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mercredi 17 janvier 2024

UN ESPION ORDINAIRE Film d'esoionnage de Dominic COOKE ( USA-GB 2020)

 


Un espion ordinaire (Tire original : The Courier, littéralement « le coursier ») est un film d'espionnage américano-britannique coproduit et réalisé par Dominic Cooke, sorti en 2020. Inspiré de k’histoire vraie que vécut l'homme d'affaires anglais Greville Wynne et l'agent secret soviétique Oleg Penkovsky. Vu à la télévision.

Présentation

Le film se déroule au début des années 1960 au moment de la crise des missiles à Cuba. Greville Wynne (BenedictCumberbatch), un homme d'affaires britannique sans problème, est recruté par le MI6, le bureau d’espionnage britannique, pour se rendre en URSS rencontrer Oleg Penkovsky (Merab Ninidze), un colonel du service de renseignement militaire de l'armée soviétique (GRU) qui craint que son pays, dirigé par Nikita Khrouchtchev, ne déclenche une guerre nucléaire.

Très réticent au départ, Wynne, devant la menace que fait planer la politique de l'URSS sur le monde, se rend en URSS sous prétexte d'y faire des affaires et devient ami avec Penkovsky dont il partage les idées.

Lorsque ce dernier et sa famille sont menacés, Wynne fera tout pour l’exfiltrer d’URSS mais il sera arrêté et emprisonné dans des conditions très dures mais sera libéré grâce à un échange de prisonniers alors que Penkovsky sera exécuté pour trahison.

Cependant, grâce à leur sacrifice, les missiles qui devaient être déployés à Cuba seront retirés et la crise évitée.  

Mon opinion

J’ai regardé ce film quand j’ai vu que l’acteur principal en était Benedict Cumberbatch dont j’ai déjà pu apprécier les prestations dans plusieurs longs métrages (Cheval de guerre, Le cinquième pouvoir, Imitation game, 1917, etc.)

Même si le film est moins prenant que d’autres, peut-être en raison d’un scenario moins maîtrisé, je n’ai pas été déçu par la performance de Cumberbatch qui n’a pas hésité à perdre plusieurs kilos pour jouer le rôle du prisonnier qui a passé 2 ans dans les prisons russes. Les reconstitutions de l’époque sont aussi très réussi et l’ambiance pesante parfaitement soutenue par la belle musique d’Abel Korzeniowski (qui, dans un tout autre genre, a aussi composée celle de Roméo et Juliette ou A single man).

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samedi 27 novembre 2021

LE PRODIGE Biopic réalisé par Edward ZWICK (USA-2015)

 

Le Prodige (Titre original : Pawn Sacrifice) est un biopic américain consacré à la vie du célèbre joueur d’échecs Bobby Fischer. Réalisation : Edward Zwick. Le film est sorti en 2015. Il est disponible en VF en DVD.

Résumé

Le film est consacré à la vie du champion d'échecs américain Bobby Fischer (Tobey Maguire). Elevé seul par sa mère, Regina (Robin Weigart), une immigrée russe fantasque réfugiée aux Etats-Unis. Changeant constamment de ville pour trouver un emploi, Regina préfère faire la fête avec ses amis plutôt que de s’occuper de son fils qui est élevé par sa sœur Joan, plus âgée que lui de six ans. C’est elle qui veilla sur lui et lui apporta la stabilité qu’il ne trouvait pas auprès de sa mère.

Un jour de 1949, Joan, pour distraire son petit frère, lui acheta divers jeux, parmi lesquels il y avait un jeu d'échecs. Les deux enfants apprennent seuls les règles. Bobby se prend de passion pour les échecs, se coupant du monde pour ne plus s’intéresser qu’à cela. Il gardait même en permanence son échiquier sur sa table de nuit et passait son temps à lire des livres sur cette discipline.  

