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dimanche 5 mars 2023

EMPIRE OF LIGHT Film de Sam MENDES (GB-2023)

 

Empire of Light est un film britannique dirigé, écrit et co-produit par Sam Mendes. Présenté en avant-première au 49ème Telluride Film festival en septembre 2022, il est sorti aux Etats-Unis en décembre 2022, en Angleterre et en France en 2023.

Présentation

L’histoire se déroule en 1981 dans une station balnéaire du Kent, dans le sud-est de l’Angleterre. Nous sommes en pleine période thatchérienne, avec la privatisation brutale des services publics, des licenciements massifs et des manifestations violentes dans les mines. On l’a peut-être oublié mais c’est aussi à cette époque que se déroule le superbe film Billy Elliot.

L’Empire est un cinéma sur le déclin. Bien qu’il ait perdu beaucoup de sa superbe (il a dû fermer plusieurs salles, ainsi que son restaurant panoramique et son dancing), il a néanmoins conservé sa décoration majestueuse et surannée de style Art déco et est animé par Hillary (Olivia Colman) qui règne sur une équipe de cinq sympathiques tire-aux-flancs. Un sixième personnage, bien plus antipathique, est représenté par Donald Ellis, le directeur de l’Empire (Colin Firth), qui abuse de l’état dépressif d’Hillary, pour satisfaire ses appétits sexuels.

Arrive alors Stephen (Micheal Ward), un jeune noir épris de cinéma, dont Hillary tombe amoureuse et ils lient leurs deux solitudes.

L’Empire connaît à nouveau son heure de gloire lorsqu’il organise l’avant-première du film Les Chariots de feu. A cette occasion, toute la ville est invitée. Hillary monte sur scène et fait une déclaration extravagante. Lorsque Donald veut la réprimander, elle lui jette à la tête, devant son épouse, tous les reproches et la frustration accumulés contre lui pendant des années.      

Après cet éclat, Hillary retombe en dépression et est internée pendant quelques mois.

Lorsqu’elle revient, elle retrouve l’Empire, débarrassé de son directeur, redevenu une île de sérénité relative au milieu du chaos d’une société qui se déchire jusqu’au moment où une manifestation de skinheads brise les vitres du cinéma et s’en prend à Stephen, le laissant à demi-mort, étendu sans connaissance sur la moquette du hall.

Mon opinion sur ce film

Comme The Fabelmans, que j’ai beaucoup aimé, ce film est une somptueuse ode au cinéma. A part l’infâme Donald, les personnages, filmés avec beaucoup de délicatesse, sont tous très attachants, en particulier Olivia Colman, dont la prestation a été unanimement applaudie, et celle, remarquée, du charismatique Micheal Ward dans le rôle de Stephen. Outre la mise en scène précise de Sam Mendes, dont on n’oubliera jamais l’exploit de 1917 filmé en un seul plan-séquence, on doit saluer la photo caressante du chef-op’ Roger Deakin qui tenait déjà la caméra sur 1917.     

lundi 27 janvier 2020

1917 drame historique de Sam MENDES (USA-GB 2020)



1917 est un drame historique américano-britannique coécrit, coproduit et réalisé par Sam Mendes, sorti en 2020. 

Présentation

Le film se déroule en avril 1917 lors de la Première Guerre mondiale sur une journée et une nuit. Les lignes de communication étant coupées, deux jeunes caporaux, William « Will » Schofield (George MacKay) et Tom Blake (Dean-Charles Chapman) sont envoyés en mission suicide afin de porter un message de la part du chef d’Etat-Major, le général Erinmore (Colin Firth) au colonel MacKenzie (Benedict Cumberbatch). Ce message donne ordre au colonel d’annuler l’offensive qu’il s’apprête à lancer contre les Allemands dès l’aube. En effet, ceux-ci ont fait mine de se retirer pour prendre au piège et massacrer les 1600 soldats de l’armée britannique, parmi lesquels se trouve Joseph Blake, le frère aîné de Tom (Richard Madden).

