Ce blog est consacré au cinéma et aux séries TV. J'y traite principalement des films et des séries que j'aime mais je me réserve aussi le droit d'en critiquer certains.
Subway fait partie, comme Le Grand bleu, sorti
3 ans après, de mes films-culte. On y retrouve tout l'univers décalé,
onirique, coloré, poétique des premiers Besson, sans la violence
qui marquera ses films suivants (Nikita, 1990; Léon,
1994; Le cinquième élément, 1997). Certes, Subway
est un polar mais on a plus l'impression que c'est un prétexte qu'autre
chose. Car, à part la scène où Fred (Christophe Lambert, cheveux décolorés et en pétard) meurt dans les bras
d'Helena (Isabelle Adjani), l'intrigue qui fait que l'on classe ce film dans le
genre des polars n'est qu'un prétexte à mettre en scène l'univers de
Besson avec ses personnages déjantés et farfelus, qui vivent tous en marge
d'une société qu'ils rejettent plus qu'elle ne les rejette.
Fred, invité à une réception mondaine par Helena, fait sauter le coffre non
pour le dévaliser mais "parce qu'il n'aime pas les coffre forts".
Manque de chance pour lui, il s'agit du coffre d'un malfrat et les
documents qu'il y dérobe (sur lesquels on ne saura rien au cours du film)
sont compromettants. Le malfrat lance alors à la poursuite de Fred ses chiens
de chasse. Fred se réfugie dans le métro où il rencontre toute une série de
marginaux (Richard Bohringer, en vendeur de fleurs, Jean-Hugues Anglade,
en roller halluciné, une troupe de musiciens -parmi lesquels Eric Serra
qui composera la musique du Grand Bleu et Jean Reno, en batteur fou). Mais il y
a aussi Jean Bouise (que l'on retrouvera, tout aussi décalé, dans le Grand Bleu), Michel Galabru, en commissaire de police blasé, Jean-Pierre Bacri, en
inspecteur demeuré...
Pour son rôle de Fred, Christophe Lambert obtiendra le César du meilleur
acteur. Quant à Isabelle Adjani, sublime, elle aurait bien mérité le
César de la meilleure actrice pour lequel elle n'a été que nominée. C'est la
même Adjani, fragile et forte, de Pull marine chanson composée par Serge Gainsbourg et clip magnifique tourné par... Luc
Besson en 1983.
Ce film m'a aussi fait penser à Diva de
Jean-Jacques Beineix, sorti en 1981 (où l'on retrouve Bohringer) avec lequel il partage cet univers où le
genre polar est aussi un prétexte à réaliser un film décalé et onirique (voir ma critique en date du 22/08/2009).
Le Prisonnier (Titre
original : The Prisoner) est une série télévisée britannique
en dix-sept épisodes de 52 minutes. Créée par l'écrivain et ancien agent des
services secrets George Markstein et l’acteur, scénariste et producteur
délégué de la série. Patrick McGoohan, qui joue le rôle principal, elle
a été produite par Everyman Films et la ITC (Incorporated Television Company).A l’origine, elle aété diffusée en Grande-Bretagne de 1967 à 1968
avant de devenir culte en raison de son originalité.
Présentation
Après avoir démissionné, un agent
secret britannique (Patrick McGoohan, rentre chez lui à Londres au
volant de sa Lotus Seven. Alors qu’il se prépare à quitter la ville, un gaz
anesthésiant est diffusé par sa serrure. Il se réveille dans un endroit inconnu,
le « Village ».
L’endroit, situé dans un cirque
de montagnes et bordé par la mer, est isolé du monde. Il se compose de petits
pavillons immaculés à l’architecture étrange, reliés par des allées bien
entretenues et paraît idyllique. Les résidents, qui ne semblent pas souffrir de
leur situation, sont originaires de différentes nationalités et cultures. Ils
sont tous habillés d’une sorte d’uniforme coloré. Aucun n’a de nom mais porte
un numéro inscrit sur un badge sur lequel figure un Grand-Bi (un vélocipède à
la roue avant démesurée). Le « Village » est dirigé par Numéro 2, un
personnage énigmatique qui est incarné, à tour de rôle, par près d’une 20e
d’acteurs différents (dont trois femmes) et agit pour le compte du Numéro 1 que
l’on ne voit jamais. Apparemment libres, les résidents sont sous une
surveillance constante et ne peuvent s’éloigner du « Village ». Lorsqu’ils
essaient de s’enfuir, ils sont poursuivis par un immense ballon blanc (the « Rover »)
qui émet un bruit de ronflement lorsqu’il poursuit un fugitif, le rattrape, le
rendant inconscient et même, parfois, le tuant.
Notre héros, quant à lui, porte le
Numéro 6. Il répond aux interrogatoires de manière à ne rien révéler de ses
plans afin de gagner du temps, étudier le fonctionnement du « Village »
et le détourner à son profit afin de s’évader. Plusieurs fois repris par le
Rover, il se retrouve à chaque fois prisonnier mais finit, après maintes
tentatives, par réussir mettant par là-même à mal l’organisation du « Village ».
