Ce blog est consacré au cinéma et aux séries TV. J'y traite principalement des films et des séries que j'aime mais je me réserve aussi le droit d'en critiquer certains.
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mardi 28 mars 2023
Zorba the Greek - Teach me to dance
jeudi 23 mars 2023
LE PROMENEUR DU CHAMP DE MARS Biopic-fiction de Robert GUEDIGUIAN (FR-2005)
Le Promeneur du
Champ-de-Mars est un film français de Robert Guédiguian sorti en
salle le 16 février 2005. Il s'agit d'une adaptation cinématographique du roman
Le Dernier Mitterrand, de Georges-Marc Benamou.
Présentation
Le film nous présente un jeune
journaliste, Antoine Moreau (Jalil Lespert), alter-ego de Georges-Marc
Benamou, qui fut très proche de Mitterrand (Michel Bouquet),
recueillant les confidences du président dans les derniers mois de sa vie, afin
d’en écrire les mémoires.
Le film a été tourné :
Au château de Champs-sur-Marne (Seine-et-Marne)
À Oignies dans le Pas-de-Calais :
À la fosse n° 9 - 9 bis des mines
de Dourges.
Dans la rue des Magnolias.
À la basilique Saint-Denis à
Saint-Denis (Seine-Saint-Denis)
À Paris :
Dans la rue des Cascades dans le
20e arrondissement.
Au square de la
Place-des-Martyrs-Juifs-du-Vélodrome-d'Hiver dans le 15e arrondissement.
Au Champ-de-Mars dans le 7e
arrondissement.
À Rochefort-en-Yvelines dans les
Yvelines.
Dans le hameau de
Petit-Fort-Philippe à Gravelines dans le Nord.
À Vichy :
Au Casino.
Au Parc des sources.
Sur les rives de l'Allier.
À Jarnac en Charente.
À Chartres, vue aérienne de la
cathédrale
Mon opinion
Je voulais surtout voir ce film
pour l’immense acteur que fut Michel Bouquet (décédé voici presque un an,
le 13 avril 2022, à l’âge de 96 ans). Le film nous présente un Mitterrand complexe,
d’une cuture stupéfiante, manipulateur, matois, émule de Machiavel, jouisseur
(de la nourriture, des femmes…), dont on s’interroge en permanence pour savoir
s’il est sincère ou non, détournant la conversation lorsque le journaliste
insiste sur ses années Vichyssoises et son amitié avec Bousquet en lui
renvoyant avec colère son engagement dans la Résistance… Michel Bouquet
incarne un Mitterrand plus vrai que nature, renforçant l’image mythique qu’il
nous a laissée, à la fois redoutable et fragile, qui fait face à la maladie et
à la mort avec une force d’âme incroyable, tenant à assurer son rôle de
président jusqu’à la dernière minute de son dernier jour à l’Elysée. Qu’on ait aimé
Mitterrand, pour l’immense espoir qu’il a porté lors de son élection en mai
1981, ou qu’on le déteste (car il a bien des côtés détestables), on ne pourra
rester insensible à ce film et même ne pas être ému par la déchéance physique
(et non morale) de ses derniers instants. Un film d’une intelligence rare. A
voir aussi le bonus où le réalisateur, Robert Guédiguian s’entretient
dans un dialogue croisé à la portée universelle, avec Michel Bouquet.
Dans le même esprit, je vous conseille :
- Serviteur du peuple (série)
- Parlement (série)
- Le grand jeu
- Quai d'Orsay
- Les saveurs du palais
- Borgen (série)
- Présidents
lundi 20 mars 2023
LA CHAMBRE DES MERVEILLES Drame de Lisa AZUELOS (FR-2023)
La Chambre des merveilles
est un film français réalisé par Lisa Azuelos, sorti en 2023. Ce film
est l'adaptation du premier roman de Julien Sandrel, paru en 2018 chez
Calmann-Lévy. Ce livre a aussi été adapté au théâtre et en BD.
Présentation
Thelma (Alexandra Lamy)
élève seule Louis « Loulou » (Hugo Questel), son fils de 13 an.
Elle travaille dans un entrepôt et a toujours son patron sur le dos. A part
quelques petites anicroches au collège, Louis est un bon élève.
