Dernières nouvelles du cosmos
est un film documentaire français réalisé en 2016 par Julie Bertuccelli.
Synopsis
Hélène Nicolas est née en 1985. Très
tôt diagnostiquée « autiste déficitaire », elle entre, dès l’âge de 8 ans dans
une institution médico-sociale spécialisée d’où elle ne sera retirée qu’à l’âge
de 14 ans. Pendant toute cette période, elle restera emprisonnée dans le
silence jusqu'à ce que sa mère Véronique, après avoir abandonné son métier de
cavalière, la reprenne avec elle pour se consacrer entièrement à sa fille.
En 2006, après six années de
recherches et de nombreux tâtonnements, Véronique met au point un système révolutionnaire qui permettra à sa
fille de communiquer. A l’aide d’un alphabet en lettres cartonnées et
plastifiées, Hélène va commencer à composer des mots, puis des phrases qui vont
devenir de véritables textes d’une impressionnante hauteur intellectuelle,
tenant à la fois de la poésie, de la philosophie et même de la métaphysique,
dont personne n’aurait pu jusque-là la croire capable.
En 2009, elle écrit un premier
texte, Raison et acte dans la douleur du
silence. En 2010, elle entame avec Arnaud
Stéphan un travail de création littéraire orienté vers la scène et le
théâtre qui donnera lieu à un spectacle, Forbidden
di Sporgersi, mis en scène par Pierre
Meunier et Margueritte Bordat qui
a été présenté, en 2015, au Festival d’Avignon. Le spectacle est adapté de son
texte Algorithme Eponyme. C’est la
préparation de ce spectacle que suit la réalisatrice.
- La réalisatrice : Julie Bertuccelli
Née en 1968, après des études de
Philosophie, Julie Bertuccelli
devient assistante à la réalisation sur de nombreux longs métrages auprès de
réalisateurs de renom tels que Otar
Iosseliani, Rithy Panh, Krysztof Kieslowsky, Emmanuel Finkiel, René Féret, Bertrand
Tavernier et son père Jean-Louis
Bertuccelli… Puis elle réalise de nombreux documentaires pour la
télévision.
Son premier long-métrage de
fiction Depuis qu’Otar est parti… a été couronné par une vingtaine de
prix en France et à l’étranger dont le Grand
Prix de la Semaine de la Critique au Festival
de Cannes 2003 et le César de la
meilleure première œuvre en 2004.
L’Arbre, son deuxième long-métrage
de fiction, tourné en Australie avec Charlotte
Gainsbourg, a été présenté en sélection officielle au festival de Cannes 2010.
Son documentaire La cour de Babel, sorti
en salles en 2014, a été nommé aux César
et sacré Meilleur documentaire des
Trophées francophones du cinéma.
Elue en 2013 présidente de la
SCAM, Julie Bertuccelli est la
première femme à y occuper cette fonction; elle copréside avec Michel Hazanavicius la Société civile
des Auteurs-Réalisateurs-Producteurs (ARP) depuis juin 2016.
La réalisatrice prépare
actuellement son troisième long-métrage de fiction Le dernier vide-grenier de Claire Darling.
- La pièce de théâtre : Forbidden di Sporgersi
Mon opinion sur ce film
J’avais entendu parler de ce film
lors d’une émission sur France Info. Comme il était programmé à Aubenas dans le
cadre des Rencontres des Cinémas d’Europe
(20-27 novembre 2016), je suis allé le voir. J’ai été surpris de
l’incroyable queue de spectateurs qui attendaient la séance alors que le film
était programmé à la même heure qu’un film beaucoup plus grand public.
Dernières nouvelles du cosmos n’est
pas un film facile. Le sujet lui-même, l’autisme, est un sujet très dur et la manière
de filmer sans concession qu’a adoptée la réalisatrice devrait plutôt avoir sur
le spectateur un effet de repoussoir. Or, dès les premières images, on est,
sinon séduit par l’héroïne, mais intrigué par ce que l’on voit et désireux de
comprendre. Peu à peu, en tournant autour d’elle, on apprend à apprivoiser ce
mutisme, ces regards étranges, et on devine que derrière la carapace, presque l’armure qu’est son corps, se cache un
esprit incroyablement brillant, une intelligence puissante, un humour ravageur.
Hélène est un génie emprisonné
dans un corps qui lui a interdit, jusqu’à ses 14 ans, de communiquer avec le
monde extérieur. A travers le film, on devine qu’Hélène a un univers à elle.
Elle ne parle peut-être pas avec des mots, avec « nos » mots, mais
elle perçoit tout ce qui l’entoure avec une intensité incroyable. Elle tire de
cette expérience des aphorismes qui brillent d’intelligence et sont pétris de poésie
et d’humour.
Je ne pensais pas, en allant voir
ce film, être à ce point ému en découvrant chez cette jeune femme que l’on a
considérée comme « handicapée » (voire une « retardée mentale »)
jusqu’à ses 14 ans, une telle étendue d’intelligence qui nous fait paraître
tout petits.
J’ai cependant un peu regretté que
le film se borne à nous présenter des faits, sans aucun commentaire, sans
aucune tentative d’explication. Certes, je me méfie de ce qu’auraient pu dire
des « spécialistes » de l’autisme, dont la plupart (je ne dis pas « tous »)
ne comprennent rien à ce problème, mais j’aurais souhaité avoir l’éclairage de
scientifiques, de philosophes, voire de mathématiciens pour essayer de cerner l’énigme
que représente Hélène… Un film intrigant, dérangeant, sur un "handicap" (mot à utiliser avec réserves, mais nous n'en avons pas d'autres), mal connu et mal compris.
Sur le sujet de l'autisme, on peut aussi voir les films suivants :
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