Ce blog est consacré au cinéma et aux séries TV. J'y traite principalement des films et des séries que j'aime mais je me réserve aussi le droit d'en critiquer certains.
Polseres vermelles (Version originale des Bracelets rouges) est une série télévisée catalane
en 28 épisodes de 40 à 54 minutes créée par Albert Espinosa Puig et diffusée entre le 24 janvier 2011 et le 22
avril 2013 sur TV3 (Televisió de Catalunya).
En France, elle a été diffusée
depuis le 17 janvier 2013 sur Numéro 23 puis récemment rediffusée sur TF1
Séries.
Présentation
Polseres vermelles est
avant tout une histoire d’amitié entre des enfants de 8 à 17 ans hospitalisés
dans le même établissement pour différentes pathologies (cancers, anorexie,
etc.) Surmontant les obstacles et forts d’une volonté de vivre pleinement leur
vie, ces six ados nous font partager leur désir de rire, de tomber amoureux, de
découvrir de nouvelles choses, etc.
Tout commence avec l’arrivée de
Jordi, 14 ans, qui a un cancer du tibia qui l’oblige à se faire amputer d’une
jambe. Les médecins l’installent dans la chambre de Léo, qui a traversé la même
épreuve et continue de se battre contre un cancer récidiviste. Ils deviennent
immédiatement amis et décident de former une bande composée de Cristina, qui
souffre d’anorexie, de l’insolent Yanis, emmené d’urgence à l’hôpital après un
malaise dans la cour de son école ; de l’étrange Toni, victime d’un accident de
moto et de Roc, qui est dans le coma, mais qui entend tout et commente les
évènements en voix off. Le symbole qui les unit désormais est le bracelet rouge
que les patients doivent porter avant une opération. Il représente leur volonté
de se battre, de vivre, et de continuer à expérimenter de nouvelles choses,
comme tous les adolescents de leur âge.
Polseres vermelles est
une série hospitalière inédite : Les héros ne sont pas les médecins, mais les
(jeunes) patients. Tirée de l’histoire vraie de son créateur, Albert Espinosa –
qui a survécu à trois cancers et qui assure : « On ne meurt pas de la maladie
dans un hôpital, mais d’ennui », les Bracelets rouges concilie tendresse et
humour, sans jamais sombrer dans le pathos. Des histoires d’enfants qui ne
perdent jamais espoir en la vie, en l’amour et en l’amitié.
Mon opinion
J’ai pu voir deux épisodes de la
série originale Polseres vermelles dont a été adaptée la version française des Bracelets rouges (saison 1) etLes Bracelets rouges (saison 2). Il est rare que les remakes soient plus réussis que les
versions originales. C’est le cas pourtant ici où l’adaptation française est
mille fois meilleure que la version catalane qui ne supporte vraiment pas la
comparaison.
La 2ème saison de cette remarquable série qui met en scène des adolescents malades a débuté sur TF1 le 11 mars 2019.
Elle reprend à l'endroit où s'était arrêtée la saison 1 (2018), une semaine après le décès de Sarah, morte sur la table d'opération.
Dans cette saison, on retrouve les protagonistes de la saison précédente, Clément, Thomas, Roxane et Mehdi ainsi qu'une nouvelle entrante, Louise, atteinte de mucoviscidose à un stade où sa seule chance de survie serait est une greffe de poumons.
Quant à Clément, alors que Thomas s'apprête, lui, à quitter l'établissement et ses amis, le cancer dont il souffre récidive.
Les bracelets rouges et Nathalie ont aussi l'espoir que Côme, qui a bougé les lèvres, se réveille du coma dans lequel il est plongé...
Cette 2ème saison était attendue et ne déçoit pas. Les acteurs sont toujours formidables, qu'il s'agisse des jeunes ou des adultes, les situations toujours justes et les dialogues réussis.
Bravo à TF1 pour avoir su adapter cette série catalane avec autant de bonheur !
Green Book : Sur les routes du
Sud est un film américain
réalisé par Peter Farrelly. Il s'agit d'un film biographique sur une tournée réalisée dans les États
du Sud en 1962 par le pianiste noir Don
Shirley et son chauffeur et garde du corps blanc Tony Vallelonga (dit Tony
Lip). Premier film du réalisateur sans son frère Bobby, il obtient de
nombreuses récompenses notamment trois Oscars dont celui du meilleur film. Sorti en France 29 janvier 2019.