Un jour, alors qu’elle l’amène au
collège, Louis se fait renverser alors qu’il faisait du skate-board et se
retrouve dans le coma.
Désespérée, Thelma passe tout le
temps qu’elle peut à son chevet, relayée par sa mère Odette (Muriel Robin)
jusqu’au jour où elle découvre, dans la chambre de son fils, un carnet qu’il a
illustré de dessins de manga et sur lequel il a noté une liste de « choses
à faire avant la fin du monde ».
Thelma se met en tête de réaliser
ces souhaits en espérant que, si elle y parvient, Louis se réveillera du coma.
Parmi eux, il y a celui de faire
dédicacer sa planche de skate par son auteur de manga fétiche, un Japonais,
aller nager avec des baleines, réaliser une dangereuse compétition de skate, mais
surtout rencontrer son père qu’il ne connaît pas…
Avec la complicité de sa mère
qui, pendant son absence, reste au chevet de Louis, Thelma va réaliser les
souhaits de son fils.
Mon opinion
On connaît surtout Alexandra
Lamy (bien qu’elle ait tourné dans une 40e de films) pour la
série télévisée humoristique Un gars, une fille (1999-2003), où
elle formait un couple à la scène et à la ville avec Jean Dujardin (qu’elle
appelait déjà « Loulou »). Elle a fait du chemin depuis et a pris de
la bouteille et ce film lui a donné, à mon avis, l’un de ses plus beaux rôles. Elle
y est la mère par excellence, une jeune femme un peu débordée qui, bien qu’elle
fasse tout pour comprendre et aimer son ado, passe à côté de lui, de ses attentes
et de ses désirs profonds. Il faut ce terrible accident pour qu’elle le
découvre, qu’elle découvre ses rêves et ses amis, et au fond, se révèle aussi à
elle-même. Je voudrais. Ce film est aussi une révélation pour Liza Azuelos qui
ne nous avait pas, jusque-là ébloui par ses réalisations très moyennes, comme
Lol ou Dalida… Le film doit beaucoup au choix des musiques (Bonjour Meow, London
Grammar, etc.) et des scènes magiques, comme celle où Thelma, à son retour du Portugal,
projette au plafond de la chambre de Louis les images de sa nage avec les
baleines, ou celle du survol de l’Ecosse aux îles Shetland en hélicoptère. Je dois aussi saluer la présence de Xavier Lacaille dans le rôle d'Etienne, l'éternel étudiant, que j'avais découvert en irrésistible assistant parlementaire euroéen dans la décapante série Parlement. La
fin du film, trop convenue, est un peu superfétatoire et je m’en serais volontiers passé
mais La chambre des merveilles est malgré tout un magnifique film que je n’hésiterai pas à classer
parmi les « feel good movies ».
EN ATTENDANT BOJANGLES film de Régis ROINSARD (FR-BE 2022)
En attendant Bojangles
est un film franco-belge réalisé par Régis Roinsard, sorti en 2022. Il
s'agit de l'adaptation du roman éponyme d'Olivier Bourdeaut (2016).
Présentation
Georges (Romain Duris), menteur
professionnel, s’est incrusté dans une réception huppée organisée dans sa villa
de bord de mer par Charles (Grégory Gadebois). Il y rencontre Camille
(Virginie Efira), une jeune femme fantasque et l’enlève à bord de sa
voiture de sport. Echoués dans une chapelle perdue au milieu de nulle part, ils
improvisent une cérémonie de mariage et font l’amour. Le lendemain matin, lorsque
Georges se réveille, Camille (qu’il appelle aussi Antoinette), a disparu en « empruntant »
la voiture qu’il retrouve devant le magasin de fleurs où elle travaille. Ils ne
se quitteront plus et auront un fils Gary (Solàn Machado-Graner).
Gary voit ses parents danser sur
la chanson « Mr. Bojangles », interprétée par Nina Simone,
mener une vie de fête perpétuelle : c’est Camille qui mène le bal (au
propre et au figuré), organise en permanence les réceptions les plus folles. C’est
elle qui a adopté Melle Superfétatoire, un oiseau exotique qui déambule dans l’appartement,
s’invente des mondes devant le regard émerveillé de l’enfant.
