Sherlock Holmes est une coproduction anglo-américano-allemande de Guy Ritchie, sortie en 2009. Le film ne doit pas grand chose à l'oeuvre de sir Arthur Conan Doyle, car il s'inspire d'un comic-book, jamais publié, de Lionel Wigram qui a collaboré à quatre épisodes de la saga Harry Potter.
Synopsis
Après être enfin venu à bout du
tueur et occulte « magicien » Lord Blackwood, le légendaire détective Sherlock
Holmes et son assistant le Dr Watson peuvent clore un autre cas brillamment
résolu. Mais quand Blackwood revient mystérieusement d'entre les morts et
reprend ses sombres activités, Holmes doit repartir sur ses traces.
Il n’y a pas grand-chose à dire
du scénario qui n’a rien à voir avec les aventures de Sherlock
Holmes écrites par Conan Doyle. Le comic-book
de Lionel Wigram, dont s’est inspiré le synopsis du film, prend pour prétexte
toutes les zones d’ombre des héros de Doyle pour faire de Sherlock et de de son
ami Watson des personnages entièrement nouveaux que l’on a du mal à
reconnaître, même si le scénariste jure ses grands dieux qu'il n'a rien inventé.
En fait, l'apparence physique (grand, élancé, distingué...) de même que sa personnalité nous sont bien connues, en particulier par une description précise que fait du personnage Watson dans "Une étude en rouge". Pourquoi, alors, en avoir fait cet énergumène que nous présente le film ? Le Sherlock Holmes de Guy Ritchie est à l’opposé de l'univers de Conan Doyle : tout ce qui fait la saveur des romans de Doyle, ce sont les atmosphères plus, à vrai dire, que les énigmes. On prend plus plaisir à voir fonctionner le cerveau de ses héros et à écouter leurs échanges verbaux savoureux qu'à les voir résoudre les meurtres.
Ce film n'est rien d'autre qu'une farce grandguignolesque, où les scènes d’action
se succèdent au rythme d’une mitraillette déchaînée, nous saturant de bruits et d'effets spéciaux spectaculaires. On s'en
prend à préférer des films comme la série des Benjamin Gates où - à défaut
d'être crédibles - les scenarii ont au moins le mérite de tenir la route et
d'être drôles, ce qui n'est pas le cas de celui-là où les invraisemblances sont
tellement nombreuses qu'au bout de 10 minutes de film, j'ai cessé d'en tenir le
compte. Qu’on me comprenne bien, je ne suis pas contre les films d'action ou
les films de divertissement, même si ce n'est pas ma priorité au cinéma, dans
la mesure où ils se basent sur des scenarii valables et ne nous submergent pas
de bruits et d'effets spéciaux uniquement destinés à faire oublier l'indigence
de tout le reste. J'ai par exemple longtemps boudé la série des Terminator,
jusqu'à ce que je découvre les Chroniques de Sarah Connor. Je n'ai pas détesté
Matrix ou même la série des Rambo et je suis un grand fan de Star Wars dont
j'attends une suite. Et je déteste franchement les films où il ne se passe
rien. Qu'on ne me fasse donc pas un faux procès.
On se demande (mais c’est
valable pour d’autres films, de plus en plus nombreux, hélas), comment des
producteurs peuvent miser autant d'argent sur un Guy Ritchie qui, depuis son seul film qui
l’ait fait remarquer, Arnaques, crimes et botanique en 1998, n’a réalisé que des
navets et dont le seul fait d’armes est d’avoir été, pendant huit ans, l'époux
de Madonna (ce qui, en soi, est, on le concède, un exploit) ?
Mais, moi qui suis un fan de Jude Law, je ne comprends pas ce qu’il est venu faire dans cette galère, d’autant qu’à
mon avis, il est utilisé à contre-emploi. Ou je comprends trop bien. Je suppose
que cet acteur, par ailleurs excellent (voir Bienvenue à Gattaca, Retour à Cold mountain ou Le talentueux Mr. Ripley pour s'en convaincre, n'en est pas non plus, il faut bien le reconnaître, à un navet près.) Sans doute faut-il voir dans
cet éclectisme un sérieux besoin d'argent... Dommage qu'un acteur de cette
qualité se laisse aller à accepter n'importe quel rôle pour des raisons
purement économiques.
Quant à Robert Downey Jr, qui
joue le personnage de Sherlock, on se demande bien ce qui est passé par la tête
du directeur de casting de le choisir (même si je ne mets pas ses qualités
d'acteur en doute) tant il est éloigné de ce qu'on imagine du personnage ! Le
seul acteur intéressant est le chien. Il est à tout le moins reposant car il
passe son temps à dormir alors que ses maîtres sont tellement excités et
hypervitaminés qu'on se demande à quoi ils fonctionnent.
Comme si un tel navet n’avait pas
suffi, Guy Ritchie a remis ça, en 2011, avec un second opus de la même veine : « Sherlock
Holmes : jeu d'ombres ». J'avoue ne
pas comprendre... Inutile de vous dire qu’on ne m’y a pas pris une deuxième
fois et que vous ne lirez pas ici une critique de ce deuxième film.
Rebonsoir Roland, et ne parlons pas de la suite qui est encore moins terrible, c'est dire. Bonne fin d'après-midi.
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