Présentation
Le « Green Book » (du
nom de son auteur), qui donne son titre au film, est une sorte de guide de
voyage dans les états ségrégationnistes du Sud à destination exclusive des
Noirs, pour leur indiquer les hôtels (généralement miteux) qui leur sont
réservés et les interdits (ne pas uriner dans les toilettes réservées aux
Blancs, ne pas circuler après la tombée de la nuit, etc.) qui leur sont
appliqués.
L’action se déroule sur quelques
mois, en 1962. Tony Vallelonga (Viggo
Mortensen), videur de cabaret italo-américain, après avoir été licencié du
cabaret où il travaillait, trouve un emploi de chauffeur auprès d’un musicien
noir de renom, Don Shirley (Mahershala
Ali[1]).
Tony vit dans le Bronx au sein d’une
famille italienne unie. Il est d’un racisme primaire, allant jusqu’à jeter à la
poubelle les verres dans lesquels sa femme avait servi de la citronnade à deux
ouvriers noirs.
Se mettre au service d’un pianiste
noir d'origine jamaïcaine ne l’enchante pas mais, désormais sans travail, il n’a
pas le choix et il s’engage à lui servir de chauffeur et de garde du corps dans
la tournée organisée par la maison de disques dans les états du Sud des
États-Unis, là où l’on applique encore les « lois Jim Crow »[2].
Se produisant devant des auditeurs blancs et cultivés, Don Shirley ne s’attend pas
à être ostracisé pour sa couleur de peau par ce même public raffiné qui l’acclame
en concert.
Personnage délicat, raffiné,
précieux et solitaire, élevé dans le culte de la musique classique, d'abord
choqué par la rudesse et la grossièreté de son chauffeur, n'a pas d'autre choix
que de supporter ses mauvaises manières.
Au fur et à mesure du déroulement
du voyage, Villelonga s’avère plus humain, comprenant que son petit racisme de
blanc new-yorkais n’a rien à voir avec le racisme institutionnalisé du Sud et
il va devenir le soutien fidèle et l’ami de quelqu’un qu’au départ il
méprisait.
Mon opinion
Ce film doit beaucoup à l’étonnant
duo formé par Viggo Mortensen,
acteur d’origine danoise que l’on avait découvert dans le rôle du prince
Aragorn dans le Seigneur des anneaux, qui joue ici le rôle d’un italo-américain
mal dégrossi, face au raffiné et cultivé Mahersala
Ali qui lui apprend à écrire des lettres poétiques à sa femme restée à New
York pendant qu’eux deux affrontent le racisme et la ségrégation des états du
Sud. Magnifique film où l’humanité triomphe sur la stupidité. __________
[1] Qui a
tenu l’un des rôles principaux dans la série Les 4400.
[2] Lois ségrégationnistes en
vigueur jusqu’en 1964 dans les états du Sud de l'Amérique!
Nos pires voisins-2 est
une suite à Nos pires voisins-1(2014), comédie américaine réalisée par Nicholas Stoller, sorti en 2016.
Résumé
Pour la présentation, voir Nos
pires voisins 1 sauf que, cette fois, le couple, en attente d’un
deuxième enfant, a décidé de vendre sa maison. Mais, étant parvenus à mettre en
fuite la fraternité de garçons, il doit maintenant faire face à une fraternité
de filles, menées par Shelby (Chloë
Grace Moretz), encore plus acharnée que celle de leurs précédents ennemis.
Cette fois Teddy (Zac Efron) est du
côté du couple.
Mon opinion
Le premier opus pouvait encore passer pour sympathique mais, avec ce second film, on tombe vraiment tellement bas
que ce n’est même plus drôle.
Nos pires voisins (Neighbors) est une comédie américaine
réalisée par Nicholas Stoller, sorti
en 2014. Ce film a eu une suite en 2016 : Nos pires voisins-2.
Résumé
Mac (Seth Rogen) et Kelly Radner (Rose
Byrne), un couple trentenaire, parents d’une petite Stella, viennent
d’emménager dans une maison située dans un quartier calme et résidentiel. Mais
le couple découvre qu’une fraternité d’étudiants dirigée par Teddy (Zac Efron) qui s'installe dans la
maison à côté. Une nuit, Mac et Kelly n’en pouvant plus, ils appellent la
police. C’est désormais la guerre ouverte entre les « jeunes » et les
« vieux ».