Jusqu’au jour où tout bascule…
Mon opinion
J’avais adoré le livre d’Olivier
Bourdeaut et j’étais enchanté d’apprendre qu’un film, avec Virginie Efira
et Romain Duris, deux acteurs que j’apprécie, en avait été adapté. Mais le
film étant sorti en pleine crise sanitaire, je n’avais pu le voir et, depuis,
je me suis procuré le DVD.
Malheureusement, j’ai très vite déchanté
et j’ai même interrompu mon visionnage vers le milieu du film, ce qui m’arrive
rarement. On ne retrouve dans le film rien du charme, de la poésie et de la
douce folie qui font du livre un chef d’œuvre. Dans le livre, l’amour et la
folle aventure des parents sont vus à travers les yeux émerveillés de l’enfant.
Dans le film, celui-ci est bien présent mais semble être une pièce rapportée,
secondaire alors que, dans le livre, il est, avec la mère, l’acteur principal.
Dès les premières images, le duo Efira/Duris ne fonctionne pas. Les
décors (de Sylvie Olivé), qui se veulent somptueux, sont clinquants, les
costumes (d’Emmanuelle Youchnovski), kitch et de mauvais goût, il n'y a rien de la magie qui m'avait séduit dans le livre. Bref, grosse
déception que cette adaptation complètement ratée, hélas pour les acteurs qui
font ce qu’ils peuvent pour sauver le film du naufrage, quitte à se ridiculiser.
vendredi 17 mars 2023
NOS OMBRES D'ALGERIE documentaire de Vincent MARIE (FR-2022)
Le film était présenté gratuitement par "Bouge de l'Art" au cinéma Le Navire vendredi
17 mars à Aubenas (Ardèche) dans le cadre de la 16ème édition du Carrefour
européen du 9ème art et de l’image.
Présentation
Dans ce film, des dessinateurs
majeurs de la BD explorent la mémoire de la guerre d’Algérie (1954-1962) à
travers l’œuvre de Jacques Ferrandez (Carnets d’Orient – 1987/2009, Suites algériennes, etc.), Kamel Khelif, Gaétan
Nocq, Alexandre Tikhomiroff, Jeanne Puchol, Farid Boudjellal et Joël Alessandra…
Mon opinion
Remarquable documentaire présenté
par son auteur en présence du dessinateur Jacques Ferrandez, qui nous invite à
entrer dans l’intimité des dessinateurs qui se sont intéressés à la guerre d’Algérie
et à leur processus de création.
mercredi 15 mars 2023
65 : LA TERRE D'AVANT Film de science-fiction de Scott BECK et Bryan WOODS (USA-2023)
65 : La Terre d'Avant
(Titre original : 65) est un film américain réalisé par Scott
Beck et Bryan Woods et sorti en 2023.
Résumé
L’histoire commence sur Somaris,
une planète éloignée de la Terre mais où s’est développée une civilisation
semblable à la nôtre. Le commandant Mills (Adam Driver) accepte la
proposition de diriger une navette de transport qui doit durer deux ans. Le
salaire qu’il en tirera doit lui permettre de sauver sa fille, gravement malade.
Lors de la mission, sa navette
est prise dans un nuage d’astéroïde et va s'écraser sur une planète non
répertoriée qui est la Terre, mais, il y a 65 millions d’années, encore peuplée
de dinosaures et autres bestioles peu sympathiques.
Or, 65 millions d’années, c’est
la date les dinosaures ont disparu, l’une des hypothèses pour leur disparition,
est que la Terre aurait été percutée par une gigantesque météorite.
A part Mills, la seule survivante
est Koa (Adriana Greenblatt), une fillette de 9 ans, qui, originaire d’un
autre peuple que Mills, ne parle pas sa langue, ce qui ne facilite pas leurs
échanges.
Tous deux vont devoir, au péril
de leur vie, rejoindre au péril de leur vie le module de secours qui se trouve échoué
sur la pente d’une montagne à 15 km du crash.