Mon opinion
Extraordinaire série dont j’ai vu
quelques épisodes sur un écran en noir et blanc dans la famille qui m’hébergeait
lors d’un voyage en Angleterre. J’en ai gardé un souvenir ineffaçable et j’ai
mis des années à en voir les 17 épisodes, d’abord sortis en VHS à la fin des
années 80 puis en DVD en 2000 (et toujours disponible). J’ai alors découvert
que la série était en couleurs, tournée dans le village réel du nom de Portmeirion
au Pays de Galles. Le village a été construit entre 1925 et 1975 par un
architecte, un lord, du nom de Bertram Clough Williams-Ellis, dans un style
italianisant, devenu depuis The Prisoner, un lieu-culte pour les touristes.
Il a d’ailleurs depuis aussi servi de décor pour un épisode de Doctor Who,
autre série-culte anglaise.
La série est fascinante par son
étrangeté et sa répétitivité qui l’apparente à un cauchemar qui n’aurait pas de
fin. On ne sait pas pourquoi Numéro 6 est enlevé, les questions qu’on lui pose
n’ont aucun sens et les réponses qu’il leur apporte ne nous éclairent en rien.
On ne comprend pas quel est le but du Numéro 2 et encore moins du Numéro 1. Mais
on est forcément du côté du héros qui, en bon agent secret, reste flegmatique
et courtois, au fond très « British » quelles que soient les
circonstances. Une telle série, comme d’ailleurs Doctor Who, n’aurait
pu être créée qu’en Angleterre et par des Anglais, tant elle est imprégnée de
cette culture à la fois si traditionnelle et si excentrique. Le «Village »
créé par un Lord Anglais, est un décor rêvé (ou « cauchemardé ») pour
une telle création : il est anglais sans l’être mais tout en l’étant. Un
coup de maître qui, plus d’un demi-siècle après son lancement, reste « culte ».
Pauvres Créatures (Titre
original : Poor Things) est une comédie noire surréaliste et
rétrofuturiste irlando-britannico-américaine réalisée par Yórgos Lánthimos,
sortie en 2024. Il s'agit de l'adaptation du roman du même nom de l’Alasdair
Gray, romancier, poète, dramaturge et peintre écossais inclassable, publié
en 1992. Emma Stone, l’actrice principale, raconte que Yórgos Lánthimos raconte,
dans une interview que, fasciné par le roman Pauvres créatures, avait l’idée
de réaliser un film inspiré par le livre, dès 2019 mais le projet a été reporté
pendant plusieurs années en raison du COVID.
Présentation
Le film est censé se dérouler à
Londres, à l’époque victorienne. Mais il s’agit d’un Londres totalement phantasmé,
avec des anachronismes voulus et des prises de vue déformées. Il en est de même
pour Lisbonne, le bateau de croisière, Alexandrie et Paris où se déroulent les
tableaux suivants.
Dans la toute première image, très
colorée, on voit une femme de dos, se tenant sur un pont, et hésitant quelques
minutes avant de se laisser tomber dans la Tamise. Les scènes suivantes sont en
noir et blanc. On voit le corps être dragué puis nous assistons, dans un amphithéâtre,
par la dissection d’un corps par un homme au visage effrayant, le Dr. Godwin
Baxter (Daniel Dafoe). On apprendra au cours du film qu’il a été la
victime de son père, lui-même chirurgien renommé qui a fondé le collège de
médecine, qui lui a fait subir enfant d’horribles transformations dans un but
soi-disant scientifique.
On apprend aussi que Baxter a
pratiqué sur la morte, qui était enceinte lors de son suicide, une invraisemblable
opération, greffer le cerveau de l’enfant sur le cadavre de sa mère.
C’est ainsi que l’un de ses
étudiants, Max McCandless (Ramy Youssef) est amené à rencontrer Bella
(Emma Stone), qui est le résultat de cette « expérience ». Lorsqu’il
la découvre, Bella est une sorte de robot qui se déplace par à-coups et n’utilise
qu’un nombre réduit de mots pour s’exprimer. Godwin (qu’elle appelle « God »)
la tient enfermé dans une maison à son image, peuplée de chimères (chien sur
lequel a été greffée une tête de canard, etc.). Loin d’être horrifié par ce qu’il
voit, Max tombe immédiatement amoureux de Bella et envisage même le mariage
avec elle.
Lors de la préparation de l’acte
de mariage, par lequel Max s’engage à se marier avec Bella mais à ne pas la
laisser sortir de la maison de Godwin, Duncan Wedderbum (Marc Ruffalo),
est convoqué par Godwin. Découvrant Bella cloîtrée, il lui révèle les choses du
sexe et l’enlève pour l’emmener à Lisbonne. Là, ils passent le temps à copuler,
terme plus adéquat, en l’espèce, que « faire l’amour » car Bella ne
poursuit aucun autre but que le plaisir que lui procure l’acte sexuel. C’est
Wedderbum, un homme dépravé qui n’aurait jamais s’éprendre d’une femme, qui tombe
amoureux et devient jaloux. Pour l’empêcher de se faire sauter par le premier
venu, il l’enlève à nouveau et elle se retrouve sur un bateau de croisière où
elle fait la connaissance d’un couple atypique, Martha von Kurtzoc (Hanna
Schygulla), une délicieuse vieille dame richissime et son « accompagnateur »,
Harry Astley (Jerrod Carmichael) qui l’initient à la littérature et à la
philosophie. Lors d’une escale à Alexandrie, Emma, dont le sens moral s’est
développé à leur contact, découvre l’extrême misère et décide de donner la
fortune gagnée par Duncan au casino à ces pauvres malheureux. Ils se trouvent
alors sans le sou pour payer leur voyage et sont débarqués sans ménagement en
France.
