Ce blog est consacré au cinéma et aux séries TV. J'y traite principalement des films et des séries que j'aime mais je me réserve aussi le droit d'en critiquer certains.
Capitaine Marleau
est une série télévisée française, créée par Elsa Marpeau et diffusée
depuis le 15 septembre 2015 sur France 3 puis sur France 2 depuis 2021.
Il s'agit de la série dérivée du
téléfilm en deux parties Entre vents et marées, réalisé par Josée
Dayan et diffusé sur France 3 en décembre 2014, où apparaît le personnage
du capitaine de gendarmerie Marleau — incarnée par l'actrice Corinne Masiero.
Présentation/Mon opinion
Le capitaineMarleau (Corinne
Masiero) est une gendarme déjantée, toujours vêtue de manière négligée
avec, sur la tête, une chapka et conduisant une vieille Randge Rover. En cela,
elle rappelle une autre héroïne, anglaise cette fois, incarnée par l’actrice
britannique Brenda Blethyn, dans Les enquêtes de Vera (même accoutrement peu
féminin, même véhicule hors d’âge, mêmes façons brutales de mener ses enquêtes).
Mais là où Corinne Masiero excelle, c’est dans l’humour décalé qu’elle met dans
tous ses dialogues, émaillés de références à la littérature et au cinéma, voire
inspirés d’autres séries policières-culte comme Columbo interprété par l’inénarrable
Peter Falk.
On sait que je ne suis pas un grand fan de séries policières mais je dois reconnaître qu'avec Marleau/Masiero, je m'éclate et ce sont plus les comportements "rentre-dedans", l'humour "trash" et la personnalité de l'interprète dont on a vu, lors de la cérémonie des derniers César qu'elle n'avait pas froid aux yeux, qui font de moi un inconditionel de Capitaine Marleau, plus que les énigmes policières en elles-mêmes.
Je vous recommande aussi un film où Corinne Masiero donne la mesure de son talent :
Ni reprise, ni échangée
est une comédie réalisée par Josée Dayan
et diffusé à la télévision en 2010. Scénario de Nicolas
Bedos. Avec Muriel Robin
(Juliette) et Gilbert Melki (Louis,
son mari).
Résumé
Juliette Daguin (Muriel Robin) est une bourgeoise riche
mariée à Louis, banquier (Gilbert Melki).
Superficielle, snob, égoïste, tout son entourage la déteste. Alors, lorsqu’elle
est enlevée par une équipe de bras-cassés avec la complicité de son chauffeur (Jérôme Kircher), son mari, bien trop
content d’être débarrassé d’elle, fait la sourde oreille lorsqu’il s’agit de
payer sa rançon. Il en est de même de sa « meilleure » amie, Julie (Arielle Dombasle), encore plus
superficielle et snob qu’elle-même. Juliette commence par rendre la vie
impossible à ses ravisseurs puis, comprenant qu’elle a été abandonnée par son
mari et ses amis, elle prend les choses en main et s’en fait des alliés pour
tirer le maximum de son mari et s’en venger.
Mon opinion sur ce film
J’ai rarement apprécié les
réalisations de Josée Dayan, mais je
m’attendais tout de même à beaucoup mieux au vu d'une telle distribution et surtout d’un scénario écrit par Nicolas Bedos (qui joue dans le film), dont on se souvient des chroniques
décapantes qu’il a tenues, entre autres, dans « On n’est pas couché ».
Cette comédie aurait pu être drôle, elle est minable : mal écrite, mal mise en scène et… mal jouée. Une perte de
temps !
Entre vents et marées est un
téléfilm policier français réalisé par Josée Dayan, diffusé en deux parties une 1ère
fois en décembre 2014 et rediffusé le 12 février 2016 sur France 3.
Il a été principalement tourné en février et mars 2014, en Bretagne.
Résumé
Partie 1 : Christian de
Kersaint-Gilly est abattu de deux balles dans la poitrine dans le parc de son château quasiment en ruine, en
Bretagne. Dépêchée sur les lieux du drame, le capitaine Marleau (Corinne Masiero)
en vient à soupçonner l'épouse du défunt, Joséphine de Kersaint-Gilly (Nicole Garcia).
