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dimanche 20 octobre 2024

QUAND VIENT L'AUTOMNE film de François OZON (FR-2024)

Quand vient l'automne est un film français réalisé par François Ozon, sorti en 2024.

Résumé

Comme le titre à double-sens l’indique, nous sommes en automne (la saison) mais aussi l’automne de la vie de l’héroïne. Michelle (Hélène Vincent) est une retraitée qui a quitté Paris pour vivre dans la campagne bourguignonne où elle mène une vie tranquille, entre les visites quasi quotidiennes de sa copine Marie-Claude (Josiane Balasko), qu’elle accompagne régulièrement voit son fils Vincent (Pierre Lottin) en prison, son potager qu’elle néglige, et les balades en forêt. C’est lors d’une de ces balades qu’elle ramasse des champignons en prévision de l’arrivée de sa fille Valérie (Ludivine Sanier), venue lui amener pour les vacances son petit-fils Lucas (Garlan Erlos), qu’elle adore. L’arrivée de sa fille, ses rebuffades constantes envers sa mère, laissent bien à penser au spectateur qu’il existe un vieux contentieux entre la mère et la fille. En outre, Valérie en plein divorce, sans travail et aux abois financièrement est à fleur de peau. Cependant, rien ne laisse prévoir ce qui va se passer ensuite. Valérie est restée à la maison pendant que Michelle et Lucas sont allés se promener en forêt. A leur retour, les secours sont devant la maison de Michelle : Valérie a fait un malaise et doit être hospitalisée pour intoxication alimentaire. Les analyses montrent qu’il s’agit d’un empoisonnement dû aux champignons que Valérie est la seule à avoir consommés, ni Michelle (qui n’y avait pas touché suite aux critiques incessantes de sa fille), ni Lucas, qui n’aime pas ça, n’en ayant consommé. Valérie s’en sort mais sa réaction ne se fait pas attendre : elle repart aussitôt pour Paris en emmenant Lucas, accusant sa mère d’avoir voulu la tuer.

Michelle est effondrée. Elle tente de contacter sa fille en vain.

Marie-Claude soutient son amie tant qu’elle peut lui proposant les services de Vincent qui vient de sortir de prison et a besoin de prouver qu’il a un travail honnête. Michelle engage alors Vincent comme homme à tout faire : s’occuper du jardin, couper et ranger le bois, ranger la maison, ce qu’elle n’a plus la force de faire elle-même, ce dont Vincent s’acquitte à merveille.

Plusieurs mois s’écoulent sans nouvelles ni de Valérie ni de Lucas. Michelle décide alors de rendre visite à sa fille qui occupe son ancien appartement à Paris mais celle-ci l’éconduit et refuse de lui confier à nouveau Lucas.

Vincent, plein de reconnaissance pour Michelle, constate qu’elle s’enfonce un peu plus chaque jour dans la dépression et, sous le prétexte d’aller chercher du travail à Auxerre, il prend le train pour Paris et décide de rencontrer Valérie à qui il fait la leçon.

On ne saura jamais ce qu’il s’est vraiment passé entre eux mais, lorsque Vincent revient, un coup de téléphone apprend à Michelle que sa fille est morte, tombée du balcon de son appartement au 3ème étage.

La police conclut soit à un accident soit à un suicide, Valérie étant instable e fragilisée par son divorce.

Mais, au cours d’une discussion entre Marie-Claude et son fils, celui-ci lui avoue à demi-mot qu’il est le responsable de la chute de Valérie.

Lucas, qui a préféré rester en France avec sa grand-mère avec qui il s’entend bien, plutôt que de partir avec son père qui vit et travaille à Dubaï, intègre l’école du village et Vincent devient, en quelque sorte, son grand-frère, allant le chercher et le ramenant de l’école, jouant au foot avec lui. Michelle, reconnaissante pour ce qu’il fait pour Lucas, lui prête de quoi acheter le bar-tabac de ses rêves.

Michelle révèle à Lucas son passé : elle est une ancienne prostituée, ce qui est la source du rejet que Valérie avait pour elle.

Après que Valérie soit morte, sn fantôme lui apparaît plusieurs fois, lui reprochant d’être la cause de sa mort.

