Babylon est un film
américain écrit et réalisé par Damien Chazelle et sorti en 2022 (le 18
janvier 2023 en France).
Présentation
Le film est ce que l’on appelle
un « film choral » où l’on suit le destin croisé de plusieurs personnages
plus ou moins fictifs liés au monde du cinéma lors de la transition du cinéma muet au sonore entre les années 20 et les années 50.
- · Brad Pitt joue le rôle de Jack Conrad, une vedette célèbre du cinéma muet qui tente en vain de se reconvertir dans le cinéma parlant.
- · Margot Robbie dans le rôle de Nellie LaRoy, une starlette qui n’a pas froid aux yeux mais se brûle les ailes en abusant d’alcool et de drogues.
- · Jovan Adepo dans le rôle de Sidney « Sid » Palmer, un musicien de jazz noir.
- · Diego Calva dans le rôle de Manuel « Manny » Torres, l’assistant de Jack Conrad qui devient réalisateur.
- · Li Jun Li dans le rôle de Lady Fay Zu, une danseuse et chanteuse de music-hall qui travaille à écrire les intertitres des films muets.
- · Jean Smart dans le rôle d’Elinor St. John, une journaliste spécialisée dans les « gossips » sur les acteurs et actrices d’Hollywood.
Tout commence en 1926 à Los
Angeles, année où le cinéma muet est à son apogée.
Manuel Torres (Diego
Calva), un immigré d'origine mexicaine, est homme à tout faire pour le
studio Kinoscope, et se rêve en assistant réalisateur. Au début du film, on le
voit transporter un éléphant pour une fête donnée dans un château construit en
plein désert californien par un nabab du cinéma muet. Lors de la soirée, Manuel
rencontre Nellie LaRoy (Margot Robbie), une starlette qui veut devenir
actrice. Au cours de la fête, l'actrice Jane Thornton,
qui était la vedette d’un film devant se tourner le lendemain, fait une
overdose et le producteur de Kinoscope, ayant vu Nellie LaRoy se livrer à une
danse endiablée, lui propose de la remplacer au pied levé. Cette dernière, qui n'attendait que ça, saisit sa chance et accepte.
De son côté, Manuel doit reconduire
chez lui à Beverly Hills Jack Conrad (Brad Pitt), la star du studio, qui
est ivre mort. Le lendemain, frais et dispos malgré sa cuite mémorable de la
veille, Jack propose à Manuel de l'accompagner sur son tournage. Les studios n’existant
pas à l’époque, le tournage, une grandiose fresque historique, a lieu en plein
désert, dans un désordre invrasemblable : pour son baptême du feu, Manuel
est envoyé au-devant de la centaine de figurants qui menacent de se révolter. Pris
à partie, il emprunte un pistolet, saute sur un cheval et les matte en tirant des
coups de feu en l’air. Puis il sauve le film en dégotant une caméra alors que la
dizaine d’autres qu’utilisait le chef op ont été détruites. Par la suite, sa
débrouillardise lui permet de monter en grade au sein de la Kinoscope, tout en gardant
un œil sur Nellie, devenue la nouvelle star en vogue.
L’année suivante, Manuel, devenu
l’ami intime de Jack Conrad, est envoyé en mission à New York pour voir la projection du
premier film parlant, Le Chanteur de jazz, produit par les frères
Warner. Il sort de la projection enthousiaste et téléphone immédiatement à Jack
pour le convaincre que cette nouvelle technique représente l’avenir du cinéma. A
New York, Il retrouve aussi Nellie et la sauve d’une foule d’admirateurs en délire.
Mais il n’est simple, ni pour les acteurs de cinéma muet, habitués à outrer leurs gestes et leurs expressions, ni pour les techniciens, d’adopter la technique du « parlant » qui bouleverse profondément la manière de jouer et de tourner : les studios n'ayant plus de besoin d'intertitres pour les films muets, Fay Zhu perd son travail, les spectateurs se moquent de la manière de parler et des gestes théâtraux de Jack, qui perd son statut de star. Il en est de même pour Nellie qui sombre dans l’alccol, la drogue et le jeu. Seuls, Manuel, qui a changé son nom en « Manny », devenu manager des studios puis réalisateur, et Sidney, apprécié pour son talent de musicien de jazz, tirent leur épingle du jeu.