Mon opinion
Comédie limite trash, au scénario
aussi épais qu’une feuille de papier à cigarette mais encore sympathique, surtout grâce
à la présence charismatique de Zac Efron.
Euforia est un film
italien réalisé par Valeria Golino,
sorti en 2018. Il a été présenté dans la sélection Un certain regard du festival de Cannes 2018.
Présentation du film
Après avoir suivi deux
trajectoires de vie totalement différentes, deux frères, Matteo et Ettore, se
retrouvent à l’occasion de la maladie de l’un d’eux.
Le cadet, Matteo (Riccardo Scamarcio) a réussi une
carrière brillante dans le domaine de la communication. Il est riche, habite un
immense appartement moderne en plein centre de Rome. Célibataire, il est
homosexuel et mène une vie assez agitée avec un groupe d’amis de son niveau aux
idées très libres.
Son frère aîné, Ettore (Valerio Mastandrea) est tout le
contraire de lui. Professeur de sciences, il est marié et père d’un petit
garçon d’une dizaine d’années, Andrea. Lorsqu’on lui décèle un cancer du
cerveau, Matteo offre de l’héberger dans son appartement à Rome pour qu’il soit
plus près de l’hôpital où on le soigne. Tout en le sachant perdu, il lui cache la
gravité de son mal, tout en faisant tout, y compris – lui qui n’est pas croyant
– de l’emmener à Medjugorge en Bosnie, important lieu d’apparitions de la Vierge.
Matteo ne change pas pour autant son propre mode de vie…
Mon opinion sur ce film
Une fois de plus, j’aurais dû me
méfier quand j’ai vu que ce film avait fait partie de la sélection officielle Un certain regard à Cannes avec laquelle
je suis rarement – pour ne pas dire jamais – en accord. Je dois ajouter que,
bien qu’il ait été nominé dans pas moins de huit catégories, Euforia
n’a obtenu aucun prix. En ce qui me concerne, je ne crains pas de dire que ce
film m’a terriblement ennuyé et que je ne le recommanderai à personne. Scenario
tordu, scènes improbables, scènes perturbantes et parfaitement inutiles, le
film s’étire en longueur sans véritable progression. Seules quelques rares scènes
rattrapent le coup, comme celle du vol d’étourneaux au-dessus de l’hippodrome
de Rome qui accompagne la retrouvaille des deux frères… Peu de choses en vérité
sur un film de près de deux heures.
Grâce à Dieu est un drame
franco-belge réalisé par François Ozon,
sorti en 2019. Œuvre de fiction inspirée de l'affaire Preynat, le film relate
le combat judiciaire mené par des victimes d'abus sexuels sur mineurs dans le
diocèse de Lyon.
Présentation
Alexandre Guérin[1]
(Melvil Poupaud) habite Lyon. La
quarantaine, il exerce la profession de cadre bancaire, est marié et père de
cinq enfants. Sincèrement catholique, comme toute sa famille, il a confiance en
l’Eglise. Mais un jour, après une conversation avec un camarade jadis scout
comme lui, il se remémore les abus sexuels dont il fut victime, enfant, de la
part d'un prêtre pédophile, le père Bernard Preynat (Bernard Verley). Alexandre décide alors de dénoncer les agissements
du prêtre auprès de Monseigneur Barbarin (François
Marthouret), archevêque de Lyon. Dans un premier temps, il est mis en
contact avec la psychologue de l'archevêché, Régine Maire (Martine Erhel). Après plusieurs mois et de nombreux courriels, le
cardinal Philippe Barbarin le reçoit enfin : il se dit horrifié par ce qu’il
apprend et lui annonce qu’il va prendre des mesures immédiates contre le prêtre
fautif. Mais Alexandre découvre que, malgré l'alerte de plusieurs parents,
l'Église était au courant depuis longtemps des agissements du prêtre et qu’elle
n’a jamais rien fait pour l’empêcher de continuer à nuire. Au cours d’une
confrontation, provoquée par Régine Maire entre Alexandre et Preynat, celui-ci,
qui pourtant reconnaît ses actes, se refuse à demander pardon à sa victime. Lassé
des tergiversations de l’Eglise, et constatant que le père Preynat exerce
toujours ses fonctions au contact des enfants, Alexandre décide de porter
plainte contre lui tout en sachant que, dans son cas, les faits sont prescrits.