En novembre 1950, sa mère, prenant en compte sa passion pour le jeu d’échecs, l’emmena voir Hermann Helms, un organisateur de tournois, qui le présenta à Max Pavey, un champion connu. Celui-ci l’invita à disputer une partie contre lui en janvier 1951. Bobby perdit mais il raconta plus tard que sa défaite, au lieu de le décourager, lui avait donné envie de continuer. Par la suite, sa mère l’inscrivit au Brooklyn Chess Club où il se rendait une fois par semaine. Ainsi, alors qu’il est seulement âgé de 10 ans, il participe à son premier championnat où il termine 5e. En 1955, alors qu’il n’a pas encore 13 ans, il enchaîne les concours, finissant 32e au championnat amateur des États-Unis, puis 11e lors du championnat junior.

À l'été 1955, Bobby, ne trouvant plus de rivaux à son niveau à Brooklyn, s'inscrit au Manhattan Chess Club, dont il devient le plus jeune des membres. Le club était fréquenté par les meilleurs joueurs du pays et organisait le championnat des États-Unis depuis les années 1930. À la fin de la même année, son nom apparaît pour la première fois dans un article du New York Times.

En juillet 1957, Bobby fut invité à Moscou par la fédération d’échecs d’URSS ; tous ses frais (à part ceux de son voyage) étaient pris en charge. Pour le financer Bobby participa à l'émission de télévision « J'ai un secret ». Il gagna ce qui lui permit de payer son voyage et celui de sa sœur qui l’accompagnait. Mais, une fois sur place, il fut déçu qu’on ne l’autorise pas à rencontrer les champions du monde Mikhaïl Botvinnik et Vassily Smyslov.

En janvier 1958, à 14 ans, Bobby Fischer devint champion (adultes) d’échecs des États-Unis. Ce titre lui permit de participer au tournoi interzonal qui avait lieu en Yougoslavie. Personne n'était prêt à parier sur sa qualification. Ce fut donc une surprise lorsqu'il termina 5e ex-æquo. Grâce à ce succès, il se vit conférer le titre de « grand maître international » à l’âge de quinze ans et demi.

En mars 1959, âgé de 16 ans, il arrêta sa scolarité pour se consacrer exclusivement aux échecs. Devenu financièrement autonome, il coupa les ponts avec sa mère qu’il ne revit que 12 ans après.

Dès lors, Fischer enchaîna les tournois dans le monde entier. Lors du tournoi de Zurich de mai 1959, il battit pour la première fois un joueur soviétique, le grand maître Paul Keres.

En 1960, après son troisième titre de champion des États-Unis, Fischer remporta ses deux premiers tournois internationaux. Il enchaîna ensuite les compétitions mais son caractère changea : il accumulait les caprices et alla même jusqu’à poursuivre la Fédération américaine devant le tribunal, procès qu’il perdit, ternissant ainsi son image.

Les premières fractures de sa personnalité commencèrent dès lors à apparaître. En août 1962, après son échec au tournoi des candidats, Fischer publia un article dans Sports Illustrated, où il accusait les Soviétiques de comploter pour conserver le titre de champion du monde et écarter les joueurs des autres nations. En 1963, il décida de ne pas participer à la coupe Piatigorsky qui avait lieu à Los Angeles. L’année suivante, il boycotta les compétitions internationales organisées par la Fédération internationale. Pour gagner de l'argent, Fischer commença à animer une chronique dans le magazine américain Chess Life. La même année, il participa à quelques tournois open aux États-Unis qu'il remporta facilement. Cependant le seul tournoi de haut niveau qu'il disputa entre février 1963 et 1965 fut le championnat des États-Unis qu'il remporta.

En mars 1970, Fischer vainquit l’ancien champion du monde Tigran Petrossian dans un tournoi qui eut lieu à Belgrade. Il enchaîna ensuite les victoires jusqu’en 1972 où, à l'issue d'un match mémorable en Islande, surnommé le « match du siècle », qui tint le public en haleine, autant pour les parties que pour ses caprices, il devint champion du monde, en battant le Russe Boris Spassky, champion du monde sortant, qu'il n'avait jamais vaincu auparavant. Ce succès, largement médiatisé, mit temporairement fin à 24 ans d'hégémonie soviétique sur le monde des échecs, et fut, en pleine guerre froide, un tournant dans la compétition entre les États-Unis et l'URSS.