Lorsque Marie-Claude, qui n’a toujours rien dit sur la culpabilité supposée de Vincent dans la mort de Valérie, apprend que Michelle a prêté à Vincent l’argent nécessaire pour acheter le bar restaurant de ses rêves, elle fait un malaise. Emmenée d’urgence à l’hôpital, on découvre qu’elle a un cancer avancé et, sur son lit de mort, confie à Marie-Claude ses doutes sur la culpabilité de Vincent.

Mais Michelle, qui a très bien compris de quoi il s’agissait, ne change rien à la confiance qu’elle a mise en lui.

Plusieurs années après, Lucas adolescent (Paul Beaurepaire), revient pour des vacances de Paris où il fait des études d’histoire de l’art. Vincent vient l’accueillir à la gare. Au repas, Michelle lui annonce qu’elle lui lègue sa maison. Après le repas, ils se rendent pour une balade en forêt et  Michelle, peu avant de mourir, voit Valérie lui apparaître une dernière fois. Elle lui a pardonné.

Mon opinion

Je crois que je n'ai jamais été déçu par un seul des films de François Ozon, toujours très différents de l'un à l'autre. Pour moi, ses meilleurs resteront 8 femmes et Dans la maison et Frantz. J'ai beaucoup aimé Quand vient l’automne. On y retrouve tout ce qui fait, malgré leurs différences, la « patte » d’Ozon : les non-dits, l’ambiguïté sur laquelle il joue comme un chat avec une souris.   Tous les acteurs sont excellents. Outre Hélène Vincent et Josiane Balasko, parfaites, j'ai découvert Pierre Lottin, une force brute et mutique qui m'a fait penser aux meilleurs Depardieu (quand il était encore fréquentable). Quant au petit Garlan Erlos (Lucas), je l'ai trouvé vraiment excellent. Je regrette cependant ces rebondissements inutiles dont on se serait passés : le doute tardif de la fliquette qui revient interroger le petit Lucas sur une vidéo qui aurait pu incriminer Vincent, Le retour de Lucas à 18 ans. Ces développements, qui sont autant de longueurs inutiles, alourdissent un film qui aurait été parfait sans cela. 

vendredi 9 août 2024

L'AN 01 Film de Jacques DOILLON (FR-1973)

 


L'An 01 est un film français sorti en 1973, réalisé par Jacques Doillon avec deux séquences tournées par Alain Resnais et Jean Rouch. le film est una adaptation de la bande dessinée du même nom de Gébé, dont le scénario avait été enrichi par les propositions via le courrier des lecteurs, lors de ses publications dans Politique Hebdo, puis Charlie Hebdo. Emblématique de la contestation libertaire des années 1970, L'An 01 aborde des thèmes aussi variés que l'écologie, la négation de l'autorité, l'amour libre, la vie en communauté, le rejet de la propriété privée et du travail.

Résumé

Marqué par l’esprit de 68, le film raconte l'entrée en vigueur d'une ère nouvelle, l'An 01, où les humains auraient abandonné l’économie de marché et le productivisme au profit d’une vie utopique, consensuelle et festive.

Distribution

Parmi les acteurs qui apparaissent dans le film, dont aucun ne tient le rôle principal, on notera les plus connus. Toute la « bande du Splendid » était représentée ainsi qu’une bonne partie de celle de Hara-Kiri et Charlie Hebdo :

  • Daniel Auteuil : l'ex-banquier qui ne sait rien faire d'autre
  • Josiane Balasko
  • Romain Bouteille : le collectionneur de vieux billets de banque
  • Cabu : un membre des conspirateurs
  • François Cavanna: un membre des conspirateurs
  • Professeur Choron : un membre des conspirateurs
  • Christian Clavier
  • Coluche : le chef de bureau
  • Véronique Colucci : la dactylo assise
  • Gérard Depardieu : le voyageur qui ne veut plus prendre le train
  • Delfeil de Ton : un membre des conspirateurs
  • Gébé
  • Gotlib : le gardien de prison
  • Jacques Higelin : le joueur de banjo
  • Gérard Jugnot : un goûteur, qui suggère qu'il est possible de manger du papier
  • Patrice Leconte
  • Stan Lee : le narrateur (scènes à New York)
  • Thierry Lhermitte : le goûteur d'alcool

 Autour du film

Le nom de Gébé est particulièrement connu du grand public pour sa bande-dessinée L'An 01 :

