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lundi 13 juillet 2020

PAS DE TOIT SANS MOI Téléfilm de Guy JACQUES (FR-2006)



Pas de toit sans moi est un téléfilm français de 2006 et diffusé en 2009 réalisé par Guy Jacques.

Synopsis

Paul Morand (Antoine Duléry), un musicien sans emploi, divorcé, vit seul dans un grand appartement dont il ne peut plus payer le loyer. Répugnant de demander de l’aide à sa mère Madeleine (Bernadette Lafont), il risque d’être expulsé comme sa voisine, Ashanti (Aïssa Maïga), une jeune femme africaine réfugiée politique qui squatte avec ses deux jeunes enfants, Léo (Samen Télésphore Teunou) et Bintou (Carine Ndoumou Ekokobe), l’appartement du dessus. Contre toute attente, ces deux exclus de la société que rien ne préparait à se rencontrer, vont faire alliance pour lutter contre le sort.

Mon opinion  

Film vu en rediffusion à la télévision. 

Sympathique téléfilm qui a le mérite d’aborder le problème des réfugiés à travers la comédie. Le sujet est néanmoins sérieux, notre pays, entre intransigeance politique et postures, n’ayant jamais réussi, depuis des années, à répondre humainement à des situations humainement dramatiques. On a adoré retrouver Bernadette Lafont en mamie déjantée. Comme toujours, les enfants sont extraordinaires de naturel. Quant à leur mère, jouée par la superbe Aïssa Maïga, elle nous touche à la fois par sa fragilité et par sa force de caractère. Antoine Duléry, en vieux bougon dépressif, est aussi excellent.

Dans le même esprit, vous pouvez voir : 

mercredi 24 octobre 2018

LA VIE DEVANT SOI film de Myriam BOYER (FR - 2010)




La Vie devant soi est un téléfilm français réalisé par Myriam Boyer, diffusé le 22 décembre 2010 sur Arte. Il s'agit de l'adaptation du roman éponyme de Romain Gary, publié en 1975 sous le pseudonyme d’Emile Ajar (couronné par le prix Goncourt).

Résumé

Madame Rosa (Myriam Boyer), une vieille femme juive, ancienne prostituée et déportée d’Auschwitz gère « une pension sans famille pour les gosses qui sont nés de travers », autrement dit une pension clandestine où les prostituées laissent leurs rejetons pendant quelques mois (ou plusieurs années) pour les mettre à l’abri de l'Assistance publique ou des représailles de leurs macs. Momo (Julien Soster), un jeune musulman d'environ 14 ans (mais qui croit n'en avoir que 10), raconte sa vie chez madame Rosa et son amour pour la seule « mère » qui lui reste.

Mon opinion sur ce film

J’ai vu ce film en rediffusion sur la chaîne RMC de la TNT hier soir. J’aime beaucoup Myriam Boyer, une actrice sincère qui n’hésite pas à tourner des rôles difficiles et peu commerciaux. Le roman d’Emile Ajar (avatar de Romain Gary) avait déjà fait l’objet de plusieurs adaptations (au cinéma en 1977, par Moshé Mizrahi en 1977 avec SimoneSignoret ; au théâtre, en 2007, par Didier Long avec, déjà, Myriam Boyer dans le rôle-titre). Je n'ai pas vu le film déjà ancien de M. Mizrahi, mais j'imagine que Simone Signoret, dans le rôle de Madame Rosa, devait valoir le déplacement. C'est d'autant plus courageux à Myriam Boyer d'avoir osé s'affronter, à vingt ans de distance, au même rôle. 

Après avoir fait un triomphe avec ce rôle (pour lequel elle a obtenu le Molière de la meilleure comédienne en 2008) au théâtre pendant trois ans, Myriam Boyer a réalisé elle-même cette adaptation du roman de Romain Gary, elle s’est littéralement identifiée au personnage de Mme Rosa, femme forte avec une foi en l’humanité intacte bien que la vie l’ait beaucoup cabossée. Ecoutons-la parler de ce rôle magnifique : "Je voulais moins raconter Mme Rosa, que remettre au cœur du film l'esprit du roman et cette histoire de Belleville, imprégnée de tolérance. C'est un milieu que j'aime et que je crois savoir raconter, puisque j'en viens. S'il est souvent un peu vu d'en haut, je veux, quant à moi, le prendre de l'intérieur et des tripes. J'ai habité Belleville dans ces années-là et c'était vraiment comme ça, un mélange harmonieux. Personne, alors, ne songeait à parler d'intégration. Mais le plus terrible, c'est que trente ans après, les mêmes questions demeurent. Pour moi, La vie devant soi est une fable extraordinaire sur l'humanité, la vieillesse, la maladie et la mort. Romain Gary n'essaie pas de donner de réponses, mais il a l'âge de s'interroger, comme Mme Rosa".  