Mon opinion
Je me suis décidé à aller voir ce
film car, d’une part comme ceux qui me suivent sur ce blog, je suis un fan de
science-fiction et, d’autre part, car figurait en rôle-titre Adam Driver qui
jouait le rôle de Kylo Ren dans les trois derniers Starwars. Mais quelle
déception ! A partir d’une idée qui aurait pu être intéressante, les
réalisateurs ont fait de ce film un sous Jurassic Park en accumulant les effets
spéciaux et les invraisemblances. J’ai d’ailleurs bien failli quitter mon siège
avant la fin tant ce film, qui n’est pourtant pas long (93 minutes) m’a paru
insignifiant. Télérama, dont je suis loin de toujours partager les critiques, a fait un résumé de ce film que je reprends intégralement à mon compte : "Adam Driver, perdu dans un navet préhistorique (...) Un blockbuster d'un ennui intergalactique qui a la finesse d'un T-Rex".
lundi 13 mars 2023
LE CINEMA, LANCEUR D'ALERTE ?
Dans un article tout récent publié dans Le Dauphiné Libéré, Nathalie Chifflet pose cette question : "Le cinéma peut-il sauver la planète ?". Signalant le succès planétaire du film Avatar et de sa suite Avatar, la voie de l'eau, sorti en fin d'année 2022, elle écrit à leur sujet : "Un succès populaire qui fait du cinéma un lanceur d'alerte de premier plan de l'urgence écologique". L'article qui est consacré à Avatar-La voie de l'eau sur Wikipedia est en 60 langues. En France, le film a déjà été vu par près de 14 millions de spectateurs et il est toujours à l'affiche après 12 semaines d'exploitation. Le 1er opus d'Avatar, sorti il y a 13 ans, montrait le peuple des Na'avi aux prises avec l'impérialisme des humains venus détruire leur forêt ancestrale pour en exploiter le minerai. C'était une allusion à la destruction de l'Amazonie. dans le deuxième opus, c'est l'océan avec lequel les autochtones ne font qu'un, qui est menacé. Discours écologique, certes, qui trouve un écho très important chez nos contemporains, en particulier parmi la jeunesse qui comprend parfaitement que sa survie dépend plus que celle des générations précédentes de la survie de la planète. Mais on peut s'interroger sur la sincérité de James Cameron quand on sait que le film a été présenté en avant-première au Japon, dans un aquarium où étaient retenus des dauphins ?
- Les âmes vagabondes, d'Andrew Niccol (2013)
- Avant le déluge, de Fisher Stevens (2016)
- La belle verte, de-Colinne Sereau (1996)
- Bienvenue à Gattaca d'Andrew Niccol (1997)
- Demain, de Mélanie Laurent et Cyril Dion (2015)
- Divergente (2014)
- Elysium (2013)
- La forêt interdite, de Nicholas Ray (1959)
- La glace et le ciel, de Luc Jacquet (2015)
- Il était une forêt, de Luc Jacquet (2012)
- The impossible, de Juan Antonio Bayona (2009)
- Interstellar de Christopher Nolan (2014)
- Hunger games (la série)
- Le jour d'après, de Roland Emmerich (2004)
- Le jour où la terre s'arrêta, de Robert Wise (1951)
- Le jour où la terre s'arrêta, de Scott Derrickson (2008)
- Le jour où la terre a pris feu, de Val Guest (1961)
- Le labyrinthe de Wess Ball (2014)
- La marche de l'empereur, de Luc Jacquet (2005)
- Matrix (la saga) des Wachowski
- Mortal engines de C. Rivers (2018)
- Nanouk l'esquimau, de Robert Flaherty (1922)
- La route de John Hillcoat (2009)
- Soleil vert, de Richard Fleischer (1972)
- Silent running, de Douglas Trumbull (1975)
- Snowpiercer, de Bong Joon-ho (2013)
- The storm, de Ben Sombogaart (2009)
- Tempête de glace, de J. MacCarthy (2017)
- Terminator (la saga) de James Cameron
- Upside down de J. D. Solanas (2011)
- Une vérité qui dérange, de Davis Guggenheim (2006)
- Vesper chronicles de Krystina Buozyté (2022)
Ainsi que des séries :
- Serenity et Firefly (2002-2005)
- La compagnie des glaces (2007)
Parmi les stars les plus engagées, on peut citer :
- Leonardo DiCaprio nommé en 2014 par Ban Ki-moon, secrétaire général des Nations Unies, messager pour la paix sur la question du changement climatique. Il a créé en 1998 une fondation à son nom pour la sauvegarde de la planère;
- Robert Redford;
- Matt Damon, qui a créé en 2006, la Fondation H2O Africa pour sensibiliser aux problèmes de l'accès à l'eau potable en Afrique;
- Et en France, ce sont Mélanie Laurent, Juliette Binoche et Marion Cotillard qui portent haut la voix de l'écologie.
