Rain Man est un film
américain réalisé par Barry Levinson,
sorti en 1988 aux États-Unis et en France en 1989.
Résumé
Lorsque Charlie Babbitt (Tom Cruise) apprend que son défunt père
a légué presque toute sa fortune à son frère aîné dont il ignorait l’existence,
il est furieux. Il l’est encore plus lorsqu’il découvre que Raymond (« Rain
man ») est malade mental enfermé dans l'asile psychiatrique de
Cincinnati.
En réalité, Raymond est un autiste Asperger aux comportements
répétitifs. Il a l'habitude de regarder la télévision à une certaine heure
pour ne pas manquer son émission favorite, le moindre contretemps provoquant chez lui des crises d'angoisse, ce qui donne lieu à des scènes tragi-comiques. Par exemple, lors de leur périple, Raymond voulant absolument
regarder la télévision, Charlie doit s'arrêter à la première maison au bord de
la route, et, après avoir tenté de faire illusion auprès de l'occupante des
lieux avec un prétexte inventé à la hâte, il demande à ce que Raymond puisse
regarder la télévision, pour lui éviter une de ses crises. Par ailleurs, Raymond n'a pas la
moindre empathie, ce qui est l'un des signes de l'autisme. Vers la fin du film il montre cependant quelques signes d'amélioration, acceptant de partager une danse, il ne refuse plus les contacts physiques, etc.
Son vocabulaire aussi se limite à des phrases très simples; il répète inlassablement les
mêmes mots, les mêmes formules, les mêmes histoires dont il n'a qu'une
compréhension très superficielle (par exemple la formule « Qui est en première
base ? », qu'il répète en boucle, notamment dans les situations stressantes, et
dont Charlie tente vainement de lui expliquer le ressort humoristique). Comme la plupart des autistes Asperger,
Raymond développe des capacités extraordinaires dans certains domaines très spécifiques : il a une faculté de mémorisation exceptionnelle qui lui permet de retenir de longues listes (accidents d'avion par date
et par compagnie; numéros de téléphone, etc.)
Dans un premier temps, Charlie,
sous prétexte de l’emmener faire un tour, enlève son frère dans le but de
récupérer la part d’héritage qu’il considère lui revenir. Débute alors un « road-movie »
à travers les États-Unis en direction de la Californie, au cours duquel les
deux frères apprendront à se connaître et finalement à s’aimer…
Autour du film
Le personnage de Raymond Babbitt
est inspiré de Kim Peek, atteint du « syndrome du savant », décrit
par le psychiatre américain Darold Treffert comme une maladie rare dans
laquelle les personnes avec des troubles du comportement (parmi lesquels l'autisme)
développent un ou plusieurs domaines de compétence, de capacité ou d'excellence
qui sont en contraste avec les limitations d'ensemble de l'individu.
Le film est souvent cité pour avoir
permis, en mettant en scène un personnage atteint du syndrome d'Asperger, à
populariser cette forme d'autisme auprès du grand public, notamment à travers
l'image du génie autistique.
Récompenses
Aux États-Unis, le film reçut
quatre Oscars et en Europe à la Berlinale, il reçut l'Ours d'or du meilleur
film.
Mon opinion sur ce film
L’autisme est un sujet qui me
fascine. On a reproché à ce film de ne présenter qu’une facette tronquée de ce
handicap complexe et encore mal connu : c’est la critique que lui font
plusieurs autistes français célèbres comme Daniel Tammet ou Josef Schovanec, pour
qui Raymond ne saurait être représentatif de la diversité du spectre de
l'autisme ; ils jugent en outre que le film donne une vision datée,
caricaturale et en partie inexacte du syndrome qu'il présente.
Sans vouloir contester ces affirmations,
je rappellerai cependant que ce film date de 1988 et qu’il est l’un des
premiers, sinon le premier, à aborder ce sujet, certes identifié depuis les
années 1940 mais qui ne fut clairement
diagnostiqué que vers la fin des années 1980. En outre, la France, toujours à
la remorque des pays anglo-saxons dans le domaine de la psychiatrie, n’a reconnu
l’autisme comme trouble du comportement qu’une 10e d’années plus
tard.
Alors, reprocher à une œuvre de
fiction, qui n’a aucune vocation scientifique, même si elle s’inspire de faits
réels, de ne présenter qu’une version édulcorée d’un phénomène encore mal
connu, mal diagnostiqué et encore plus mal pris en compte par la société (en
particulier en France), n’est ni justifié ni honnête.
Personnellement, je considère ce
film comme un film magnifique d’autant que le réalisateur a choisi, pour
incarner ses deux personnages principaux, deux très grands acteurs : Tom Cruise est parfait en petit vendeur
de voiture « m’as-tu vu » et flambeur, que la morale n’étouffe pas
mais qui évolue vers plus d'humanité au contact de ce frère qu’il ne connaît pas et qu’il méprise au début. Ce rapprochement progressif entre deux êtres que tout sépare, est une des grandes réussites du film et offre de très beaux moments de complicité et de tendresse.
Quant à Dustin Hoffman,
avec Tootsie,
c’est l’un de ses plus beaux rôles. Personnellement, loin de critiquer Rain
man, je n’ai aucun reproche à faire au réalisateur qui, selon moi,
aborde un problème grave et sérieux avec humour et sensibilité.
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