En effet, Christian venait de céder une partie de leur propriété à deux hommes
ambitieux : Étienne Quemener et son douteux associé, Vincent Salmon (Stanislas Merhar). Tous deux ont le projet de transformer le petit port traditionnel de pêcheurs,
hautement pittoresque, en une marina de luxe. Cet endroit ultra-moderne est
censé attirer une clientèle triée sur le volet, pour en faire un lieu de
villégiature à la mode.
Partie 2 : Étienne Quemener
et Vincent Salmon ne convoitent pas seulement le domaine de Kersaint-Gilly. Les
deux sinistres personnages s'intéressent aussi au hangar où Cécile Prigent
(Muriel Robin), la sœur d'Étienne et mère de deux adolescents, son fils Yann (Maxence Perrin) et sa fille, Gwen, abrite son chalutier. En dépit du déséquilibre des forces,
Cécile est prête à se battre coûte que coûte pour sauver le port et résister au
projet de marina. Elle peut compter sur l’aide de son fils, Yann, qui partage
son amour de la mer, mais pas sur sa fille Gwen, qui veut devenir architecte et
rejoint le camp de son oncle Etienne Quemener et de son ambitieuse épouse, par
ailleurs maire de la ville. Malheureusement pour elle, Gwen cède aux avances du diabolique Vincent Salmon et, après qu'elle ait découvert qu'il travaillait pour des mafieux, ce dernier la tue. Cécile Prigent comprend alors que l’enjeu
est beaucoup plus important qu’elle ne le pensait et que les commanditaires de
l’affaire sont puissants et ne reculeront devant rien pour arriver à leurs
fins. De son côté, Joséphine, ruinée par l'addiction au jeu de son mari décédé, doit se résoudre à céder aux manipulations crapuleuses de Vincent Salmon et signer l'acte de vente du domaine.
Mon opinion sur ce téléfilm
Je ne suis généralement pas un
grand fan de Josée Dayan bien que j’aie apprécié son adaptation du Comte de
Monte-Cristo (1998) et Cet amour-là, son film consacré aux derniers jours de
Marguerite Duras (avec une Jeanne Moreau plus vraie que nature dans la peau de l'écrivain).
Lorsque j’ai commencé à regarder
ce téléfilm policier, j’ai surtout été séduit par la beauté des images, tout le
tournage s’étant effectué en décors naturels en Bretagne, principalement à
Belle-Ile en Mer et dans le sud Finistère.
La distribution (Nicole Garcia,
Muriel Robin, mais surtoutStanislas Merhar et un jeune acteur du nom deMaxence Perrin) m’a aussi déterminé à regarder ce film.
Cette fois, la réalisatrice n’est
pas en cause mais plutôt le scénario (de Philippe Besson et Daniel Tonachella) :
confus, incohérent, bavard – à condition d’entendre les dialogues murmurés,
comme à son habitude par Nicole Garcia – on est vite perdu dans les relations
familiales compliquées de cette famille d’Atrides. Quant àStanislas Merhar
qui, malgré ses presque 45 ans, a toujours des airs de jeune homme louche et
son regard inquiétant, on le comprend à peine mieux que Nicole Garcia. Muriel
Robin, par contre, m’a bluffé. Elle est bien meilleure actrice dramatique que
comique. Mention spéciale aussi à Corinne Masiéro, qui, malgré ses allures de SDF et ses blagues pourries cache une intelligence d'experte du FBI. Et enfin, je voudrais décerner un satisfecit particulier à un jeune
acteur talentueux, déjà remarqué précédemment dans un excellent téléfilm que je n’ai pas
encore chroniqué, Un fils (2014), Maxence Perrin, qui joue le rôle de Yann, le
fils de Muriel Robin. Il est le fils de Jacques Perrin. On l’avait découvert,
inoubliable, dans le rôle du petit Pépinot des Choristes (2004). Il a, depuis, relativement peu
tourné (Faubourg 36, en 2008 et trois téléfilms, dont Un fils et cette dernière prestation), mais, à chaque fois, on le
remarque car il joue de manière naturelle et intense. J’espère pour lui qu’il
fera une belle carrière.
Cet amour-là. Film
français de Josée Dayan (2001) avec Jeanne
Moreau et Eymeric Demarigny, ce
film est une adaptation du roman autobiographique de Yann Andréa paru en 1999 sur l'histoire d'amour entre Marguerite Duras et un étudiant fragile
et timide fasciné par son œuvre.