Le capitaine Courteau (Frédéric Pierrot), qui reçoit sa
déposition, ne lui cache pas qu’il s’attaque à forte partie. C’est pourquoi, il
se met en quête d’autres victimes pour lesquelles les faits ne seraient pas
prescrits. C'est ainsi qu'il rencontre François Debord (Denis Ménochet) dont la première réaction est de refuser de parler
jusqu’à ce que sa mère lui montre le volumineux dossier prouvant qu’elle avait
alerté l’Eglise sur l’attitude de Preynat envers son fils. Horrifié par ce qu’il
découvre, il décide de témoigner devant les médias et crée, à cette fin,
l'association La Parole libérée. De nombreuses autres victimes le rejoignent,
dont le chirurgien Gilles Perret (Eric
Caravaca) et Emmanuel Thomassin (Swann
Arlaud). Mais, si Alexandre, François et Gilles ont réussi à se reconstruire
et surmonter leur passé, ce n’est pas le cas d’Emmanuel, qui garde de lourdes
séquelles psychologiques et physiques de son enfance. Il est néanmoins soutenu
par Irène, sa mère (Josiane Balasko) qui acceptera même bénévolement de tenir
le standard de l’association.
Soumis à une pression
grandissante et pressé d'agir par Régine Maire, le cardinal Barbarin organise
une conférence de presse. Mais, devant les journalistes, il laissera échapper cette
terrible phrase :
« Grâce à Dieu, les faits sont
prescrits » qui sert de titre au film.
L'association obtient la mise en
examen du père Preynat, qui reconnaît les faits. Les plaignants espèrent que
leur action interpellera la hiérarchie catholique.
Le film est sorti avant la condamnation,
le 7 mars 2019, de Monseigneur Barbarin pour non-dénonciation d’abus sexuels à
6 mois de prison avec sursis, qui, malgré son indulgence, représente une grande
victoire pour les victimes. Mais la plus grande victoire est sans doute qu’il a,
dans la foulée, présenté sa démission au pape. Cependant, curieusement, le père
Preynat, principal responsable des violences sexuelles, n’a pas encore été jugé
bien qu’il ait toujours reconnu les faits qu’on lui reprochait.
Autour du film
Le film a été tourné en secret,
sous le faux-titre « Alexandre ». Les scènes d'intérieur dans les
églises ont été tournées en Belgique et au Luxembourg, pas en France.
Avant sa sortie en salle prévue le 20 février
2019, le réalisateur François Ozon a
été assigné par deux fois en référé, la défense ayant essayé d’en obtenir,
sinon l’interdiction, du moins le report et le retrait de la bande sonore des
noms de Régine Maire et Bernard Preynat en raison de la protection de la vie
privée pour la première et de la présomption d'innocence pour le second.
François Ozon se défend d'avoir établi un portrait à charge contre Régine Maire[2]
et estime que son film « n’invente ni ne dit rien qui n’ait déjà été porté à la
connaissance du public par la presse, les livres ou les documentaires consacrés
déjà à cette affaire ». Le 18 février 2019, le tribunal de grande instance de
Paris se prononce pour la sortie du film à la date initialement prévue, en
relevant que le procès de Bernard Preynat n’est ni fixé ni prévu à une date
proche et qu'un report « pourrait à l’évidence conduire, compte tenu des divers
recours possibles, à ne permettre la sortie du film que dans plusieurs années »
dans des conditions qui « porteraient atteinte à la liberté d’expression et de
création » et « créeraient des conditions d’exploitation économiques
insupportables ». Par ailleurs, le recours de Régine Maire, qui souhaitait que
son nom soit retiré du film, est rejeté par le tribunal de grande instance de
Lyon mardi 19 février 2019.
Récompenses
Le film, présenté en avant-première
à la Berlinale 2019, y a été récompensé par l’Ours d’argent du Grand prix du Jury.
Mon opinion
Aucun des films que j’ai vus de François Ozon ne m’a jamais déçu. J’ai
trouvé ce dernier très réussi : il s’apparente plus à un documentaire qu’à
une fiction présentant des faits sans pathos et sans interprétations, laissant
le spectateur juger lui-même de la gravité de ce qu’il voit. La distribution
est parfaite : un grand coup de chapeau aux acteurs et plus
particulièrement à ceux qui interprètent les rôles les plus négatifs, ceux du
prêtre pédophile et celui du cardinal Barbarin.
[1] Les noms
des protagonistes ont été conservés mais ceux des victimes ont été modifiés.