« L’An 01 a réellement commencé ce jour de printemps où Gébé, alors dessinateur à la SNCF, a décidé de tout arrêter ("Non ! j’arrête d’aller vendre, à trois heures d’ici aller-retour, huit heures de ma vie") et a voulu voir si ce désir était partageable avec d’autres. L’idée était toute simple : on arrête tout, on fait "un pas de côté"  [Mona Chollet, journaliste]

Gébé développe d’abord sa bande dessinée dans Politique-Hebdo, avant de la reprendre en 1971 dans Charlie Hebdo, avec cette fois l’idée de faire de chaque planche le storyboard d’un film auquel les lecteurs sont invités à participer. Les gens lui écrivent, et, avec le réalisateur Jacques Doillon, il sillonne la France pour tourner avec eux les différentes séquences. Disposant d’un budget vingt-cinq fois moindre à celui d’une production normale (le CNC a refusé l’avance sur recettes), le film réunit quelque 300 acteurs improvisés, mais aussi Coluche, Gotlib, l’équipe d’Hara Kiri, la troupe du Splendid, Miou-Miou, et Gérard Depardieu dans son premier rôle au cinéma… Alain Resnais tourne une séquence new-yorkaise, et Jean Rouch, une séquence africaine. Sorti sur les écrans en septembre 1973, L'An 01, le film, fait un tabac, totalisant 500 000 entrées, tandis que la bande dessinée paraît aux éditions du Square au début de la même année. »

Avec L'An 01, le mouvement libertaire et utopique de Mai 68 prend corps, et notamment l'espoir d'une société nouvelle plus libre, où l'on prend le temps de vivre loin des mirages de la consommation.

[Ce post emprunte largement à plusieurs articles de Wikipedia]


mardi 18 juillet 2023

RETOUR CHEZ MA MERE comédie d'Eric LAVAINE (FR - 2016)

  Vu à la télévision


Retour chez ma mère est une comédie française réalisée par Éric Lavaine et sortie en 2016.

Présentation

À 40 ans, Stéphanie (Alexandra Lamy) est contrainte de retourner vivre chez sa mère Jacqueline (Josiane Balasko).

C’est un documentaire sur la « génération boomerang » sur de jeunes adultes confrontés au chômage, qui a donné l’idée à Eric Lavaine de réaliser ce film. C’est une autre forme de « génération Tanguy" caricaturé par le film Tanguy, où de jeunes diplômés restent chez leurs parents soit parce qu’ils n’ont pas encore pu trouver un emploi soit parce que celui-ci est trop mal payé pour pouvoir prendre un appartement indépendant. Pour construire le personnage interprété par Alexandra Lamy, Eric Lavaine s’est aussi inspiré d’une de ses amies, architecte, confrontée à la précarité après avoir perdu un procès.

Ce n’est pas de gaieté de cœur que Stéphanie, jeune femme libre et indépendante, retrouve l’appartement surchauffé de sa mère, ses choix de musique qui ne sont pas les siens, ses habitudes et surtout ses conseils maternels sur la façon de mener sa vie. Chacune va devoir faire preuve d’une infinie patience pour supporter cette nouvelle vie à deux.

Et lorsque le reste de la fratrie, composée de Carole (Mathilde Seigner), en instance de divorce avec Alain, son mari (Jerôme Commandeur) et de Nicolas (Philippe Lefebvre), invités à dîner par Jacqueline qui veut leur présenter Jean (Didier Flamand), son nouveau compagnon avec qui elle veut refaire sa vie, on assiste à un règlement de compte sans pitié où les secrets de famille, les critiques acerbes et les révélations vont se déchaîner.

Du coup, Jacqueline, qui assiste impuissante à ce lavage de linge en famille fait mine de quitter l’appartement.

Mon opinion   

C’est divertissant, même si les poncifs ne nous sont pas épargnés. Josiane Balasko est royale dans son rôle de matriarche qui domine ses rejetons immatures de tout son bon sens et son amour.  

mercredi 22 avril 2020

NEUILLY SA MÈRE ! Comédie de G. JULIEN-LAFERRIERE (FR-2009)



Vu en rediffusion à la TV pendant le confinement; 

Neuilly sa mère ! est une comédie française réalisée par Gabriel Julien-Laferrière, sortie en 2009.