Bobby Fischer fit don d'une partie de l'argent gagné lors de ce match à l'Église universelle de Dieu (Worldwide Church of God) dont il n’était pourtant pas membre et ne partageait pas les idées. Cependant, il vécut dans un appartement loué par cette communauté et bénéficia de ses largesses : jet privé, limousine avec chauffeur, etc. Fischer prit cependant rapidement ses distances avec la secte, accusant même son fondateur d’être un bonimenteur.

Dès lors, ayant refusé tous les matches qui lui étaient proposés Fischer ne vivait plus que des droits d'auteur pour ses livres (environ 6 000 dollars américains par an). Craignant que le KGB ou le Mossad ne veuillent l'empoisonner, il amenait toujours avec lui une valise contenant divers contrepoisons lorsqu'il mangeait au restaurant. En 1973, il accepta néanmoins de faire une apparition en tant qu'invité d'honneur au premier tournoi international des Philippines où ses dépenses étaient payées et il résida pendant un mois dans un hôtel près de Manille. Après cela, Fischer ne disputa plus aucun tournoi officiel et perdit son titre par forfait pour avoir refusé les conditions du match dont le but était de remettre son titre en jeu contre son adversaire désigné, le jeune Soviétique Anatoli Karpov (contre qui il n'a jamais disputé la moindre partie).

En 1975, après avoir renoncé au titre de champion du monde, Fischer fit une croisière de deux mois autour du monde. Pour ne pas être reconnu, il s’était laissé pousser la barbe et les cheveux. De retour en Californie, il y vécut en ermite, refusant toute interview et passant son temps à lire, faire de l’exercice et étudier les échecs. Depuis l'abandon de son titre, sa personnalité bascula dans une paranoïa grandissante, notamment contre les Juifs et les États-Unis qu'il accusait de comploter contre lui. Celle-ci culmina en 1982, date à laquelle Fischer publia un pamphlet intitulé « I Was Tortured in the Pasadena Jailhouse! » (J'ai été torturé dans les geôles de Pasadena !)

En 1976 et 1977, Karpov voulut organiser un match contre lui mais y renonça en raison des exigences de Fisher.  

Entre ces années-là et le début des années 1990, Fisher disparut complètement du monde des échecs. En 1991, une jeune joueuse hongroise de dix-sept ans, Zita Rajcsanyi, vint le voir à Los Angeles et découvrit qu’il vivait dans le dénuement. Elle le convainquit de participer à un match-revanche qu’elle organiserait contre Spassky. Le match, qui eut lieu de septembre à décembre 1992 en pleine guerre civile et en plein embargo, fut richement doté et remporté par Fischer mais ce dernier, empêché de rentrer aux USA car menacé de poursuites pour avoir violé l'embargo et pour fraude fiscale, séjourna alors plus ou moins clandestinement dans divers pays : Hongrie, Philippines, Argentine et  Japon où, lors de ses brèves apparitions publiques, il fit des déclarations antisémites tonitruantes, allant jusqu’à citer Hitler et se félicitant même des attentats du 11 septembre 2001 de Manhattan. 

Le 13 juillet 2004, toujours sous le coup du mandat d’arrêt international lancé contre lui, il fut arrêté à l'aéroport de Tokyo et placé pendant neuf mois dans un centre de détention d’où il aurait été extradé sans le soutien international dont il bénéficia. Il se réfugia alors en Islande, pays de son titre de champion du monde, et demanda et obtint la citoyenneté islandaise le 22 février 2005. Souffrant de graves problèmes rénaux, il y mourut, le 17 janvier 2008 à l’âge de 64 ans. À sa mort, l'ancien champion du monde Garry Kasparov déclara que « Fischer peut tout simplement être considéré comme le fondateur des échecs professionnels et sa domination, bien que de très courte durée, a fait de lui le plus grand de tous les temps ».

