Ce blog est consacré au cinéma et aux séries TV. J'y traite principalement des films et des séries que j'aime mais je me réserve aussi le droit d'en critiquer certains.
La Dernière Folie de Claire
Darling est une comédie dramatique française de Julie Bertuccelli sortie en 2019. Le film est l'adaptation du best-seller de Lynda Rutledge, Le Dernier vide-grenier de Faith Bass
Darling.
Résumé
Claire Darling (Catherine Deneuve) est persuadée
qu'elle va mourir le soir-même. Elle décide alors de se débarrasser du contenu de sa maison en faisant un gigantesque vide-grenier : bibelots, tableaux, souvenirs... Affolée, devant ce qu’elle
considère comme un coup de folie, Martine Leroy (Laure Calamy), l’amie d’enfance de sa fille Marie (Chiara Mastroianni), alerte cette
dernière pour qu’elle vienne voir ce qui se passe. Or, Marie est fâchée depuis
vingt ans avec sa mère et ne l’a pas revue. Elle revient quand même en
catastrophe pour constater que, certes, sa mère alterne entre absences et
moments de lucidité.
Comme des vautours, les habitants du village se jettent sur les antiquités de valeur accumulées par cinq générations de Darling – horloges, automates du XVIIIe, tableaux de famille, vases de Gallé, lampes
Tiffany, statues et statuettes, meubles anciens, chaque objet révèle le rôle secret qu'il a
joué dans la saga familiale et pose les plus profondes des questions
existentielles.
Mon opinion
Dans une narration concentrée sur
le récit d'une folle journée, le film nous entraîne entre épisodes drôles et dramatiques à travers les greniers
de la mémoire que représentent ces objets que nous accumulons au cours de nos
vies. Magnifique film, admirablement joué par une Catherine Deneuve sans
apprêts, qui ne cache pas son âge, émouvante dans sa simplicité, qui tient certainement là l’un de ses
plus beaux rôles. La réalisatrice, Julie Bertuccelli est aussi l'auteur de Dernières nouvelles du cosmos consacré à l'extraordinaire parcours d'Hélène Nicolas, une jeune fille autiste dont la mère Véronique a mis au point une technique révolutionnaire pour communiquer.
Dernières nouvelles du cosmos
est un film documentaire français réalisé en 2016 par Julie Bertuccelli.
Synopsis
Hélène Nicolas est née en 1985. Très
tôt diagnostiquée « autiste déficitaire », elle entre, dès l’âge de 8 ans dans
une institution médico-sociale spécialisée d’où elle ne sera retirée qu’à l’âge
de 14 ans. Pendant toute cette période, elle restera emprisonnée dans le
silence jusqu'à ce que sa mère Véronique, après avoir abandonné son métier de
cavalière, la reprenne avec elle pour se consacrer entièrement à sa fille.
En 2006, après six années de
recherches et de nombreux tâtonnements, Véronique met au point un système révolutionnaire qui permettra à sa
fille de communiquer. A l’aide d’un alphabet en lettres cartonnées et
plastifiées, Hélène va commencer à composer des mots, puis des phrases qui vont
devenir de véritables textes d’une impressionnante hauteur intellectuelle,
tenant à la fois de la poésie, de la philosophie et même de la métaphysique,
dont personne n’aurait pu jusque-là la croire capable.
En 2009, elle écrit un premier
texte, Raison et acte dans la douleur du
silence. En 2010, elle entame avec Arnaud
Stéphan un travail de création littéraire orienté vers la scène et le
théâtre qui donnera lieu à un spectacle, Forbidden
di Sporgersi, mis en scène par Pierre
Meunier et Margueritte Bordat qui
a été présenté, en 2015, au Festival d’Avignon. Le spectacle est adapté de son
texte Algorithme Eponyme. C’est la
préparation de ce spectacle que suit la réalisatrice.
La réalisatrice : Julie Bertuccelli
Née en 1968, après des études de
Philosophie, Julie Bertuccelli
devient assistante à la réalisation sur de nombreux longs métrages auprès de
réalisateurs de renom tels que Otar
Iosseliani, Rithy Panh, Krysztof Kieslowsky, Emmanuel Finkiel, René Féret, Bertrand
Tavernier et son père Jean-Louis
Bertuccelli… Puis elle réalise de nombreux documentaires pour la
télévision.
