est à Stockholm pour recevoir le Prix Nobel de la Paix, un attentat meurtrier visant
l’église baptiste de la 16ème rue à Birmingham (Alabama), fréquentée
par des Noirs, tue quatre jeunes filles noires et en blesse plusieurs autres.
On voit ensuite une femme noire, Annie
Lee Cooper (interprétée par la célèbre présentatrice noire (Oprah Winfrey), se présenter
au tribunal de Selma (Alabama) pour demander à être inscrite sur les listes
électorales en application des 14e et 15e amendements de
la Constitution des Etats-Unis qui, théoriquement, reconnaissait le droit de
vote à tous les citoyens américains depuis 1878. Sa demande est refusée.
Martin Luther King, venu demander l’application de la loi, à
Lyndon B. Johnson qui tergiverse, le leader pacifiste se rend à Selma, accompagné
de Ralph Abernathy, Andrew Young, James Orange et Diane Nash. Ils sont reçus
par James Bevel et d’autres activistes de la SCLC (Southern Christian
Leadership Conference) pour préparer une manifestation pacifique devant le
tribunal de Selma afin de forcer le gouverneur George Wallace à inscrire les
noirs en âge de voter sur les listes électorales. Ils sont matraqués et
pourchassés par la police et l’un d’eux, un jeune noir de 27 ans, Jimmie Lee
Jackson, est tué par la police dans le restaurant où il s’était réfugié avec
ses parents.
A la suite de ces événements, les
leaders pour les droits civiques décident de l’organisation d’une première marche
pacifique le 7 mars 1965 entre Selma et
Montgomery, capitale de l’état d’Alabama (env. 60 km). Y prend part toute la communauté noire. A la sortie de la ville, les marcheurs
sont attendus de l’autre côté du Edmund Pettus Bridge par la police qui les
refoule avec violence, faisant de nombreux blesses. Cette marche est connue
sous le nom de "Bloody Sunday" (Dimanche sanglant). Devant le scandale soulevé dans le pays, des
milliers d’Américains de toutes races et de toutes religions se regroupent
spontanément pour se joindre à une seconde marche qui aura lieu 2 jours après.
La police s’écartera pour les laisser passer mais Martin Luther King, redoutant
un piège, fait se disperser les manifestants et leur demande de se regrouper à
l’église. Dans la soirée, un pasteur blanc, James Reeb, venu de Boston soutenir
la marche, est assassiné par des racistes extrémistes.
La violence du "Bloody
Sunday" et la mort du Pasteur Reeb déclenchèrent une réaction sans précédent
de désobéissance civile qui fit reculer Johnson. Celui-ci accorda aux marcheurs
la protection de la police fédérale et accéléra la promulgation du Voting Rights Act de 1965 par lequel toutes
les restrictions concernant le droit au vote des minorités raciales américaines
étaient définitivement abolies.
La grande marche entre Selma et
Montgomery eut enfin lieu et Martin Luther King put prononcer un discours sur
les marches du Capitole de l’état d’Alabama au grand dam du gouverneur Wallace
qui avait tout fait pour l’en empêcher.
Le générique défile sur des
images d’archives montrant les différentes marches de Selma sur la magnifique
musique originale « Glory » écrite et interprétée par John Legend et le
rappeur Common. La chanson fut récompensée par le Golden Globe Award pour la
meilleure musique originale (2015) Legend and Common interprétèrent en direct "Glory"
lors de la clôture de la 87ème cérémonie des Academy Awards le 22 Février
2015.
Mon opinion
Ce film est certes magnifique et il nous plonge au cœur d'événements tragiques qui démontrèrent combien la victoire pour que l'on reconnaisse aux noirs le droit d'être un citoyen américain à part entière fut long, difficile et émaillé d'actes de courage mais aussi de lâchetés sans nom. Lyndon Johnson nous est montré comme un politicien peu sympathique mais qui eut, à la différence de Wallace, l'habileté politique de céder afin d'éviter une guerre civile.
Si j'ai aimé ce film, c'est plus pour son propos que sur le plan purement cinématographique : j'ai en effet trouvé son démarrage terriblement lent et pesant. A mon avis, la première partie du film fait une place trop importante aux doutes de Martin Luther King et aux tractations qu'il mène avec le président Johnson. J'ai en outre trouvé pénible la diction saccadée que l'acteur incarnant King a donné à son personnage et son côté peu charismatique. Je ne mets pas en cause le talent de l'acteur (ni d'ailleurs de tous les autres acteurs du film, en particulier Oprah Winfrey, que j'ai trouvée remarquable), mais plutôt le scénario et la réalisation, engoncés dans des dialogues inutilement bavards. Le film ne commence vraiment à démarrer qu'à partir de l'affrontement sur le pont de Selma lors de la première marche.
Sur Martin Luther King et son fameux discours à Washington "I have a dream", veuillez vous référer à mon blog Au-delà des rêves : Les cinquante ans d'I have a dream.
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