Bella se met en quête d’un hôtel
et tombe sur un bordel, tenu par l’affreuse Mme Swiney (Kathryn Hunter) qui l’embauche
parmi ses « filles ». Bella, qui n’a toujours aucun jugement moral,
se livre à la prostitution comme à une nouvelle aventure. Elle est prise en
amitié par l’une des prostituées, Toinette (Suzy Bemba) qui, ensuite, l’accompagne
à Londres.
De retour dans la capitale
britannique, elle retrouve God mourant et Max et ils préparent le mariage.
Celui-ci est interrompu par l’intervention
du général Alfie Blessington, l’ancien mari de Bella qui, en fait, s’appelle
Victoria Blessington, et l’emmène chez lui. Dans l’hôtel des Blessington, le
personnel est terrorisé par leur maître. Bella se rend très vite compte que son
ex-mari est un sadique de la pire espèce et, alors qu’il veut lui faire boire
un cocktail pour l’endormir afin de pouvoir la mutiler, elle se défend et il se
blesse avec l’arme avec laquelle il la menaçait.
Dans la dernière scène, qui se
passe dans le jardin anglais attenant à l’hôtel Goldwin, toute l’équipe, Bella
en tête, profite du calme et des rayons du soleil, avec un général Blessington
transformé en chèvre.
Autour du film
Yórgos Lánthimos est aussi le réalisateur de La Favorite.
Le roman se déroule à Glasgow, ville
natale de l’auteur d’Alasdair Gray, mais le film a été transposé à Londres,
dans un Londres gothique et imaginaire.
Dans une interview sur Dailymotion,
Emma Stone se confie sur les nombreuses scènes de sexe et de nudité du film, et
dit qu’elle qui avait toujours refusé de faire des scènes de sexe, s’est
trouvée à l’aise dans celles-ci car son personnage est sans complexe et ne
connaît aucun sentiment de honte.
Mon opinion
Je ne serais sans doute pas allé
voir ce film si j’avais su qu’il contenait autant de scènes de sexe. Je me suis
fié aux critiques dithyrambiques que j’ai lues et aux nombreuses distinctions
qu’il a reçues (classé parmi les dix meilleurs films de 2023 par l'American
Film Institute et par le National Board of Review, Golden Globe du meilleur
film musical ou de comédie, Emma Stone étant sacrée, à juste titre, meilleure actrice dans un
film musical ou une comédie). Malgré tout cela, je ne regrette pas d’avoir
vaincu mes préjugés.
Ce qui m’a aussi déterminé à
aller le voir, c’est Emma Stone, que j’avais découverte et appréciée dans La la land. Je dois reconnaître que sa performance, dans ce film, est
exceptionnelle, non pour ses exploits sexuels (quoique !) mais pour la
manière dont elle incarne ce personnage brisé et son évolution spectaculaire au
cours du film.
On y retrouve l’ambiance des
films de Tim Burton, dont le cinéma, mélange d’humour noir, d’ironie et
de macabre, se caractérise par un défilé de créatures monstrueuses. Dans Poor
Things, Bella est la lointaine cousine d’Edward aux mains d’argentou des enfants réprouvés de Miss Peregrine et les enfants particuliers
mais sans la poésie qui sous-tend toujours les films du réalisateur américain.
Quant aux décors de James Price, d’une inventivité extrême (qui font penser à ceux de A la croisée des mondes : La boussole d'or), et
aux costumes de Bella (de Holly Wadington), ils sont tout simplement
époustouflants. La musique dissonante due à Jerskin Fendrix, même si
elle fait grincer des dents les spectateurs, est en parfait accord avec le
reste du film, en particulier, au début, avec la démarche saccadée de Bella, et
transcrit bien aussi son état mental, celui d’un cerveau déglingué qui, peu à
peu, retrouve ses capacités et son « humanité ». Il n’en reste pas
moins que ce film, présenté comme une comédie, n’est pas à la portée de tout le
monde et marquera les spectateurs qui l’ont vu.
Dans le même esprit, outre les films cités plus haut, on peut voir :
L'Enlèvement (Titre
original : Rapito) est un drame historique
italo-franco-allemand co-écrit et réalisé par Marco Bellocchio, sorti en
2024. Le film a été présenté en compétition officielle au festival de Cannes
2023.
Présentation
Le film s'inspire d’une histoire
vraie, qui s’est déroulée à Bologne (Italie) à la fin du XIXe siècle :
celle d'Edgardo Mortara (Enea Sala), un enfant de 6 ans, enlevé à sa
famille juive pour être élevé comme chrétien.
L’affaire se déroule en 1858 à Bologne,
ville du nord de l’Italie, qui fait alors partie des Etats pontificaux et est
dirigée, d’une main de fer, par l’inquisiteur Pier Feletti (Fabrizio Gifuni),
bras armé du pape Pie IX (Paolo Pierobon).
Un soir, alors que le père de
famille est absent, les soldats du pape viennent s’emparer d'Edgardo dont l’inquisiteur
a appris qu’il avait été baptisé chrétien alors qu’il était bébé par une
ancienne femme de chambre des Mortara, car elle le croyait à l’article de la
mort.
Malgré l’opposition de sa
famille, de la communauté juive de Bologne et même, l’affaire ayant été connue
dans le monde entier, d’une mobilisation internationale, Edgardo sera placé,
avec d’autres enfants d’origine juive, dans un pensionnat catholique pour y
être éduqué.