Prise de conscience tardive...
samedi 11 mars 2023
MY BEAUTIFUL BOY drame de Felix VAN GROENINGEN (USA-2018)
Vu en DVD.
My Beautiful Boy est
un drame américain coécrit et réalisé par Felix Van Groeningen, sorti en
2018. Il s’agit de l’adaptation du livre biographique de David Sheff sur son
combat pour sortir son fils Nic de la drogue : Beautiful Boy: A
Father's Journey Through His Son's Addiction.
Présentation
David Sheff (Steve Carell),
journaliste au New York Times, est le père de Nicolas « Nic » (TimothéeChalamet), un adolescent doué et sensible, élève brillant (il est accepté dans
6 universités américaines) , qui se destine à faire des études de littérature à
l’université. Depuis la séparation de David d’avec Vicky (Amy Ryan), Nic
est élevé par son père avec qui il a une relation fusionnelle, et s’entend bien
avec sa belle-mère, Karen (Maura Tierney) et avec ses petits demi-frère
Jasper et demi-sœurs qui sont en adoration devant lui.
Mais un jour, sans que rien ne le
laisse prévoir, Nic disparaît pendant deux jours et revient chez son père qui
constate qu’il se drogue. David prend aussitôt la décision de le conduire dans
une clinique spécialisée où le traitement semble faire merveille. Jusqu’à une
première rechute qui sera suivie de beaucoup d’autres, malgré toute l’attention
et l’amour que lui porte sa famille.
David consulte des spécialistes
de la dépendance, dont un qui lui révèle le fonctionnement du « crystal meth »
(la métamphétamine cristal), l’une des drogues les plus addictives qui soient
et des plus dangereuses car, outre qu’elle induit des comportements
irrationnels, peut être létale à partir de 200 mg. A titre expérimental, il va
même jusqu’à tester cette drogue sur lui-même pour en constater les effets.
Après une dernière rechute, David,
qui est épuisé et se sent totalement impuissant, refuse d’apporter son aide à
son fils qui fait une overdose et est sauvé in extremis par les services d’urgence.
Lorsque le film se termine, un
cartel nous indique que Nic est sobre depuis 8 ans mais met en garde sur le
fait qu’une victime du « meth » n’est jamais définitivement guéri et peut
rechuter à tout moment.
Mon opinion
Le film nous présente une situation bien connue, hélas, de tous ceux qui ont eu à faire, dans leur entourage ou leur famille proche, à une victime d’addiction, qu’elle soit due à l’alcool ou à la drogue : déni, rechutes, mensonges, vol, déchéance physique, prostitution (qui nous est épargnée dans le film alors qu'elle est présente dans le livre)... Dans le cas de Nic, la drogue (la "meth"), qui l’a entraîné dans cet état de dépendance extrême est l’une des pires avec l’héroïne. On ne peut qu’être bouleversé par le combat de ces parents contre une telle descente aux enfers, jusqu’à comprendre et excuser la dernière lâcheté du père qui a tout essayé et, qui, pour protéger sa famille, renonce à venir une dernière fois en aide à son fils. Cette scène est sans doute la plus bouleversante du film d’autant plus que le spectateur voit Nic, après que son père ait raccroché, s’effondrer sur le carrelage de toilettes publiques et le croient mort. Le jeu de Timothée Chalamet, que j’ai déjà pu apprécier dans plusieurs films, est poignant. Je n’en dirai pas autant de celui de Steve Carell, que j’ai trouvé nettement moins convaincant.
Vous pouvez voir aussi :
vendredi 10 mars 2023
LES PETITES VICTOIRES Comédie de Mélanie AUFFRET (FR-2023)
Les Petites Victoires
est une comédie française réalisée par Mélanie Auffret, sortie en 2023.
Le film a été présenté au festival international du film de comédie de l'Alpe
d'Huez 2023, où il a obtenu les prix spécial du Jury et le prix du public.