Le film

Touffu, parfois confus, à l’image de la vie mouvementée de son héros et les péripéties de sa carrière, le film repose surtout entièrement sur le jeu extraordinaire de Tobey Maguire qui incarne un Bobby Fisher adulte à la personnalité difficile à cerner. Passionnant en tout cas, même si la répétitivité des scènes de tournoi, surtout dans le dernier tiers du film, est un peu lassante et souvent difficles à suivre  pour les non-initiés.   

mardi 8 décembre 2015

LE PONT DES ESPIONS film de Steven Spielberg (US-2015)



Le Pont des espions (Bridge of Spies) est un film d'espionnage américano-germano-indien inspiré de faits réels, réalisé par Steven Spielberg, sorti en 2015.

Résumé

En 1956, en pleine guerre froide, un avocat américain spécialisé dans les assurances, James Donovan (Tom Hanks), accepte de défendre comme avocat commis d’office Rudolf Abel (Mark Rylance), un espion soviétique œuvrant sur le sol américain. À cause de la véritable hystérie contre les communistes et du risque d’une guerre nucléaire qui terrorise les Américains, les gens le considèrent comme un traître, même au sein du système judiciaire. Alors que Rudolf Abel est pratiquement condamné d’avance à la peine de mort, il parvient à obtenir que sa peine soit commuée en prison à vie, suggérant qu’en cas de capture d’un espion américain, il pourra servir de monnaie d’échange.

Parallèlement au cas de Rudolf Abel, le film nous raconte deux autres histoires : celle de jeunes soldats américains recrutés par la CIA pour exécuter des missions d’espionnage au-dessus des territoires soviétiques et celle d’un jeune étudiant américain en économie, Frederic L. Pryor, arrêté à Berlin Est par la STASI qui l’accuse d’espionnage. 

James Donovan accepte la mission difficile qui consiste à se rendre à Berlin-Est, contrôlé par les Soviétiques, sans protection diplomatique car les Etats-Unis ne reconnaissant pas officiellement l’annexion de l’Allemagne de l’Est, ils ne veulent pas impliquer leur diplomatie.

Lors de son arrivée à Berlin, Donovan est mis au courant du cas du jeune étudiant, Francis Gary Powers, qui a le même âge que l’un de ses proches collaborateurs, Doug Forrester, à qui il est très attaché. Il ne peut se résoudre à ne sauver que Pryor et il va tenter son va-tout pour sauver les deux jeunes Américains, le pilote et l'étudiant, en échange de l’espion russe. Grâce à un sens aigu de la négociation et à un entêtement qui aurait pu lui coûter la vie ou, à tout le moins, condamner sa mission, il sortira victorieux de ce difficile challenge et récupérera in extremis les deux Américains.

L’échange se produira en pleine nuit et par un froid glacial sur le pont de Glienicke.    

Distribution

  • Mark Rylance : William Fischer / Rudolf Abel
  • Amy Ryan : Mary Donovan
  • Billy Magnussen : Doug Forrester
  • Austin Stowell : Francis Gary Powers (l'aviateur fait prisonnier par les Russes)
  • Will Rogers : Frederic Pryor (l'étudiant américain fait prisonnier par les Allemands de l'Est)

Autour du film

Une première adaptation de cette histoire vraie avait fait l’objet, en 1976, d’un téléfilm inspiré de la biographie de Powers sous le titre « Powers: The True Story of the U-2 Spy Incident ». Lee Majors interprétait Powers et James Gregory faisait une courte apparition dans le rôle de l'avocat américain James Donovan.

Après que Matt Charman ait soumis un premier projet de scénario à Steven Spielberg, celui-ci lui fait part de son intérêt pour en réaliser un film mais le scénario final a été réécrit par les frères Coen.

Tournage

Le début du film, qui se déroule aux Etats-Unis, est tourné en septembre 2014 à Brooklyn en puis à  Astoria dans le Queens. Un mois plus tard, l'équipe quitte New York pour les studios de Babelsberg à Potsdam, dans la banlieue de Berlin en Allemagne, pour un tournage prévu jusqu'à fin novembre 2014.   Les 24 et 25 octobre 2014, des scènes sont tournées à l'aéroport de Berlin-Tempelhof avec un authentique C-54 Skymaster. Une scène-clef d'échange de prisonniers est filmée sur le pont de Glienicke, là même où avait eu lieu l'échange en 1962. Mi-novembre 2014, le tournage a lieu également à Wrocław en Pologne ; Courant décembre, des scènes sont tournées sur la Beale Air Force Base en Californie.