Son premier long-métrage de
fiction Depuis qu’Otar est parti… a été couronné par une vingtaine de
prix en France et à l’étranger dont le Grand
Prix de la Semaine de la Critique au Festival
de Cannes 2003 et le César de la
meilleure première œuvre en 2004.
L’Arbre, son deuxième long-métrage
de fiction, tourné en Australie avec Charlotte
Gainsbourg, a été présenté en sélection officielle au festival de Cannes 2010.
Son documentaire La cour de Babel, sorti
en salles en 2014, a été nommé aux César
et sacré Meilleur documentaire des
Trophées francophones du cinéma.
Elue en 2013 présidente de la
SCAM, Julie Bertuccelli est la
première femme à y occuper cette fonction; elle copréside avec Michel Hazanavicius la Société civile
des Auteurs-Réalisateurs-Producteurs (ARP) depuis juin 2016.
Forbidden di Sporgersi,
est une pièce de théâtre inspirée de l’œuvre Algorithme éponyme de Babouillec Sp. (nom de plume qu’a
adopté Hélène Nicolas). Le spectacle a été conçu et imaginé par Pierre Meunier et Marguerite Bordat ; après avoir été présenté avec succès en
2015 au Festival d’Avignon, il se jouera à Paris, au Théâtre de la Ville (Salle
des Abbesses) du 20 au 28 février 2017.
Mon opinion sur ce film
J’avais entendu parler de ce film
lors d’une émission sur France Info. Comme il était programmé à Aubenas dans le
cadre des Rencontres des Cinémas d’Europe
(20-27 novembre 2016), je suis allé le voir. J’ai été surpris de
l’incroyable queue de spectateurs qui attendaient la séance alors que le film
était programmé à la même heure qu’un film beaucoup plus grand public.
Dernières nouvelles du cosmos n’est
pas un film facile. Le sujet lui-même, l’autisme, est un sujet très dur et la manière
de filmer sans concession qu’a adoptée la réalisatrice devrait plutôt avoir sur
le spectateur un effet de repoussoir. Or, dès les premières images, on est,
sinon séduit par l’héroïne, mais intrigué par ce que l’on voit et désireux de
comprendre. Peu à peu, en tournant autour d’elle, on apprend à apprivoiser ce
mutisme, ces regards étranges, et on devine que derrière la carapace, presque l’armure qu’est son corps, se cache un
esprit incroyablement brillant, une intelligence puissante, un humour ravageur.
Hélène est un génie emprisonné
dans un corps qui lui a interdit, jusqu’à ses 14 ans, de communiquer avec le
monde extérieur. A travers le film, on devine qu’Hélène a un univers à elle.
Elle ne parle peut-être pas avec des mots, avec « nos » mots, mais
elle perçoit tout ce qui l’entoure avec une intensité incroyable. Elle tire de
cette expérience des aphorismes qui brillent d’intelligence et sont pétris de poésie
et d’humour.
Je ne pensais pas, en allant voir
ce film, être à ce point ému en découvrant chez cette jeune femme que l’on a
considérée comme « handicapée » (voire une « retardée mentale »)
jusqu’à ses 14 ans, une telle étendue d’intelligence qui nous fait paraître
tout petits.
J’ai cependant un peu regretté que
le film se borne à nous présenter des faits, sans aucun commentaire, sans
aucune tentative d’explication. Certes, je me méfie de ce qu’auraient pu dire
des « spécialistes » de l’autisme, dont la plupart (je ne dis pas « tous »)
ne comprennent rien à ce problème, mais j’aurais souhaité avoir l’éclairage de
scientifiques, de philosophes, voire de mathématiciens pour essayer de cerner l’énigme
que représente Hélène… Un film intrigant, dérangeant, sur un "handicap" (mot à utiliser avec réserves, mais nous n'en avons pas d'autres), mal connu et mal compris.
Sur le sujet de l'autisme, on peut aussi voir les films suivants :