La Couleur des sentiments
(The Help) est un film dramatique
américain écrit et réalisé par Tate
Taylor, adapté du best-seller éponyme de Kathryn Stockett, mettant en scène Emma Stone, Viola Davis et Octavia Spencer. Distribué par Walt
Disney Studios Motion Pictures, ce film est sorti le 12 août 2011 aux
États-Unis.
Résumé
L’action se passe au début des
années 1960, à Jackson (Mississippi). L’héroïne, une jeune femme blanche du nom
d’Eugenia, surnommée « Skeeter » (moustique en américain) depuis son
enfance (Emma Stone), vient juste de
terminer ses études de journalisme et souhaite devenir écrivain. Ayant décroché
un poste à la rubrique féminine du journal local, elle décide de s'intéresser
aux conditions de vie des domestiques noires (The help = domestique) employées
par la bonne société blanche de la ville. Elle-même a été élevée par une nounou
noire, Constantine, qui a été renvoyée de la maison en son absence pour des
raisons qu’elle ignore et dont elle ne s’est pas vraiment préoccupée jusque-là.
Pour l’aider dans son enquête, elle convainc Aibileen (Viola Davis), la domestique de l’une des ses meilleures amies, de
se confier à elle. Ce qu’elle découvre de la vie de ces femmes la décide à aller
plus loin et, peu à peu, après avoir persuadé Minny (Octavia Spencer), plus rebelle, de lui parler, tout un groupe de
femmes noires accepte de lui faire ses confidences. Skeeter qui, jusqu’à
présent n’avait pas pris la mesure du drame qu’elles vivaient, découvre un
autre monde, fait de haine et de violence, qu’elle ignorait totalement et
décide de publier anonymement tous ces témoignages. Le livre, édité par une
maison New-Yorkaise sous le titre « The help » (La domestique),
deviendra un best-seller dans tous les Etats-Unis et jouera aussi un rôle dans
le mouvement pour les droits civiques qui est au centre du film Selma.
Mon opinion
J’ai vu ce film par le plus grand
des hasards sur France Ô. Au début, j’ai failli décrocher car les premières images
m’ont paru particulièrement ennuyeuses et inintéressantes : on y assiste en
effet à une réception où les bonnes
bourgeoises blanches se reçoivent entre elles dans leurs belles maisons pour
des parties de cartes ou des thés entre amies. Elles sont servies par des
domestiques noires qui s’occupent aussi des enfants, dans une ambiance qui n’a,
a priori, rien de révoltant, au contraire. Si ce n’est que l’une de ces « dames »,
sous prétexte d’hygiène, interdit à sa domestique noire d’utiliser les
toilettes de « sa » maison et décide son mari à faire construire des
toilettes réservées aux domestiques noirs à l’extérieur. Certes, cela nous
choque mais on se dit qu’on est tombé sur une patronne particulièrement odieuse.
Mais peu à peu, le film gagne en
épaisseur avec les témoignages des domestiques, et nous comprenons, en même
temps que l’héroïne qui avait vécu jusque-là dans son monde protégé, que cette
attitude reflète l’opinion de toute la société blanche vis-à-vis des noirs. En
réalité, nous sommes en plein apartheid et nous commençons à mesurer l’ampleur
de la ségrégation qui régit les relations sociales de cette petite ville du Sud des
Etats-Unis.
La mise en scène, avec cette
évolution d’un monde apparemment idyllique des débuts, au véritable enfer caché
que nous découvrons à travers le récit de ces femmes noires, exploitées sans
vergogne et méprisées par leurs patronnes blanches (voire pire), est
remarquablement maîtrisée.
Le jeu des actrices est aussi à
saluer. Les jurés des Oscars ne s’y sont pas trompés puisqu’ils ont décerné à Octavia Spencer, formidable dans le rôle de Minny, l'Oscar de la « meilleure
actrice dans un second rôle ».
Un film salutaire qui aurait
mérité un titre moins insipide que celui qui lui a été donné en français et
qui, s’il se comprend a posteriori, ne rend pas compte de la gravité et de la profondeur du thème abordé. Pire, l'affiche, par ses tons pastels, trahit encore plus le propos final du film. Par certains côtés, en particulier cette progression d'un monde où tout est apparence à une réalité beaucoup plus obscure rappelle un autre film remarquable, Pleasantville, dont le propos n'est pas si éloigné qu'il y paraît de The help.
Bonjour Roland, contrairement à toi, j'ai détesté ce film pas très subtil. http://dasola.canalblog.com/archives/2011/10/30/22496227.html Bonne après-midi.
RépondreSupprimerJe pense au contraire que le film est plus subtil qu'il y paraît. Traité comme une fable au début, il m'a semblé au contraire prendre peu à peu en gravité. Pour moi, l'émotion est palpable surtout dans la dernière partie.
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