A partir de 1848, plusieurs
mouvements révolutionnaires (Le Risorgimento) menacent le pouvoir absolu du
pape soutenu par les Autrichiens. En 1860, Bologne devient italienne et l’inquisiteur
Pier Feletti est arrêté et jugé pour l'enlèvement du petit Edgardo, mais
finalement acquitté, au grand désespoir de la famille Mortara, pour n'avoir
fait qu'obéir aux ordres de son supérieur, le pape. En 1861, c’est la
proclamation du Royaume d’Italie mais il faut attendre encore 9 ans pour que
Rome soit enfin annexée au royaume d’Italie et que les pouvoirs temporels du
pape soient définitivement rognés.
Devenu jeune adulte, Edgardo (Leonardo
Maltese), qui a vécu un véritable lavage de cerveau et a prononcé ses vœux,
ne peut plus revenir à sa foi antérieure et rejoindre sa famille. Appelé au
chevet de sa mère mourante, il essaiera même de la baptiser mais la vieille
dame, ferme dans sa foi, malgré le peu de forces qui lui restent, l’en
empêchera.
Mon opinion
Je ne connaissais pas cette
histoire dont on aurait pu imaginer qu’elle se soit déroulée au Moyen-âge mais
pas à la fin du XIXe siècle et au début du XXe tant cette
vision archaïque de la religion (des religions) nous paraît dépassée. Même si l’enfant
n’est jamais maltraité et, au contraire, bien habillé et bien nourri, on ne
peut s’empêcher de souffrir pour lui d’avoir été aussi brutalement arraché à
une famille aimante sous des prétextes aussi stupides et indéfendables, y
compris aux yeux des catholiques qui, dans leur grande majorité, ont condamné
les agissements du pape. Si l’on n’est pas athée, un tel film, en nous ouvrant
les yeux sur les travers où peut conduire, non pas la foi, mais une
interprétation rigide de la religion, on le deviendrait.
Bonnard, Pierre et Marthe
est un biopic français réalisé par Martin Provost, sorti sur les écrans en 2024.
Présentation
Le film commence avec la
rencontre du peintre Bonnard (interprété par Vincent Macaigne) et de celle
qui deviendra sa muse et sa compagne, Marthe (Cécile de France). L’aisance
venue, ils achètent une maison à la campagne en bord de Seine qu’ils appellent
La Roulotte et y mènent pendant plusieurs années une vie de bonheur et
d’insouciance, y recevant dans leur thébaïde d’autres peintres, comme Claude
Monet (André Marcon) et son épouse, Alice, venus en barque de Giverny, les
Nabis comme Paul Signac, Vuillard (Grégoire Leprince-Ringuet), Maurice
Denis, Paul Sérusier, etc. et des amis comme Misia (Anouk Grinberg),
Thadée Natanson (Stanislas Mehrar), etc.
En 1900, après plusieurs années
de vie commune, Bonnard se lasse de Marthe et trouve en une élève des
beaux-arts, Renée Monchaty (Stacy Martin), devenue son modèle et sa
maîtresse, une inspiration nouvelle. Sous le prétexte d’assister à la prise de
fonction d’une institution culturelle d’un de ses neveux à Rome, il part avec Renée
dans l’idée de l’épouser alors qu’il a toujours refusé d’épouser Marthe
Marthe ne supporte pas cette
trahison et, de rage, détruit tous les tableaux et toutes les esquisses
qu’avait laissées Bonnard en partant et, comme un exutoire, elle se met à
peindre.
Mais arrivé à Rome, Bonnard, se
sentant piégé dans une vie bourgeoise qu’il abhorre, abandonne Renée à trois
jours du mariage pour revenir auprès de Marthe et accepte de l’épouser en 1925.
Pierre Bonnard apprendra le
suicide de Renée à Paris lors de l’exposition des œuvres de Marthe à la galerie
Eugène Druet.
Ils resteront ensemble une 50e
d’années jusqu’à la mort de Marthe, en 1942, alors qu’elle souffre de démence
ou d’Alzheimer, à la villa Le Bosquet au Cannet, où ils s’étaient réfugiés lors
de la déclaration de guerre en 1939.
A son tour, après avoir retouché
encore une fois sa dernière peinture, l’Amandier en fleur, un arbre sous lequel
Marthe aimait aller lire, Pierre Bonnard s'éteint, le 23 janvier 1947.
Mon opinion
J’ai trouvé ce film très beau, même
s’il fait beaucoup de raccourcis et quelques impasses sur certains aspects plus
sombres de la vie du peintre. Vincent Macaigne, qui a abandonné, pour une fois, son côté
négligé, est méconnaissable dans le rôle de Bonnard, mimant à la perfection le
regard constamment étonné, décrit par ses portraits de l’époque, qu’avait le
peintre derrière les lunettes cerclées de métal. Son amour de la liberté, sa
passion pour la nature, inspirent son œuvre, colorée, lumineuse, qui le feront
qualifier de « peintre du bonheur ». Quant à Cécile de France,
elle incarne une superbe Marthe, à mi-chemin de la nymphe et de la naïade et le
film nous donne plusieurs fois l’occasion d’apprécier sa plastique parfaite.
Elle est nettement moins crédible lorsqu’on la voit acariâtre et âgée.
Making of est une comédie française réalisée par Cédric Kahn, sorti en 2023.
