Simon Werner a disparu est
le premier long-métrage du réalisateur Fabrice Gobert sorti le 22 septembre 2010. Il a
été sélectionné dans la section « Un certain regard » lors du
Festival de Cannes 2010. Il a également été nommé pour le César du meilleur
premier film en 2011.
Résumé
Un lycée dans une paisible banlieue bourgeoise des environs de Paris. Les élèves de terminale vont en cours sans
trop se forcer, font du sport, de la musique, flirtent (et plus si affinité),
fument gentiment des pétards et font des soirées arrosées.
Un élève des élèves disparaît
brusquement, ce qui n'a pas l'air de bouleverser ses copains. Puis c'est le
tour d'une fille un peu bizarre, puis d'une autre... Ont-ils fugué ? Pour
quelle raison ? Le prof de physique est peut-être un pédophile, il a sans doute
abusé de son fiston... Fantasmes, bla-bla sans queue ni tête, rien de
sérieux... Sauf que Simon Werner, qui ne demandait rien à personne, se fait
planter un poignard dans le ventre par un marginal qui vit dans une cabane dans
les bois, comme ça, sans raison aucune.
Que font les adultes ? Rien...
Les flics mènent une très vague enquête, ils draguent l'étang mais ne cherchent
pas qui habite la cabane dans les bois où a été retrouvé le corps.
Mon opinion
Une fois de plus j’aurais dû fuir
en voyant que le film avait été sélectionné dans le cadre d’Un certain regard à
Cannes qui, sauf exception, équivaut à « film prise de tête ».
Moi qui critiquais le scénario de
Numéro Quatre !!! C'est un chef d'œuvre de littérature à côté de celui-ci.
Les acteurs : la plupart
s'expriment sans ouvrir la bouche. C'est un fait, c'est ainsi que parlent de
nos jours la plupart des adolescents. Sans doute, bientôt faudra-t-il les doubler
ou les sous-titrer... Ceci dit, faudrait-il encore que leurs dialogues en
vaillent la peine. En l'occurrence, pour entendre : "C'est super !
T'es un enculé ! Elle est bonne. Tu te l'es faite ? T'as une capote ? » et
autres dialogues dignes de Shakespeare... Dans ces conditions, il est vrai
qu'on peut se passer de sous-titres. Hélas, on ne peut même pas se rabattre sur
les mimiques des ados en question, aussi expressifs qu’une limande ayant trop
traîné sur le banc du poissonnier.
En résumé : intrigue, scénario et
dialogues inexistants (ou pour reprendre l’expression favorite des ados en
question : « nuls »). Les acteurs sont là, ils font ce qu'on
leur dit de faire, point barre... Quelques-uns sortent cependant un peu du lot :
c’est le cas d’Ana Girardot (Alice), Jules Pélissier (Jérémie), Laurent
Delbecque (Simon Werner). On ne peut pas en dire autant des adultes aussi
transparents que des ectoplasmes fatigués.
Heureusement qu'il y a la BO,
écrite spécialement pour le film par un groupe qui s'appelle "Sonic
Youth". C’est le seul intérêt du film avec, je dois cependant le
reconnaître, l'image, la lumière et les cadrages (signés Agnès Godard) qui sont
eux-aussi très maîtrisés.
Mais on sent que le réalisateur,
Fabrice Gobert, a un peu trop lorgné du côté des séries ou des films américains ou anglais qui traitent jusqu'à
plus soif du mal-être des adolescents comme Paranoïd Park, Kaboom
ou GenerationRX... sans toutefois atteindre le niveau d'Elephant, Paranoïak ou de Skins qui sont autrement maîtrisés.
Bref, pas de quoi fouetter un
chat, (euh, pardon, surtout pour un ami des bêtes comme moi, un ado !) On a
beau savoir que c'est un premier film, je ne peux m'empêcher de le comparer à
des pépites que j'ai vues récemment comme La guerre est déclarée ou Toi,moi, les autres, films français aussi, faits avec peu de moyens (le
premier a même été tourné avec un appareil photo numérique !), ce qui
prouve que point n'est besoin de travellings ou d’équipements hors de prix pour
réaliser un bon film quand on a le talent.
Fabrice Gobert s'est depuis heureusement rattrapé en réalisant l'énigmatique série Les Revenants (2012), même si celle-ci n'est pas exempte de maladresses.
Fabrice Gobert s'est depuis heureusement rattrapé en réalisant l'énigmatique série Les Revenants (2012), même si celle-ci n'est pas exempte de maladresses.
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire
Vos commentaires, chers lecteurs, seront les bienvenus. Ils ne seront toutefois publiés qu'après modération et seront systématiquement supprimés s'ils comportent des termes injurieux, dans le cas de racisme, de caractère violent ou pornographique. Si vous souhaitez une réponse, n'envoyez pas un message anonyme mais laissez un nom ou un pseudo auquel je puisse vous contacter.