Présentation
Le film se déroule dans le petit
village breton fictif de Kerguen. Son maire, Alice Le Guennic (Julia Piaton), qui est aussi l’institutrice de la petite
école uniclasse, est impliquée dans la
survie de son village qui se meurt peu à peu depuis la perte de son café et de
sa boulangerie. Elle convainc les habitants d’ouvrir un dépôt de pain communautaire
et se bat pour que son école soit maintenue malgré les menaces du rectorat.
Le trublion du village, Émile
Menoux (Michel Blanc) est un sexagénaire qui se met à dos tous ses concitoyens
par son comportement irascible. Il a perdu son frère voici plusieurs mois et
vit désormais seul et quasiment reclus jusqu’au jour où on comprend que son
attitude vient du fait qu’il ne sait pas lire. Mais, loin de se décourager, il
décide d’apprendre à lire et s’invite dans la classe d’Alice. Aussi désagréable
avec les enfants qu’il l’est avec les adultes, il finit cependant par s’en
faire des amis et devient un soutien indéfectible d’Alice qui a souvent du mal
à instaurer la discipline dans sa classe.
Les « petites victoires »,
commencées avec Emile, s’enchaînent alors, que ce soit avec Jeannine (Marie-Pierre
Casey), Patrick (Sébastien Chassagne), etc.
Mon opinion
Ce film, qui peut n’être vu que comme
une sympathique comédie, pose malgré tout la question de l’illettrisme qui
touche en France plus de 7% de personnes (soit 2,5 millions) entre 18 et 65 ans.
La plupart des causes de l’illettrisme remontent à l’enfance (parcours scolaire
perturbé, surtout en zones rurales, enseignants incompétents, etc.) Les personnes victimes d’illettrisme trompent
leur monde en développant leur mémoire
visuelle mais, au quotidien, elles manquent d’autonomie et sont dépendantes des
autres, ou se ferment peu à peu à une vie sociale normale. Michel Blanc, en
vieux bougon désagréable, est parfait et fait un super-duo avec Julia Paton.
Les enfants, comme toujours, sont formidables de naturel et apportent la touche
de fraîcheur indispensable à ce type de film. Ils mériteraient autant d'être crédités au générique que les adultes.
jeudi 9 mars 2023
MON CRIME comédie de François OZON (FR-2023)
Mon crime est une
comédie française réalisée par François Ozon, sortie en 2023. Il s'agit
d'une adaptation de la pièce de théâtre du même nom de Georges Berr et Louis
Verneuil présentée en 1934 au Théâtre des Variétés.
Présentation
Le film se déroule en 1934, à
Paris. Madeleine Verdier (Nadia Tereszkiewicz), une actrice débutante
sans emploi, partage une minable chambre de bonne avec son amie Pauline Mauléon
(Rebecca Marder), une jeune avocate sans clients. Lorsque le film
commence, leur propriétaire M. Pistole (Franck de Lapersonne), vient
leur réclamer 3000 francs de loyer en retard et menace de les jeter dehors.
Pauline lui dit que Madeleine attend un contrat et lui demande quelques jours
de délai. Mais, lorsque Madeleine revient, elle est en larmes car le rôle que
lui a proposé Montferrand, le producteur
(Jean-Christophe Bouvet ) est celui d’une soubrette à condition qu’elle
couche avec lui et a tenté de la violer. Elle s’en est libérée en le mordant et
s’est enfuie de sa somptueuse villa Art Nouveau de Neuilly en courant.
Peu après son retour,
l’inspecteur Brun (Régis Laspalès) vient interroger les deux jeunes
femmes car on a retrouvé Montferrand tué d’une balle en pleine tête et une
forte somme d’argent disparue. La dernière à l’avoir vu vivant étant Madeleine,
elle est convoquée par le juge Rabusset (Fabrice Luchini) qui l’inculpe,
malgré les mises en garde de son greffier, M. Trapu (Olivier Broche) qui
trouve que les charges sont minces.
Or, plutôt que de se défendre,
les deux amies montent un plan machiavélique : tablant sur le fait que
Madeleine était en état de légitime défense, Pauline se fait fort d’obtenir son
acquittement, donnant du coup un retentissement médiatique à l’affaire qui leur
permettra d’être reconnues, l’une comme actrice, l’autre comme avocate.