Musique

La BO du film devait être réalisée par le grand compositeur John Williams mais, suite à des problèmes de santé de ce dernier, elle a été confiée à Thomas Newman.

Mon opinion sur ce film
Loin d'être un film de pur divertissement dans la veine de ceux qui ont rendu célèbre Steven Spielberg (Les dents de la mer, la série des Indiana Jones ou Jurassic Park), ce film se rattache aux films "sérieux" et engagés de Steven Spielberg dans lequel ce dernier n'a pas hésité à montrer toute sa profondeur comme dans La liste de Schindler (le sauvetage de Juifs promis à l'extermination), Amistad (l'esclavage des noirs), Il faut sauver le soldat Ryan (2ème guerre mondiale) ou Le terminal (un immigré sans papiers bloqué dans l'aéroport John Fitzgerald Kennedy), tous inspirés, comme Le pont des espions, de faits réels. Le seul reproche que je ferai à ce film, c'est sa longueur (141 min) et sa relative lenteur. Mais les acteurs sont formidables : Tom Hanks Mark Rylance, qui joue le rôle de l'espion russe, sans parler des rôles secondaires qui ne déméritent pas, ce qui est toujours à l'honneur d'un grand réalisateur. En outre, le travail de reconstitution qui a été fait, parfait dans tous ses détails, mérite le respect. Sans être un chef d'œuvre du même niveau que La liste de Schindler ou Il faut sauver le soldat Ryan, ce film est une réussite et mérite d'être vu.     

lundi 27 octobre 2014

ABYSS film de science-fiction de James Cameron (USA-1989)


Abyss (The Abyss) est un film de science-fiction catastrophe américain réalisé par JamesCameron sorti en 1989.

Synopsis

Un sous-marin nucléaire américain, l'USS Montana, a fait naufrage par 274 mètres de fond au bord de la fosse des Caïmans, l'une des fosses sous-marines parmi les plus profondes du monde (7 686 mètres). Afin de porter secours à l'équipage dans les plus brefs délais, la marine réquisitionne le Deep Core, une plate-forme sous-marine de forage pétrolier qui se trouve à proximité, pour lui servir de base de secours. Ils y envoient quatre membres du SEAL (unité spéciale de secours de la marine américaine) qui a aussi une mission militaire secrète, celle de soustraire les missiles nucléaires embarqués sur le sous-marin aux éventuels ennemis du bloc soviétique. Mais le passage sur la zone du cyclone Fred complique tout et provoque des avaries majeures au navire de surface auquel est reliée la plateforme. Suite à une tentative par les militaires de prendre le commandement de la plateforme sous-marine, la tempête arrache la grue maintenant la plateforme sous-marine qui se trouve précipitée dans l’océan. Dans sa chute, elle entraîne la plateforme vers la fosse sous-marine. L’équipe de militaires et les civils de l'équipe de forage se retrouvent pris au piège par plusieurs centaines de mètres de fond. Ils observent des phénomènes lumineux inexplicables qui semblent être produits par une civilisation non-humaine.

Le chef des militaires, atteint du mal des profondeurs, devient paranoïaque et, convaincu que les phénomènes qui se produisent tout autour de la plateforme sont le fait de sous-marins russes, il décide de lancer l'ogive nucléaire embarquée secrètement sur la plateforme sur les soi-disant "ennemis". Cette décision risque de produire un conflit majeur avec les pays communistes et de précipiter l'humanité dans une guerre nucléaire mondiale. L'équipage civil, ainsi que deux de ses collègues militaires, s'y opposent et se mettent en danger en essayant de l'empêcher d'arriver à ses fins.

