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lundi 23 février 2015

LE TEMPS D'UN WEEK-END, film de Martin Brest (USA-1992)


Le Temps d'un week-end (Scent of a Woman) est un film américain de Martin Brest, sorti en 1992. Le film est le remake du film italien Parfum de femme (Profumo di donna) de Dino Risi, l’un des chefs-d’œuvre du cinéma italien des années 70, avec Vittorio Gassman, d'après le roman de Giovanni Arpino, Il Buio e il miele.

Résumé

L’histoire commence dans l'est des États-Unis. Charles Simms (Chris O’Donnell, un étudiant pauvre et timide de 17 ans, originaire de l'Oregon, est boursier dans le prestigieux Baird College, qui prépare les fils de famille de l'establishment à entrer à Harvard.

Un soir, aux environs de Noël, alors qu’il quitte la bibliothèque où il travaillait tard en compagnie d’un de ses condisciples friqués, George Willis (Philip Seymour Hoffman), il est témoin de la préparation d’un coup foireux que mijotent trois des têtes-brûlées de l'école. Le lendemain matin, la voiture de luxe du directeur, M. Trask, est saccagée, et le directeur, humilié, à la grande joie de l’ensemble des élèves qui le détestent.

Les seuls témoignages qui pourraient identifier les fautifs sont ceux de Charles et de George. Mais, si George ne risque pas grand-chose, son père étant l’un des principaux donateurs de l’école, Charles est confronté à un dilemme : s’il dénonce ses camarades, sa vie à l’école deviendra un enfer et il pourra définitivement dire adieu à un avenir prestigieux. S’il ne le fait pas, il perdra sa bourse et sera exclu de l’école. Dans les deux cas, il en sortira perdant.

Entre temps, ayant besoin d’argent pour rentrer dans sa famille dans l’Orégon pour les vacances, il répond à une petite annonce qui consiste à servir de babby-sitter, pour le week-end de Thanksgiving, à une personne handicapée. L’annonce a été passée par une famille qui veut échapper, le temps d’un week-end (d'où le titre, à mon avis raté) à la tyrannie d’un terrible oncle aveugle, sorte de Tatie Danielle au masculin, le lieutenant-colonel Slade (magnifiquement incarné pae Al Pacino). Le colonel Slade, mis à la retraite d'office suite à un accident qui l’a rendu aveugle, est un vieux cynique,  amer, qui en veut à tout le monde. Passablement cabotin, il joue un personnage et adore choquer son entourage. Il a connu son heure de gloire comme officier de commandos au Viêt Nam, puis comme agent des services secrets sous le président Lyndon Johnson, faits d’armes réels ou supposés, qu’il ressasse à longueur de temps, les entremêlant de propos orduriers et agressifs, jusqu’à saturer ses interlocuteurs, à commencer par sa propre famille qui ne peut plus le supporter.

Dès que la famille a tourné le dos, Slade révèle à Charles, médusé, son plan pour les fêtes de Thanksgiving. Ce dernier, qui comptait profiter de son week-end pour réviser, va se trouver embarqué  par celui qu'il est censé garder, dans une aventure qu'il ne sera pas près d'oublier.

Slade a commandé un taxi qui les amène à l’aéroport pour prendre un avion en 1ère classe pour New York. Charles, qui pensait passer le week-end sur place à surveiller une personne âgée dépendante, doit vite se rendre à l'évidence : Slade, malgré son handicap, n'est pas le vieillard diminué qu'il croit. C'est tout le contraire : un original ingérable qui n’en fait qu’à sa tête.

Mais la timidité de Charles et son habitude d’obéir devant plus fort que lui le font s’incliner et il accepte, contraint et forcé, d’accompagner le "colonel" à New-York. Pendant le vol, que ce dernier arrose de plusieurs verres de Jack Daniel’s, tout en tenant des propos salaces, Charles comprend qu'il a affaire à un « womanizer » (un « coureur de jupons ») et il célèbre "la femme" en une tirade obscène qui fait rougir de honte notre jeune et naïf étudiant.

