Taxi Téhéran (en persan :
تاکسی, Taxi) est un faux
documentaire iranien écrit, réalisé et produit par — et mettant en vedette —
Jafar Panahi. Le film, présenté à la Berlinale 2015, y remporte l'Ours d'or du
meilleur film et le prix FIPRESCI. Durée : 82 minutes.
Résumé
Se faisant passer pour un
chauffeur de taxi, le réalisateur iranien Jafar Panahi, interdit de film en
Iran, sillonne les rues de Téhéran. Au gré des passagers qui se succèdent et se
confient à lui, le réalisateur dresse le portrait de la société iranienne entre
rires et émotion.
Contexte
Depuis 2010, le réalisateur
iranien Jafar Panahi n'a plus le droit de filmer dans son pays. Bravant
l'interdit, il a tout de même secrètement tourné "Taxi Téhéran" pour
lequel il s'est glissé dans la peau d'un faux chauffeur de taxi. À mi-chemin
entre le documentaire et la fiction, le film présente un portrait de Téhéran,
la capitale iranienne, filmé depuis le taxi équipé d’une caméra cachée. Les
passagers sont des anonymes (un vendeur de DVD piratés, deux femmes
transportant des poissons rouge dans un bocal ou des personnalités sociales et
politiques iraniennes : une avocate interdite d’exercer…). Comme ses deux
films précédents, Ceci n'est pas un film et Pardé, le film a été produit malgré
l'interdiction qui lui a été faite de réaliser des films en Iran pour une
période de vingt ans.
Distribution
·
Jafar Panahi (lui-même)
·
Les personnages filmés dans le taxi sont des
acteurs non-professionnels qui, pour des raisons de sécurité, restent anonymes.
Production
L'œuvre a été sélectionnée en
compétition dans la section principale du 65e Festival international
du film de Berlin où elle a été projetée en première mondiale le 6 février
2015. Le film a la particularité de ne pas avoir de générique afin de ne pas
dévoiler l'identité des passagers du taxi auxquels le chauffeur ne demande
jamais de régler leur course. Le film se termine par ce texte rédigé par le
cinéaste : « Le ministère de l’Orientation islamique valide les génériques des
films distribuables. À mon grand regret, ce film n’a donc pas de générique.
J'exprime ma gratitude à tous ceux qui m’ont soutenu. Sans leur précieuse
collaboration, ce film n’aurait pas vu le jour. »
- Le 14 février 2015, l'Ours d'or
est attribué au film.
Mon opinion
Je ne vais pas y aller par quatre
chemins : si j’ai bien compris le propos de Jafar Panahi et salue son
courage pour avoir réalisé ce film dans des conditions aussi périlleuses pour
lui que pour ses interprètes (même s’ils restent anonymes !), si je me
place sur le seul point de vue du spectateur, je n’ai pas été emballé par ce « film »
qui n’en est pas vraiment un. Il n’est pas non plus un documentaire… Si c’était
le cas, les clients du taxi seraient de « vraies » personnes, or il
semble évident que certains sont des acteurs, même non-professionnels et que
les dialogues ne sont pas entièrement spontanés. Bref, quoiqu’en disent les
critiques qui ont presque tous unanimement encensé le film, je me suis ennuyé
(alors que le film est court : 85 minutes seulement), surtout pendant les
intermèdes où il ne se passe rien. Les meilleurs moments du film sont ceux qui
ont été sélectionnés dans la bande-annonce. Le seul moment vraiment émouvant
est celui où l’avocate nous dévoile sa situation et celle de sa cliente (qu’elle
ne peut défendre), une jeune fille emprisonnée pour avoir voulu assister à un
match de basket. On compatit bien sûr à l’inanité des règles stupides imposées
au peuple iranien mais elles sont celles de toutes les dictatures et ne
sont que fariboles face à l’horreur que fait régner DAESCH dans tous les pays où
ces barbares agissent.
En ce sens, j’ai trouvé que le
propos de Taxi Téhéran était très en-deçà de celui du décapant Persépolis
de Marjane Satrapi qui est toujours d’actualité bien qu’il soit sorti voici
près de dix ans.
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