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lundi 4 mai 2020

MALENA film de Giuseppe TORNATORE (IT-2000)





Vu en DVD en VO sous-titrée. 

Réalisation Giuseppe Tornatore, musique d'Ennio Morricone. Actrice principale : Monica Bellucci, Giuseppe Sulfaro.  

Résumé

Le film commence au printemps 1940 dans un petit village fictif de Sicile, du nom de Castelcutò. La population fête l’entrée en guerre de l’Italie, décidée par Mussolini.

Renato Amoroso (Giuseppe Sulfaro), un garçon de treize ans, ne pense pas à la guerre car son père vient de lui offrir sa première bicyclette. Il est aussi, comme tous les hommes du village, sous le charme de la belle Malèna (Monica Bellucci), dont le mari est sur le front. Mais, autant les hommes admirent et fantasment la jeune femme, autant les femmes du village la haïssent et répandent sur son compte les pires rumeurs.

Le jeune Renato, lui, est comme envoûté et la surveille de loin sans oser l’approcher.

Lorsque les autorités annoncent à Malèna que son mari est mort, elle se retrouve sans ressources et se compromet avec les notables fascistes mais, quand la Sicile est libérée par les troupes américaines, elle est victime de la vindicte des femmes du village qui lui font payer toute leur aigreur accumulée et, après l’avoir copieusement rossée en place publique, la tondent et la chassent de la ville.

Renato assiste impuissant à leur vengeance mais, lorsque le mari, amputé d’un bras, revient du front et cherche désespérément sa femme, c’est Renato qui lui permettra de la retrouver.    

Mon opinion   

C’est grâce à un extrait de ce film publié sur Youtube en illustration de la chanson de Pierre Bachelet, Elle est d’ailleurs, que j’ai découvert l’existence de Malèna. Du même réalisateur, je connaissais déjà Cinema Paradiso et La légende du pianiste sur l’océan qui sont de très beaux films. En outre, j’aime beaucoup Monica Bellucci dont j’ai souvent déploré qu'elle se fourvoie dans des films moyens, voire franchement mauvais (par ex. Les frères Grimm, L'apprenti sorcier, Les merveilles ou le catastrophique Dracula de Coppola.) 

Le film commence comme une comedia del arte et se termine en tragédie grecque. Il se classe cependant légèrement en-dessous des deux cités plus haut même par son manque de subtilité, même si Monica Bellucci est royale et si elle s’acquitte à merveille de ce rôle difficile qui rend enfin justice à la grande actrice qu’elle est. C'est aussi un film profondément féministe. 

vendredi 20 mars 2015

LES LUNETTES D'OR film de G. Montaldo (IT-FR 1987)


Voir ma page des Films introuvables 

Les lunettes d'or (Gli Occhiali d'oro) est un film coproduit par l'Italie, la France, la Yougoslavie et réalisé par Giuliano Montaldo d'après la nouvelle homonyme de l'écrivain italien Giorgio Bassani, l'auteur du  Jardin des Finzi-Contini, qui a inspiré à Vittorio de Sica un magnifique film sorti en 1971.

Synopsis

L'histoire se déroule en 1938, en pleine montée du fascisme et de l'antisémitisme en Italie. Un respectable médecin de Ferrare, le Dr. Fadigati (PhilippeNoiret), homosexuel, est amoureux d'un jeune boxeur, Eraldo (Nicola Farron) qui profite de lui tout en se moquant de son protecteur. Son ami, David Lattes (Ruppert Everett), d'origine juive, s'apprête à épouser Nora Treves (Valeria Golino), juive elle aussi mais qui, devant la menace de la répression, choisit d’épouser un jeune fasciste et se convertit au catholicisme.

David comprend le désarroi du médecin car lui aussi est en butte à la discrimination.

L'hypocrisie de la bonne société de Ferrare, cruelle et timorée, poussera le Dr. Fadigati au suicide. 

Mon opinion sur ce film

Je ne peux porter de jugement sur ce film car je n'ai encore jamais pu le voir et je pensais qu'il était  introuvable, ce qui m'avait fait l'inscrire dans cette rubrique sur ce blog. Mais, en faisant des recherches sur Internet, j'ai trouvé qu'il avait bien été édité en DVD mais qu'il était actuellement seulement disponible en italien. J'attendrai donc pour le voir de trouver au moins une version sous-titrée car, hélas, si je me débrouille assez bien en anglais et en espagnol, je ne parle pas encore suffisamment bien l'italien pour suivre un film dans son intégralité.

samedi 21 juin 2014

LE JARDIN DES FINZI-CONTINI de Vittorio de Sica (IT-1970)


Film réalisé par Vittorio de Sica en 1970 à partir du court roman, ou une longue nouvelle éponyme de l'écrivain italien antifasciste  Giorgio Bassani, publié en 1962. Il raconte les relations entre jeunes gens de la bonne société  juive de Ferrare, dans les années 30, au début du fascisme. Le film a remporté l'Ours d'or à Berlin en 1971 et  un Oscar du meilleur film étranger l'année suivante.