[2] Et, en
effet, après avoir vu le film, je peux témoigner que c’est le cas. Au contraire,
R. Maire est présentée comme quelqu’un qui a toujours eu, depuis le début de l’affaire,
une attitude impartiale, ayant tout fait pour convaincre le cardinal Barbarin
de sanctionner le prêtre.
La Chute de l'empire américain
est un film québécois écrit et réalisé par Denys
Arcand, sorti en France en février 2019. Le film s'inscrit dans une thématique similaire à
deux autres réalisations du même réalisateur : Les Invasions barbares
(2003) et Le Déclin de l'empire américain (1986), deux films qui avaient
très largement été récompensés par la critique.
Présentation
Pierre-Paul Daoust (Alexandre Landry) est un
chauffeur-livreur timide et mal dans sa peau. Il se retrouve par hasard sur la
scène d'un hold-up où les braqueurs se sont entretués laissant derrière eux
leur butin dans deux gros sacs de sport. Après un moment d’hésitation, Pierre-Paul
cache les sacs dans sa camionnette juste au moment où la police, représentée
par les inspecteurs Carla McDuff (Maxim
Roy) et Pete LaBauve (Louis
Morissette) arrivent sur les lieux. Bien qu’ils aient des soupçons, ils n’ont
rien contre lui et le laissent partir. Arrivé chez lui Pierre-Paul se met en
quête d’un moyen pour blanchir l’argent. A la télévision, il voit un reportage sur
Sylvain « The Brain » Bigras (Rémy
Girard), un taulard au grand cœur qui sort de prison et le contacte.
Avant de planquer l’argent dans
un entrepôt, il a cependant mis une certaine somme de côté avec lesquels il s'offre les services
à domicile de Camille Lafontaine, une charmante prostituée de luxe, qui se fait appeler
Aspasie (Maripier Morin). Il en
tombe immédiatement éperdument amoureux et lui confie rapidement son secret. Amoureuse
aussi de ce beau garçon cultivé et attentionné (il a un doctorat en
philosophie), qui cite à tout bout de champ les philosophes et la fait rire, elle ne le trahit
pas et, avec Bigras, ils montent une arnaque sophistiquée pour placer l’argent
dans un paradis fiscal et en faire profiter les SDF dont s’occupe Pierre-Paul.
La dernière scène, où ils embauchent les deux flics pour servir des repas dans
un refuge, est jouissive.
Mon opinion
Un film jouissif qui, sous des aspects de
thriller burlesque analyse avec humour la mécanique de l'évasion fiscale internationale, nous démontrant au passage qu'elle n'est pas seulement l’apanage des sociétés multinationales. Les dialogues sont savoureux. Les acteurs, au premier chef Alexandre Landry (pour moi, une révélation)sous ses aspects d'étudiant attardé à qui l'on donnerait le bon dieu sans confession et forme un duo réjouissant avec la superbe Maripier Morin, sont remarquables. Un des meilleurs films
du moment qui fera sans doute date comme l'ont fait les deux films précédents du même réalisateur.
A kind of magic, une année pour
grandir est un film documentaire irlandais réalisé par Neasa Ni Chianain et David Rane, sorti le 6 mars 2019 (durée 1.40 H).
Présentation
Le film a été tourné à l’internat
de Headfort en Irlande où l’on pratique un enseignement libre et joyeux qui
favorise la créativité des élèves. On suit particulièrement l’action de John et
Amanda Leyden, un couple d'enseignants excentriques et passionnés, qui insufflent depuis plus de 40 ans à l'établissement une forme d'enseignement atypique, à base de littérature, de mathématiques et de... rock’n roll ! Ici, on apprend à aimer l’école et à partager
autre chose que des résultats scolaires. Mais il est bientôt temps pour le
couple vedette de partir à la retraite, peut-être la leçon la plus difficile à
apprendre. Hors du temps et de toute convenance, John et Amanda offrent à leur
public scolaire une forme d’études bien loin des "normes établies".
Pour autant, la poésie et la fantaisie avec laquelle ils opèrent, est de loin
un enseignement des plus efficaces et laissera sans nul doute les traces des
plus positives dans la vie de leurs élèves...
Mon opinion
Pour moi qui ai été un enseignant qui ai tenté à favoriser la créativité de mes élèves, en particulier
à travers le théâtre et la poésie, ce film m’a rappelé les meilleurs moments de
ces années passées en leur compagnie. Un super film sur ce qui peut être
réalisé avec des enfants et des adolescents lorsqu’on cherche à s’affranchir un
tant soit peu des règlements et des carcans établis. Ce film est à classer
parmi les « feel-good movies ».