Présentation
Simon (Denis Podalydès)
est réalisateur de cinéma. Son film est inspiré du combat mené par des ouvriers
pour empêcher la fermeture de leur usine et le déménagement de ses outils de
production. Le making of du film doit être fait par un jeune stagiaire. Le
tournage vient de débuter lorsque deux coproducteurs, accompagnés de leur
avocate, convoquent une réunion au cours de laquelle ils annoncent qu’ils
retireront leur participation financière au film si la fin, qui devait, dans le
scenario original, se terminer de manière positive (rachat de l’usine par les
ouvriers), se termine par l’échec. Or, dans la réalité, les choses se sont
déroulées autrement, le tribunal ayant ordonné l’expulsion des ouvriers de l’usine
et leur licenciement, Simon, pour rester en accord avec la vérité, refuse de
changer la conclusion de son film.
Chacun restant sur sa position,
les coproducteurs se retirent et le producteur, Marquez (Xavier Beauvois),
un ami de longue date de Simon, s’engage à trouver de nouveaux financeurs. Mais
il fait faux bond.
Le tournage devient chaotique :
- le stagiaire chargé du making
of s’avère incapable et est remplacé au pied levé par un des figurants, Joseph
(Stefan Crepon), pizzaiolo dans le civil, qui rêve de faire du cinéma et
a écrit un scénario qu’il remet à Simon ;
-Alain (Jonathan Cohen), l'acteur principal, suggère sans cesse de
nouvelles modifications au scénario afin de mettre son personnage en valeur. Il
se met ainsi à dos les autres comédiens, en particulier Nadia (Souheila
Jacoub) pour qui ce rôle est important ;
- Simon, quant à lui, a des
problèmes dans son couple, sa femme ne supportant plus que sa famille passe au
second plan après le cinéma, elle lui annonce qu’elle veut divorcer. Epuisé physiquement
et moralement par tous ces conflits, Simon fait une attaque cardiaque et doit
être hospitalisé.
Le tournage reprendra cependant
et arrivera jusqu’au bout grâce à la mobilisation des comédiens, des bénévoles,
mais aussi de Marquez qui trouvera in extremis l’argent qui manquait pour
boucler les financements.
Mon opinion
Comédie, si l’on veut. Certes, il
y a quelques échanges verbaux raffinés (on entend beaucoup la phrase « Vous
me faites tous chier ! ») mais le fond, la liquidation d’une usine
par des patrons-voyous ainsi que les difficultés d’un tournage, où le
réalisateur est pris entre son désir de réussir une œuvre et les contingences
matérielles (le temps, l’argent, les egos des uns et des autres…), relève
plutôt du drame social. En fait, ce film est plus un documentaire sur le
tournage d’un film, un « making of » qu’un film à proprement parler.
Mais c’est réussi car le spectateur est en haleine de bout en bout, assistant
aux passes d’arme, aux échanges parfois violents, aux rebondissements, sans en
perdre une miette. On ne peut s’empêcher de penser que, même si c’est une
fiction, le film est en grande partie autobiographique, tous les réalisateurs
ayant sans doute peu ou prou vécu les mêmes choses. Un grand bravo à Stefan
Crepon qui crève l’écran, comme il l’avait déjà fait dans le personnage de
Karl dans le film de François Ozon Peter von Kant.
Coco est un film
d'animation américain réalisé par Lee Unkrich et co-réalisé par Adrian
Molina, sorti en 2017. Sur un scénario élaboré par Adrian Molina et Matthew
Aldrich, le film est basé sur une histoire originale de Lee Unkrich,
Jason Katz, Matthew Aldrich et d´Adrian Molina. Coproduit
par les studios Disney et Pixar, il est le 139e long métrage
d'animation des studios Disney et le 19e film d'animation en images
de synthèse des studios Pixar. Vu sur M6.
Présentation
Le film se passe au Mexique, un
pays où la musique fait partie intégrante de la vie des habitants. Mais Miguel,
un garçon de 12 ans, est né dans la famille Rivera où la seule allusion à la
musique et aux musiciens est interdite depuis quatre générations, depuis qu’Ernesto,
l’arrière-arrière-grand-père de Miguel est parti en abandonnant sa petite
fille, Coco. Celle-ci, arrière-grand-mère de Miguel, est devenue une très
vieille dame, à peine consciente, qui ne quitte pas son fauteuil. Pour vivre et
élever sa fille, Imelda, la mère de Coco, est devenue cordonnière et depuis, toute
la famille est vouée à fabriquer des chaussures.
Mais Miguel, qui a un don pour la
musique et le développe en cachette, refuse ce destin.
Arrive la Fête des Morts qui, au Mexique,
est une grande réjouissance. On décore et on fleurit de roses d’Inde (1) les tombes, on expose les photos des défunts de la famille sur des autels
devant lesquels on dispose de la nourriture, pensant que, pendant le court laps
de temps que dure la fête, les portes vers l’autre monde s’ouvrent et que morts
vont trouver un passage vers le monde des vivants et leur rendre une visite.
Cette fête est aussi accompagnée de grandes réjouissances publiques où la
musique est bien entendu omniprésente… sauf dans la famille Rivera.
En voulant empêcher le chien
errant Dante, un chien nu mexicain (2),
de dévorer les offrandes laissées sur l’autel familial à l’intention des
défunts, Miguel casse le cadre où se trouvait la photo de son arrière-arrière-grand-père
Ernesto, de sa femme Imelda, et de leur fillette, Coco. Sur la photo, la tête
d’Ernesto a été arrachée mais, en dépliant une partie de celle-ci, Miguel
découvre qu’Ernesto tient une guitare blanche, reconnaissable entre toutes
puisque c’est celle dont joue le célèbre musicien Ernesto de la Cruz et Miguel
s’imagine que ce dernier est son arrière-arrière-grand-père.
