mercredi 11 mars 2015

LE DERNIER LOUP de Jean-Jacques ANNAUD (FR-CHINE 2015)


Le Dernier Loup est un film d'aventure franco-chinois réalisé par Jean-Jacques Annaud et coécrit avec John Collee, d'après le roman, Le Totem du loup de Jiang Rong. Le film est sorti en 2015.

Résumé

En Chine, en pleine Révolution culturelle, des « jeunes instruits » sont envoyés dans les campagnes pour enseigner le chinois aux paysans. C’est le cas d’un jeune étudiant, Chen Zhen, qui sera envoyé dans une tribu d’éleveurs nomades en Mongolie-Intérieure. L’ennemi principal de cette tribu, ce sont les loups qui prolifèrent dans la région. Mais, tant que leur territoire de chasse est respecté, les loups ne s’attaquent pas aux troupeaux et il n’y a que très peu d’incidents. En effet, chaque hiver, les loups chassent en meute des hémiones, la gazelle de Mongolie, qu’ils tuent par centaines en la poursuivant jusqu’à un lac gelé où elles se noient. Pendant tout l’hiver et jusqu’au printemps, les loups prélèvent leur nourriture sur ce « garde-manger ». Les bergers, connaissant le stratagème des loups, viennent prélever juste quelques-uns de leurs victimes pour leur consommation personnelle mais ils se gardent bien d’en prélever trop, sachant que si les loups n’ont pas assez de réserves, ils décimeront les troupeaux. De plus, au printemps, lors de la naissance des louveteaux, les Mongols détruisent certains nids pour limiter la prolifération des loups. Par ailleurs, les loups sont utiles à l’équilibre écologique de la steppe car ils détruisent des quantités d’animaux nuisibles (rats, marmottes, dans les terriers desquelles se développent d’insatiables prédateurs : les moustiques, etc.) L’équilibre est ainsi respecté. Malheureusement, lors d’une visite à la ville la plus proche, des chasseurs apprennent où se trouve la cachette des loups et, en pleine nuit,venus avec des jeeps, ils viennent la piller.

La conséquence est immédiate : le fragile équilibre étant rompu, les loups, affamés, viennent jusqu’au campement des nomades et s’attaquent aux chevaux que ceux-ci gardaient pour le compte des communistes, déciment leurs troupeaux et blessent et tuent plusieurs nomades.

En réaction, les communistes, qui croient que seule la force résoudra les problèmes, lance une grande campagne de destruction des loups, accentuant davantage encore le déséquilibre écologique que seule leur méconnaissance du terrain a enclenché. Les louveteaux sont impitoyablement tués, les adultes piégés et pourchassés.

 Peu de temps après son arrivée, Chen Zen, contre l’avis du chef de village, avait capturé un louveteau  pour l’apprivoiser et l’étudier dans l’idée de le faire se croiser avec un chien et, à terme, de l’élever pour en faire un chien de berger.

C’est au moment où le louveteau commence à devenir adulte que les autorités communistes décident d’éradiquer les loups de la région. Chen Zhen fera tout pour garder son « petit loup » mais il sera obligé de le relâcher et celui-ci deviendra le dernier loup. 

Autour du film

L'histoire s'inspire d’un roman écrit par un chinois, Jiang Rong, le Totem du Loup (2004), Le livre, bien que longtemps mis au ban par les autorités chinoises, est devenu un best-seller en Chine. Devant ce succès, ce sont les Chinois eux-mêmes qui ont invité le metteur en scène français Jean-Jacques Annaud, pourtant longtemps indésirable en Chine pour son film Sept ans au Tibet (1997), qui ne les ménageait pas, à réaliser l’adaptation du best-seller.

Préparation et tournage ont duré près de 7 ans. Les loups ont été élevés pendant 3 ans dès leur plus jeune âge afin d'être au plus près de l'homme et ainsi s'immiscer au mieux au cœur du tournage. En raison de différents risques, telles que les conditions météorologiques de nuit et les contacts rapprochés entre différentes espèces, Jean-Jacques Annaud a révélé utiliser les effets spéciaux sur la scène la plus difficile à tourner. Les loups ont été entraînés par Andrew Simpson, qui a aussi fourni les loups pour le film Loup de Nicolas Vanier (voir le documentaire `Wolfes unleashed' par Andrew Simpson).

Mon opinion sur ce film


Je ne peux pas nier que j’ai aimé ce film qui est esthétiquement très beau et représente un exploit technique. Je redoutais les images violentes, surtout envers les animaux, mais il n’y a rien, dans le film, qui puisse choquer. Par contre, et c’est un reproche que je fais à tous les films de Jean-Jacques Annaud, et plus encore à celui-là, il reste plus que « soft » sur la situation politique de l’époque : celle de la Révolution culturelle, qui fut une épouvantable tragédie où plus d’un million de Chinois laissèrent la vie. On comprend que le film étant coproduit par la Chine, Annaud ait dû rester discret sur ce point mais peut-être aurait-il mieux valu ne pas faire de film ou du moins le faire avec moins de moyens et garder sa liberté de pensée et dire la vérité.  D‘autres y sont parvenus, comme Besson, pour The Lady ou plus récemment Abderrahmane Sissako, pour Timbuktu.

C'est pourquoi, je préfère mille fois un film comme Les orphelins de Huan-Shi ou même Invincible qui, pourtant, ne m'a pas séduit.   

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