Bassani n'a pas été associé au scénario et a critiqué le film car, selon lui, il était trop éloigné de son roman, ce qui n'est pas faux. C'est néanmoins un film magnifique réédité en DVD en 2007 par M6 Vidéo dans une version entièrement remastérisée et augmentée d'intéressants bonus.

 Synopsis

           A Ferrare, tout le monde connaît les Finzi-Contini, grands bourgeois retranchés à l'intérieur des murs de leur palais, entouré d'un immense parc (qui joue un bien plus grand rôle dans le livre que dans le film, où il n'apparaît que comme un vague décor).
         Le livre commence aussi plus tôt que le film et raconte les brèves rencontres entre Micol (interprétée par Dominique Sanda) et son frère Alberto (Helmut Berger), les enfants de la famille Finzi-Contini, à la synagogue et lors des examens qu'ils viennent passer en candidats libres au collège de la ville, avec les autres enfants de Ferrare.
Cette partie est quasi absente du film, sauf sous forme de courts flash-backs, difficiles à comprendre pour quelqu'un qui n'aurait pas lu le livre.
         Le film, lui, ne commence vraiment qu'au début de l'été 1938, alors que les lois raciales promulguées par Mussolini interdisent aux jeunes gens juifs d'utiliser les courts de tennis publics de Ferrare.
        La famille Finzi-Contini, qui possède un court privé, ouvre alors l'accès de son parc aux jeunes gens et leur permet de venir s'y entraîner. Au cours des mois qui suivent, les visites du héros, Giorgio (Lino Capolicchio), qui n'est autre que l'auteur du livre, vont se faire quotidiennes et l'amour va naître entre le narrateur et le belle Micol alors que son frère Alberto meurt doucement d'une maladie non précisée.
        Dans le film, l'amour de Giorgio pour Micol, qui  le considère comme un gamin, et le fait qu'il découvre qu'elle le "trompe" avec le meilleur ami de son frère, Malnate (Fabio Testi), qu'elle a d'abord repoussé, est mis en évidence alors que ces relations sont abordées de manière beaucoup plus subtiles dans le livre. C'est sans doute cela qui a déplu à l'auteur, dont l'écriture, tout en délicatesse, s'accorde mal à une lecture unique telle qu'elle nous est imposée dans le film. 
        En Italie, le régime fasciste multiplie les mesures vexatoires contre les juifs mais la famille Finzi-Contini, pilier de l’aristocratie de Ferrare depuis des générations, refuse de croire à l'imminence de la menace alors que, hors des murs, le pire se déroule.
Le film se clôt en 1943 sur les images terribles de l'arrestation de la famille Finzi-Contini et du père de Giorgio, et de leur rassemblement, avant d'être déportés,  dans l'école où les enfants s'étaient connus. La fin prend littéralement à la gorge quand Micol, soutenant sa grand-mère qui n'a plus toute sa tête, regarde, par les fenêtres sales de la salle de classe, les frondaisons du jardin des Finzi-Contini que l'on devine au-delà des remparts de Ferrare. La musique qui accompagne ces images, celle d'un chant funèbre en yiddish, est d'une sublime et tragique beauté.
        Le film a reçu, dès sa sortie, un accueil chaleureux. Il faut dire que son réalisateur n'était pas n'importe qui puisqu'il s'agissait de Vittorio de Sica, alors au sommet de sa gloire. Certains critiques l'ont cependant trouvé d'un romantisme extrême, à la limite de la mièvrerie et de la sensiblerie, ce qui ne se justifie qu'en partie, la fin du film, avec le décès d'Alberto, presqu'immédiatement suivi de l'arrestation de la famille Finzi-Contini et son enfermement dans l'école, concluant sur une note qui ne peut être en aucune manière qualifiée de mièvre.
        Dernière remarque. Certains pourraient rechigner à revoir un film qui a près de 30 ans. Ce serait dommage car c'est une œuvre qui, à la différence de beaucoup, n'a pas pris une ride. Ses héros sont toujours jeunes et beaux et  ils le resteront à jamais ainsi gravés pour l'éternité sur la pellicule. Les terribles évènements qu'ils rappellent seront hélas, eux aussi, toujours d'actualité et la folie meurtrière des hommes envers d'autres hommes, l'iniquité, la cruauté font et feront toujours partie de l'âme humaine.

        Mais, quelles que soient les qualités du film, il faut aussi lire le livre de Bassani car il apporte une dimension poétique et quasi-métaphysique que l’on ne retrouve pas dans le film.  

samedi 25 mai 2013

EQUILIBRIUM (Film US de Kurt Wimmer - 2002)

[A l'origine publié le 29/12/2008]


Equilibrium

Film américain de science-fiction de Kurt Wimmer sorti en 2002.