Le pari est risqué d’autant plus
que le jury, entièrement composé d’hommes (les femmes ne furent jurés qu’à
partir de 1944), emmené par le procureur général Maurice Vrai (Michel Fau),
peut la condamner sévèrement. Mais Pauline lui a préparé une plaidoirie digne
de l’actrice qu’elle est et Madeleine ressort libre sous les applaudissements
de la foule.
Dès lors, les deux amies,
s’appuyant sur la presse, en l’occurrence le jeune reporter Gilbert Raton (Félix
Lefebvre), qui n’a d’yeux que pour elles, deviennent la coqueluche du Tout
Paris, Madeleine comme actrice, Pauline comme avocate.
Mais c’était sans compter sur la
véritable criminelle Odette Chaumette (Isabelle Huppert), une ex-actrice
du cinéma muet qui voudrait revenir sur le devant de la scène et leur fait du
chantage. Or personne, ni les deux amies, ni la justice, n’ont intérêt à ce que
l’erreur judiciaire soit reconnue et, grâce à l’intermédiaire de Palmarède (Danny
Boon), un homme d’affaire haut en couleurs, M. Bonnard (André Dussollier),
patron des pneus Bonnard et père d’André (Edouard Sulpice), le fiancé de
Madeleine, de payer les 300000 francs exigés par Odette pour qu’elle garde le
silence sur sa culpabilité.
Mon opinion
Avec Mon crime, François
Ozon revient aux comédies dans lesquels il excelle comme Huit femmes
ou Potiche. Sous les aspects d’un vaudeville boulevardier, il
aborde dans ce film un propos plus profond, faisant de ses actrices les véritables
héroïnes d’une société outrageusement masculine qu’elles tournent en dérision.
Comme dans Huit femmes, qui était à l’origine, comme Mon
crime, une pièce de théâtre, Isabelle Huppert révèle dans
l’excès des talents comiques qu’on aimerait plus souvent la voir déployer. Je suis sorti de la séance avec le sourire aux lèvres.
mardi 7 mars 2023
LA SYNDICALISTE Film de Jean-Paul SALOME ( FR-D 2023)
La Syndicaliste est
un film franco-allemand réalisé par Jean-Paul Salomé, sorti en salles de
cinéma le 1er mars 2023.
Présentation
Le film, basé sur le livre de Caroline
Michel-Aguirre, La syndicaliste, consacré à l’enquête sur le cas de Maureen
Kearney, syndicaliste d’Areva, intimidée et menacée pour avoir dénoncé des
manœuvres politico-économiques visant à démanteler Areva au profit d’EDF avec,
à la clé, un autour de la filière nucléaire française et un contrat secret avec
la Chine.
Le film commence un matin de 2012
où Maureen Kearney, interprétée par Isabelle Huppert, se prépare dans sa
salle de bains pour aller rencontrer François Hollande, nouvellement élu
président de la République, qu’elle veut informer de ce qu’elle a découvert.
Elle est alors agressée, transportée dans sa buanderie, où elle subit de graves
sévices. C’est sa femme de ménage qui va la découvrir et la libérer avant d’appeler
la police. Elle est ensuite interrogée par l'adjudant-chef Brémond (Pierre Deladonchamps) qui, convaincu qu'elle a monté cette affaire pour attirer l'attention sur elle, bâcle l'enquête. Elle finira par être inculpée de dénonciation d’un crime imaginaire
et, après un procès à charge, condamnée à de la prison avec sursis et 7500 € d’amende.
Le film cite avec courage les noms
réels des principaux protagonistes de l’affaire : Luc Oursel (interprété
par Yvan Attal), nouveau président d’Areva après l’éviction d’Anne
Lauvergeon (Marina Foïs), Henri Proglio (ex-président de Veolia et
président d’EDF), le sulfureux homme d’affaire, ami de Dominique de Villepin,
Alexandre Djouhri, Nicolas Sarkozy, François Hollande et Arnaud Montebourg
(Christophe Paou).
Après s’être ressaisie,
encouragée par son mari (Grégory Gadebois), sa famille, ses amis et le syndicat CFDT, elle fera appel et
sera blanchie mais l’affaire ne sera jamais jugée au fond.
Suite à la sortie du film, la
NUPES, par la voix de la députée insoumise Clémentine Autain, a demandé l’ouverture
d’une enquête parlementaire.