Dans ce beau rôle, que l’on dirait écrit pour elle, Myriam Boyer donne la pleine mesure de son talent. C’est une actrice rare, qu’on aimerait voir plus souvent. Un coup de chapeau aussi au jeune Julien Soster, éblouissant de justesse, dans le rôle de Momo. Il ne semble pas qu’il ait tourné depuis ce film, ce qui est bien dommage, car il a un talent naturel qu’on ne peut que saluer.  


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mardi 3 mars 2015

COULEUR LOCALE de Colinne Serreau (FR - 2013)




Couleur locale est un téléfilm français de Coline Serreau et Samuel Tasinaje (France 3, 2013). Avec Isabelle Nanty,

Résumé

Marianne (Isabelle Nanty) est la patronne autoritaire d’une petite entreprise de BTP dans le sud de la France. Elle est aussi adjointe au maire du village et professe sans complexe des convictions racistes et d’extrême-droite (« Toute ressemblance avec des situations avec des personnes… ») : parmi ses marottes, les ronds-points et les caméras de vidéo-surveillance qu’elle veut installer partout pour « traquer la racaille ».  

Veuve et fâchée avec sa fille Charlotte (Sarah Biasini), elle ne vit que pour son entreprise et vit dans un désert affectif total.

Un jour, elle reçoit un appel de sa fille avec qui elle n’a plus eu de relations depuis quinze ans : celle-ci lui apprend qu’elle est souffre d’une leucémie et hospitalisée sans grand espoir de guérir ; elle lui demande de s’occuper de Nicolas (Valentin Bellegarde-Chappe), son fils de 12 ans, dont sa grand-mère apprend l’existence à cette occasion.

Marianne ne peut faire autrement qu’accepter mais, lorsqu’elle voit Nicolas débarquer du train, elle a un choc : il est métis et coiffé comme Bob Marley. En outre, Nicolas est écologiste et ne mange que du bio. Tout ce que Marianne déteste.

Mais comment détester cet adolescent avide de tendresse, dont la mère va peut-être mourir ?

A son contact, Marianne change du tout au tout : lorsque Nicolas se fait agresser par deux voyous en revenant de l’école, elle se rend compte que le racisme qu’elle professe est pernicieux et elle devient une autre personne, beaucoup plus tolérante, et prend le contrepied de ce qu’elle avait défendu jusque-là : les valeurs d’entraide, de fraternité et… LE passage au bio pour les cantines de la ville.

Mon opinion sur ce film

J’avais un peu perdu de vue Coline Serreau dont j’avais adoré, en son temps, Tois hommes et un coufin, grand succès de l’année 1985, devenu culte dans le monde avec un total de près de 50 millions d’entrée à telle enseigne qu’il fit même l’objet d’un remake aux Etats-Unis.

Mais à part Romuald et Juliette, joli film sur la fraternité avec Daniel Auteuil et Firmine Richard, en 1989, je n’avais plus vu de film de Coline Serreau.

Certes, Couleur locale n’est pas du grand cinéma mais il offre une vision rafraîchissante d’une société que l’on nous présente souvent sous de sombres couleurs en nous montrant qu’à l’occasion d’un bouleversement familial, un être peut reconsidérer complètement une idéologie dans laquelle seule la solitude l’avait enfermé.  

Belle prestation d’IsabelleNanty, qui excelle dans ce rôle complexe. On regrette d’autant plus qu’elle soit trop souvent cantonnée à des rôles secondaires de boniche ou de bouffonne hystérique. Quant au jeune Valentin, il est formidable dans le rôle de ce gamin de la ville parachuté à la campagne chez une grand-mère dont les convictions sont à l’opposé des principes inculqués par sa mère.  Son interprétation toute en finesse, sa fraîcheur, rendent très juste et crédible son interprétation de Nicolas.