Synopsis

Le film se déroule dans un monde utopique post-apocalyptique, Libria, en 2070. Le monde a vécu un terrible holocauste nucléaire. Les survivants, atterrés par leur propre déchéance, ont cherché à trouver un remède à l'inhumanité de l'Homme envers l'Homme. D'aucuns pensèrent alors que ce qui conduit l'Homme à ces extrémités est sa faculté émotionnelle, sa capacité à ressentir, à désirer, à haïr. Ils proposent alors un remède simple mais efficace contre ce mal : le Prozium. Le Prozium (la ressemblance avec une autre substance bien connue n'est sans doute pas un hasard), est une puissante drogue qui a pour effet de neutraliser les sentiments, de ne plus permettre à la haine, à la violence et à la colère d'exister ... tout comme les nobles sentiments qui ne peuvent plus s'exprimer. Ainsi, amour, passion, joie, tristesse et toutes les autres formes de sentiments existants ont été « sacrifiés » pour permettre à la société de vivre en harmonie, en paix.

Ce Prozium, que tous (y compris les enfants) prennent désormais sans réfléchir, dans un automatisme extrême, a permis à une société pseudo-religieuse de s'installer. Ainsi, il existe une vraie société hiérarchisée autour de l'ordre des Tetra-Grammatons dont la tête est le Père et dont la main exécutive, les soldats de l'ordre, sont les Recteurs Grammatons ou Ecclésiastes.

Ces Ecclésiastes sont formés à la détection et l'éradication des déviants émotionnels (des rebelles qui refusent de prendre leur Prozium ou qui osent avoir des sentiments et protègent des œuvres d'art - tableaux, des livres proscrits par les Tetra-Grammatons). Ils ont, pour les aider dans leur tâche, développé un art martial d'une terrible efficacité : le « Gun-Kata » (Kata des armes à feu) qui allie dextérité et utilisation d'armes à feu.

Cela leur permet de juguler la montée des rebelles, et même de les affaiblir, voire de les faire disparaître à courte échéance.

Au cours d'une « descente aux enfers » (comprendre « éradication d'un groupe de rebelles »), John Preston (Christian Bale), le plus haut gradé (et le plus doué) des Ecclésiastes Grammaton, s'aperçoit que son coéquipier, Partridge (Sean Bean) montre quelques signes d'une possible déviance émotionnelle. En parfait Ecclésiaste Grammaton, Preston le dénonce à son supérieur, Dupont (Angus Macfadyen) et se charge de l'éliminer. Mais, malgré le Prozium qu'il prend, il ressent un certain sentiment de remords. 

Après l'élimination de Partridge, un nouvel équipier, Brandt (Taye Diggs), lui a été affecté. Tout a l'air de  se dérouler comme avant... jusqu'au jour où Preston casse par accident l'une de ses ampoules de Prozium et ne parvient pas à s'administrer sa dose à temps. Il commence alors à ressentir des émotions. Mais, étant premier des Ecclésiastes Grammaton, il cache cette faiblesse qui le condamnerait. En lui, des sentiments se font jour, et une sourde révolte contre le système se développe en lui. C'est le moment que choisit Le Père (Sean Pertwee) pour lancer une opération de grande envergure ayant pour but l'éradication totale et définitive de tous les déviants émotionnels.

Mon opinion sur ce film

John Preston (joué par Christian Bale, le magnifique Batman de "Batman begins") interprète à la perfection un agent du pouvoir, véritable robot humain, chargé d'éliminer tous ceux qui ne respectent pas ces terribles règles jusqu'à ce qu'il se rende compte de l'horreur absolue des ordres absurdes et inhumains qu'il est chargé d'appliquer. Etant l'un des plus proches collaborateurs du pouvoir, et l'un de ses plus dévoués, il est théoriquement au-dessus de tout soupçon. Mais c'est compter sans le système qui, comme tout système totalitaire, espionne ses propres espions... Parce qu'il est justement entraîné à ne pas écouter ses émotions, il parvient cependant, in extremis, à renverser la vapeur et mettre à bas la tyrannie.

En voyant ce film, j'ai bien entendu pensé à Farenheit 451, le livre de Bradbury, publié en 1953, dont Truffaut a réalisé une très belle adaptation (1966). Dans Fahrenheit 451, les pompiers se "contentaient" de brûler les livres (et accessoirement les personnes que l'on trouvait avec des livres) et la résistance consistait à "devenir un livre" en l'apprenant par cœur. C'était déjà terrifiant mais le monde d'Equilibrium est mille fois pire. On pense aussi bien entendu à Matrix et à Bienvenue à Gattaca pour l'aspect dystopique d'une société qui, sous le prétexte de rendre l'homme meilleur, instaure un ordre totalement déviant.