Ma critique

Bien que ce film pèche sur beaucoup de points, on y retrouve toutes les préoccupations que développa James Cameron au cours de sa carrière : l’holocauste nucléaire, l’humanité répétant sans cesse les mêmes erreurs,  l’anti-militarisme, la tentative de réconcilier une humanité foncièrement destructrice avec des intelligences suprahumaines, les personnages féminins au caractère bien trempé, l'histoire d’amour compliquée entre les personnages, le sens du sacrifice, etc.

Le film est en outre un huis clos assez oppressant dû à l'isolement physique de l'équipage (que l'on retrouve aussi bien dans Titanic que dans Avatar).

Les effets visuels d'Abyss, innovants à l'époque, présentent pour une des premières fois des effets spéciaux sur des liquides. Pour le tournage, Cameron avait obtenu l’autorisation d’utiliser la piscine d’une centrale nucléaire en construction, la Cherokee Nuclear Power Plant, en Caroline du nord ; il l’avait remplie de 26 000 m3 d’eau, en faisant le plus grand réservoir jamais construit pour les besoins d’un film. Les conditions de tournage furent très difficiles pour les acteurs, s’apparentant à des conditions de plongée en eau profonde nécessitant des paliers de décompression comme dans le cas de plongées véritables. Certaines scènes furent aussi tournées dans une mine engloutie du Missouri.

Même si la vraisemblance de certaines scènes paraît parfois contestable, certains effets du film sont parfaitement exacts et bien rendus : les sous-marin de poche que l'on voit dans le film existent bel et bien et sont fonctionnels. Le plus révolutionnaire est sans doute le fluide respiratoire qu'absorbent les plongeurs : il existe réellement même si ce n’est qu’à titre expérimental. La scène où un rat est emprisonné dans une cage et respire ce liquide n'est pas truquée. Cela a attiré les foudres des associations de protection d'animaux ; cette scène a même été supprimée de la version sortie en Grande-Bretagne.

samedi 11 octobre 2014

SOLEIL DE NUIT film de Taylor Hackford (USA-1985)


Soleil de nuit (Titre original : White Nights) est un film américain de Taylor Hackford sorti en novembre 1985.

Synopsis

Nikolai  ‘Kolya’ Rodchenko (Mikhhail Baryshnikov) est un danseur d’origine soviétique qui a fui l’URSS pour venir en Occident où il est devenu un danseur étoile de renommée mondiale. Le film commence par une superbe interprétation par Baryshnikov du ballet, « Le jeune homme et la mort » écrit par Jean Cocteau et chorégraphié par Roland Petit. Après la représentation, Nikolai, accompagné de son impresario, s’envole pour donner une nouvelle représentation à Tokyo. Au moment où l’avion survole la Sibérie, celui-ci est obligé d’atterrir en catastrophe sur une base militaire soviétique. Lors de l’atterrissage d’urgence, Nikolai, qui était allé s’enfermer dans les toilettes pour tenter de détruire ses papiers d’identité, est percuté par un chariot roulant qui servent aux hôtesses à ranger les plateaux repas. L’avion s’écrase en bout de piste, faisant plusieurs morts et de nombreux blessés, dont Nikolai. Bien qu’il n’ait pas de papiers d’identité sur lui, il est reconnu par le colonel Chaiko, un agent du KGB qui ne lui a pas pardonné de s’être enfui d’URSS huit ans plus tôt. Il fait croire à son impresario, qui ne veut pas repartir sans lui aux Etats-Unis, et à l’ambassade américaine, que ses blessures sont trop graves pour qu’on puisse le transporter. En réalité, Nikolai est en état d’arrestation.

Pour sa convalescence, Chaiko le confie à la garde d’un danseur de claquettes noir américain, Raymond Greenwood (Gregory Hines) qui s'est volontairement exilé en URSS par conviction politique. Après y avoir été accueilli en héros, il végète en résidence surveillée en Sibérie avec sa femme russe Darya (Isabella Rossellini, dont c’était le 1er rôle au cinéma) en donnant des représentations de « Porgy and Bess » dans de minables théâtres.