Après que sa grand-mère, prise de
fureur lorsqu’elle a découvert que Miguel jouait de la guitare, celle-ci la lui
a brisée. Mais le petit garçon, décidé à prouver son talent durant le concours
du Jour des Morts, entre par effraction dans le mausolée d'Ernesto et vole la
guitare blanche, estimant que puisqu’il est son descendant, celle-ci lui
appartient.
C’est là que les choses se
compliquent. Puisqu’il a violé une sépulture pour prendre un objet qui ne lui
appartenait pas, Miguel, en marchant sur des pétales de rose d'Inde, se
retrouve propulsé au Pays des Morts.
Il y rencontre Hector, un squelette
malchanceux qui risque de disparaître car personne, dans le monde des vivants,
ne se souvient de lui.
Après mille péripéties dans le
monde des morts, Miguel comprend qu’Hector est son véritable
arrière-arrière-grand-père, que les succès du grand Ernesto sont en fait dus à
Hector dont Ernesto s’est débarrassé en l’empoisonnant car il lui faisait de l’ombre.
Grâce à sa famille d’outre-tombe,
Miguel va pouvoir revenir dans le monde des vivants et rétablir la vérité auprès
de sa famille.
Mon opinion
J’avais
vu la bande annonce de ce film lorsqu’il était sorti mais je n’avais pas pu
aller le voir au cinéma. J’ai profité de son passage sur M6 pour le voir. L’histoire
démarre bien mais devient difficile à suivre lorsqu’on est dans le monde des
morts. Il n’y a rien de macabre dans ce monde, au contraire.Pour les Mexicains, ce monde est très coloré,
parfaitement kitch et tout est traité avec un humour grinçant (on y croise même
le squelette d’une Frida Kahlo complètement déjantée) à la Tim Burton, sans,
hélas, la poésie que l’on trouve par exemple dans Edward aux mains d’argent.
Quant à la musique, on aurait pu s’attendre à mieux pour un film sur la
musique. A part une ou deux chansons accompagnées à la guitare qui sontassez belles, le reste est dissonant et par moments
difficile à supporter. Le scénario est aussi trop complexe et aurait mérité d’être
simplifié. On s’y perd entre les branches de la famille sur quatre générations.
Dommage car l’idée de départ était bonne et nous fait découvrir des croyances
peu connues des occidentaux. On est cependant loin du
dessin animé pour enfants baignant dans les bons sentiments et les couleurs
pastel.
(1) Une fleur
très proche de l’œillet d’Inde, originaire du Mexique, utilisée en abondance
pour fleurir les tombes lors de la Fête des Morts (2) Un chien de race Xoloitzcuintle, considéré, comme le dieu
égyptien Anubis, comme un animal ouvrant la porte du monde des morts.
Anatomie d'une chute
est un drame policier et juridique français coécrit et réalisé par Justine
Triet, sorti en 2023.
Le film, présenté dans la
Sélection Officielle du festival de Cannes 2023, a obtenu la Palme d'or. En
janvier 2024, il devient le premier film français à remporter le Golden Globe
du meilleur scénario et décroche aussi le Golden Globe du meilleur film en
langue étrangère décerné à Hollywood.
Présentation
Le film commence dans un chalet
isolé dans les Alpes françaises. Sandra Voyter (Sandra Hüller) est
interviewée par Zoé Solidor (Camille Rutherford), une étudiante qui prépare une
thèse. En train de travailler à l’isolation du grenier se trouve son mari,
Samuel Maleski (Samuel Theis), que l’on ne voit pas mais dont on entend la
musique de style caribéen, qu’il écoute en boucle et étonnamment fort. La musique,
ne fait que s’amplifier jusqu’à en devenir gênante, même pour le spectateur.
Elle finit par couvrir le son des voix, obligeant Sandra à mettre un terme à l’entretien,
en proposant à Zoé de la rencontrer dans un cadre plus serein à Grenoble. Nous
sommes d’ailleurs surpris qu’elle reste aussi calme et ne monte pas au grenier pour
demander à son mari de baisser le son. Parallèlement, nous découvrons Daniel (Milo
Machado Graner), le fils du couple, un garçon de 11 ans qui ne sépare pas
de Snoop, un border collie aux yeux bleus, dont on comprend qu’il est un chien
d’aveugle. On apprendra plus tard que Daniel est malvoyant depuis un accident
qu’il a eu à l’âge de 4 ans. Daniel, qui joue du piano (Asturias d’Isaac
Albeniz et le prélude n°4 en mi mineur de Chopin). A son
tour, Daniel, exaspéré par la musique de son père va se promener avec son
chien. Une fois l’étudiante partie, Sandra va se coucher avec des boules Quiès.
Lorsque Daniel revient de sa balade,
il tombe sur le cadavre de son père qui semble être tombé du 3ème
étage. Il appelle sa mère qui finit par l’entendre (car la musique continue et
continuera jusqu’à l’arrivée des secours).
L’enquête de police, après avoir
rejeté l’hypothèse de l’accident et celle du suicide s’orientera vers celle du
meurtre et conclura à la culpabilité de Sandra.
A partir de là, la machine
judiciaire s’enclenche et le film entre dans sa phase judiciaire.