Les deux garçons vont devoir traverser seuls le no man's land et les lignes ennemies pour délivrer leur message.

Mon opinion

On a beaucoup parlé de ce film comme d’un exploit technique à cause de la manière dont il est filmé en un seul « plan séquence » (en fait deux « plans-séquence » séparés par un long fondu au noir) : la caméra suit au plus près la progression de nos deux jeunes héros (du moins jusqu’à ce qu’il n’en reste qu’un) du début à la fin du film, nous entraînant dans cette course folle, éprouvante, parsemée de cadavres d’hommes et de chevaux, de fils de fer barbelés, de trous d’obus, où le répit ne dure que quelques minutes, permettant à peine aux protagonistes de reprendre leur souffle, avant une nouvelle fuite en avant. La tension ne cesse qu’à la belle scène finale où le héros s’écroule de fatigue contre le tronc d’un arbre et contemple un immense paysage vierge de tout combat. Étonnant film, au scénario sans bavure, haletant comme un thriller, superbement joué par deux jeunes acteurs remarquables dont c’est le 1er rôle important. Les Golden Globes ont couronné le réalisateur et le film. Espérons que les acteurs (en particulier George MacKay qui porte le film sur ses épaules jusqu’au dénouement final) recevront, eux aussi, les récompenses qu’ils méritent.

Dans le même esprit :  

mardi 28 mai 2013

LES NOCES REBELLES de Sam Mendes (USA-GB-2009)

[Post initialement publié le 3/5/2009]


Les Noces rebelles (Revolutionary Road) est un film américano-britannique de Sam Mendes, sorti en France le 21 janvier 2009. Ce film est l’adaptation au cinéma du roman Revolutionary Road de Richard Yates (1960). Le roman remet notamment en question la nature du mariage et provoqua de vives critiques et commentaires à sa sortie aux États-Unis. A son sujet, voici ce qu’en dit son auteur : « Bon nombre de gens ont considéré ce livre comme un pamphlet contre la banlieue, ce qui m'a beaucoup déçu. Je l'avais voulu davantage comme une charge contre cette soif générale de conformisme qui s'est emparée de tout le pays, contre ce désir de coller aveuglément et désespérément à la sécurité à tout prix... Je voulais suggérer que la route de la révolution de 1776 était devenue, dans les années 50, quelque chose qui ressemblait beaucoup à une impasse. » (Richard Yates)

Le film

Au milieu des années 1950, April (Kate Winslet) et Frank Wheeler (Leonardo DiCaprio) forment un jeune couple américain qui, en apparence, a tout pour être heureux (enfants, maison, travail...). Ils se considèrent comme bien au-dessus des conventions sociales et de l'inertie qui règnent dans leur lotissement. S'étant pourtant promis de ne jamais sombrer dans le conformisme de leurs voisins, ils finissent par devenir tout ce qu'ils ne voulaient pas être : un homme coincé par son métier et dont la désinvolture peine à cacher le manque d'assurance et une femme au foyer morose rêvant d'une autre vie.

Mon opinion sur ce film

En ce qui me concerne, je n'ai pas été séduit par ce film. A vrai dire, je n'ai pas été ému un seul instant pour ces personnages sans volonté qui s'enferment eux-mêmes dans la cage de conformisme qu'ils se sont forgés. Je reconnais qu'il devait être difficile d'adapter un roman comme Revolutionary Road ni de rendre le mal-être de ce jeune couple épris de liberté mais pris au piège du conformisme et de la société de consommation américaine. Mais d'autres sont mieux parvenus à nous décrire l'étouffement qu'il pouvait y avoir à vivre dans une société aussi conservatrice et étriquée. Film bavard, ennuyeux, que je ne qualifierais pas de chef-d'oeuvre malgré les excellentes prestations des acteurs. Kathy Bates, qui joue le rôle de l’agent immobilier Helen Givings, est, comme dans tous les films où je l’ai vue, éblouissante. C’est vraiment une actrice de grand talent, inoubliable salope dans le rôle de Madame Peloux dans le sublime film de Stephen Frears, Chéri.