Résumé

Sami Ben Boudaoud (Samy Seghir vu dans Michou d'Auber), 14 ans, vit dans la cité Maurice-Ravel à Chalon-sur-Saône (Saône-et-Loire) avec sa mère Nadia (Farida Khelfa). Lorsque celle-ci trouve un emploi d'hôtesse sur un paquebot, elle confie Sami à sa sœur Djamila (Rachida Brakni), mariée avec Stanislas de Chazelle (Denis Podalydès) qui vit dans un luxueux hôtel particulier de Neuilly. C'est pour l’adolescent, qui n’a jamais connu rien d’autre que sa cité, un déracinement complet d’autant plus qu’il tombe dans un milieu plus que conservateur, son cousin Charles (Jérémy Denisty) étant un fan de l’UMP et de Nicolas Sarkozy et dont l’ambition est de devenir… président de la République.
En outre, Sami se trouve inscrit dans le collège privé ultra-catholique Saint-Exupéry, où l’on porte l’uniforme.

Dès le premier jour, Charles, qui doit partager sa chambre avec lui, lui mène la vie dure et Sami, malgré toute sa bonne volonté a les pires difficultés à s’intégrer à la classe dont l'odieux chef de file est Guilain Lambert (Mathieu Spinosi), entouré de sa cour de petits snobinards pourris par le fric de leurs parents.  

Mon opinion sur ce film

Sympathique comédie familiale qui, certes, pousse sans doute un peu loin la caricature, mais c’est jouissif, et on en redemande ! Félicitations à Samy Seghir qui réussit le tour de force de nous faire rire et de nous émouvoir en même temps. Je me suis beaucoup amusé à la trop rapide apparition en sénateur désabusé de Michel Galabru donnant des conseils de vieux renard  de la politique à Charles, jeune loup en devenir, et régalé aux insultes décomplexées qu'échangent Denis Podalydès et son ex (Valérie Lemercier). 

Un deuxième film, Neuilly sa mère, sa mère, sorti en 2018, bien qu'elle ait fait un nombre d'entrées supérieur au premier film, n'a pas été à la hauteur de l'opus original. 

dimanche 10 mars 2019

GRACE A DIEU film de François OZON (FR-BE 2019)



Grâce à Dieu est un drame franco-belge réalisé par François Ozon, sorti en 2019. Œuvre de fiction inspirée de l'affaire Preynat, le film relate le combat judiciaire mené par des victimes d'abus sexuels sur mineurs dans le diocèse de Lyon.

Présentation

Alexandre Guérin[1] (Melvil Poupaud) habite Lyon. La quarantaine, il exerce la profession de cadre bancaire, est marié et père de cinq enfants. Sincèrement catholique, comme toute sa famille, il a confiance en l’Eglise. Mais un jour, après une conversation avec un camarade jadis scout comme lui, il se remémore les abus sexuels dont il fut victime, enfant, de la part d'un prêtre pédophile, le père Bernard Preynat (Bernard Verley). Alexandre décide alors de dénoncer les agissements du prêtre auprès de Monseigneur Barbarin (François Marthouret), archevêque de Lyon. Dans un premier temps, il est mis en contact avec la psychologue de l'archevêché, Régine Maire (Martine Erhel). Après plusieurs mois et de nombreux courriels, le cardinal Philippe Barbarin le reçoit enfin : il se dit horrifié par ce qu’il apprend et lui annonce qu’il va prendre des mesures immédiates contre le prêtre fautif. Mais Alexandre découvre que, malgré l'alerte de plusieurs parents, l'Église était au courant depuis longtemps des agissements du prêtre et qu’elle n’a jamais rien fait pour l’empêcher de continuer à nuire. Au cours d’une confrontation, provoquée par Régine Maire entre Alexandre et Preynat, celui-ci, qui pourtant reconnaît ses actes, se refuse à demander pardon à sa victime. Lassé des tergiversations de l’Eglise, et constatant que le père Preynat exerce toujours ses fonctions au contact des enfants, Alexandre décide de porter plainte contre lui tout en sachant que, dans son cas, les faits sont prescrits.