Au cours du procès, on apprendra
que le couple se disputait régulièrement, Samuel, lui-même écrivain raté, ne
supportant pas le succès de sa femme. De là à supposer qu’au cours d’une
dispute plus violente que d’habitude, Sandra ait frappé Samuel et que celui-ci
ait basculé par-dessus le balcon du 2ème étage, il n’y a qu’un pas
que franchissent allègrement les enquêteurs.
L’étau se resserre autour de
Sandra jusqu’au témoignage final de son fils qui la fera acquitter.
Mon opinion
J’ai généralement assez peu d’affinités
avec les Palmes d’Or, du moins avec celles qui ont été décernes depuis une 20e
d’années. Je n’ai pas vu Parasite (2019), ni Titane (2021) et mon opinion a été
mitigée sur Sans filtre(2022) qui m’a plus paru être une farce (cela dit, je
me suis bien marré) qu’un film méritant la Palme d’or. J’étais d’autant moins enthousiaste
pour Anatomie d’une chute que les précédents films que j’avais vus de Justine
Triet (Victoria, 2016 ; Sibyl, 2019) ne m’avaient guère emballé. Mais si,
à mon avis, Anatomie d’une chute n’est pas à la hauteur d’une Palme d’or telle
que je me l’imagine, le film ne m’a pas laissé indifférent. Sandra, qui ne nous
paraît pas spécialement attachante au début (sa froideur, que lui reprochera d’ailleurs
Samuel), le devient au fur et à mesure que le piège se referme autour d’elle et
on en vient à souhaiter qu’elle soit innocentée, qu’elle soit innocente ou non tant
il apparaît qu’elle est mariée à un manipulateur. En effet, Samuel lui a fait
quitter sa famille et son milieu pour venir s’enterrer, le mot n’est pas trop
fort, dans un chalet délabré au milieu de nulle part (même si le paysage
alentour est superbe), avec la promesse d’une vie meilleure. Le but affiché de
Samuel, en quittant Londres et les cours qu’il donnait à l’université, était d’écrire
« son » roman. Or, depuis qu’ils sont en France, il tergiverse, il
remet à plus tard, prétextant les travaux qu’il y a à faire pour aménager le
chalet en chambres d’hôtes. Pendant ce temps, elle écrit, et publie avec succès
un livre après l’autre. Il y a de quoi être frustré. En outre Samuel se rend
responsable de l’accident de Daniel alors que Sandra, elle, l’a accepté, comme
d’ailleurs l’a accepté l’enfant. Depuis l’accident, il y a donc 7 ans, Samuel est
sous traitement psychotrope et il a décidé, seul, d’arrêter. C’est surtout ce
qu’il ne faut pas faire. Jusqu’au dernier jour du procès, on a un doute sur la
culpabilité de Sandra jusqu’au moment où Daniel, par son témoignage, fait
basculer les choses et qu’elle est innocentée. Pour le spectateur, cependant,
il restera un doute. Mais qu’importe : coupable ou innocente, elle mérite
d’être heureuse et de vivre avec son fils.
Un espion ordinaire
(Tire original : The Courier, littéralement « le coursier »)
est un film d'espionnage américano-britannique coproduit et réalisé par Dominic
Cooke, sorti en 2020. Inspiré de k’histoire vraie que vécut l'homme
d'affaires anglais Greville Wynne et l'agent secret soviétique Oleg Penkovsky. Vu à la télévision.
Présentation
Le film se déroule au début des
années 1960 au moment de la crise des missiles à Cuba. Greville Wynne (BenedictCumberbatch), un homme d'affaires britannique sans problème, est recruté par
le MI6, le bureau d’espionnage britannique, pour se rendre en URSS rencontrer Oleg
Penkovsky (Merab Ninidze), un colonel du service de renseignement
militaire de l'armée soviétique (GRU) qui craint que son pays, dirigé par
Nikita Khrouchtchev, ne déclenche une guerre nucléaire.
Très réticent au départ, Wynne, devant la menace que fait planer la politique de l'URSS sur le monde, se rend en URSS sous prétexte d'y faire des affaires et devient ami avec Penkovsky dont il partage
les idées.
Lorsque ce dernier et sa famille
sont menacés, Wynne fera tout pour l’exfiltrer d’URSS mais il sera arrêté et
emprisonné dans des conditions très dures mais sera libéré grâce à un échange
de prisonniers alors que Penkovsky sera exécuté pour trahison.
Cependant, grâce à leur
sacrifice, les missiles qui devaient être déployés à Cuba seront retirés et la
crise évitée.
Même si le film est moins prenant
que d’autres, peut-être en raison d’un scenario moins maîtrisé, je n’ai pas été
déçu par la performance de Cumberbatch qui n’a pas hésité à perdre
plusieurs kilos pour jouer le rôle du prisonnier qui a passé 2 ans dans les
prisons russes. Les reconstitutions de l’époque sont aussi très réussi et l’ambiance
pesante parfaitement soutenue par la belle musique d’Abel Korzeniowski
(qui, dans un tout autre genre, a aussi composée celle de Roméo et Juliette ou A single man).
Comme chaque année depuis maintenant 26 ans (le Festival a été lancé en 1988) par Télérama, en association avec l'AFCAE (Association Française d'Art et d'Essai) avec le soutien de Canal+ et de BNP Paribas, le Festival cinéma Télérama avait lieu, cette année, du 17 au 23 janvier 2024. Y étaient programmés 21 films, la plupart sortis en 2023 ansi que quelques uns en avant-prmière, pour un prix de 4 € la séance.
