Neneh Superstar est
un film français écrit et réalisé par Ramzi Ben Sliman est sorti en
salles en janvier 2023. Il a été présenté en avant-première en compétition
officielle au Festival du Film de Demain 2022.
Présentation
Neneh (Oumy Bruni Garrel) a
12 ans et rêve d’intégrer la prestigieuse école de ballet de l’opéra de Paris.
Problème, elle n’a pas suivi de formation classique et est plutôt douée pour le
hip-pop, elle issue de La Courneuve, et elle est noire. Son père Fred (Steve
Tientcheu) croit en elle et l’encourage mais sa mère, Martine (Aïssa
Maïga) tente de la raisonner car elle se doute que sa fille risque d’être
terriblement déçue si elle est recalée au concours d’entrée de l’école la plus
prestigieuse de France.
Lorsque Neneh se présente, le
jury est partagé : si le directeur de l’opéra, Jean-Claude Kahane (Cédric
Kahn), désireux de faire évoluer la composition du corps de ballet en l’ouvrant
à la « diversité », Marianne Belage (Maïwen),
ex-danseuse-étoile et directrice de la danse, s’y oppose, prétextant que les
codes de la danse classique ne permettent pas d’intégrer des danseuses noires
afin de ne pas « casser l’uniformité colorimétrique du ballet »,
argument qui n’est rien d’autre que du racisme déguisé.
A part un de ses collègues qui soutient son point de vue, Marianne Belage se trouve mise en minorité par la majorité des autres membres du jury qui, tout en reconnaissant que Neneh présente un profil atypique, veulent lui donner sa chance. Il est un fait que, par son comportement, son franc-parler, sa chevelure et son teint, Néneh détonne parmi la cohorte de petites oies blanches toutes semblables du corps de ballet.
En outre, dès le début, Neneh se singularise : elle n’a pas les codes, ne se plie pas facilement aux contraintes de l’école, et se met à dos un groupe d’élèves qui la prennent en grippe. A leurs brimades, elle réagit comme elle a appris à le faire dans sa cité, avec violence, ce qui lui vaut une première menace de renvoi puis une deuxième, car cette fois, elle s’en est prise physiquement à la meneuse du groupe qui a voulu l’humilier et ses parents sont convoqués.
Lors d’un repas, le directeur insiste
auprès de Marianne pour qu’elle donne une interview sur son parcours et sa
carrière d’étoile à directrice de l’école de ballet. Marianne est réticente
mais accepte. L’interview se passe mal quand la journaliste aborde ses origines
populaires et algériennes. En effet, Marianne a, jusqu’à présent, tout fait
pour les cacher, jusqu’à transformer son nom de Maryam Bel-Hadj en Marianne
Belage et même modifier son apparence puisqu’elle porte des lentilles de contact
de couleur bleue alors qu’elle a les yeux marron. Or, elle supporte de plus en
plus mal ses lentilles qui la font souffrir. Elle est furieuse lorsque l’article
sort, révélant en titre son identité.
Comme spectacle de fin d’année,
elle choisit sciemment de monter le ballet Blanche Neige, sachant que Neneh n’y aura pas
sa place. Lorsqu’elle apprend qu’elle est écartée de la distribution, Neneh,
folle de rage, l’accuse de racisme et lui lance ses origines algériennes à la
tête. Hors d’elle, Marianne la gifle et Neneh s’enfuit de l’école.
Neneh erre ensuite dans Paris, donne
spontanément une représentation de danse mêlant classique et hip-hop lors d’un
concert de rue, puis se réfugie pour passer la nuit dans un hall d’immeuble.
Signalée par un locataire, elle est emmenée au commissariat de police où son
père, en pleine nuit vient la chercher.
Le lendemain, elle refuse de
réintégrer l’école dont, de toute manière, elle a été exclue. Mais la sanction
a aussi frappé Marianne suspendue pour avoir perdu son sang-froid et avoir
donné une gifleà l’un des élèves. Cette dernière, en colère et en pleurs, se
précipite dans le couloir de l’école où, sans doute à cause de ses problèmes de
lentilles, elle heurte une paroi de verre qui explose. Marianne est
sérieusement blessée au visage par les éclats de verre.
Après s’être remise de sa
blessure qui lui a laissé une longue estafilade sur la joue, elle revient faire
amende honorable et convainc Neneh de reprendre les cours.
Mon opinion
Par certains côtés, ce film rappelle l’inoubliable
Billy Elliot où un jeune garçon d’origine ouvrière (son père est
mineur dans le nord de l’Angleterre) décide de devenir danseur classique. J’ai
aussi beaucoup pensé au magnifique (et méconnu) film High Strung, découvert par
un extrait sur Youtube, qui mêle musique et danse classique et hip-pop avec une
problématique (origines populaires, racisme…) très proche de celle de ce film.
Connaissant un peu la danse classique, je ne suis pas convaincu que le niveau technique de Neneh lui ait permis d’entrer aussi facilement à l’école de danse de l’opéra de Paris qui est une des écoles les plus sélectives et élitistes qui soient mais elle « fait le job » et on oublie vite ses imperfections tant elle déploie d’énergie et d’optimisme. La fin aussi est un peu trop belle mais, malgré tout, le film est sympathique et mérite d’être vu.
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