Arrivé à New-York, Slade prend une suite au prestigieux Waldorf-Astoria où il semble avoir ses habitudes. Il se réserve la chambre et le lit king-size et envoie Charles coucher sur le canapé. Puis il convoque une couturière pour se faire confectionner un costume sur mesure (et dans la foulée en fait faire un aussi pour Charles qui n’a sur le dos que les vêtements avec lesquels il est parti), et commande une limousine. Il emmène ensuite Charles au luxueux restaurant du Plaza, l'Oak Room. Charles, qui n’a jamais mis les pieds dans un lieu pareil, est stupéfait en constatant qu’un hamburger-frites y coûte 24 $ (et nous sommes en 1992 !).

Le colonel aime les femmes raffinées, et faute de les voir, il les identifie au nez, qu'il a très fin (d'où le titre anglais, inspiré du film de Dino Risi « Scent of a Woman »). Pour Thanksgiving, il entraîne le pauvre Charles, de plus en plus gêné, dans la famille de son frère aîné qui ne l’attend pas et où, visiblement, il n'est pas le bienvenu. A coup de grossièretés, Slade se délecte à choquer les invités et transforme le repas, théoriquement placé sous le signe de la réconciliation, en un acerbe règlement de compte avec les membres de sa famille. Au cours du dîner, l’un des neveux, qui ne supporte pas les critiques de son oncle, se rebiffe et révèle pourquoi Slade est devenu aveugle. Charles apprend ainsi avec stupeur que cela ne s'est pas produit dans les circonstances glorieuses que voudrait faire croire le vieux militaire mais par un accident stupide dû à son esprit fanfaron et à l'emprise de l'alcool. En réaction, Slade, furieux et blessé dans son amour-propre, saute à la gorge de son neveu et menace de l’étrangler, mettant ainsi fin à la fausse courtoisie de ses hôtes qui le jettent dehors.

Pendant tout le week-end, le pauvre Charles, partagé entre l’exaspération, la nécessité de retourner à son collège et une affection qu’il commence à ressentir pour cet énergumène dont il perçoit la fragilité, supporte avec une patience infinie les excentricités de Slade. Cependant, après un ultime caprice, il découvre le colonel en pleine crise de dépression et celui-ci lui ordonne de le laisser seul afin qu’il puisse se suicider.

Charles ne peut s’y résoudre et il parvient à convaincre le colonel de sortir faire une balade. Malheureusement pour lui, celle-ci se transforme en une nouvelle épreuve car Slade n’a rien trouvé de mieux que d'emprunter une Ferrari d’une valeur inestimable et, estimant la conduite de Charles trop tranquille, il lui arrache le volant et se lance à tombeaux ouverts dans les rues (heureusement désertes) de Brooklyn. Charles est autant tétanisé par la peur d’endommager le véhicule que par celui de perdre la vie en percutant un mur. Heureusement, pour lui, une voiture de police met fin au jeu dangereux de Slade et intercepte le cabriolet. Charles se voit déjà en prison mais Slade use de son extraordinaire entregent pour donner fois de plus le change et tromper le policier qui ne s’aperçoit même pas qu’il a affaire à un aveugle et les laisse filer. 

Après ces exploits, Slade, épuisé, rentre à l'hôtel et, prétextant une migraine, envoie Charles lui acheter de l’aspirine et deux cigares. Arrivé dans le hall de l'hôtel, l’étudiant, mû par un pressentiment, remonte dans la chambre, et découvre Slade se préparant à mettre fin à ses jours. Malgré les menaces de Slade et avec une détermination dont on ne l’aurait pas cru capable, Charles parvient, au péril de sa vie, à désarmer le colonel et le convainc de rentrer avec lui.

Au retour à Baird, Charles et George sont convoqués devant le conseil de discipline et on leur ordonne de dénoncer les responsables de l’humiliation du directeur. Or, si George s’est fait accompagner de son père et prétexte sa myopie pour ne pas trahir ses condisciples, Charles est seul pour se défendre et le spectateur se résout à ce qu’il soit sacrifié. Mais c’était sans compter sur le terrible colonel qui, se ravisant, vient s’asseoir à côté de lui, bien décidé à assurer sa défense.

Grâce à un discours passionné qui est une vraie pièce d'anthologie dont les scénaristes américains sont les champions, Slade obtient l'acquittement de Charles. Sous les applaudissements de l’assistance, l’acquitté et son défenseur improvisé quittent triomphants le campus. Charles raccompagne Slade chez ses neveux qui vivent dans un minable lotissement où jouent deux jeunes enfants auxquels le colonel parle avec affection, montrant encore une facettes inattendue de sa personnalité.