Fleur du désert (Desert Flower) est un film biographique
allemand, réalisé par Sherry Hormann,
sorti en 2009. Le film est basé sur l'autobiographie éponyme de Waris Dirie, Fleur du désert : du désert de Somalie à l'univers des top-models,
publiée en 1998.
Présentation
Waris Dirie (Liya Kebede) est née en 1965 dans le désert somalien dans une
famille d’éleveurs nomades. Elle connaît une enfance rude mais heureuse du
moins jusqu’à ses 3 ans, où elle est excisée de manière barbare. A 13 ans, son
père décide de la marier contre quatre chameaux avec un vieillard dont elle
serait alors devenue la quatrième épouse. Pour éviter cela, la fillette prend
la fuite en pleine nuit, franchit le désert au péril de sa vie, pour rejoindre
sa grand-mère qui vit dans la capitale, Mogadiscio. Bien que voilée et
pratiquante, celle-ci l’accueille avec humanité et se débrouille pour l’envoyer
à Londres, où l’oncle de Waris occupe le poste d’ambassadeur se Somalie.
Pendant six ans, elle y sera exploitée comme « bonne à tout faire », totalement
recluse et coupée du monde extérieur jusqu’à ce que la guerre civile éclate et
que l’oncle soit rappelé dans son pays. L’ambassade derme. Waris se retrouve
alors à la rue, sans argent, avec des papiers périmés et ne connaissant
pratiquement pas un mot d’anglais. Le hasard lui fait cependant rencontrer
Marilyn (Sally Hawkins), fantasque vendeuse
dans un magasin de mode, avec qui elle se lie d'amitié. Marilyn l'héberge et
l'aide à trouver un emploi dans un fast-food. C’est là qu’elle est remarquée par
le célèbre photographe de mode Terry Donaldson (Timothy Spall) qui l’introduit auprès d’une importante agence de
mannequins dirigée par l’intraitable Lucinda (Juliet Stevenson). Malgré de nombreuses péripéties, elle devient un
top model de niveau international. Nommée « ambassadrice de bonne
volonté auprès de L’ONU » pour lutter contre l’excision, elle se consacre
désormais à la Waris Dirie Foundation
qu’elle a créée en 2002 pour venir en aide aux victimes de mutilations
féminines.
Mon opinion
J’ai vu ce film hier soir sur
Arte. Le titre d’une banalité affligeante ne m’inspirait pas mais ce sont les
premières images de cette fillette accouchant une chèvre dans le cadre du
désert somalien qui m’ont accroché et donné envie de rester devant mon écran.
Bien m’en a pris car ce film est magnifique et le destin exemplaire de l’héroïne
mériterait d’être mieux connu. Liya Kebede, l'actrice qui incarne le rôle-titre est sublime.
John Wick est un film
d'action américain réalisé par David
Leitch et Chad Stahelski, sorti
en 2014. Il met en scène Keanu Reeves
dans le rôle-titre.
Résumé
Johnatan « John » Wick (Keanu Reeves) est un ex-tueur à gages retiré
des affaires après qu’il ait épousé Helen. Mais celle-ci vient de mourir d’un
cancer et il se retrouve seul. Peu après l'enterrement, John reçoit un colis
contenant un chiot femelle beagle nommée Daisy et une lettre : il s'agit d'un
cadeau posthume d'Helen pour l'aider à surmonter sa disparition. John s'attache
à Daisy et l'emmène faire un tour à bord de sa Ford Mustang de collection. Alors
qu’il fait le plein trois jeunes mafieux russes l’abordent et l’un d’eux, Iosef,
insiste pour acheter la Mustang. John refuse et répond à l'insulte de Joseph en
russe. Le soir même, les trois jeunes viennent l’agresser chez lui, tuent Daisy
et s’enfuient à bord de la voiture.
Bien que John ait promis à sa
femme qu’il ne reprendrait pas du service, il décide de se venger et d'affronter seul le cartel russe.
Mon opinion
Ce genre de film d’action n’est
généralement pas ma tasse de thé. Si je l’ai regardé, c’est surtout pour la
présence de Keanu Reeves, qui est un
de mes acteurs préférés et ne m’a jamais déçu. Ce serait beaucoup de dire que j’ai
aimé ce que j’ai vu. Bien que je m’attende aux scènes de violence et de baston,
le film en compte beaucoup, beaucoup trop à mon goût, sans beaucoup de substance.