Dans les années précédentes, il m'avait permis de voir des films intéressants que je n'avais pas pu voir à leur sortie ou qui n'avaient pas été programmés.
Le Livre de la jungle est un film américain
réalisé par Jon Favreau, sorti en 2016. Développé par Walt Disney
Pictures, c'est le remake, en prises de vues réelles et images de synthèse, du célèbre
film d'animation Le Livre de la jungle (1967) adapté du roman de Rudyard
Kipling.
Présentation
On connaît tous plus ou moins l’histoire
de Mowgli, bébé découvert dans la jungle par la panthère noire Bagheera et confié,
pour son éducation, au clan des loups.
Lorsqu’une terrible sécheresse oblige
les animaux à migrer vers un seul point d'eau, une trêve est déclarée dans l’attente
du retour de la pluie.
Mais alors arrive un perturbateur,
le redoutable tigre Shere Khan, qui ayant des comptes à régler avec humains, considère
le jeune Mowgli (Neel Sethi) comme un ennemi et se jure de le tuer
lorsque la trêve sera terminée. Lorsque ce moment arrive, Mowgli, pour protéger
sa famille d’adoption, décide de s’enfuir et, guidé par Bagheera, qui lui est
restée fidèle, il cherchera à rejoindre le village des hommes. En cours de
route, son parcours est semé d’embûches : il rencontre en particulier le terrible
python Kaa dont il est sauvé par l’ours Baloo. Fait ensuite prisonnier par le Roi
Louie, qui dirige une armée de singes vivant dans un ancien temple perdu dans
la jungle, ce dernier l’obligera à lui révéler le secret de la terrible « fleur
rouge » (le feu) que tous les animaux redoutent.
Mon opinion
Je ne comprends pas cette obsession
qu’a la société Disney de réadapter ses dessins animés-culte, en prises de vues
réelles. La réussite est rarement au rendez-vous, même si le succès commercial
est, lui, assuré. Vous me direz que c’est désormais la seule chose qui
intéresse Disney.
J’avais le souvenir du
merveilleux film d’animation de Disney sorti en 1967 que j’ai regardé plusieurs
fois. En ce qui me concerne, il y a peu de choses à dire sur cette pénible
adaptation de 106 minutes. Plus rien à voir avec la qualité des images, la poésie, la
tendresse, l’humour ravageur du dessin animé. Ceux qui l’ont vu n’oublieront
jamais les gags qui s’enchaînent, ses personnages hilarants et attachants, sa
musique endiablée qui vous reste dans la tête, etc. On en est loin dans ce film
sombre, dont l’humour, qui a toujours été une grande force des dessins animés
de Disney, est quasi absent. Les images de synthèse ajoutent encore au
sentiment d’artificialité : tout sonne faux du début à la fin.
J'ai parlé, dans Le cinéma de ma jeunesse, des films que nous allions voir au cinéma lorsque nous étions enfants. Parmi ceux-ci, il y avait la série des Joselito, le rossignol andalou. Nous n'en rations aucun !
Pique-nique à Hanging Rock
(Titre original : Picnic at Hanging Rock) est un film australien
réalisé par Peter Weir, sorti en 1975. Il s'agit d'une adaptation du
roman du même nom de Joan Lindsay publié en 1967. Vu sur Arte pendant les fêtes de Noël (le film est encore
disponible en replay gratuit sur la plateforme Arte jusqu’au 15/1/2024).
Présentation
L’action se déroule en Australie
dans les années 1900, à Appleyard’s College, un pensionnat pour jeunes filles.
Le jour de la Saint Valentin, l’austère directrice, Mme Appleyard (Rachel
Roberts) organise un pique-nique pour un groupe d’élèves à Hanging Rock, une
montagne sacrée pour les aborigènes australiens.
Pendant l’après-midi, quatre des
pensionnaires, accompagnées de leur enseignante, se détachent du groupe et
partent en reconnaissance dans un étroit défilé rocailleux. En chemin, elles
croisent deux jeunes garçons, dont l’un se prénomme Albert. A part une des
jeunes filles qui, prise d’une panique incontrôlée, quitte le groupe et revient
sur ses pas, trois de ses camarades et leur enseignante s’enfoncent dans une
cavité et disparaissent. Malgré toutes les recherches et les battues qui sont
menées, elles ne réapparaîtront pas. Seule Irma sera retrouvée vivante par le
jeune Albert mais, devenue amnésique, elle ne pourra pas raconter ce qu’il
s’est passé.
Mon opinion sur ce film
Ce film a, paraît-il, eu beaucoup
de succès lors de sa sortie en 1975. Il serait même devenu un « film culte ».
Je me demande bien pourquoi ? Je n’ai absolument pas été sensible à « l’atmosphère
envoûtante » décrite pas certains, ni à sa photo éthérée à la David Hamilton. Pourtant, ceux qui me suivent savent
combien j’aime les films avec une dimension fantastique mais j’ai trouvé celui-ci
particulièrement soporifique et sa fin en queue de poisson, bien utile pour
conclure un film ni fait ni à faire. Je suis d’autant plus surpris que Peter
Weir fut aussi le talentueux réalisateur de quelques chefs d’œuvre comme le
magnifique Cercle des poètes disparus (devenu, pour le coup, un « film
culte »), ou d’autres films réussis comme Master and Commander
ou des Chemins de la liberté.