Récompenses

Outre l’Oscar du meilleur acteur pour Al Pacino, le film a reçu trois autres Oscars : Best Adapted Screenplay et Best Motion Picture – Drama.

Mon jugement

Je ne connaissais pas ce film et j’ai failli ne pas le voir tant son titre français est insignifiant. Je regarde rarement les remakes dont les Américains sont spécialistes mais, je dois dire que j’ai été très vite accroché par la qualité du scénario, de la mise en scène et surtout des acteurs. Dans le rôle de Slade, Al Pacino réalise une éblouissante performance, justement saluée par un Oscar du meilleur acteur. Quant à Chris O’Donnell, on a du mal à croire qu’il avait 22 ans au moment du tournage tant son personnage respire la naïveté et la fraîcheur de l’adolescence. C’était alors son 4ème film après Beignets de tomates vertes et La différence (School Ties), un film que j’ai beaucoup aimé.

Je voudrais terminer en signalant que l'on entend, sur la scène de danse, une magnifique chanson de Leonard Cohen, Dance me to the end of love, dont j'ai aussi parlé au sujet d'un autre film, très différent, 100 % Cachemire, de et avec Valérie Lemercier.  

Martin Brest devait aussi réaliser, quelques années plus tard (1998) un autre très beau film, Rencontre avec Joe Black, avec Brad Pitt

Dans le même esprit, je vous recommande : 

mercredi 28 mai 2014

L'ASSOCIE DU DIABLE de Taylor Hackford (USA-1997)


L'Associé du diable est un film thriller fantastique américain réalisé par Taylor Hackford en 1997 d'après le roman The Devil's Advocate d'Andrew Neiderman.

Synopsis

Kevin Lomax (Keanu Reeves) est un jeune et brillant avocat, récemment diplômé, qui vit en Floride avec sa  charmante épouse, Marie-Ann (CharlizeTheron). Il est amené à défendre un client, un professeur qu'il sait coupable d'abus sexuel sur une mineure, ou d'abandonner le procès. Cependant, pour quelqu’un qui a de l'ambition comme lui, ce serait déchoir que de s’avouer vaincu et, tout en ayant la conviction que son client est coupable, il choisit de passer outre et gagne le procès.

Le procès ayant été très médiatisé, il reçoit alors une proposition inattendue : celle de rejoindre un grand cabinet d'avocats new-yorkais dirigé par John Milton (Al Pacino). Kevin est peu enthousiaste à l’idée de quitter la Floride, mais sa femme, Marie-Ann parvient à le convaincre d'accepter l'alléchante offre de Milton bien que sa mère, Alice, une femme très croyante, le mette en garde contre les dangers que représente New-York,  pour elle, ville de tous les vices. La suite des événements prouvera que les craintes d'Alice, qui nous paraissaient au départ marquées par la superstition, étaient celles d'une visionnaire.

            Le jeune couple part alors pour New-York. Ils y sont accueillis comme des princes : le cabinet offre à Kevin un salaire mirobolant qu'il n'aurait jamais espéré s'il était resté en Floride avec, en prime, un splendide appartement. Mais la contrepartie, c'est que Milton, sous son apparence bon enfant, est un véritable tyran. Pour lui plaire, Kevin doit se plier à des horaires déments et délaisser de plus en plus sa femme au profit de son travail. Jusque là, rien que de très normal lorsqu'on commence dans la carrière d’avocat, surtout aux Etats-Unis. Tout ne va cependant pas trop mal pour Kevin jusqu'au jour où son patron lui confie un très gros dossier : défendre Alexander Cullen, un richissime client,  accusé d'avoir tué sa femme, son beau-fils et sa domestique.
            Alors que Marie-Ann, seule dans l'immense appartement, souffre de l'absence de son mari, elle commence à être victime d'hallucinations de plus en plus graves qui l'entraînent vers la folie. Kevin, plongé corps et âme dans le dossier de son client, ne se rend pas compte que la santé mentale de sa femme que, par ailleurs il adore, se détériore d'une manière inquiétante. 
            Milton, toujours très paternaliste, suggère à Kevin d'abandonner l’affaire à un autre avocat du cabinet pour mieux s’occuper de sa femme tout en lui faisant comprendre que, s'il lâche l'affaire, sa carrière en souffrira forcément. Kevin, littéralement obsédé par l'idée de gagner, refuse... Cela l'entraîne dans une spirale infernale (au sens propre) où il laissera son âme et perdra sa femme adorée.