Synopsis
Nous sommes en 1975. Yann Andréa,
de son vrai nom Yann Lemée, est étudiant en philosophie de 18 ans à l'université
de Caen lorsqu'il assiste à une projection du film India Song réalisé par Marguerite Duras. Il rencontre l'auteur
et lui dit son admiration pour son œuvre. Elle lui donne son adresse à Paris
et, pendant cinq ans, Yann Lemée lui écrit sans jamais recevoir de réponse. En
1980, Yann reçoit enfin un message de Marguerite sous la forme de son dernier
livre, L'homme assis dans le couloir,
qu'elle lui a fait envoyer. Yann, déçu par cette œuvre, ne répond pas et cesse
même de lui écrire. De son côté, Marguerite ne se décourage pas et continue à
lui adresser ses livres suivants : Le
navire Night, Aurélia Steiner et Les mains négatives. Yann recommence alors
à lui écrire. Il lui téléphone même à Trouville où elle rédige des chroniques
pour le journal Libération.
Marguerite Duras invite alors son jeune admirateur à venir la voir à Trouville,
qui est tout près de Caen, pour "prendre un verre". Il ne la quittera
plus. Pendant 16 ans, ils vivront ensemble, lui le jeune homme de 28 ans et
elle, la femme âgée de près de 70 ans, malade, désabusée et alcoolique mais
toujours supérieurement intelligente. Leur relation est passionnelle, aussi
bien sur le plan intellectuel (ce qu’on peut comprendre) que physique.
Marguerite Duras se nourrira de lui et lui se nourrira d'elle. En 1983, Yann
Andréa publiera M. D. aux Editions de
Minuit qui est le récit de la cure de désintoxication qu’a subie Marguerite
Duras lors de la préparation de son film Savannah Bay. Ce récit terrible,
lucide, n’obtiendra une réponse qu’en 1992, lorsque Marguerite Duras publiera à
son tour Yann Andréa Steiner, qui est
inspiré de cette étrange relation.
Marguerite Duras meurt en 1996,
faisant de Yann Andréa, malgré les différends qui avaient fini par les opposer,
son exécuteur testamentaire. Trois ans après, en 1999, Yann Andréa publie Cet amour-là, le récit sans fard de sa
relation tumultueuse avec Marguerite Duras.
Le film
Je ne suis pas un grand fan de Josée Dayan, qui s'est surtout
illustrée dans des téléfilms et des séries télé pompeuses et rarement réussies,
sa pire réalisation restant sa lamentable adaptation des Rois maudits en 2005). En
ce qui concerne le cinéma, elle n'avait jusqu'à ce film, réalisé qu'un autre long
métrage en 1990, Plein fer, un thriller se passant dans le milieu de la boule
marseillaise, qui ne laissa aucun souvenir à personne malgré la présence de Serge Reggiani.
Je m'attendais donc au pire avec
cette adaptation du livre sensible et émouvant de Yann Andréa. Or, je dois
reconnaître que, loin de la lourdeur de char d'assaut dont elle a fait sa
marque de fabrique, Josée Dayan a,
avec ce film, réalisé une adaptation troublante du livre de Yann Andréa. Il est
vrai que le choix de Jeanne Moreau,
qui sait incarner une Marguerite Duras plus vraie que nature, est pour beaucoup
dans cette réussite. Dans le rôle de Yann Andréa, Aymeric Demarigny, jeune comédien français que l'on connaît
peu, interprète aussi avec une justesse
fascinante ce personnage de jeune homme fragile et timide qui ne se rebellera
qu'à l'extrême limite contre la tyrannie de la "vieille dame indigne".
Je l'avais remarqué, il y a des années, dans un téléfilm que je n'ai jamais pu
retrouver, Marie-tempête (2000) et revu, en pâlichon Charles IV de France
dans l'adaptation déjà citée des Rois maudits. Il y était
désastreusement mauvais, mais il n'était pas le seul, hélas car même Philippe Torreton ânonnait son texte et
des acteurs de talent comme Gérard
Depardieu ou même... une certaine Jeanne
Moreau n'étaient pas au mieux de leur forme.