Mon opinion
Comme beaucoup de Français, je ne
connaissais pas cette incroyable affaire que l’on pourrait plus facilement imaginer
en Russie ou en Turquie mais qui se déroule en France en 2012et nous plonge
dans les méandres nauséabonds du pouvoir, de la politique et de l’économie
avec, à la clé, des faits dignes des pires malfrats de la mafia. Pourtant, dès
2012, l’affaire avait été révélée par la presse (l’Express, Libération, Le Canard
Enchaîné…) mais était passée pour un fait divers. Il a fallu attendre la
publication, en 2019, du livre-enquête de Caroline Michel-Aguirre, chef du
service investigation de l’Obs, pour que le réalisateur Jean-Paul Salomé s’empare
de l’affaire et décide d’en faire un film.
Le film est conduit comme un thriller à la différence que les faits qui y sont décrits transcrivent une réalité bien peu glorieuse pour notre pays.
Pour en savoir plus
- Sur le scandale Areva et l'action d'Anne Lauvergeon
- Sur Anne Lauvergeon (qui a bien rebondi après son éviction d'Areva)
- Sur Maureen Kearney
- Sur l'enquête de Caroline Michel-Aguirre de l'Obs
- Clémentine Autain interroge Arnaud Montebourg sur cette affaire.
dimanche 5 mars 2023
EMPIRE OF LIGHT Film de Sam MENDES (GB-2023)
Empire of Light est
un film britannique dirigé, écrit et co-produit par Sam Mendes. Présenté
en avant-première au 49ème Telluride Film festival en
septembre 2022, il est sorti aux Etats-Unis en décembre 2022, en Angleterre et
en France en 2023.
Présentation
L’histoire se déroule en 1981
dans une station balnéaire du Kent, dans le sud-est de l’Angleterre. Nous
sommes en pleine période thatchérienne, avec la privatisation brutale des
services publics, des licenciements massifs et des manifestations violentes
dans les mines. On l’a peut-être oublié mais c’est aussi à cette époque que se
déroule le superbe film Billy Elliot.
L’Empire est un cinéma sur le
déclin. Bien qu’il ait perdu beaucoup de sa superbe (il a dû fermer plusieurs
salles, ainsi que son restaurant panoramique et son dancing), il a néanmoins conservé
sa décoration majestueuse et surannée de style Art déco et est animé par
Hillary (Olivia Colman) qui règne sur une équipe de cinq sympathiques
tire-aux-flancs. Un sixième personnage, bien plus antipathique, est représenté
par Donald Ellis, le directeur de l’Empire (Colin Firth), qui abuse de l’état
dépressif d’Hillary, pour satisfaire ses appétits sexuels.
Arrive alors Stephen (Micheal
Ward), un jeune noir épris de cinéma, dont Hillary tombe amoureuse et ils
lient leurs deux solitudes.
L’Empire connaît à nouveau son
heure de gloire lorsqu’il organise l’avant-première du film Les Chariots
de feu. A cette occasion, toute la ville est invitée. Hillary monte sur
scène et fait une déclaration extravagante. Lorsque Donald veut la réprimander,
elle lui jette à la tête, devant son épouse, tous les reproches et la
frustration accumulés contre lui pendant des années.
Après cet éclat, Hillary retombe
en dépression et est internée pendant quelques mois.
Lorsqu’elle revient, elle
retrouve l’Empire, débarrassé de son directeur, redevenu une île de sérénité
relative au milieu du chaos d’une société qui se déchire jusqu’au moment où une
manifestation de skinheads brise les vitres du cinéma et s’en prend à Stephen,
le laissant à demi-mort, étendu sans connaissance sur la moquette du hall.
Mon opinion sur ce film
Comme The Fabelmans, que j’ai beaucoup aimé, ce film est une somptueuse ode au cinéma. A part l’infâme Donald, les personnages, filmés avec beaucoup de délicatesse, sont tous très attachants, en particulier Olivia Colman, dont la prestation a été unanimement applaudie, et celle, remarquée, du charismatique Micheal Ward dans le rôle de Stephen. Outre la mise en scène précise de Sam Mendes, dont on n’oubliera jamais l’exploit de 1917 filmé en un seul plan-séquence, on doit saluer la photo caressante du chef-op’ Roger Deakin qui tenait déjà la caméra sur 1917.