Résumé
Jack (Ivo Pietscker) est un garçon d'une dizaine
d'années qui vit à Berlin. Il n'a pas connu son père et a un demi-frère,
Manuel (Georg Arms), un angelot blond de 6 ans, d'un autre père, lui aussi absent. Leur mère, Sanna travaille épisodiquement dans le milieu musical underground le jour et fait la fête la nuit. Totalement immature, elle est inapte à gérer cette famille décomposée, même si elle aime profondément ses enfants.
Jack, fonceur, tenace et plein de ressources, malgré son jeune âge, a pris le relais des adultes qui l'entourent. Il est le pilier de fa
famille et prend en charge les tâches courantes que sa mère n’assure pas. Mais
ce "petit homme" n’est pas infaillible et un
événement va venir bouleverser le quotidien de ce trio : Un jour que sa
mère est une fois de plus absente, Jack, comme à son habitude, s’active au retour
de l’école. Pendant qu’il lui prépare à manger, il fait couler un bain trop
chaud pour son petit-frère et Manuel se brûle gravement en entrant dans la
baignoire.
Cet accident va alerter les services
sociaux qui, jusque là ne semblaient pas s'être émus de la situation de la famille et placent Jack en foyer d’hébergement, laissant Manuel à la charge de sa mère. Hélas, en éloignant l'aîné des garçons, ils ont pris la mauvaise décision car c'était sur lui que reposait l'équilibre précaire de la famille.
Au foyer, Jack n’est pas mal traité mais sa mère et son petit-frère lui manquent. Il attend impatiemment les vacances et, lorsque celles-ci arrivent, il ressent comme une trahison le fait que sa mère, sous prétexte de son travail, diffère sa venue.
Après s'être battu contre le petit voyou de service et pensant l'avoir tué, il s’enfuit du centre et va récupérer Manuel déposé chez une amie de sa mère et lui aussi « oublié ». Ensemble, ils partent à sa recherche en visitant tous les lieux où elle pourrait se trouver.
Au foyer, Jack n’est pas mal traité mais sa mère et son petit-frère lui manquent. Il attend impatiemment les vacances et, lorsque celles-ci arrivent, il ressent comme une trahison le fait que sa mère, sous prétexte de son travail, diffère sa venue.
Après s'être battu contre le petit voyou de service et pensant l'avoir tué, il s’enfuit du centre et va récupérer Manuel déposé chez une amie de sa mère et lui aussi « oublié ». Ensemble, ils partent à sa recherche en visitant tous les lieux où elle pourrait se trouver.
Pendant plusieurs jours, les deux
garçons en errance vont parcourir Berlin, livrés à eux-mêmes, survivant tant
bien que mal de petits larcins, revenant à l'appartement pour le trouver fermé, couchant dans une voiture abandonnée,
jusqu'au jour où la porte s'ouvre enfin. La mère est de retour, totalement
inconsciente de ce qu’ont vécu ses fils et de ce qui
aurait pu leur arriver. Elle est heureuse de les revoir et la vie pourrait
reprendre comme avant.
Mais Jack a pris conscience qu’une telle situation ne peut se prolonger. Au matin, avant que sa mère ne se lève, il réveille son petit frère et l’entraîne avec lui. La dernière image les montre sonner à un portail. Nous supposons qu’il s’agit du foyer.
Mais Jack a pris conscience qu’une telle situation ne peut se prolonger. Au matin, avant que sa mère ne se lève, il réveille son petit frère et l’entraîne avec lui. La dernière image les montre sonner à un portail. Nous supposons qu’il s’agit du foyer.
Autour du film
C'est après que son propre fils,
Friedrich, lui ait présenté un de ses amis vivant par alternance chez sa mère
et en foyer, que le metteur en scène Edward Berger a eu l'idée de créer un film
autour d'un tel personnage : "Nous avons toujours l'image assez triste d'un
enfant qui ne vivrait pas avec sa famille. Cette rencontre, même brève, avec un
garçon qui semblait conserver une détermination et un optimisme m'a ouvert les
yeux. C'était impressionnant, il avait confiance en le futur, il croyait à la
vie et au destin avec une force indéniable".
L'intégralité du film se déroule
à Berlin. Pour Edward Berger, "C'était important de tourner dans
l'anonymat d'une grande ville où les gens, notamment les plus jeunes, peuvent
se perdre. La métropole, c'est une jungle où tout le monde est occupé, ce qui
rend la présence d'enfants quasiment invisible".
Le réalisateur Edward Berger et
sa femme ont cherché le jeune garçon qui allait interpréter Jack durant environ
8 mois. Alors qu'ils désespéraient, Ivo Pietzcker est arrivé et passa le
casting avec brio alors qu'il n'avait aucune expérience en tant qu'acteur.
Le réalisateur a davantage
travaillé pour la télévision que pour le cinéma, "Jack" étant son
premier long métrage depuis 2001. Un film qui aurait pu être réalisé par les frères Dardenne (Le gamin au vélo), si ce n'était qu'il se passe en Allemagne et pas en France ou en Belgique. Même si toute la partie du film pendant laquelle Jack erre à la
recherche de sa mère apparaît parfois un peu longue et répétitive, la
réalisation, sèche et dépouillée, est, avec la prestation d'Ivo Pietzcker, le
jeune interprète de Jack, le point très positif du film : aucun pathos, pas de
grandes envolées de violon pour accompagner le mélange de ténacité et de
lassitude de ce jeune garçon qui aime profondément sa mère tout en ne
supportant pas son comportement.
Mon opinion sur ce film
Ce film m’a pris aux tripes et j'ai souvent eu les larmes aux yeux devant la situation de ce petit bonhomme courageux et attachant. On suit les deux frères dans Berlin et ses alentours, se demandant à chaque instant ce qui va leur arriver, espérant que quelqu'un leur tendra la main. Mais cela n'arrive pas et Jack ne doit compter que sur lui-même. Le jeune acteur est prodigieux, la réalisation bien qu'un peu lente, est prenante malgré des invraisemblances qu'on a du mal à croire. Mais ce film m'a laissé une impression
de malaise, voire de révolte pour une société qui peut vivre sans montrer la
moindre compassion à deux jeunes enfants errant dans une ville où l’abondance
côtoie la misère.
Distinctions
Jack a été nominé au Festival du
Film de Berlin en 2014, ainsi qu'au Schwerin Art of Film Festival.
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