Le capitaine Courteau (Frédéric Pierrot), qui reçoit sa déposition, ne lui cache pas qu’il s’attaque à forte partie. C’est pourquoi, il se met en quête d’autres victimes pour lesquelles les faits ne seraient pas prescrits. C'est ainsi qu'il rencontre François Debord (Denis Ménochet) dont la première réaction est de refuser de parler jusqu’à ce que sa mère lui montre le volumineux dossier prouvant qu’elle avait alerté l’Eglise sur l’attitude de Preynat envers son fils. Horrifié par ce qu’il découvre, il décide de témoigner devant les médias et crée, à cette fin, l'association La Parole libérée. De nombreuses autres victimes le rejoignent, dont le chirurgien Gilles Perret (Eric Caravaca) et Emmanuel Thomassin (Swann Arlaud). Mais, si Alexandre, François et Gilles ont réussi à se reconstruire et surmonter leur passé, ce n’est pas le cas d’Emmanuel, qui garde de lourdes séquelles psychologiques et physiques de son enfance. Il est néanmoins soutenu par Irène, sa mère (Josiane Balasko) qui acceptera même bénévolement de tenir le standard de l’association.

Soumis à une pression grandissante et pressé d'agir par Régine Maire, le cardinal Barbarin organise une conférence de presse. Mais, devant les journalistes, il laissera échapper cette terrible phrase :
« Grâce à Dieu, les faits sont prescrits » qui sert de titre au film.

L'association obtient la mise en examen du père Preynat, qui reconnaît les faits. Les plaignants espèrent que leur action interpellera la hiérarchie catholique.

Le film est sorti avant la condamnation, le 7 mars 2019, de Monseigneur Barbarin pour non-dénonciation d’abus sexuels à 6 mois de prison avec sursis, qui, malgré son indulgence, représente une grande victoire pour les victimes. Mais la plus grande victoire est sans doute qu’il a, dans la foulée, présenté sa démission au pape. Cependant, curieusement, le père Preynat, principal responsable des violences sexuelles, n’a pas encore été jugé bien qu’il ait toujours reconnu les faits qu’on lui reprochait.

Autour du film

Le film a été tourné en secret, sous le faux-titre « Alexandre ». Les scènes d'intérieur dans les églises ont été tournées en Belgique et au Luxembourg, pas en France.

 Avant sa sortie en salle prévue le 20 février 2019, le réalisateur François Ozon a été assigné par deux fois en référé, la défense ayant essayé d’en obtenir, sinon l’interdiction, du moins le report et le retrait de la bande sonore des noms de Régine Maire et Bernard Preynat en raison de la protection de la vie privée pour la première et de la présomption d'innocence pour le second. François Ozon se défend d'avoir établi un portrait à charge contre Régine Maire[2] et estime que son film « n’invente ni ne dit rien qui n’ait déjà été porté à la connaissance du public par la presse, les livres ou les documentaires consacrés déjà à cette affaire ». Le 18 février 2019, le tribunal de grande instance de Paris se prononce pour la sortie du film à la date initialement prévue, en relevant que le procès de Bernard Preynat n’est ni fixé ni prévu à une date proche et qu'un report « pourrait à l’évidence conduire, compte tenu des divers recours possibles, à ne permettre la sortie du film que dans plusieurs années » dans des conditions qui « porteraient atteinte à la liberté d’expression et de création » et « créeraient des conditions d’exploitation économiques insupportables ». Par ailleurs, le recours de Régine Maire, qui souhaitait que son nom soit retiré du film, est rejeté par le tribunal de grande instance de Lyon mardi 19 février 2019.

Récompenses

Le film, présenté en avant-première à la Berlinale 2019, y a été récompensé par l’Ours d’argent du Grand prix du Jury.

Mon opinion

Aucun des films que j’ai vus de François Ozon ne m’a jamais déçu. J’ai trouvé ce dernier très réussi : il s’apparente plus à un documentaire qu’à une fiction présentant des faits sans pathos et sans interprétations, laissant le spectateur juger lui-même de la gravité de ce qu’il voit. La distribution est parfaite : un grand coup de chapeau aux acteurs et plus particulièrement à ceux qui interprètent les rôles les plus négatifs, ceux du prêtre pédophile et celui du cardinal Barbarin.  



[1] Les noms des protagonistes ont été conservés mais ceux des victimes ont été modifiés.
[2] Et, en effet, après avoir vu le film, je peux témoigner que c’est le cas. Au contraire, R. Maire est présentée comme quelqu’un qui a toujours eu, depuis le début de l’affaire, une attitude impartiale, ayant tout fait pour convaincre le cardinal Barbarin de sanctionner le prêtre.