Une fois que l’on sait ça, on n’est pas déçu et l’attention ne se relâche pas
jusqu’à la scène finale, que j’ai trouvée d’autant plus belle que j’adore les
animaux.
Si Beale Street pouvait parler (If Beale Street Could Talk) est un film américain écrit et réalisé
par Barry Jenkins, sorti en 2018. Il
est basé sur le roman de James Baldwin
du même nom. Il est présenté au festival
international du film de Toronto 2018.
Présentation
L’action se passe à Harlem dans
les années 70. Deux jeunes noirs, Clementine « Tish » Rivers (Kiki Layne) et Alonzo « Fonzy »
Hunt (Stephan James) se connaissent
depuis l’enfance. Devenus adolescents, leur amitié se transforme en amour et
ils s’apprêtent à emménager ensemble et à se marier. Tish se trouve enceinte et
hésite à en parler à sa famille mais celle-ci prend la nouvelle avec joie, ce
qui n’est pas le cas de la mère de Fonzy. Tout se passe bien jusqu’à ce que
Tish, en faisant les courses dans l’épicerie de son quartier, soit harcelée par
un client blanc. Fonzy, furieux, le jette dehors. Un policier blanc intervient
alors et aurait arrêté Fonzy sans l’intervention de l’épicière blanche qui
témoigne en sa faveur. Peu après Fonzy est emprisonné une portoricaine. Malgré
un alibi imparable et de nombreuses anomalies dans la procédure, Fonzy est
inculpé pour ce crime qu’il n’a pas commis.
Mon opinion
Le film est indéniablement une
réussite esthétique mais, si les héros de cette histoire sont attachants, on a
très vite compris, hélas, l’inanité de leur combat contre une injustice qui baigne
toute la société américaine, malgré les acquis obtenus par les luttes en faveur
des droits civiques quelques années auparavant. C’est pourquoi, j’ai trouvé que
le film s’étirait un peu en longueur et qu’il aurait mérité d’être raccourci de
20 bonnes minutes.
La Favorite (The Favourite) est un film
américano-irlando-britannique réalisé par Yórgos
Lánthimos, sorti en 2018.
Présentation
Le film se déroule sous le règne
d’Anne d’Angleterre (1702-1714) qui succède à sa sœur Marie sur les trônes d’Angleterre
et d’Ecosse. Dernière souveraine de la maison Stuart, Anne (Olivia Colman) souffre d'une santé
précaire et d’une instabilité mentale et meurt à l'âge de quarante-neuf ans.
Politiquement, elle favorise les Tories (progressistes) au détriment des Whigs (conservateurs), principalement
pour des raisons religieuses. Cependant, l'emprise des Whigs sur le pouvoir ne
cesse de croître tout au long de la guerre de Succession d'Espagne jusqu'en
1710, date à laquelle Anne limoge de nombreux Whigs du gouvernement.
Le film porte surtout sur son
amitié avec Sarah Churchill, l’épouse John Churchill, duc de Malborough chef de
l’armée anglaise lors de la Guerre de succession d’Espagne (1701-1714). Sarah
Churchill (Rachel Weisz), utilise
son immense influence sur la reine pour la pousser à poursuivre la guerre, et
tient tête à Robert Harley, comte d’Oxford (Nicholas Hoult) qui représente le parti Tory, favorable à la paix.
Un jour que Lady Sarah surprend
Abigail Hill (Emma Stone), une simple
employée aux cuisines, en train de soigner la reine avec des onguents de sa
composition, elle la fait fouetter avant de se raviser devant l’amélioration de
santé de la souveraine et, pour son malheur, la prend à son service. Car sous
ses dehors de sainte nitouche, Abigail, qui est tombée dans la hiérarchie
sociale à cause de malversations de son père, s’est jurée de retrouver son
rang. Elle finit par se rapprocher suffisamment de la reine et devient sa
favorite en titre, chassant Lady Sarah qui est renvoyée de la cour. Abigail
obtient l’approbation de la reine pour épouser Samuel Masham (Joe Alwyn), un gentilhomme de la cour
et ainsi retrouver son rang. Profitant de son influence, elle pousse aussi la
reine à signer la paix et renvoyer une partie des députés Whigs.