En 1932, Manny n'a pas abandonné l’idée
de relancer la carrière de Nellie qu’il aime d’un amour secret. Avec l'aide
d'Elinor St. John, il essaie de la « civiliser » mais, lors d’une
soirée huppée organisée pour la haute société d'Hollywood, ulcérée par la condescendance de ses hôtes à son égard, elle perd tout contrôle, se gave de nourriture et de champagne puis leur
vomit dessus, dans une scène outrancière qui rappelle furieusement le fameux
repas en pleine tempête du film Sans filtre/Triangle of sadness.
Quelque temps après, en pleine nuit, Nellie débarque en larmes
chez Manny : elle doit une forte somme à un dangereux junkie psychopathe, James McKay (Tobey Maguire, méconnaissable). D'abord furieux, Manny
décide de l’aider et emprunte la somme à Le Comte, un dealer bien connu des
tournages. Suit une scène digne du Satiricon de Fellini où
Manny et Le Comte échappent de peu à la colère de McKay qui s’est rendu compte
que les billets qu’ils lui avaient remis pour payer la dette de Nellie sont des
faux.
De retour chez lui, Manny propose à Nellie de l'épouser et de s’enfuir avec lui au Mexique pour échapper au tueur
envoyé par McKay. Nellie reste seule dans la voiture pendant que Manny va chercher Le
Comte. Mais le tueur les retrouve, tue Le Comte et son colocataire, mais laisse
partir Manny à condition qu’il quitte immédiatement Los Angeles. Lorsque Manny revient
à la voiture, Nellie, complètement shootée, est partie dans la nuit. On apprendra plus tard qu’elle est morte,
sans doute d’overdose, à l’âge de 34 ans. Manny part alors seul pour le Mexique.
Une scène nous présente aussi le sucide de Jack qui, après une entrevue avec Elinor St. John, a bien compris que sa carrière était terminée, et se suicide.
On retrouve ensuite Manny en 1952. Revenu à Los Angeles ave femme et enfant, il se présente devant la porte des studios de la Kinoscope où on ne le laisse pas entrer. Seul, il entre dans un cinéma pour assister à la projection de Chantons sous la pluie,
et éclate en sanglots.
Le film se termine sur un
kaléidoscope d’extraits de films montrant l'évolution entre le cinéma muet et
la parlant.
Mon opinion
Du même réalisateur, j’avais
adoré, pour sa grande poésie, sa musique et l’esthétique de sa photographie, La La Land (2017) qui était déjà une ode au cinéma, à la ville de Los Angeles,
superbement mise en lumière, et à Hollywood. Si on retrouve, dans Babylon,
cette fascination du réalisateur pour le cinéma, on n’est plus du tout, avec ce
film, sur le même registre. Si le film
ne se réduit pas aux pénibles scènes d’orgie et comporte des moments intéressants, il est tout de même beaucoup moins
sympathique que La la land, y compris pour la musique, pourtant due
au même compositeur Justin Hurwitz, alors qu’elle a obtenu le Golden Globe de la meilleure musique 2023.
Quant aux acteurs, si le jeu de Brad Pitt m’a
paru particulièrement fade et guère plus en verve que dans Once upona time in Hollywood, film que j’ai détesté et qui, par certains côtés rappelle
celui-ci, j’ai découvert, en Diego Calva, une vraie révélation. Quant à Margot Robbie, que j'avais certainement vue dans d'autres films sans la remarquer particulièrement, je dois dire que j'ai été bluffé par sa prestation époustouflante qui, à mon humble avis, aurait davantage mérité une récompense que Justin Hurwitz.
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