L’idée de Chaiko est de faire revenir Nikolai Rodchenko à Leningrad (Saint-Pétersboug) afin de l’obliger à danser pour l’ouverture de la saison du théâtre Kirov (actuellement T. Mariinsky), le grand théâtre de Leningrad, dirigé par l’ex-fiancée de Rodchenko, Galina Ivanova (interprétée par l'actrice anglaise Helen Mirren, l'inoubliable interprète de la reine Elisabeth dans The Queen de Stephen Frears). Leurs retrouvailles sont difficiles car Galina reproche à Nikolai de l’avoir « laissée tomber » lorsqu’au cours d’une tournée aux Etats-Unis, il a choisi la liberté. Elle a mis des années à convaincre le KGB qu’elle n’était pour rien dans sa fuite et, si est devenue la toute puissante directrice du Kirov, c’est après beaucoup de sacrifices et de vexations.

A Leningrad, Nikolai retrouve son appartement dans le même état qu’il l’avait quitté. Il doit le partager avec Raymond et sa femme. Décidé à s’enfuir, Nikolai convainc Galina de l’aider et, avec Raymond et Darya et l’ambassade américaine, ils mettent sur pied un plan d’évasion. Au dernier moment, en raison du "soleil de nuit", les choses tournent mal et Raymond reste entre les mains du KGB alors que Nikolai et Darya parviennent in extremis à se réfugier derrière les grilles de l’ambassade américaine. Le film se termine quelques mois après : Nikolai et Darya sont revenus chercher Raymond pour lequel les américains et les soviétiques ont négocié un échange de prisonniers.

Critique

Ce film est magnifique de bout en bout. Non seulement, les amateurs de danse seront comblés par les époustouflantes prestations de Baryshnikov (le ballet qui ouvre le film est à couper le souffle) que de Gregory Hines. Helen Mirren arrive aussi à nous faire croire, par son professionnalisme qu'elle a eu une formation de danseuse étoile.


Le titre original du film est « White nights ». Il aurait été plus juste de le traduire en français par « Soleil de minuit» puisque « White nights » (les nuits blanches) désigne un phénomène naturel qui se produit autour du cercle polaire pendant l’été où le soleil, à son apogée à minuit, brille pendant toute la nuit. Le colonel Chaiko s'en plaint à plusieurs reprises, disant que "cela le rend fou". Le titre est à double (voire à triple sens) car il joue non seulement sur le phénomène physique de la « nuit blanche », mais sur les « nuits blanches », les nuits sans sommeil que passent les héros pour préparer leur évasion rocambolesque. Il y a aussi une allusion à la schizophrénie du régime soviétique. Le « soleil de minuit » est aussi un acteur du film puisqu'il joue un rôle dans l’évasion de Nykolai et de Darya (et son semi-échec puisque Raymond reste prisonnier du KGB).

Je conseillerai aussi à tous ceux qui pourront voir ce film en DVD de regarder le bonus qui l’accompagne  car le metteur en scène y raconte les conditions épiques dans lesquelles s'est déroulé le tournage. En effet, il ne pouvait être question, pour Baryshnikov, de tourner en URSS, car, malgré sa notoriété, il aurait pu se retrouver dans la situation du personnage du film. Toutes les prises de vue ont donc été faites hors de l'URSS : en Grande-Bretagne, pour la majeure partie des scènes, mais aussi au Portugal (pour l’intérieur du théâtre Kirov), etc. Par contre, les vues de Leningrad sont des vues réelles. Le DVD nous apprend qu’elles ont été tournées par une équipe de cinéma soviétique censée faire un reportage touristique et ensuite montées en studio de manière à donner au spectateur l’impression que tout ceci se déroulait bien à Leningrad  !!!

Ce film, dont les deux héros sont deux danseurs, l’un classique, le grand danseur Mikhaïl Baryshnikov, l’autre, de claquettes, Gregory Hines, est un film superbe qui a été tourné en 1985. Il se place donc en pleine guerre froide et avant la Glasnost mais il n’a absolument pas vieilli.