Mon opinion sur ce film
Belle réussite esthétique, le
film est une merveille en ce qui concerne les costumes, la lumière, la musique
et les décors mais on nous y présente une reine alternant entre dépression et
crises de quasi-démence, une cour complètement dévoyée, et des situations
tellement outrancières que l’on sort de ces deux heures au bord de
l’écœurement. Quel festival de vacheries ! Rien n’a été épargné à Olivia
Colman, qui incarne la reine Anne, que l’on hait autant qu’on la plaint.
Les actrices (Olivia Colman, Emma Stoneet Rachel Weisz) ont toutes les trois amplement mérité la pluie de
récompenses qu’elles ont reçues.
Jusqu'ici tout va bien
est une comédie française coécrite et réalisée par Mohamed Hamidi, sortie en 2019.
Résumé
Fred
Bartel (Gilles Lellouche), est le directeur
de l'agence de communication "Happy Few". Tout fonctionne bien pour lui et son équipe, composée de jeunes créatifs, d'autant qu'il vient de décrocher un très gros contrat. Mais, pour réduire ses charges, il a eu la fausse bonne idée de domicilier son entreprise en zone franche à
La Courneuve en Seine-Saint-Denis. En réalité ses locaux sont en plein Paris et il ne dispose à La Courneuve que d’une simple boîte aux
lettres qu'il relève de temps en temps.
Lorsque les contrôleurs des
impôts débarquent à l'agence, Fred n’a pas le choix : il a une semaine
pour transférer son entreprise à La Courneuve mais aussi embaucher sur place
des demandeurs d’emploi.
Sur place, Fred va rencontrer
Samy (Malik Benthala, épatant), un jeune de
banlieue qui se propose de leur apprendre les codes de ce nouvel environnement
et faciliter leur intégration dans un milieu qui leur paraît, vu de l’autre
côté du périphérique, aussi étranger et menaçant qu’une jungle.
Mon opinion sur ce film
Très sympathique comédie qui,
sous ses aspects et à travers les situations cocasses, aborde des sujets beaucoup plus profonds que ne
le laisserait penser le synopsis : le racisme, les préjugés, la difficulté de
vivre ensemble… Certes, le sujet n’est pas nouveau. Il était déjà celui de Neuilly
sa mère ou plus récemment d’Abdel et la comtesse, tous deux très réussis dans
leur genre.
La Dernière Folie de Claire
Darling est une comédie dramatique française de Julie Bertuccelli sortie en 2019. Le film est l'adaptation du best-seller de Lynda Rutledge, Le Dernier vide-grenier de Faith Bass
Darling.
Résumé
Claire Darling (Catherine Deneuve) est persuadée
qu'elle va mourir le soir-même. Elle décide alors de se débarrasser du contenu de sa maison en faisant un gigantesque vide-grenier : bibelots, tableaux, souvenirs... Affolée, devant ce qu’elle
considère comme un coup de folie, Martine Leroy (Laure Calamy), l’amie d’enfance de sa fille Marie (Chiara Mastroianni), alerte cette
dernière pour qu’elle vienne voir ce qui se passe. Or, Marie est fâchée depuis
vingt ans avec sa mère et ne l’a pas revue. Elle revient quand même en
catastrophe pour constater que, certes, sa mère alterne entre absences et
moments de lucidité.
Comme des vautours, les habitants du village se jettent sur les antiquités de valeur accumulées par cinq générations de Darling – horloges, automates du XVIIIe, tableaux de famille, vases de Gallé, lampes
Tiffany, statues et statuettes, meubles anciens, chaque objet révèle le rôle secret qu'il a
joué dans la saga familiale et pose les plus profondes des questions
existentielles.
Mon opinion
Dans une narration concentrée sur
le récit d'une folle journée, le film nous entraîne entre épisodes drôles et dramatiques à travers les greniers
de la mémoire que représentent ces objets que nous accumulons au cours de nos
vies. Magnifique film, admirablement joué par une Catherine Deneuve sans
apprêts, qui ne cache pas son âge, émouvante dans sa simplicité, qui tient certainement là l’un de ses
plus beaux rôles. La réalisatrice, Julie Bertuccelli est aussi l'auteur de Dernières nouvelles du cosmos consacré à l'extraordinaire parcours d'Hélène Nicolas, une jeune fille autiste dont la mère Véronique a mis au point une technique révolutionnaire pour communiquer.