Mon opinion sur ce film

       Al Pacino est véritablement démoniaque dans ce rôle ambigu, Charlize Théron, est touchante de fragilité en épouse sacrifiée et Keanu Reeves parfait dans le rôle du jeune avocat auquel l’ambition fait perdre tout sens des réalités. Le film aurait pu être excellent si le réalisateur avait su s'arrêter à temps. Hélas, il bascule, dans le dernier tiers, dans des scènes grand-guignolesques qui confinent au ridicule. Le film n'y gagne rien car le spectateur aurait parfaitement compris le propos sans avoir à supporter ces scènes excessives qui m'ont rappelé les grotesques excès du Dracula de Coppola (avec aussi, d'ailleurs, hélas pour lui, un certain Keanu Reeves)

Par certains côtés, ce film rappelle La firme, un autre thriller, où un jeune avocat (Tom Cruise),  fraîchement diplômé, est embauché par un grand cabinet qui lui fait un pont d'or, avant qu'il ne s'aperçoive qu'il défend la mafia et n'essaie de s'affranchir de son emprise, au péril de sa vie. A la différence de l'Avocat du diable, La firme, réalisé par Sydney Pollack, est d'une toute autre envergure. 

Une dernière précision, le réalisateur Taylor Hackford est aussi le réalisateur du beau film Soleilde nuit, avec le danseur étoile Mikhail Barychnikov

jeudi 22 mai 2014

LE PARRAIN de Francis Ford Coppola


Le parrain de Francis Ford Coppola.

Il s’agit d’une trilogie de Francis Ford Coppola : Le Parrain n°1 (1972) ; Le Parrain n°2 1974), Le Parrain n°3 (1990), adaptée du best-seller du même nom de Mario Puzo. L'histoire s'étale de 1945 à 1955, et se centre sur l'ascension de Michael Corleone (Al Pacino), qui doit s’imposer face au patriarche Vito Corleone (Marlon Brando).

Mon opinion

Je ne suis pas particulièrement fan des films de mafia ni de violence mais j’avais vu Le Parrain n°1 avec Marlon Brando réalisé en 1972. Je ne parlerai pas de ce film culte sur lequel on a tout dit.

J'ai profité de la rediffusion de l'intégrale à la TV pour voir les 2° et 3° parties. Dans le second volet, tourné par le même réalisateur deux ans après, le rôle de Vito avait dû être confié à Robert De Niro, celui-ci étant moins "gourmand" que Brando qui exigeait un cachet  faramineux suite au succès du précédent film.

Al Pacino avait incarné Michaël Corleone, le fils de Vito, dans le 2nd film.

Presque vingt ans séparent le 2nd et le 3ème film. Al Pacino y incarne toujours Michaël mais un Michaël vieillissant, presque "rangé des voitures", qui voudrait mettre un terme à la vie de meurtres et de massacres qu'il a vécue en prenant, à contrecœur, la suite de son père. Son fils Tony, dont le seul but dans la vie est de devenir chanteur lyrique, ne veut pas poursuivre ses études d'avocat mais il ne peut pas lâcher ce que sa famille a bâti, au risque de la voir détruite : Qu'il le veuille ou non, il doit continuer envers et contre tout à régner sur l'empire construit par les Corleone aux Etats-Unis.

Après une grave crise d'hypoglycémie qui le laisse diminué, Michaël revient en Sicile à l'occasion de la 1ère de son fils Tony sur la scène de l'opéra de Palerme. Les scènes tournées en Sicile, comme d'ailleurs dans les précédents films, sont magnifiques. La psychologie complexe des personnages est aussi très fouillée : on a beau savoir qu'on a affaire à un tueur sans scrupules, on ne peut qu'être ému par la sincérité des sentiments que montre Michaël lorsqu'il recherche l'amour de ses enfants.

L'intérêt de ce film réside aussi dans le rapprochement qui est fait entre les agissements obscurs de la mafia, la loge P2, le scandale de la faillite de la banque du Vatican et l'assassinat de Jean-Paul Ier, qui avait annoncé des réformes drastiques dès son élection comme nouveau pape et dont la mort dans des circonstances plus que suspectes n'a jamais été élucidée. C'est la seule faiblesse d'un film de n'aborder que superficiellement un sujet qui aurait mérité d'être approfondi.