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dimanche 19 décembre 2021

LA DOULEUR Film dramatique d'Emmanuel FINKIEL (FR-2017)

 


La Douleur est un film français réalisé par Emmanuel Finkiel sorti en 2017. Il est l’adaptation du livre homonyme de Marguerite Duras.

Présentation

Nous sommes en juin 1944 à Paris. La France est toujours sous l’Occupation allemande. L’écrivain-poète communiste Robert Antelme (Emmanuel Bourdieu), figure majeure de la Résistance, est arrêté. Son épouse, Marguerite Duras (Mélanie Thierry), qui travaille comme lectrice chez Gallimard, essaie de le faire libérer en se rapprochant de Pierre Rabier (Benoît Magimel), un agent de la gestapo. Mais, malgré ses interventions, il sera déporté à Buchenwald et à Dachau. Marguerite, tiraillée entre son angoisse pour Robert Antelme et son amant, Dyonis Mascolo (Benjamin Biolay), attend le retour de son mari qui reviendra, à l’article de la mort, grâce à l’intervention que mettent sur pied pour aller le chercher François Mitterrand, connu dans la Résistance sous le pseudonyme de Morand (Grégoire Leprince-Ringuet). Le roman et le film décrivent cette insoutenable attente au milieu du chaos de la Libération de Paris.

Mon opinion

Je n’avais pas pu voir ce film lors de sa sortie sur les écrans en 2017 et j’ai profité de sa diffusion sur Arte pour le visionner. Il m’a paru particulièrement long (alors qu’il ne fait que 126 min.) et lent. Peut-être est-ce dû à une volonté du réalisateur de rendre l’interminable attente, entre espoir et désespoir, que rend si justement l’écriture de Marguerite Duras. Bien que fidèle au texte, dont il reprend des passages entiers, le film n’a cependant pas, à mon avis, réussi à transcrire l’émotion qui transparaît dans les mots de Duras et qui, à sa lecture, m’ont tiré les larmes. Malgré tous leurs efforts, Mélanie Thierry en tête, les acteurs semblent peu convaincus du rôle qu’ils jouent sans vraiment incarner leurs personnages. Je ne leur jette pas la pierre car je pense que le réalisateur a voulu cette distanciation mais était-ce une si bonne idée ? Le seul à vraiment être à sa place est Benoît Magimel, empâté et reptilien, ambivalent et inquiétant à souhait, dans un rôle particulièrement antipathique. Mais Grégoire Leprince-Ringuet, que j'aime bien par ailleurs (Les chansons d'amour, La belle personne, les neiges du Kilimandjaro...), est ici particulièrement transparent.   

mercredi 15 avril 2015

CET AMOUR-LA de Josée Dayan (FR-2001)



Cet amour-là. Film français de Josée Dayan (2001) avec Jeanne Moreau et Eymeric Demarigny, ce film est une adaptation du roman autobiographique de Yann Andréa paru en 1999 sur l'histoire d'amour entre Marguerite Duras et un étudiant fragile et timide fasciné par son œuvre.

Synopsis

Nous sommes en 1975. Yann Andréa, de son vrai nom Yann Lemée, est étudiant en philosophie de 18 ans à l'université de Caen lorsqu'il assiste à une projection du film India Song réalisé par Marguerite Duras. Il rencontre l'auteur et lui dit son admiration pour son œuvre. Elle lui donne son adresse à Paris et, pendant cinq ans, Yann Lemée lui écrit sans jamais recevoir de réponse. En 1980, Yann reçoit enfin un message de Marguerite sous la forme de son dernier livre, L'homme assis dans le couloir, qu'elle lui a fait envoyer. Yann, déçu par cette œuvre, ne répond pas et cesse même de lui écrire. De son côté, Marguerite ne se décourage pas et continue à lui adresser ses livres suivants : Le navire Night, Aurélia Steiner et Les mains négatives. Yann recommence alors à lui écrire. Il lui téléphone même à Trouville où elle rédige des chroniques pour le journal Libération. Marguerite Duras invite alors son jeune admirateur à venir la voir à Trouville, qui est tout près de Caen, pour "prendre un verre". Il ne la quittera plus. Pendant 16 ans, ils vivront ensemble, lui le jeune homme de 28 ans et elle, la femme âgée de près de 70 ans, malade, désabusée et alcoolique mais toujours supérieurement intelligente. Leur relation est passionnelle, aussi bien sur le plan intellectuel (ce qu’on peut comprendre) que physique. Marguerite Duras se nourrira de lui et lui se nourrira d'elle. En 1983, Yann Andréa publiera M. D. aux Editions de Minuit qui est le récit de la cure de désintoxication qu’a subie Marguerite Duras lors de la préparation de son film Savannah Bay. Ce récit terrible, lucide, n’obtiendra une réponse qu’en 1992, lorsque Marguerite Duras publiera à son tour Yann Andréa Steiner, qui est inspiré de cette étrange relation.

Marguerite Duras meurt en 1996, faisant de Yann Andréa, malgré les différends qui avaient fini par les opposer, son exécuteur testamentaire. Trois ans après, en 1999, Yann Andréa publie Cet amour-là, le récit sans fard de sa relation tumultueuse avec Marguerite Duras.

Le film 

Je ne suis pas un grand fan de Josée Dayan, qui s'est surtout illustrée dans des téléfilms et des séries télé pompeuses et rarement réussies, sa pire réalisation restant sa lamentable adaptation des Rois maudits en 2005). En ce qui concerne le cinéma, elle n'avait jusqu'à ce film, réalisé qu'un autre long métrage en 1990, Plein fer, un thriller se passant dans le milieu de la boule marseillaise, qui ne laissa aucun souvenir à personne malgré la présence de Serge Reggiani.

Je m'attendais donc au pire avec cette adaptation du livre sensible et émouvant de Yann Andréa. Or, je dois reconnaître que, loin de la lourdeur de char d'assaut dont elle a fait sa marque de fabrique, Josée Dayan a, avec ce film, réalisé une adaptation troublante du livre de Yann Andréa. Il est vrai que le choix de Jeanne Moreau, qui sait incarner une Marguerite Duras plus vraie que nature, est pour beaucoup dans cette réussite. Dans le rôle de Yann Andréa, Aymeric Demarigny, jeune comédien français que l'on connaît peu,  interprète aussi avec une justesse fascinante ce personnage de jeune homme fragile et timide qui ne se rebellera qu'à l'extrême limite contre la tyrannie de la "vieille dame indigne". Je l'avais remarqué, il y a des années, dans un téléfilm que je n'ai jamais pu retrouver, Marie-tempête (2000) et revu, en pâlichon Charles IV de France dans l'adaptation déjà citée des Rois maudits. Il y était désastreusement mauvais, mais il n'était pas le seul, hélas car même Philippe Torreton ânonnait son texte et des acteurs de talent comme Gérard Depardieu ou même... une certaine Jeanne Moreau n'étaient pas au mieux de leur forme.

Cet amour-là  est une belle surprise.